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C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition - 2010-2021

Pour discuter de tous les sujets généraux autour de la bande dessinée, des libraires, des éditeurs et des auteurs

Re: C'est la crise ?

Messagede Thierry_2 » 06/12/2011 13:44

Message précédent :
Q64 a écrit:
JAUNE a écrit:
Sinon vu que le taux TVA sera désormais plus haut en france (7%) qu'en Belgique (6%), ça diminuera la différence de prix de vente public, c'est le (seul) point positif du truc, apriori.

Heu, non :nononon: c'est même le contraire
Si le prix éditeur est le même en Belgique qu'en France, une TVA plus élevée ici va accroitre la différence
Et je ne parle pas de la remise magasin de 5% ici et jusqu'à 20% en Belgique

mais vous oubliez cette bonne vieille gabelle :siffle:
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Re: C'est la crise ?

Messagede Olaf Le Bou » 06/12/2011 14:18

eh oui, la note va être salée :?


Tiens, une question en passant : la TVA, c'est le même taux pour tous les livres ??? Occasions compris ??
Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux

En toutes choses, subordonner le désir de juger au devoir de comprendre.
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Re: C'est la crise ?

Messagede JAUNE » 06/12/2011 14:30

Q64 a écrit:
JAUNE a écrit:
Sinon vu que le taux TVA sera désormais plus haut en france (7%) qu'en Belgique (6%), ça diminuera la différence de prix de vente public, c'est le (seul) point positif du truc, apriori.

Heu, non :nononon: c'est même le contraire
Si le prix éditeur est le même en Belgique qu'en France, une TVA plus élevée ici va accroitre la différence
Et je ne parle pas de la remise magasin de 5% ici et jusqu'à 20% en Belgique
bap a écrit: merci mr le président pour la tva [:bdgest:2]

Au fait qui va la payer ?
Le consommateur évidemment, car la TVA se calcule sur les ventes
Le commerçant n'est que le collecteur de l'impôt , mais quelle est la position des éditeurs ?
Si la remise libraire n'augmente pas, c'est clairement les libraires qui vont la payer
Je pense que depuis l'annonce, la grande distrib, les GSS et les gros distributeurs du net doivent batailler ferme pour conserver leur marge


Les prix de vente français sont généralement moins cher en France qu'en Belgique hein, je disais donc que cette différence va s'amoindrir, voire s'inverser.
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Re: C'est la crise ?

Messagede bap » 06/12/2011 14:46

chez glénat par exemple
aujourd'hui, un vécu = 9.95 (fr) et 10.95 (be) / diff 1 €
au 1° janvier, un vécu = 10.45 (fr) et 11.50 (be) / diff 1.05 €
aujourd'hui, un grafica, 13.50 (fr) et 14.50 (be) / diff 1 €
au 1° janvier, 13.90 (fr) et 15.00 (be) / diff 1.10 €
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Re: C'est la crise ?

Messagede Thierry_2 » 06/12/2011 14:53

je n'ai jamais compris comment justifier la survivance de la gabelle sur le prix des livres, parce qu'elle était sensé couvrir le risque des fluctations de cours entre monnaies. L'euro français et belge ont sensiblement le même cours :siffle:
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Re: C'est la crise ?

Messagede JAUNE » 06/12/2011 16:23

Tabelle, tu veux dire ;)

Ah ouais donc en fait, les prix sont aussi augmenté pareil en Belgique, donc ça change rien :s
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Re: C'est la crise ?

Messagede nexus4 » 08/12/2011 10:23

Pour Nicolas Sarkozy, la culture est un produit de première nécessité
http://www.livreshebdo.fr/politique-du- ... /7760.aspx
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Re: C'est la crise ?

Messagede bap » 08/12/2011 13:23

JAUNE a écrit:Tabelle, tu veux dire ;)

Ah ouais donc en fait, les prix sont aussi augmenté pareil en Belgique, donc ça change rien :s

et on vient de recevoir le tarif media diffusion pour le 1° mars :D
et je viens d'apprendre que kurokawa va aussi augmenté les prix :siffle:

allez nicolas fait repasser les livres à 5.5 :D
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Re: C'est la crise ?

