de stephane crety » 29/09/2011 10:33
Cher Luc, je me retrouve dans la situation de devoir reprendre ma plume(ou plutôt mon clavier.) parce que votre dernière intervention , et d'autres appellent une réponse.
Je perçois (peut être à tord...) un message infrastructurel qui me frippe pour le moins...en résumant à gros traits, , "la bd de merde étouffent la bd de qualité", en se servant de la figure de soleil ou de Glénat, voire de delcourt comme repoussoir. Nonobstant le fait que globaliser a d'insultant pour le travail de ces auteurs (dont je fais partie, et non sans fierté, mais j'exposerai cela plus bas.), il est erroné de penser cela, c'est un raccourcis qui ne resiste pas à une analyse plus affirmée. Comment pourrions nous expliquer le succés des collections Poissons Pilote, Shampooing , des éditeurs alternatifs (tant bien même certaines connaissent des difficultés graves, en sachant que meme les gros éditeurs souffrent actuellement.), si la réalité était celle-ci.Et puis il suffit de regarder les palmarès de vente pour voir que cette réalité est bien plus contrastée, bien plus diverse, bien plus riche que la caricature qu'on voudrait nous enfoncer à grand coup de talon dans la gorge.
que ferait la singularité si la norme n'existait pas ? Comment se définerait elle par elle même si elle n'avait pas ce mainstream comme contre-exemple ? bien souvent , se définir comme anti-soleil suffit, cela évite d'avoir à se définir par soi même, ce qui demanderait un plus gros effort.....la bd alternative a connu son succès parce que elle était en contraste avec ce courant mainstream, parce qu'elle apportait un nouveau regard, un nouvel élan.Son positionnement s'est fait de manière naturelle, et dans un marché de masse, la singularité est le rêve de tout éditeur.
comme vous l'avez exposé, vous êtes à la frontière de ces deux registres (cette frontière est une vue de l'esprit, mais c'est plus facile ainsi de se faire comprendre.), ce qui est tout à votre honneur, mais qui peut expliquer que du coup , on ne sait ou vous ranger, et dans un monde qui fonctionne par petites boites, vous enquiquinez.je sais très bien , et j'anticipe là votre réponse, parce que vous l'avez déja produite, que vous n'êtes pas un pourfendeur de la Bd populaire, mais penser que votre mésaventure est dus à un engorgement coupable des neurones des libraires par de la bouze formatée est érronée...il y a ici des libraires et d'autres par ailleurs qui signifient que le formatage est une vue de l'esprit.Je comprends très bien que vous ne vouliez point l'exprimer, mais l'erreur (je radote) est dans le choix de la date par l'éditeur..c'était couru d'avance.et quelque soit la qualité intrasèque de votre ouvrage.La responsabilité d'un auteur est de faire son maximum avec ses moyens pour faire la meilleur BD possible..et là dessus, je vousfais confiance. La responsabilité d'un éditeur est de faire son maximum pour que cet ouvrage rencontre son lectorat potentiel..là, je suis désolé de le dire, il a joyeusement merdé.. Il a toute conscience du contexte de fin d'année. il savait qu'il était périlleux de sortir cet ouvrage avec ces caractéristiques ( en France, la SF , en BD, en Roman, en Cinéma, c'est une niche..c'est comme cela,..) à ce moment.Les libraires pour reconnaitre la qualité, il faut l'avoir lu , et en ce moment, c'est plutot je rentre une caisse, j'en sors une autre...que votre nom puisse être un gage de qualité, cela peut se comprendre, mais pas pour tous,ou pas systématiquement...et qualité n'équivaut pas à vente. d'autres ingrédients rentrent dans le cheminement vers l'achat (accroche avec le graphisme, accroche avec le sujet, avec le genre, etc...)
dans ces périodes de crise, avec des causes intra bd, et des causes extra bd, qui s'abondent, la tentation est forte de monter dans la chaloupe de sauvetage en expulsant ceux qui risqueraient de nous faire couler....philosophiquement, cela me rebute. Je préfère couler, en règle avec moi -même.
enfin, petite exergue, qui ne s'adresse pas à vous directement, mais plus globalement, à tous ces discours sur la bd populaire et l'étouffoir qu'elle sous entend, et qui me casse les ...enfin...bon...je lis et je fais de la bd de merde.soleil et delcourt d'autant plus..de la bd de prolo, qui sent de dessous les bras, et le pire, c'est que j'en suis fier. C'est même un acte militant, un choix (j'ai la chance d'avoir ce choix.) actif, de l'entrisme assumée. la bd populare est un champs où les termes Facilité,Formatage, Vacuité du propos, Grosse Poitrine et Gros flingue ne sauraient résumer sa définition.C'est un champs où l'on peut faire passer un certain nombre de valeur, enrobées dans du sucre peut être, mais bien réelles. C'est pas un lieu de discours, mais un lieu de message, c'est ce qui en fait sa finesse.
Et la bd populaire n'a jamais joué sur l'exclusive, elle n'a jamais souhaité la mort des autres tendances, ce que je ne saurai dire de la bd alternative, ne serait ce que par le discours...la bd"populaire" était le stade larvaire, anale de la bd, l'alternative est la chrysalide omnisciente de l'art séquentielle.....
mon cul !