toine74 a écrit:yannzeman a écrit:...
Que "l'arabe..." et les "cahiers..." se vendent bien, je ne le discute pas.
Mais connaissez-vous le niveau des ventes des BD que vous citez ("persépolis",...), maintenant ?
Est-ce que cela se vend encore à des niveaux qui suffisent à faire vivre les auteurs ?
Je pose la question.
Pour Persépolis (ça marche avec quelques autres titres du même acabit), l'album est dispo et, autant que je puisse m'en rendre compte, invariablement présent physiquement dans les librairies (BD ou généralistes) que je fréquente (ça vaut ce que ça vaut comme impression) + de nombreuses traductions. Est-ce que les ventes sont suffisantes pour en vivre ? Oui et non, on s'en fout, le livre existe et continue sa vie. De tout façon les auteurs sont passés à d'autres projets. C'est un livre, pas une rente de situation, si ça continue à rapporter tant mieux, ça permet de mettre du beurre dans l'encre du prochain livre.
yannzeman a écrit:La pagination des "cahiers", c'est 52 pages par album ; en quoi ça ne pourrait pas sortie en intégrale ????
Pour "l'arabe", c'est 146 pages petit format ; une intégrale en 3 volumes, c'est très simple.
Je ne suis pas suspicieux envers ces titres ; je suis plus circonspect à l'encontre de titres dont la parution a cessé, et que l'actualité chasse au profit de nouveautés.
tzynn a écrit:Je pense que sur le coup tu sous-estimes l'impact des droits d'auteurs. Ce qui fait vivre les auteurs sont clairement les revenus liés non pas au seul livre sorti mais à tous les précédents qui ramènent de l'argent de manière régulière. C'est une rente effective essentielle, et c'est aussi ce qui fait souvent vivre les ayant-droits par la suite. Les petites rivières font de grands ruisseaux, et dans ce cadre c'est souvent un apport essentiel. Après il faut que les précédents soient en réassorts, de préférence qu'ils soient en permanence en disponibilité dans les fonds des libraires, éléments essentiels pour les auteurs.
tzynn a écrit:Les intégrales - et ce n'est pas normal je trouve - sont souvent sujets à des taux de droits d'auteurs bien plus faibles que les titres unitaires. Cela permet de faire un complément, mais l'auteur s'y retrouve encore moins que pour des albums à l'unité - sauf quand ceux-ci ne sont plus disponibles ou ne se vendent plus.
Brian Addav a écrit:tzynn a écrit:Je pense que sur le coup tu sous-estimes l'impact des droits d'auteurs. Ce qui fait vivre les auteurs sont clairement les revenus liés non pas au seul livre sorti mais à tous les précédents qui ramènent de l'argent de manière régulière. C'est une rente effective essentielle, et c'est aussi ce qui fait souvent vivre les ayant-droits par la suite. Les petites rivières font de grands ruisseaux, et dans ce cadre c'est souvent un apport essentiel. Après il faut que les précédents soient en réassorts, de préférence qu'ils soient en permanence en disponibilité dans les fonds des libraires, éléments essentiels pour les auteurs.
ça concerne combien d'auteurs ça ?
qui touchent réellement des droits d'auteurs sur ses bds ?
Pour une dizaine de classique qu'on trouve encore dans les librairies en tant que "fond", combien de bouquins et d'auteurs qui ne sont jamais réédités ?
yannzeman a écrit:Les intégrales patrimoniales, les éditeurs ne semblent pas réaliser des ventes extraordinaires, mais ce sont surtout des rééditions de séries, et non d'unitaires.
tzynn a écrit:Je pense qu'on est très loin d'une simple dizaine d'auteurs. Bajram par exemple vit de cela, il l'a expliqué lui-même que sans ça il ne pourrait pas faire tout ce qu'il fait sur le côté.
tzynn a écrit:Sans oublier les droits sur les traductions étrangères. Ce n'est pas parce qu'un livre n'est plus dispo chez nous qu'il ne l'est pas ailleurs.
Brian Addav a écrit:tzynn a écrit:Je pense qu'on est très loin d'une simple dizaine d'auteurs. Bajram par exemple vit de cela, il l'a expliqué lui-même que sans ça il ne pourrait pas faire tout ce qu'il fait sur le côté.
tu crois qu'il y en a une centaine ?