Messagede reddef » 08/12/2011 20:50

De la justice fiscale, et de la chaîne du Livre dans cette galère
La discipline budgétaire pour les mal-comprenants
mardi 6 décembre 2011
par Gilles Suchey

Tout le monde ne sait pas forcément que l’achat d’un livre est assujetti à une TVA de 5,5%. Un taux réduit qui se verra relevé de 1,5 point le premier janvier prochain si les décisions gouvernementales vont à leur terme. Contrairement à ce qu’affirme le ministère de l’Économie, ce relèvement n’aura aucune incidence bénéfique sur les finances de la nation, son seul effet étant de fragiliser un secteur culturel qui n’en demandait pas tant. Pour s’en convaincre, on lira d’abord un résumé des épisodes fiscaux précédents. Allez courage, c’est parti.

ON ne saurait reprocher à Nicolas Sarkozy d’avoir trop attendu avant de se préoccuper des comptes de l’État.
Un communiqué du ministère des Finances donnait le cap dès septembre 2007 : « Christine Lagarde et Eric Woerth maintiennent l’objectif de réduction de la dette publique en 2008 ».

Cependant, quelques semaines avant ce communiqué et l’introduction des débats sur le budget, le parlement avait adopté [1] la fameuse « Loi en faveur du Travail, de l’Emploi et du Pouvoir d’Achat », dite TEPA, dite paquet fiscal, dont le premier effet ne pouvait être que de réduire les recettes de l’État. But de cette Loi, en tous points conforme à la stratégie du candidat Sarkozy qui avait annoncé, dans son programme présidentiel, « je n’augmenterai pas les impôts mais au contraire ferai tout pour les baisser » : dynamiser la « confiance », la croissance économique et l’emploi. La ministre de l’Économie Christine Lagarde estimait alors que le paquet fiscal coûterait chaque année 13,7 milliards d’euros à la France. À titre de comparaison, l’impôt sur le revenu en rapporte 45 [2] : l’impact du paquet fiscal n’est pas marginal.

Depuis, à cause de (grâce à ?) la crise, Sarkozy et Fillon ont dû se résoudre à retoucher leur Loi, car aucune croissance n’est venue combler le manque à gagner. Pour autant, la défiscalisation des heures supplémentaires — composante essentielle du système — coûte encore 4,5 milliards d’euros à la France en 2011 selon le rapporteur général de la Commission des affaires sociales du Sénat (Yves Daudigny, socialiste). Cette évaluation n’est pas contestée par la nouvelle ministre de l’Économie Valérie Pécresse. L’argumentation gouvernementale est d’ailleurs à la peine, d’autant que le doute s’est progressivement installé au sein de la majorité quant à l’efficacité du dispositif. Des ténors de l’UMP ont œuvré pour la révision, à tout le moins partielle, du paquet fiscal.

Celui-ci était déjà opérationnel quand le gouvernement a supprimé la taxe professionnelle, un impôt ciblant les entreprises au bénéfice des collectivités locales. Cette taxe est remplacée par la Contribution Économique Territoriale, insuffisante pour neutraliser la disparition de la précédente. Alors l’État verse aux territoires des sommes censées compenser ce qu’ils n’obtiennent plus du privé. Initialement, le ministère de l’Économie tablait sur 4,7 ou 4,8 milliards de coût annuel en régime de croisière, mais le Rapporteur général Gilles Carrez (UMP), à l’occasion de la préparation du budget 2011, a déclaré que la facture avait doublé. La Cour des comptes elle-même n’y retrouve pas ses petits. Laissons les experts s’affronter, l’essentiel étant d’admettre ici que l’initiative se chiffre une fois de plus en milliards d’euros.

Enfin, le gouvernement a imposé à l’été 2009 la réduction du taux de TVA dans la restauration. Selon la Cour des Comptes, ce passage de 19,6 à 5,5% coûte à l’État très cher, 3 milliards par an, tout en ayant un impact limité sur l’emploi. Bon d’accord, le secrétaire d’État au commerce Hervé Novelli admet plus facilement la somme de deux milliards et n’est pas du tout d’accord quant à l’(in)efficacité de la mesure. Mais la discipline budgétaire aura quand même eu raison de la détermination gouvernementale : en janvier 2012, le taux de TVA dans la restauration sera relevé à 7%. Conséquence : le patronat estime que ses engagements de 2009 sur l’emploi, la formation et les tarifs à la consommation sont caduques.

