Attention, ce long texte est totalement HS et est le reflet de ce que je ressens de la situation actuelle du milieu de la BD...
Vous savez...
Je suivais ce topic avec intérêt...
Mais je vais m'en désintéresser...
Non pas que le sort/difficulté des auteurs me soit indifférent...
Mais franchement...
Qu'est-ce que j'y peux faire, moi, contre la "crise" ?
Je suis passionné, collectionneur de "beaux objets" : j'aime les coffrets, les belles intégrales et certains TT...
J'ai la chance d'avoir un libraire spé BD dans ma ville avec qui je m'entends très bien, qui est passionné et chez qui j'achète tous mes albums depuis... 3-4 ans ?
Je m'informe de l'actualité BD...
Je dépense un budget "énorme" par mois (j'ai les moyens, ça aide)...
Je fais des "efforts" de diversification, d'ouverture et de curiosité pour ne pas me cantonner dans mes certitudes et habitudes => je m'intéresse à des albums/séries que je ne connais pas et dont les dessins/scenarii ne sont pas vers quoi je me tournerais naturellement par goût mais qui ont des bonnes critiques ici et là...
J'achète des tomes 1 (15 tomes 1 DL 2011 à ce jour)...
J'essaye d'ouvrir mon entourage à mes coups de coeur (vous auriez prêté un tome de Blacksad dédicacé, vous ? Moi oui)
Et qu'est ce que je "récolte" en faisant ça ?
Du plaisir certes...
Il FAUT le dire...
Beaucoup de plaisir !
Du plaisir qui me vient, pour sa plus grande partie, des auteurs et, pour sa petite partie, de la possession de beaux objets dans ma collection...
Et heureusement car sinon, je laisserais bien tout tomber !
Car j'ai aussi le sentiment de me "faire avoir" très (TROP !) régulièrement (et le "faire avoir" est un euphémisme... J'ai une image de gravier et de verre pilé qui me vient en tête présentement)...
Entre les coffrets sortant sans cale qui récompensent fort mal ceux qui soutiennent la série depuis le début et qui apprécient ces objets...
Entre les Belles Intégrales, même motif et même punition que les coffrets sans cale : les anciens de la vieille qui aimeraient les avoir sont lésés (à moins d'avoir la chance de revendre l'EO qui côôôôôôte
...)
Entre les séries qui s'interrompent à l'insu de leur plein gré en cours de route (même pas au premier tome) comme Le Déserteur ou Les Feux d'Askell...
Entre les séries prévues à l'origine en x tomes et qui, à cause de "mauvaises performances", sont réduites manu militari par je ne sais qui, dénaturant ainsi le travail de conception de l'auteur => dommage pour ceux qui ont aimé ce travail dès le début.
Entre les tomes qui sortent en plusieurs versions/couvertures/bonus... Si tu aimes et que, par malheur, tu veux les bonus ET la belle couverture (quelle idée, franchement), tu vas te faire mettre (Requiem tome 10, tieng)...
Entre les tomes 1 auxquels on donne une chance et qui sont en réalité médiocres (Les Praticiens, pour ma part) ; ceux qui sont prometteurs mais fortement démentis par la suite (Spyder, toujours pour ma part)... Par charité, je ne parle même plus des tomes 1 qui ne donneront pas de suite (15€ dans le cul, une paille)...
...
Et ben franchement, cette frustration commence doucement à s'accumuler chez moi. Aussi, il se pourrait fortement que je craque un beau jour... Lorsque la frustration, la déception et, surtout, le sentiment d'être pris pour un gros con tout juste bon à sortir mon pognon pèseront plus lourd que le plaisir...
Et si des mecs du milieu, des professionnels comme Luc Brunschwig (mais y'en a d'autres), des pros, des auteurs qui me donnent ce putain de plaisir... Si ces gens ne savent même pas comment sortir de cette putain de crise, s'ils en sont à dire qu'ils ne comprennent pas la situation dans laquelle ils sont, qu'ils subissent ce qui se passe et qu'ils seraient prêts à tout laisser tomber... Et ben je me dis qu'on va droit dans le mur... Full Throttle...
Et moi, je peux rien y faire...
Alors, messieurs dames, vous me pardonnerez, mais je vais mettre mes oeillères et je vais chercher à prendre le maximum de plaisir dans ma passion... Et quand le plaisir pèsera moins lourd que la frustration, j'arrêterais... Point trait...
"Travaille comme si tu devais vivre toujours. Vis comme si tu devais mourir le jour même." la plaisante sagesse lyonnaise