Brian Addav a écrit:tzynn a écrit:Sans oublier les droits sur les traductions étrangères. Ce n'est pas parce qu'un livre n'est plus dispo chez nous qu'il ne l'est pas ailleurs.
vu le marché de la BD dans la plupart des pays, je ne suis pas sûr qu'un droit de traduction amène tant de royalties que tu l'imagines...
tzynn a écrit:Je n'ai pas parlé d'auteurs milliardaires mais de royalties additionnées entre tous les albums et toutes les traductions qui permettent de faire un apport correct sans juste être un peu de beurre sur les épinards ou payer le paquet de clopes de la semaine. De plus certains auteurs qui passent inaperçus chez nous font des cartons ailleurs. Pour peu que les éditeurs "n'oublient" pas de déclarer les royautés étrangères aux auteurs.
tzynn a écrit:J'en ai discuté avec un certain nombre d'auteurs, d'où mes réflexions
Après je ne me vois pas étaler publiquement les chiffres que me donnent les auteurs donc voilà voilà
Brian Addav a écrit:tzynn a écrit:J'en ai discuté avec un certain nombre d'auteurs, d'où mes réflexions
Après je ne me vois pas étaler publiquement les chiffres que me donnent les auteurs donc voilà voilà
Moi aussi. Mais du coup pas les mêmes
yannzeman a écrit:...Sattouf aurait pu continuer ses séries en cours, il avait la garantie d'en vivre bien.
Lancer un nouveau projet, il peut s'en remettre si ça ne marche pas, mais l'auteur en aura pris un coup, et on le sait, un auteur, c'est souvent une personne sensible, qui se dévoile et qui peut être affecté par un désamour du public.
Sauf que, en plus, c'est son travail, ce qui lui permet de vivre, c'est très important. Surtout que la BD n'est pas le milieu le plus rémunérateur, alors si vous trouvez la martingale, difficile et risqué de s'en séparer.
tzynn a écrit:
Je pense que sur le coup tu sous-estimes l'impact des droits d'auteurs. Ce qui fait vivre les auteurs sont clairement les revenus liés non pas au seul livre sorti mais à tous les précédents qui ramènent de l'argent de manière régulière. C'est une rente effective essentielle, et c'est aussi ce qui fait souvent vivre les ayant-droits par la suite. Les petites rivières font de grands ruisseaux, et dans ce cadre c'est souvent un apport essentiel. Après il faut que les précédents soient en réassorts, de préférence qu'ils soient en permanence en disponibilité dans les fonds des libraires, éléments essentiels pour les auteurs.
yannzeman a écrit:Alors qu'une série, qui s'étale sur 20-30 ans, voire bien plus, c'est quand même une rente, et pas quelque chose à négliger.
yannzeman a écrit:Regardez le succès actuel des mangas, et la rente que cela représente pour les éditeurs (et les auteurs). Le succès, du fait de la présence régulière du titre, lors de la sortie de chaque nouvel album, est assuré.
Xavier Guilbert a écrit:yannzeman a écrit:Mais connaissez-vous le niveau des ventes des BD que vous citez ("persépolis",...), maintenant ?
Est-ce que cela se vend encore à des niveaux qui suffisent à faire vivre les auteurs ?
Je pose la question.
Persépolis s'est très bien vendu en France, mais également à l'étranger, avec le même succès critique. Déjà en 2011, on estimait à plus de 2 millions d'exemplaires ses ventes dans le monde.
Bref, c'est une bande dessinée "qui compte", qui est toujours éditée et disponible en magasin. Selon les chiffres que j'ai à ma disposition, les ventes du "monovolume" en France pour l'année 2020 assuraient nettement plus qu'un SMIC à son autrice en droits d'auteur (calcul à la louche).yannzeman a écrit:Pour "l'arabe", c'est 146 pages petit format ; une intégrale en 3 volumes, c'est très simple.
Les tomes de "L'arabe du futur" ont un nombre variable de pages. Soit 1 à 3 / 160 pages, 4 / 288p, 5 / 176p.
Quant aux ventes, on a dépassé les deux millions d'exemplaires pour la France, avec également un gros succès à l'international.
Il serait intéressant de voir, parmi les sorties de 1987, combien sont encore disponibles et vendues en librairies. Alors que Maus est toujours là, et vend à nouveau suffisamment rien qu'en France pour assurer nettement plus qu'un SMIC à son auteur en droits d'auteur (à nouveau, calcul à la louche).
Pouffy a écrit:yannzeman a écrit:Alors qu'une série, qui s'étale sur 20-30 ans, voire bien plus, c'est quand même une rente, et pas quelque chose à négliger.
Il faut déjà que les premiers tomes aient du succès, que la série est une certaine constance dans sa qualité, et que l’œuvre soit assez intemporelle. Bref, c'est extrêmement rare.
Pouffy a écrit:yannzeman a écrit:Regardez le succès actuel des mangas, et la rente que cela représente pour les éditeurs (et les auteurs). Le succès, du fait de la présence régulière du titre, lors de la sortie de chaque nouvel album, est assuré.
Ta vision du manga est biaisée par le fait qu'il s'agisse d'importations.
Être capable de dire ce qui va avoir du succès, c'est compliqué... et de prédire ce qui va durer dans le temps c'est encore pire. Et en plus tu as des œuvres qui ont du succès a posteriori.
toine74 a écrit:yannzeman a écrit:...Sattouf aurait pu continuer ses séries en cours, il avait la garantie d'en vivre bien.