Bref, sans aller plus loin dans la liste [3] et en admettant les chiffres admis par le gouvernement, on conviendra que les principaux aménagements fiscaux du mandat Sarkozy ont grévé le budget de l’État de plusieurs dizaines de milliards d’euros depuis 2007 : soit par des recettes en moins, soit par des charges supplémentaires. Et c’est par l’emprunt que ces choses là se règlent. Le 27 juillet dernier, Le Monde publiait une édifiante infographie concernant l’évolution du déficit public sur 20 ans (réalisée à partir d’études de l’INSEE) :



« À la fin du deuxième trimestre 2011, la dette publique s’établit à 1.692,7 milliards d’euros », dit l’INSEE. Il y a tellement de chiffres dans ce nombre qu’on a du mal à percevoir si c’est un problème ou pas. Ce qui suit est peut-être plus explicite : en 2012, "la charge de la dette", c’est-à dire les intérêts que l’État devra régler à ses créanciers indépendamment du remboursement de la somme empruntée, s’élèvera, selon la Commission des finances du Sénat, à 48,8 milliards d’euros. Plus que ce que rapporte l’impôt sur le revenu !

En observant le graphique du Monde/INSEE, on constate que les initiatives fiscales des gouvernements Fillon n’ont pas vraiment favorisé la modération du déficit public depuis 2007. Quant à l’efficacité des dispositifs sur la confiance, sur l’emploi et sur le prix du café au comptoir du bistrot, nous laissons à chacun le soin de tirer les conclusions qu’il a envie de tirer.

Et le Livre, dans tout ça ?
Parlons de niche fiscale. Dans la chaîne du Livre, la TVA se règle à taux réduit. Cela concerne les deux maillons les plus extrêmes de la chaîne. L’acheteur, lecteur particulier ou médiathèque, qui profite de la TVA à 5,5% depuis 1989 [4]. Et puis l’auteur, dont les droits sont assujettis au taux réduit sauf exonération [5].

Le taux réduit contribue à l’équilibre d’un écosystème que tout le monde s’accorde à trouver très fragile. On se souvient du vibrant plaidoyer du ministre de la culture Frédéric Mitterrand en faveur des librairies indépendantes, exprimé à l’occasion des Rencontres nationales de la Librairie en mai dernier.

Dans les 356 pages de son rapport sur les dépenses fiscales et les niches sociales daté de juin 2011, l’Inspection Générale des Finances ne cite même pas la situation "privilégiée" du Livre. Un peu comme s’il n’existait pas, comme si on s’en foutait. Précisons que le rôle de ce document est d’évaluer l’efficacité des dispositifs fiscaux en pointant ceux qui ne servent à rien. Un outil commandé et prévu pour mâcher le travail des cabinets ministériels, qui élaborent ensuite une Loi de finances juste et équitable.

Pourtant, quand le gouvernement a dévoilé son plan de rigueur qui verra le taux de TVA réduit relevé à 7% dans un certain nombre de domaines mais pas tous, il n’a pas épargné les acteurs du Livre.

Tout ça pour un gain estimé par Pécresse à 80 millions d’euros annuels, à une soixantaine de millions selon le Syndicat National de l’Édition.

Calculs rigolos

60 millions, c’est 1,33% de ce que coûte la défiscalisation des heures supplémentaires en 2011 (voir plus haut).

60 millions, c’est 0,32% des 18,6 milliards du Plan d’équilibre des finances publiques (celui que les intimes nomment deuxième plan de rigueur) dans lequel s’inscrit la hausse de la TVA réduite.

60 millions, c’est 0,12% de la charge annuelle de la dette [6].

Autrement dit : 60 millions c’est bagatelle, gnognotte et fifrelin.

