toine74 a écrit:LeJoker a écrit:...
Même diagnostic que pour le cinéma ou le théâtre en fait. Même s'il y a des exceptions, Culture française= artistes de village qui font des oeuvres de village pour clientèle de village.
Grosse généralisation basée sur pas grand chose de plus que des préjugés...
Des bouses nombrilistes, sans intérêt et autres, il y en a proportionnellement autant ailleurs qu'en France. De l'inventivité et du surprenant visuellement, il y en a plein du made in France, il faut juste un peu gratter pour le trouver.
Il ne faut pas oublier que l'étape importation/traduction est un filtre puissant pour éliminer pas mal de choses discutables.
toine74 a écrit:Petit rappel (permettant de recadrer dans le sujet initial) : il faut chérir la richesse éditoriale française (prix unique, subvention, réseau de libraires, etc.) ! Cela permet d'avoir accès des livres/BD du monde entier. Allez voir dans les libraires (là où il y en a encore) à l'étranger, vous allez voir la différence d'offre et de diversité.
Pouffy a écrit:Mais je partage ton ressenti, plus tu lis et plus il est difficile d'être surpris. Comme toi, je participe à un club lecture et il m'est également difficile de lire sans un regard critique.
yannzeman a écrit:Je m'ouvre de plus en plus aux séries TV étrangères.
On sait tous que l'Etat français finance, bien plus que n'importe quel pays au monde (à part peut-être la Chine, mais je n'en suis pas sur) la création audiovisuelle.
Pourtant, je tombe rarement sur des pépites en matière de série TV française. La création audiovisuelle française sent vachement le renfermé, je trouve. C'est pépère, pas très prenant.
Y'a des contre-exemples, comme "soupçons", qui passe en ce moment sur France 3 (eh oui !) ou "Nox" en 2018, mais ça se compte sur les doigts d'une main estropiée.
Par contre, et je ne suis pas le seul à le dire, on est rarement déçu par les séries britanniques, qui foisonnent et qui déçoivent rarement ; ou par les séries "nordiques", qui, en proportion de la population et de l'argent public investi, sont nombreuses et excellente.
tzynn a écrit:Tout à fait, on peut comparer Borgen à Joséphine ange gardien, à Julie Lescaut ou à camping paradis sans aller jusqu’aux anges de la téléréalité
cedd79 a écrit:yannzeman a écrit:Je m'ouvre de plus en plus aux séries TV étrangères.
On sait tous que l'Etat français finance, bien plus que n'importe quel pays au monde (à part peut-être la Chine, mais je n'en suis pas sur) la création audiovisuelle.
Pourtant, je tombe rarement sur des pépites en matière de série TV française. La création audiovisuelle française sent vachement le renfermé, je trouve. C'est pépère, pas très prenant.
Y'a des contre-exemples, comme "soupçons", qui passe en ce moment sur France 3 (eh oui !) ou "Nox" en 2018, mais ça se compte sur les doigts d'une main estropiée.
Par contre, et je ne suis pas le seul à le dire, on est rarement déçu par les séries britanniques, qui foisonnent et qui déçoivent rarement ; ou par les séries "nordiques", qui, en proportion de la population et de l'argent public investi, sont nombreuses et excellente.
Je me permets un court hors sujet puisque je connais un peu l'économie de audiovisuel (et par extension celle du cinéma).
En France, l'industrie de l'audiovisuel est, comme toute les autres industries (chimie, automobile, agro-alimentaire, construction, etc.) subventionnée. Sauf que lorsqu'on subvention Bouygues pour constituer un échangeur d'autoroute très dangereux ou Achan pour une extension de surface qui ne respecte pas les normes, ça se voit moins qu'une mauvaise série qui passe en prime time.
Les subventions sont là pour soutenir l'économie d'une industrie pour justement la dynamiser. Et cela fonctionne plutôt bien sur notre territoire.
De plus, hormis le crédit d'impôt (partiellement les Sofica), quelques soutiens territoriaux et, dans une certaine mesure, la contribution à l'audiovisuel public, l'audiovisuel français est majoritairement financé par ses professionnels (via le CNC, la Procirep, les chaînes TV, par exemple) et du privé.
