luc Brunschwig a écrit:thyuig a écrit:c'est rigolo, j'avais tenté peut-être maladroitement d'introduire la relation floue qui existe entre acheteur et lecteur, distinguo qui selon moi est surtout affaire de point de vue mais qui toujours selon moi est à la base de cette surproduction. Tout le monde veut vivre de sa production, sans pour autant se poser la question du livre, de sa valeur en tant qu'objet à lire. On parle mise en place, faillite du système, problème de trésorerie etc etc, mais quoi ? En quoi ce débat serait-il celui du lecteur ? Vous parlez rémunération alors qu'ici on envisage surtotu le plaisir de lire. Ce n'est pas un problème de lecteur mais un problème d'acheteur. Le livre doit trouver d'autres moyens de se financer s'il veut continuer à poursuivre dans ce modèle. Moi qu'il y ait surproduction ne me dérange pas, c'est après tout le problème des marchands de livre, pas mon problème de lecteur.
Il faudrait que tous nous réalisions que tous ces bouquins doivent pouvoir vivre en rayon, être défendus par les libraires, recevoir un accueil critique d'envergure, etc etc. Pas un qui se demande si la solution au problème ne réside pas surtout dans les moyens de financer ces auteurs ?? Pourquoi vouloir à tout prix voir reposer le problème et sa solution sur le lecteur devenu en trois lignes à peine l'"acheteur", celui qui huile le système.
Si dans mon métier, il y a trop d'artisan sur le secteur, certains baissent leurs prix et d'autres meurent, d'autres encore investissent ou je ne sais quoi. Et alors pour le livre ? C'est juste une histoire de mise en place et de potentiels acheteurs ?? Ah bon...
Je ne dis rien d'autre que toi... oui, une partie de la production et des auteurs va mourir... pas grave... le monde ne tournera pas moins rond... je ne suis pas accroché à mes sous car je n'en ai jamais eu beaucoup... sauf que j'en ai de moins en moins, car le temps que je passe à peaufiner un album, à préférer la qualité à la quantité, n'a plus de sens au vu de l'écho qui est fait à l'album en librairie. C'est tout. Point barre.
stephane crety a écrit:ben voui, je comprends que si vous n'allez pas jusqu'au bout, cela puisse fatiguer, ce qui n'est aucune manière le but...
bap a écrit:dargaud a essayé avec la quête de l'oiseau du temps l'année passée, sortie mars et bien ils ont fait une version spéciale en novembre pour faire remonter les ventes qui étaient jugées pas assez bonnes sur le mois de sortie
kilfou a écrit:Si une série aussi installée doit faire ses ventes dans les 3 mois suivants la sortie, c'est d'une tristesse.
kilfou a écrit:bap a écrit:dargaud a essayé avec la quête de l'oiseau du temps l'année passée, sortie mars et bien ils ont fait une version spéciale en novembre pour faire remonter les ventes qui étaient jugées pas assez bonnes sur le mois de sortie
C'est incroyable ça ! Dargaud a quand même les reins assez solides pour attendre des ventes qui se feront tôt ou tard parce que c'est La Quête. Si une série aussi installée doit faire ses ventes dans les 3 mois suivants la sortie, c'est d'une tristesse.
Brian Addav a écrit:kilfou a écrit:Si une série aussi installée doit faire ses ventes dans les 3 mois suivants la sortie, c'est d'une tristesse.
c'est surtout la crise qui est là depuis 2008. Si tu te tapes l'excellent boulot de Xavier Guilbert sur le site du9 qui va plus loin que le boulot de Ratier pour l'ACBD en allant chercher les chiffres de vente IPSOS, c'est la chute libre.
JAUNE a écrit:Aurais-tu un lien? Je n'ai trouvé que son rapport fin 2009, y en a un plus récent?
Brian Addav a écrit:kilfou a écrit:Si une série aussi installée doit faire ses ventes dans les 3 mois suivants la sortie, c'est d'une tristesse.
c'est surtout la crise qui est là depuis 2008. Si tu te tapes l'excellent boulot de Xavier Guilbert sur le site du9 qui va plus loin que le boulot de Ratier pour l'ACBD en allant chercher les chiffres de vente IPSOS, c'est la chute libre.