Devant le Parlement, la ministre de l’Économie justifie sa décision : « le taux réduit fixé à 7 % s’applique à tous les biens culturels ; je ne vois pas pourquoi on devrait faire une différence pour le livre » [7].

Les professionnels du Livre ne s’attendaient pas à une telle brutalité (certains osent le terme connerie). Frédéric Mitterrand n’en revient pas non plus. Toute concentrée sur sa petite calculette à faire des petits calculs de petits bouts de ficelle, souhaitant impliquer le maximum de secteurs pour ne pas stigmatiser la restauration et le BTP, ses véritables cibles, Valérie Pécresse n’a pas eu le temps de réfléchir. Pour ne citer qu’un aspect collatéral affectant les librairies : si la TVA augmente à compter du premier janvier, il faudra que les libraires passent leur réveillon de la Saint Sylvestre à calculer les nouveaux prix et ré-étiqueter les ouvrages qui constituent leur fonds, à moins de vouloir assumer eux-mêmes le surplus de taxe, c’est à dire plomber une marge qui fait déjà rire les autres commerçants. Car « dans la "chaîne du livre", on relève peu de grandes marges bénéficiaires ; la faiblesse relative des marges de chacun est la contrepartie d’un paysage éditorial riche et varié », comme l’explique une vieille note émanant du Ministère de la culture. Pensée émue en cet instant, spéciale dédicace aux salariés de Gibert, enseigne parisienne comptant plusieurs centaines de milliers de livres en stock. Qu’on se rassure, Pécresse a depuis lancé une mission d’accompagnement chargée de trouver une solution au problème qu’elle a engendré ex-nihilo.

Le Syndicat National des Libraires a clairement exprimé ses inquiétudes : « si les libraires devaient absorber sur leur marge la hausse de la TVA - ce qui est un risque très réel sur les millions de livres qu’ils ont en stock -, cela reviendrait à diminuer la valeur de leur stock de 1,5 % et à faire passer leur bénéfice de 0,3 % du CA en moyenne à - 0,2 % ! Une majorité des librairies se retrouveraient ainsi en perte et menacées de fermeture ». Le Syndicat des Distributeurs de Loisirs Culturels (qui regroupe les grandes surfaces culturelles) n’en pense pas moins.

Du côté des éditeurs, comme on se sent moins concerné, on avance en ordre dispersé. Certains, comme l’École des Loisirs, ont déjà entériné une évolution des tarifs alors que la décision n’a même pas été débattue au Sénat. Car il n’y a pas de combat plus ennuyeux que celui qu’on se fiche pas mal de mener.

Et du côté des auteurs, ça hurle dans le vide. On s’en fout complètement, des auteurs. Nicolas Sarkozy, François Fillon, Valérie Pécresse et nombre de leurs amis sont bien placés pour le savoir : celui qui compte n’est pas l’auteur du livre, mais celui qui le signe.


Les taux de TVA en 2012

On en comptera un de plus par rapport à l’année précédente. Attention à l’interprétation du discours officiel : la TVA a 5,5% n’a pas été intégralement "relevée" puisqu’elle existe encore, le taux à 7% n’est qu’une strate supplémentaire. À notre connaissance, ni Fillon ni Pécresse n’ont évoqué la réinstallation du taux majoré qui existait avant 1995 (jusqu’à 33,3%), à destination des produits de luxe.

TVA normale : 19,6. Exemple, le disque.
TVA réduite : 7. Exemple, le livre.
TVA super réduite : 5,5. Exemple, les pâtes.
TVA méga réduite : 2,1. Exemple, le Figaro magazine.

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Re: C'est la crise ?

Messagede Brian Addav » 14/12/2011 12:05

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Re: C'est la crise ?

Messagede tofre » 14/12/2011 13:38

Vous voyez le mal partout...
La hausse de la TVA n'a qu'un impact limité sur le monde de l'édition puisque Amazon, Ebay, Itunes, Paypal and Co. sont taxés.............. au Luxembourg.
A l'aire du numérique ça donnera des idées à certains pour immatriculer leur société de distribution de fichiers.