Pour rappel, le CNC est devenu complètement indépendant financièrement depuis 2009. Aujourd'hui, les plans de financement reposent sur plus de 60 à 70% d'argent purement privé, et entre 30% et 40% de public, dont les 2/3 restent de la redistribution financée par les professionnels du secteur - source CNC 2019).
Donc méfiance avec cette fausse idée que l'audiovisuel est financé par nos impôts. Par contre, il est vrai que notre système de financement par ses professionnels et de redistribution aux professionnels est assez rare.
Pour ce qui est de la qualité des séries françaises, il suffit de regarder ce que coproduit Canal+ ou Arte. Dans le top 10 des series européennes les plus vendues, on retrouve "10 pour cent", "Engrenages", "Le bureau des légendes" (sources CNC 2019-2020). "Hippocrate", "Zone blanche", "3xManon" ou "Validé" ont également réalisé de très bon scores et demeurent des productions tout à fait au niveau européen.
Il ne suffit pas de comparer "Borgen" à "Plus belle la vie" pour en tirer la conclusion que ce que nous produisons est en-dessous des standards européens. C'est un raccourci facile, voir malheureux.
Fin du hors sujet. Désolé.
cedd79 a écrit:J'ai bien, dans mon précédent commentaire, liée les Sofica au crédit d'impôt.
Mais attention, tes sources sont complètement erronées. Tu ne sembles pas maîtriser le sujet.
En aucun cas les Sofica ne financent le CNC. Le CNC est financé par des taxes prélevées sur le CA des diffuseurs. Il n'est ni subventionné, ni ne bénéficie d'un quelconque crédit d'impôt. Il donne simplement les agréments aux Sofica.
De plus, les Soficas ne représentent qu'un fragment du financement de l'audiovisuel, entre 0 et 4% des productions les plus importantes (cf. Bilan CNC 2019 et rapport de la voir des comptes quant à la production Audiovisuelle 2018). Les plus faibles productions n'y ont pas accès.
Enfin, les Sofica (notamment adossées) rémunèrent leurs sociétaires également en RNPP, donc là encore il faut faire attention avec les affirmations.
yannzeman a écrit:Oui, oui, je me suis emmêlé, les SOFICA financent les projets, pas le CNC !
Je suis allé trop vite ce matin (je suis au bureau, fini les vacances alors je suis moins concentré...).
Mais c'est tout de même un subventionnement public déguisé, du fait de la niche fiscale. L'audiovisuel français est gavé de financement public, pour un résultat qui devrait être bénéfique mais qui a surtout servi à payer les salaires des "stars" françaises.
Et vous admettrez que le CNC est financé à 100% par de l'argent public, celui des taxes prélevées. Le CNC joue le rôle du collecteur d'impot, auparavant dévolu à la DGFIP.
cedd79 a écrit:Sans aucune animosité, tu fondes tes affirmations sur des croyances, et non sur des connaissances. Tu devrais peut-être potasser un peu la question avant d'affirmer des vérités qui n'existent que des imaginaires collectifs, ou le tien. Dommage.
Xavier Guilbert a écrit:cedd79 a écrit:Sans aucune animosité, tu fondes tes affirmations sur des croyances, et non sur des connaissances. Tu devrais peut-être potasser un peu la question avant d'affirmer des vérités qui n'existent que des imaginaires collectifs, ou le tien. Dommage.
Bienvenue dans un "débat" avec yannzeman.
cedd79 a écrit:yannzeman a écrit:Oui, oui, je me suis emmêlé, les SOFICA financent les projets, pas le CNC !
Je suis allé trop vite ce matin (je suis au bureau, fini les vacances alors je suis moins concentré...).
Mais c'est tout de même un subventionnement public déguisé, du fait de la niche fiscale. L'audiovisuel français est gavé de financement public, pour un résultat qui devrait être bénéfique mais qui a surtout servi à payer les salaires des "stars" françaises.
