yannzeman a écrit:Est-ce que ce sont les seuls cités ("Lucky Luke", "Blake et Mortimer", et finalement aussi "l'arabe du futur") dont les ventes ont baissé, ou l'ensemble des ventes de BD par titre ?
Mon analyse se basait sur le seul Top 50, dans lequels la grande majorité des titres sont des mangas (qui restent sur des ventes "de croisière"), du
Mortelle Adèle (qui casse tout) ou du Bamboo (à prix cassé). J'ai mentionné ces trois-là, parce qu'en fait, il n'y a pas grand-chose d'autre derrière dont on puisse parler --
Le Chat fait une année "standard", en ligne par rapport à l'année dernière.
Et encore une fois, la situation de
L'Arabe du Futur est normale: il y a un mois de mise en vente de moins (deux mois cette année, contre trois mois il y a deux ans).
yannzeman a écrit:Et quid de l'influence des restrictions de circulation et de vente dues à la crise sanitaire ?
Les gros classiques sont très présents en grande surface spécialisée (Cultura, U-culture, Leclerc culture,...), qui en 2020, sont restées fermées longtemps.
GfK a fait une présentation sur le sujet. En gros, on a:
- premier confinement: long (8 semaines), beaucoup de reports de sorties, tout fermé sauf Grandes Surfaces Alimentaires; résultat, effondrement des ventes, sauf du côté des GSA, et donc bonne performance (relative) de ce qui se vend dans les GSA, soit la bande dessinée d'humour;
- deuxième confinement: court (4 semaines), moins de reports de sorties car enjeu de Noël, fermeture de tous les rayons de bande dessinée, ventes moyennement impactées;
et à chaque fois, après, un rattrapage du tonnerre. Et toujours selon GfK, un fonds qui s'est très bien vendu -- quand on fait du click and collect ou qu'on achète en ligne, on a tendance à acheter ce que l'on connaît déjà plutôt que d'aller à la découverte (en l'absence de conseil de libraire). Donc j'aurais plutôt tendance à dire que cela a bénéficié aux grands classiques.
yannzeman a écrit:Ce top 50 Livre Hebdo, est-ce les ventes ou les impressions ?
Tops des ventes en sortie de caisse (donc au consommateur), pour la France.
yannzeman a écrit:Ca n'a aucunement valeur statistique, mais dans ma librairie généraliste ,sorte de mini-Fnac de village, ils ont vendus tous les "B&M" du présentoir spécial habituel, alors qu'il restait des "l'arabe du futur" dans son présentoir.
Non, je confirme, ça n'a aucune valeur statistique. Je peux aussi te signaler que dans ma bibliothèque personnelle, il y a tous les tomes de "L'Arabe du Futur" et aucun des "B&M".
yannzeman a écrit:Enfin, les classiques FB ne risquent pas de s'épuiser, puisque les acheteurs d'aujourd'hui sont aussi des nouveaux lecteurs, qui n'ont pas connus ces séries du temps de leur splendeur, dans les années 50-60. Ce lectorat s'est renouvelé dans le temps.
Ces classiques fonctionnent et fonctionneront toujours, car elles détiennent une formule qui a fait, fait, et fera leur succès.
Cette affirmation n'engage que toi.
Il y a plusieurs facteurs qui pointent plutôt dans une autre direction: par exemple, un attachement plus marqué au manga du côté des plus jeunes, qui était soulignée dans l'étude du CNL présentée en septembre. Cela a été confirmé dans l'étude GfK qui constate que 62% des achats de mangas sont destinés à des 15-29 ans (et 20% à des moins de 15 ans), alors que les achats de BD de genre sont destinés à 27% pour des plus de 50 ans, et à 36% pour des 30-49 ans.
Donc je résume:
- les mangas représentent 40% des ventes, et sont à 80% destinées à des moins de 30 ans.
- les bds de genre représentent 27% des ventes et sont à 63% destinées à des plus de 30 ans.
Sachant que dans les études sur le lectorat de la bande dessinée, c'est autour de 30 ans que la pratique fléchit fortement.
Bref, si on se projette dans 20 ans, j'aurais plutôt tendance à parier sur le manga.