La taxation en France de ces géants (TVA et IS) permettrait largement de faire rentrer les 80 millions du passage de 5,5 à 7%. Le principal souci étant sans doute de se mettre à une table et de discuter avec les Luxembourgeois, on préfère les petites phrases en France (ça doit être un problème de langue :-D )

Le Luxembourg est un pays dépendant en grande partie de ses voisins (import massif de main d’œuvre, énergie etc...) et pour lequel on ferme les yeux sur ses banques depuis longtemps. Je n'arrive pas à comprendre que personne ne mette ces gens devant leurs responsabilités.
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Re: C'est la crise ?

Messagede LeMoineFou » 14/12/2011 15:11

tofre a écrit:Le Luxembourg est un pays dépendant en grande partie de ses voisins (import massif de main d’œuvre, énergie etc...) et pour lequel on ferme les yeux sur ses banques depuis longtemps. Je n'arrive pas à comprendre que personne ne mette ces gens devant leurs responsabilités.


Pourtant notre président a tapé de son petit poing sur la table pour dire que les paradis fiscaux, c'était fini, non?
:fant2:
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Re: C'est la crise ?

Messagede noxrom » 14/12/2011 16:29

Mazette vaste sujet que celui ci... Alors pour un non professionnel comme moi, je fais la comparaison avec un domaine que je connais (la pharmacie d'officine), quels sont les problèmes rencontrés:
- augmentation du prix (mais ca on est habitué)
- dematerialisation du produit
- changement des habitudes de consommation: Necessité d'avoir tout de suite l'objet convoité, a prix moins elevé, et de preference sans bouger de chez soi...
Quels sont les grands pôles de dépenses sur un livre: (a modifier si erreur il y a)
- l'editeur (20%?)
- le distributeur (20%)
- le libraire (30%)
- auteur + taxes + cout de fabrication: 30%

Quels sont les acteurs essentiels et ceux le plus menacés?
auteur: il ne s'en sort deja pas
éditeur: heu... je sais pas trop
distributeur: a prioris pas de souci pour lui
libraire: est confronté a une baisse des ventes.

A prioris si rien ne change les libraires vont etre en premiere ligne lorsque le marché va reelement se casser la gueule. Il faudrait revoir du coup l'organisation du système: proposer une valeur ajouté (les BD fugue ont bien compris, en proposant... un café: c'est tout con, mais pour moi ca a changé la donne). Ne serait il pas egalement possible de shunter le distributeur, en creant des centrales d'achat groupés avec plusieurs libraires? C'est ce qui se fait de plus en plus en pharmacie, ou les marges sont encore plus basses (6% pour le distributeur, 20% pour le pharmacien sur des produits perissable...). J'en discutait recemment avec un ami qui ne jure que par le manga: le principal interet est d'avoir une pré-publi sur le web de facon régulière, puis si cela lui plait il achete le manga (de preference sur amazon pask'il a pas a se deplacer), alors que pour lui la BD ne se resume qu'a lucky luke et asterix. Si le libraire ne va pas chercher les clients, ces derniers ne viendront pas a lui, et seules les grosses structures ayant un large choix vont survivre, les petites structures étant desertés pour plusieurs raisons. Pourquoi ne pas faire un petit magasine de prepubli mensuel avec qq page de crayonné au fur et a mesure des albums, et dispo uniquement dans un reseau de librairie? Ne pas integrer a certains manga quelques planches de bd a la fin pour essayer de rameuter un nouveau public? se regrouper à plusieurs libraires pour essayer d'offrir une plus grande surface avec plus de choix (BD et livres illustrés jeunesse par exemple) et plus de services (on accole le tout à un salon de thé...). Certes cela va necessiter des investissements, des efforts, mais a un moment ya plus trop le choix non?
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Re: C'est la crise ?

