C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition - 2010-2021

[P.A]

Message précédent :

[Giuliano]

L'année 2012 va etre joyeuse dans l'univers du livre

[Sillage]

Panini augmente ses comics de 10 centimes. Ste foutage de gueule quand même...

[elodan]

il est quand meme interessant de constater qu'une librairie comme forbidden zone a Bruxelles ait décider d'abandonner la vente de bds neuves pour se consacrer essentiellement a la vente d'occasions..
Je ne pense pas que les raisons soient uniquement économiques mais c'est toutefois un signe ...

[Bdazur]

Il est clair que la bd se vend moins bien depuis quelques années a part 2/3 exceptions...mais le marché de l’occasion n'est-il pas en pleine expansion....étant un gros consommateur de bd d’occasion, je suis surpris en cette fin d'année par le nombre de vente sur internet de bd

Tout à fait, moi aussi je privilégie depuis quelques années l'occasion à l'état neuf dont le prix pour un format normal est de 5EUR et 7,5EUR pour un grand format et ce depuis des années, alors que les BD neuves augmentent chaque année, jusqu'au jour ou les gens en auront marre.

Certes, mais il faudra toujours un primo-acheteur (un couillon, quoi, si on suit ce raisonnement) pour alimenter le marché secondaire (occasion) de la BD

En effet un primo acheteur qui aura quand même la première main concernant les nouveautés et qui reversera sur le marché secondaire ce qu'il consedera comme de seconds couteaux, pas digne pour lui de figurer longtemps dans sa collection...

[Xavier Guilbert]

Mais qu'arrive-t-il en matière de bande dessinée ? Si je me réfère aux chiffres de Xavier Guilbert, environ 40% du tirage reste sur le carreau (c'est pire pour certaines séries)

Attention, une petite précision au passage: les chiffres Ipsos/Livres Hebdo ne couvrent que le marché français, alors qu'a priori le tirage initial annoncé pour les éditeurs est un chiffre "monde" -- comprendre par là, couvrant l'ensemble du marché francophone (dont la France représente autour de 80%).

Effectivement, en comparant les tirages et les ventes au 31 décembre, on constate généralement que seule la moitié (48% en moyenne, de mémoire) des exemplaires imprimés ont été vendus sur le territoire français, ce qui laisserait envisager quelque chose comme 40% du tirage total restant sur le carreau pour l'ensemble du marché francophone.

Ceci étant, en discutant avec divers éditeurs, c'est une proportion assez normale, liée à la manière dont fonctionne structurellement le marché. Il faut assurer une bonne présence en librairie pour réaliser tout son potentiel de ventes, sachant que pour les plus gros, la mise en place devient également un argument promotionnel: une belle pile de livre en entrée de magasin amenant le client à considérer ce qui doit sans doute être un achat/cadeau incontournable.

Alors si je prend les 550.000 - 286.000 - 50.000 de ventes post Noël= 214.000 invendus du dernier XIII, qu'est-ce qu'on en fait ?
L'éditeur ne le solde pas
L'éditeur ne les stocke pas jusqu'à tous les avoir vendu
Il les envoye au pilon ?

Plusieurs options:
- il y a une part de ces invendus qui restent dans le réseau de distribution (ie, chez les libraires), et qui attend de rencontrer un acheteur;
- il y a une autre part de ces invendus qui vont être renvoyés par les libraires au diffuseur, car ils estiment qu'ils ne les vendront pas. Le diffuseur renvoie alors ces livres à l'éditeur, qui peut soit les stocker (de plus en plus rare), soit les envoyer au pilon (de plus en plus fréquent).

A noter que le coût matériel d'un livre, surtout lorsqu'il s'agit de très gros tirages, devient très marginal. Une fois que l'on a dépassé le "point mort" (i.e., le niveau de vente qui permet de couvrir ses frais fixes et les coûts engagés pour la production du livre: avances sur droits d'auteurs, maquette, coûts fixes de fabrication, promotion, etc.), on se retrouve alors à ne faire quasiment que de la marge sur ce livre. Et, sur un marché à beaucoup de références et donc une rotation de plus en plus accrue, il est important de dégager tout ce qui pourrait entamer cette marge -- d'où le choix de ne plus stocker (car coût additionnel), mais de pilonner (car perte sèche minime).