Lancer un nouveau projet, il peut s'en remettre si ça ne marche pas, mais l'auteur en aura pris un coup, et on le sait, un auteur, c'est souvent une personne sensible, qui se dévoile et qui peut être affecté par un désamour du public.
Sauf que, en plus, c'est son travail, ce qui lui permet de vivre, c'est très important. Surtout que la BD n'est pas le milieu le plus rémunérateur, alors si vous trouvez la martingale, difficile et risqué de s'en séparer.
Venant d'une personne qui n'a cesse de revendiquer le piratage dans son mode de consommation de BD, ça réchauffe le coeur de voir autant de considérations pour les auteurs.
A propos du salut (financier) par les séries, il faut relire les propos de Franquin sur Spirou et ses conseils à Fournier lors de sa reprise. On remarque surtout que se sont les éditeurs qui poussent ce type de collection.
Xavier Guilbert a écrit:yannzeman a écrit:Les intégrales patrimoniales, les éditeurs ne semblent pas réaliser des ventes extraordinaires, mais ce sont surtout des rééditions de séries, et non d'unitaires.
Pas d'accord. Il y a eu un certain nombre d'intégrales reprenant le contenu de séries, tout simplement parce que durant une partie de l'histoire du médium, la quasi-totalité de la production existait au sein de séries. Mais des auteurs ayant oeuvré dans le format du roman graphique (avec à suivre, par exemple) donnent lieu aujourd'hui à des intégrales: je pense à Comès avec une belle intégrale signée Casterman, des choses sur Druillet également, etc.
Brian Addav a écrit:C'est quoi les séries au long cours qui marchent actuellement ?
yannzeman a écrit:Rare, non, ça ne l'était pas pendant l'age d'or de la BD.
C'est devenu plus rare depuis 20 ans. Quand la série a été moins privilégiée, que les éditeurs ont laissé paraitre n'importe quoi, etc...
yannzeman a écrit:https://www.bfmtv.com/people/bandes-dessinees/le-nouvel-age-d-or-du-manga-en-france-ca-explose-a-tous-les-niveaux_AN-202109130183.html
yannzeman a écrit:Astérix, Lucky Luke, Tintin (eh oui ! ), Blake et Mortimer, Michel Vaillant, Tanguy et Laverdure, Alix, Lefranc, Spirou et Fantasio (euh... enfin, quand Y&V auront libéré le titre ! ), Buck Danny, XIII, Blueberry, Tif et Tondu (et pourtant, ça me coute de citer ces 2 là, vu le résultat... ), l'Epervier, les 7 vies de l'Epervier, le Scorpion, Carmen Mc Callum, Travis, ...
Eh ! Je pensais qu'on était entre spécialistes !
Xavier Guilbert a écrit:tzynn a écrit:Les intégrales - et ce n'est pas normal je trouve - sont souvent sujets à des taux de droits d'auteurs bien plus faibles que les titres unitaires. Cela permet de faire un complément, mais l'auteur s'y retrouve encore moins que pour des albums à l'unité - sauf quand ceux-ci ne sont plus disponibles ou ne se vendent plus.
Je n'ai pas d'info sur une différence de traitement côté droits d'auteurs. Par contre, on m'avait expliqué que les intégrales étaient des livres un peu particuliers: moins de risque (parce que contenu déjà connu et reconnu), donc peu de chances de faire un four; mais également moins de chance de réaliser un succès, lequel peut rapidement générer des retours sur investissement particulièrement conséquents.
Ensuite, l'intérêt est surtout (à mon sens) de s'adapter à l'évolution de la chaîne du livre qui est de plus en plus organisée autour de la nouveauté, et une intégrale, c'est une nouvelle référence que l'on réinjecte dans le circuit. On distingue souvent la nouveauté du fonds, mais il faut se rappeler qu'est considéré comme relevant du fonds tout ouvrage sorti un an auparavant. Ca ratisse large, et ça en dit beaucoup sur la durée de vie moyenne d'un ouvrage en rayon...
toine74 a écrit:tzynn a écrit:
Je pense que sur le coup tu sous-estimes l'impact des droits d'auteurs. Ce qui fait vivre les auteurs sont clairement les revenus liés non pas au seul livre sorti mais à tous les précédents qui ramènent de l'argent de manière régulière. C'est une rente effective essentielle, et c'est aussi ce qui fait souvent vivre les ayant-droits par la suite. Les petites rivières font de grands ruisseaux, et dans ce cadre c'est souvent un apport essentiel. Après il faut que les précédents soient en réassorts, de préférence qu'ils soient en permanence en disponibilité dans les fonds des libraires, éléments essentiels pour les auteurs.
Et c'est tant mieux pour eux, c'est la preuve de la qualité de leur travail !
Rebondissant sur le propos de Brian et Xavier, il serait intéressant d'avoir une idée du nombre d'oeuvres (ou une proportion) qui, 20-30 ans après leur parution, continuent à générer des revenus substanciels (= qui font une vraie différence en terme de trésorerie pour les auteurs).
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