Messagede Martin Juneau » 14/12/2011 18:22

noxrom a écrit:Mazette vaste sujet que celui ci... Alors pour un non professionnel comme moi, je fais la comparaison avec un domaine que je connais (la pharmacie d'officine), quels sont les problèmes rencontrés:
- augmentation du prix (mais ca on est habitué)
- dematerialisation du produit
- changement des habitudes de consommation: Necessité d'avoir tout de suite l'objet convoité, a prix moins elevé, et de preference sans bouger de chez soi...
Quels sont les grands pôles de dépenses sur un livre: (a modifier si erreur il y a)
- l'editeur (20%?)
- le distributeur (20%)
- le libraire (30%)
- auteur + taxes + cout de fabrication: 30%

Quels sont les acteurs essentiels et ceux le plus menacés?
auteur: il ne s'en sort deja pas
éditeur: heu... je sais pas trop
distributeur: a prioris pas de souci pour lui
libraire: est confronté a une baisse des ventes.

A prioris si rien ne change les libraires vont etre en premiere ligne lorsque le marché va reelement se casser la gueule. Il faudrait revoir du coup l'organisation du système: proposer une valeur ajouté (les BD fugue ont bien compris, en proposant... un café: c'est tout con, mais pour moi ca a changé la donne). Ne serait il pas egalement possible de shunter le distributeur, en creant des centrales d'achat groupés avec plusieurs libraires? C'est ce qui se fait de plus en plus en pharmacie, ou les marges sont encore plus basses (6% pour le distributeur, 20% pour le pharmacien sur des produits perissable...). J'en discutait recemment avec un ami qui ne jure que par le manga: le principal interet est d'avoir une pré-publi sur le web de facon régulière, puis si cela lui plait il achete le manga (de preference sur amazon pask'il a pas a se deplacer), alors que pour lui la BD ne se resume qu'a lucky luke et asterix. Si le libraire ne va pas chercher les clients, ces derniers ne viendront pas a lui, et seules les grosses structures ayant un large choix vont survivre, les petites structures étant desertés pour plusieurs raisons. Pourquoi ne pas faire un petit magasine de prepubli mensuel avec qq page de crayonné au fur et a mesure des albums, et dispo uniquement dans un reseau de librairie? Ne pas integrer a certains manga quelques planches de bd a la fin pour essayer de rameuter un nouveau public? se regrouper à plusieurs libraires pour essayer d'offrir une plus grande surface avec plus de choix (BD et livres illustrés jeunesse par exemple) et plus de services (on accole le tout à un salon de thé...). Certes cela va necessiter des investissements, des efforts, mais a un moment ya plus trop le choix non?


J'aime bien la comparaison avec les pharmacies parce que les fusions entres différentes compagnies et villes en Amérique du Nord sont d'une envergure très précaire. N'en connaissant pas beaucoup l'univers des libraires même si j'y vais régulièrement, c'est tout de même une tristesse de constater que les derniers jours pour les petites librairies risquent d'arriver, surtout à cause des grosses bannières de marque. Pas juste en librairie même, aussi les magasins à rayons et de vêtemetns également qui ne peuvent pas rivaliser avec les Wal-Mart de ce monde.
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Re: C'est la crise ?

Messagede noxrom » 14/12/2011 18:38

J'ai comparé avec les pharmacie paske c'est un monde que je connais bien.. en france elles se cassent pas mal la gueule en ce moment a cause d'une baisse des ventes et des prix de + en + bas. Pour remedier a cela bcp de pharmacie s'associent à 5, 6 ou 10 et commandent directement aux labos et se dispatchent les medocs entre elles. Ne serait-il pas possible de faire pareil, de commander 500 albums blacksad, 500 albums XIII etc (ceux que l'on est sur d'ecouler en 2 ou 3 mois) et de se les repartir? mettons que l'on fasse cela pour 10000 albums, a raison de 2€/album d'economisé, on trouvera bien un transporteur pour moins de 25K euros non? et du coup cela fera une plus grosse marge pour les libraires. De même on est dans un monde ou si il n'y a pas de valeur ajouté le consommateur n'a aucune raison d'aller chez un libraire en particulier. Le croque monsieur au chevre et la strongbow de BD fugue Bordeaux ma motivé a y aller plus d'une fois, et c'est apres que je me suis rendu compte que telle ou telle bd etait sortie :) parce que sinon autant aller a la fnac, ou c'est 5% moins cher, ou rester chez soi et se faire livrer en 48h (bien que la il faille attendre et que l'on ne vois pas l'etat de l'album).
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Re: C'est la crise ?