Et vous admettrez que le CNC est financé à 100% par de l'argent public, celui des taxes prélevées. Le CNC joue le rôle du collecteur d'impot, auparavant dévolu à la DGFIP.
Heu... Non.
Les contributions sont des accords passés entre les diffuseurs et le CNC, en conformités avec le code du cinéma et de l'audiovisuel qu'ils construisent ensemble. Ce n'est pas du tout comparable avec une taxe comme la TVA ou un impôt comme la CET.
Faux.
Ce ne sont pas des contributions mais des taxes, comme la TVA ; j'en parle plus loin.
Ce n'est pas non plus le ministère de la culture ou une collectivité qui finance le CNC. Ce sont les professionnels qui participent au soutien de leur propre industrie, et ce sont eux qui en ont décidé ainsi.
Faux.
Le CNC est un établissement public.
https://www.vie-publique.fr/fiches/20246-definition-dun-etablissement-public
Un établissement public (EP) est une personne morale de droit public disposant d’une autonomie administrative et financière afin de remplir une mission d’intérêt général, précisément définie, sous le contrôle de la collectivité publique dont il dépend (État, région, département ou commune).
Son statut en fait donc, d'emblée, un organisme étatique soumis aux lois de finances publiques, et non une bande de potes travaillant dans le même secteur. Le fait que le CNC soit régulièrement contrôlé par la Cour des Comptes démontre également qu'il s'agit d'argent public, et non de cotisations.
Le financement du CNC est étroitement lié à des taxes - et non des contributions spontanées, je le répète - taxes qui sont discutées au Parlement, et dont vous trouverez la liste ci-dessous :
http://www.senat.fr/rap/a20-143-43/a20-143-43_mono.html
Ne vous laissez pas troubler par la phrasele soutien public apporté au cinéma ne repose pas sur le budget de l'État
car c'est une vaste fumisterie, consistant à "sortir" artificiellement certaines dépenses de l'Etat (de la présentation) du budget général de l'Etat, pour éviter d'augmenter encore plus les déficits.
L'argent généré par les professionnel est réinjecté dans la machine.
Faux.
L'argent public issu des différentes taxes est réinjecté, et il est généré, non par les professionnels mais par la consommation des français - directement avec la taxe sur les achats de billets de cinéma, indirectement à travers la taxe sur les éditeurs et distributeurs de services vidéos, parce que vous vous doutez bien que ceux-ci répercutent cette taxe sur les consommateurs.
Encore une fois, ce sont des taxes, dont la définition est la suivante :
Prélèvement à caractère fiscal, destiné à alimenter la trésorerie de l'État, d'une collectivité locale ou d'un établissement public administratif - ce qu'est le CNC -en contrepartie d'un service rendu aux administrés.
Certaines collectivités y contribuent (comme les régions), mais c'est leur choix, et en aucun cas une obligation légale. Leurs apports restent très anecdotiques dans les plans de financements (hormis pour Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma, mais c'est une exception).
Je n'ai jamais écrit le contraire. Là, vous me faites un faux procès.
Par contre, les subventions des régions sont également de l'argent public, qui s'ajoute à tout l'argent public déjà versé, directement par le CNC, indirectement à travers les niches fiscales que sont les SOFICA.
De plus, comme explicité plus haut, seule, en moyenne, 30 % des plans de financement sont publics, dont l'apport du CNC. Le reste est privé (je ne vais pas refaire tout mon commentaire précédent).
Mais moi si.
Les SOFICA, créées par une loi de 1985, et donc pas une initiative privée, n'existent que parce que elles représentent des niches fiscales, avec de l'argent public non perçu - et donc, ce manque à gagner pour l'Etat français est un cadeau fiscal, un crédit d'impôt.
S'imaginer que c'est du vrai financement privé est mensonger, ou du moins, très incomplet. Il y a en réalité une part de financement public dans les SOFICA aussi.
Donc affirmer que l’audiovisuel français est gavé d'argent public, c'est absolument faux (s'il n'y a que ça, c'est vrai que le nucléaire, la téléphonie ou l'automobile ne sont pas gavés d'argent public...). Là encore, cf. mon précédent commentaire.
