JAUNE a écrit:henscher a écrit:JAUNE a écrit:J'en viens donc à une interrogation, qu'en est-il des (très) gros auteurs? Quels sont leurs point de vue et volontés quant à la situation actuelle pour leurs confrères moins talentueux ou moins chanceux?
(je parle des best-sellers du marché, XIII, Thorgal, Blake, Titeuf,etc..., j'aurais quand même du mal à imaginer qu'ils vivent dans leur tour d'ivoire, sans potes du milieu qui galèrent... , et donc quid, qu'en pensent ces stars du neuvième art?
En toute honnêteté?
Je ne suis pas certain que cela soit même à la périphérie de leur réflexion et préoccupations du moment, ni même à venir - pour la grande majorité d'entre eux.
Mmmmmh, ne serait-ce pas les premières personnes à (tenter de) sensibiliser pour avoir du poids et un levier?
(puisque les éditeurs mettent des oeillères et que le public ne connait rien de ces coulisses (mieux vaut, peut-être, d'ailleurs))
Ils ont quand même apriori, ramer comme tous les autres à un moment, et même si la gloire est arrivée, ça ne s'oublie forcément pas (ose-je espérer). Et puis ces mecs là sont syndiqué, peut-être? (ils doivent bien avoir eu besoin à un moment ou l'autre du syndicat des auteurs, peut être?)
Désolé pour le "quote" "quote" "quote" mais j'arrive tard, et je dois donc remettre ma réponse dans le contexte...
Et la réponse est, j'en suis bien désolé, non.
Non, ils ne sont pas syndiqués pour la très très grande majorité d'entre eux.
A ce jour, les deux "grands" auteurs, par le poids éditorial, qui ont rejoint et aidé le syndicat sont Arleston et Maëster. Point barre.
Voilà pour l'information brute. Je préfère garder le commentaire pour moi...
Concernant la grève. Relisez l'interview de sa majesté moi-même dont Nexus vous donna lien. J'y raconte l'histoire de l'Appel du Numérique, qui était une occasion absolue unique, dans notre vie d'auteur de changer la donne et de re-équilibrer la répartition des justes fruits de notre travail.
Nous n'avions aucune grève à faire. Il n'y avait pas de perte de revenu, pas de "guerre" à mener, pas de pavé à battre, pas de pancartes à fabriquer. Les auteurs ont signé cet appel d'un seul main, l'autre sur le coeur, s'engageant "à ne pas céder leurs droits numériques tant que les éditeurs n'auront pas accepté la négociation".
Deux ans plus tard, ils ont à peu près tous et tout cédé.
Mort et enterré, l'Appel du Numérique (la pelle du Numérique, du coup).
Morte et enterrée l'occasion unique de revoir le rapport de force avec l'éditeur, sur le plan financier.
Que faut-il en déduire ? Je ne sais pas, je m'interroge encore, peut-être qu'on a merdé, peut-être que les auteurs ne se rendaient pas bien compte de ce qu'ils signaient...
Peut-être aussi et surtout dans un pays où le taux de syndicalisation est un des plus bas des pays européens (moins de 8% je crois) et qu'on lessive plus blanc que blanc depuis 30 à grand coup d'idéologie (car c'en est une, et une belle (si je puis dire) ) néo-libérale, la pente était vraiment trop dure ne serait-ce qu'à envisager de remonter...
Quant à la comparaison avec la grève des scénaristes américains elle est invalidée à la base par le fait que là-bas, il faut adhérer au syndicat pour seulement espérer travailler.
Et en plus il flotte.
Putain...