Messagede Q64 » 16/12/2011 09:12

LeMoineFou a écrit:
tofre a écrit:Le Luxembourg est un pays dépendant en grande partie de ses voisins (import massif de main d’œuvre, énergie etc...) et pour lequel on ferme les yeux sur ses banques depuis longtemps. Je n'arrive pas à comprendre que personne ne mette ces gens devant leurs responsabilités.


Pourtant notre président a tapé de son petit poing sur la table pour dire que les paradis fiscaux, c'était fini
, non?
:fant2:

1-C'est peut-être parce que le grand duc est aussi banquier
Il est même avec sa famille à la tête de la plus grande banque du pays :D

2-Rappelons aussi que la France est co-dirigeante de la principauté de Monaco
Il faudrait peut-être commencer par balayer devant sa porte ;)

Rappelons aussi que le grand duc et Albert de Monaco sont membres du CIO
Ce sont donc de grands états souverains

Il faut donc taxer les bouquins et les boissons sucrées pour faire rentrer des sous
CQFD
Ce que nous appelons une rose, sous un autre nom sentirait aussi bon
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Re: C'est la crise ?

Messagede Yoda33 » 16/12/2011 11:27

noxrom a écrit: proposer une valeur ajouté (les BD fugue ont bien compris, en proposant... un café: c'est tout con, mais pour moi ca a changé la donne).


Ouais ... enfin ce n'est pas le volume de leurs ventes de cafés et quelques croque monsieur qui peut les sauver ... c'est un plus si le livre marche, sinon, ça ne servira à rien ... ;)
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Re: C'est la crise ?

Messagede tofre » 16/12/2011 13:44

Yoda33 a écrit:
noxrom a écrit: proposer une valeur ajouté (les BD fugue ont bien compris, en proposant... un café: c'est tout con, mais pour moi ca a changé la donne).


Ouais ... enfin ce n'est pas le volume de leurs ventes de cafés et quelques croque monsieur qui peut les sauver ... c'est un plus si le livre marche, sinon, ça ne servira à rien ... ;)


Oui mais les marges sur le café sont plus importantes que sur le livre, donc en plus d'être convivial c'est une diversification pour faire remonter la marge moyenne c'est malin.
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Re: C'est la crise ?

Messagede HubIguane » 16/12/2011 13:52

oui, mais en masse salariale, c'est bonbon !!!
ça fait un poste en plus pour le "barman" et surement un en plus si ils font brasserie pour la cuisine !!!

chuis pas sur que cela soit vraiment rentable ;)
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Re: C'est la crise ?

Messagede pabelbaba » 16/12/2011 14:16

Et faut voir aussi ce que tu dois payer pour obtenir une despécialisation dans le bail pour vendre des livres + autre chose.
Mais à devoir choisir entre la peur du vide et la nausée des trottoirs... j'aurais sans doute fait comme eux.

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Re: C'est la crise ?

Messagede noxrom » 17/12/2011 18:37

tofre a écrit:
Yoda33 a écrit:
noxrom a écrit: proposer une valeur ajouté (les BD fugue ont bien compris, en proposant... un café: c'est tout con, mais pour moi ca a changé la donne).


Ouais ... enfin ce n'est pas le volume de leurs ventes de cafés et quelques croque monsieur qui peut les sauver ... c'est un plus si le livre marche, sinon, ça ne servira à rien ... ;)


Oui mais les marges sur le café sont plus importantes que sur le livre, donc en plus d'être convivial c'est une diversification pour faire remonter la marge moyenne c'est malin.


Moi ce que je sais c'est que des fois je ne vais a BD fugue que pour manger un croque au chevre... et 2 fois sur 3 je repart avec un ou 2 bouquin que je n'aurais pas acheté sinon, tout simplement car je ne l'aurais jamais connu: en faisant venir un client + souvent, on lui permet, AMHA, de voir plus souvent les nouveauté, et cela contrebalance un peu le gros turn-over du aux nouveautés. Apres cela fait une depense en plus au niveau du personnel, mais en ne faisant rien ca ne va pas aller mieux non plus, donc autant essayer non? mais ce n'est qu'un avis perso ;)
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