[nexus4]

Le rapport de Gilles Ratier 2011 :
http://www.acbd.fr/images/stories/ACBD_BILAN_2011.pdf

[LEAUTAUD]

Lu à l'instant le rapport 2011 de Gilles Rattier, et constaté que Bdgest est toujours le site le plus visité pour les albums

Malgré la crise générale, tous les secteurs sont( légèrement) à la hausse, pas d'effets de freins pour le moment.
Que de rééditions !Un secteur déjà amorti qui rapporte un max aux éditeurs, mais c'est pour la bonne cause.

Plutôt optimiste, le Gilles, quant à la situation de la bande dessinée dans le paysage éditorial...mais je suis d'accord avec lui quand il souligne la capacité d'adaptation de la bande dessinée à l'évolution médiatique. L'image ( plus le récit) est un matériau souple et universel.

Un petit manque, il ne détaille pas ( si tant est que cela soit possible)les différents statuts d'auteurs, ceux qui vivent uniquement de leur production, et ceux qui ont d'autres métiers connexes...1450 auteurs francophones, certes, mais combien vivent de leur seul art ( au sens large, illustration et pub comprises)?...combien d'enseignants, de salariés à temps partiel, etc...

[Brian Addav]

Le gros soucis du rapport, c'est l'absence des chiffres de vente.
Normalement, du9 y répondra, et là on pourra juger de l'année réellement.

[LEAUTAUD]

Il donne le pourcentage de la bande dessinée dans l'édition générale ( petite hausse), mais pas le chiffre d'affaires du secteur ( du moins je l'ai pas lu)...
Cet indicateur ( le CA) me paraît nécessaire pour apprécier l'évolution générale du dit-secteur ( avec les chiffres de ventes c'est effectivement plus riche d'enseignements)

[bone]

Le rapport de Gilles Ratier 2011 :
http://www.acbd.fr/images/stories/ACBD_BILAN_2011.pdf

Merci

[Nestor B.]

Certes, mais il faudra toujours un primo-acheteur (un couillon, quoi, si on suit ce raisonnement) pour alimenter le marché secondaire (occasion) de la BD

Certes mais il n'y a pas qu'eux qui alimentent le second marché.
Tu trouves bon nombre de journalistes qui écoulent leur stock chez des libraires d'occase ou en vide-grenier. Idem pour ceusse qui bossent dans les imprimeries ou même pour les éditeurs (représentants notamment).
Et crois moi, en IdF, y en a

[sacavomi]

Le rapport de Gilles Ratier 2011 :
http://www.acbd.fr/images/stories/ACBD_BILAN_2011.pdf

Merci ! Très interessant ce bilan annuel.

[nexus4]

Lu à l'instant le rapport 2011 de Gilles Rattier, et constaté que Bdgest est toujours le site le plus visité pour les albums

Ah ben oui didonk, j'avais pas vu qu'on était cité. Si en recoupe ses chiffres aux notres, on représente 40% des visites des sites BD qu'il recense. Et en pages vues ca doit être bcp plus.

[nexus4]

Ah le chef vient de me faire remarquer que l'assertion sur la suprématie des sites manga est fausse.

alors que, côté mangas et comics (bien supérieurs en termes d’audience), il faut noter la suprématie de manga-news.com...

Effectivement, en terme de visites BDGest + Bedetheque est devant Manga-news.

[JAUNE]

Certes mais j'imagine qu'il faisait référence à des sites 100% mangas

[nexus4]

Ah des sites japonais, ah ben oui fatalement.

[henscher]

Tiens, on va gentiment rectifier les propos d'un optimisme béat de l'ami Ratier avec un article qui illustre bien ce qui se passe réellement en ce moment dans la BD.

Ca se lit par ici.

A part ça, tout va bien madame la Marquise.

[nexus4]

Je l'imaginais moins barbue Isabelle Dethan.

[NARCISSE]

Franchement n'avoir pas pu cadré isabelle dethan dans la photo c est macho de la part de la charente libre!
Malgré tout un article intéressant qui met en lumière une réalité de plus en plus dur pour les auteurs de bd qui ont eu leur heure de gloire passée. Par contre voir qu'ils ne connaissent pasvraiment leurs tirages fait froid dans le dos....
Le cas turf est assez édifiant aussi...

[pabelbaba]

Le coup des faibles tirages qu'on réimprime ça pourrait marcher, mais il y a encore du boulot pour que les seconds tirages soient présents avant la rupture quasi totale.