Si, l'argent public est partout dans le milieu du cinéma, plus que dans tout autre domaine.
Mais là aussi, vous me faites un procès d'intention. Je n'ai jamais écrit que c'était le seul domaine d'activité où l'argent public existe. C'est juste que c'est le domaine où l'argent public est le plus présent.
C'est un choix politique qui a été fait, et pour autant, si cela fait travailler du monde, ça ne donne pas franchement d'excellents résultats qualitatifs.
Pour ce qui est de la DGFIP, elle n'a jamais collecté d'impôt pour le cinéma et l'audiovisuel (mise à par la contribution à l'audiovisuel public, pour France TV et Radio France). La TSA, puis la TST ont toujours été collectées par le CNC, une nouvelle fois sous l'impulsion des acteurs du secteur eux-même.
C'est faux.
Aucune taxe, en France, ne peut être décidée ("sous l'impulsion de") par un secteur professionnel. Ce sont des taxes votées par le Parlement, je le répète.
Un exemple qui le démontre, à travers des actions en justice et des sanctions consistant à rembourser une taxe par Bercy.
https://www.bfmtv.com/tech/le-financement-du-cinema-francais-desavoue-par-la-justice-europeenne_AN-201810110033.html
Je ne pense pas que le Ministère des Finances Publics rembourse des cotisations...
Enfin, quant aux subventions qui paient les revenus des "stars" ce n'est plus possible depuis plusieurs années (2014 ou 2015). Les cachets sont plafonnés. Le reste est à la charge de la production. Et dire que le budget du CNC sert surtout à payer les salaires de ces "stars" démontre une totale méconnaissance de cette économie, ses modes de financements (comme l'avance sur recette ou les gestions collectives) et son exploitation.
C'est pourtant le reproche qui lui a été fait, à tel point que les règles ont du changer en 2014, effectivement. C'est bien que le problème était prégnant. Et que de l'argent public servait à payer les cachets des stars, que vous le vouliez ou non. Car le budget des films était grevé par ces cachets exorbitants, eu égard aux résultats des films en salle. Les "stars" françaises demandaient bien plus, en proportion de leur notoriété mondiale et des résulats en salle, que leurs homologues américains, un comble.
Vous dites que dorénavant les cachets sont plafonnés. Tiens donc ?
Depuis quand une industrie privée plafonne des salaires spontanément ?
C'est bien parce que le CNC, établissement public je le rappelle, l'a décidé, que les cachets ont été plafonnés.
https://www.lemonde.fr/cinema/article/2014/12/04/cinema-comment-le-cnc-va-plafonner-les-cachets-des-stars_4534740_3476.html
Cela démontre le poids de l'argent public dans le financement d'une industrie qui se dit privée !
Sans aucune animosité, tu fondes tes affirmations sur des croyances, et non sur des connaissances. Tu devrais peut-être potasser un peu la question avant d'affirmer des vérités qui n'existent que des imaginaires collectifs, ou le tien. Dommage.
toine74 a écrit:Je me permets de rajouter que les subventions pour le cinéma/séries ne sont pas qu'une spécialité françaises. Ici (Amérique du Nord), il y a une guerre entre les régions/villes pour attirer les tournages et les post-productions (effets spéciaux), c'est à qui donnera le plus d'avantages (sous forme de crédit d'impôt ou d'aides à la création). La majorité des films Marvel sont tournés au Canada, principalement à Montréal qui s'est fait une spécialité de fournir des packages très intéressants aux géants d'Hollywood.
Pour donner une idée, Jungle Cruise (le dernier Disney, donc pas une compagnie dans le besoin) a bénéficié de subventions du Québec et de la région de Budapest.
cedd79 a écrit:Le succès repose sur talent, de la chance, quelques relations, être là au bon endroit au bon moment, et beaucoup de travail.
Mais vivre de son métier correctement, dépend, à mon humble avis, avant tout d'une organisation sociale au niveau d'une filière professionnelle. Générer des millions tout en sous-payant les créateurs est un non-sens. Mais je ne fais que de la redite avec les centaine de pages qui me succèdent.
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