En deux ans, les "blockbusters" ont vu leurs ventes chuter quasi de moitié pour la plupart. Et en même temps, les tirages se sont maintenus, voir ont augmenté pour certains. Pour les autres albums c'est encore pire. Et ça concerne tout le monde et tous les genres.
On peut faire un parallèle avec le cinéma. Quand un film sort le mercredi, les mecs savent dire quasiment rien qu'avec les chiffres de la première séance quel en sera le succès en terme de spectateurs.
Pour les bds c'est pareil, la mise en place configure quasiment le succès de l'album.
Thierry_2 a écrit: un truc amusant que tu peux voir sur un site comme http://www.boxoffice.com
j'ai été voir pour un film come x-men, first class http://www.boxoffice.com/statistics/movies/x-men-first-class-2011?q=first%20class
on peut y voir les recettes par jour, et il est clair que le succès se décide dans les tous premiers jours
Mais il est vrai qu'en première semaine, le film est projeté sur deux ou trois écrans dans un même multiplex, pour retomber à 1 la semaine suivante.
Brian Addav a écrit:JAUNE a écrit:Aurais-tu un lien? Je n'ai trouvé que son rapport fin 2009, y en a un plus récent?
http://www.du9.org/-Dossiers-
tu cherches numérologie, le premier est 2005.
sur les dernières, c'est assez répétitif (reprise des mêmes phrases quasiment), mais les chiffres et leur exploitation sont là et c'est plus intéressant que les chiffres de tirage et de part des éditeurs du rapport ratier.
On y voit bien l'effet de traîne et le tassement des ventes.
stephane crety a écrit:vraiment, aucune volonté de tacler (je suis un tracto pelle au foot...) de ma part, on ne tacle pas ce que l'on apprécie.
la motivation de mon propos , c'est de me portée en faux par rapport à un discours qui sous entendrait que la qualité n'a plus sa place ni l'écoute des libraires éditeurs lecteurs, et que beaucoup de choses prouvent le contraire.
Le problème est que la qualité en cette rentrée s'exprime par de multiples ouvrages en cette rentrée hystérique (pas tout, cela c'est pour Nexus, pour éviter de me faire tacler comme un bisounours ...), que la qualité s'exprime non seulement par de nombreux noms, mais par de nombreux genres, voire de nombreux éditeurs (cf ma litanie vis à vis de la bd populaire.).
Luc, vous avez choisi un chemin apre, d'exigence et de rigueur, qui ne se résume pas à un genre ou à une étiquette, et là est votre engagement qui ne peut qu'attirer l'attention, pas de compromis. Le sentiment de "surplace" et les conclusions que vous en tirez ("la qualité et l'exigence n'a plus sa place") me semblent erronés. Ce "surplace" est lié à un contexte limité (une rentrée agressive et obèse.), un contexte plus large ( une crise globale qui impacte lourdement dans la deuxième vague actuelle un secteur bd déja sur les genoux...) et j'ose espérer que Urban connaitra une sorte de reboot éditorial.
Plus généralement, et en m'éloignant de votre cas particulier, je suis persuadé que la qualité a non seulement sa place, mais qu'elle est bien plus présente maintenant qu'auparavant, a contrario d'un discours ambiant qui a plus lien à un discours passéiste ("avant, c'était telllememmmennnt miiiieuuuuxxx!!!!)qu'à un véritable constat. Il suffit pour cela de se replonger dans les catalogues des années 80, et comparer...et il n'y a pas photo, même si la notion de qualité peut être subjective.
stephane crety a écrit:c'est la cime de la vague, l'écume était moins glorieuse, mais citer serait malséant. et subjectif.
Brian Addav a écrit:stephane crety a écrit:c'est la cime de la vague, l'écume était moins glorieuse, mais citer serait malséant. et subjectif.
Subjectif c'est certain.
Par contre il ne faut pas s'abstenir. Si on veut comparer, faut citer, illustrer.
Exemple, concernant la cime de la vague, j'en ai oublié un paquet (le futuro de robial et cestac, chaland, etc...), et si on la compare à la vague actuelle, en quantité, on pourrait être surpris.
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