Brian Addav a écrit:Maintenant qu'on sait que c'est la faute à la surproduction, pourquoi y-a-t-il surproduction ?
Et les éditeurs ont-ils intérêt à avoir une surproduction ou à en ne pas en avoir ?
LeJoker a écrit:Parce que c'est la faute aux auteurs qui sont trop nombreux. Et c'est la ou c'est drôle. D'un côté, ils se disent publiquement tous unis, mais de l'autre, ils se disent au fond d'eux que le voisin devrait être foutu par dessus bord, mais par un tiers, l'éditeur, parce que bon, c'est dur d'assumer les liquidations soi meme. alternative , sauver tout le monde avec une economie socialisee et revenus garantis.
nexus4 a écrit:Analyse tweetesque du Top 50 de Livre Hebdo par Xavier Guilbert :
https://twitter.com/xguilbert/status/13 ... 35521?s=20
La chAAArte BD et festivals
La présente Charte a pour but d’apporter un cadre d’accueil et de bonnes pratiques aux évènements culturels se proposant d’inviter des autrices et des auteurs de bande dessinée et de récits illustrés.
Cette Charte n’est ni un contrat ni un cadre contraignant, mais un cadre éthique.
Elle se propose de mettre en place un ensemble de pratiques permettant d’établir une relation de confiance et de partenariat riche et profitable entre les autrices et auteurs (auteurices) invité·es dans les manifestations culturelles d’une part et les organisations invitantes desdites manifestations, d’autre part.
Les préconisations indiquées couvrent les domaines suivants : invitation des auteurices ; conditions d’accueil ; infrastructures et conditions d’hébergement ; respect des engagements ; défraiement et indemnisation.
Les auteurices signataires de la chAAArte ou membres des AAA s’engagent de leur côté à respecter les préconisations s’appliquant à elleux indiquées dans celle-ci.
Dans tous les cas, la solution privilégiée par la chAAArte est celle du dialogue entre les différents participants aux manifestations concernées : auteurices (et/ou leurs organisations professionnelles et syndicales), organisations invitantes, collectivités locales, éditeurs, libraires, exposants, commerçants, etc.
Ainsi, nous ferons de cette charte un document co-construit et évolutif, structurant une relation pérenne et satisfaisante pour tou·tes les participant·es aux manifestations culturelles autour de la bande dessinée et des récits illustrés.
Cette charte se veut inclusive, aussi elle est rédigée dans la syntaxe adaptée à cette règle.
1. ACCUEIL ET CONDITIONS D’ENGAGEMENT DES AUTEURICES
a. Invitation
Les auteurices sont régulièrement sollicité·es pour participer à des festivals ou manifestations. Mais il peut s’avérer difficile parfois de bien comprendre à quel type d’évènement iels le sont, et pour quelles activités.
Plus les organisations invitantes seront précises lors de l’invitation, moins il y aura de risques de déconvenues. Les auteurices seront informé·es avant leur venue et dans des délais raisonnables, des différentes activités auxquelles les organisations invitantes souhaitent les voir participer.
Les organisations invitantes spécifieront si une activité est gérée par un·e partenaire de l’évènement ou par l’organisation directement.
L’organisateurice précisera les conditions d’accueil sur l’évènement : durée de présence, horaires, lieux de dédicaces, débats, conférences et ateliers, conditions de déplacement au sein et sur le lieu même de l’évènement, et de manière générale toute l’information nécessaire à une bonne compréhension du déroulement de l’évènement culturel.
L’organisateurice précisera les conditions d’accueil hors de l’évènement : gîte, couvert et déplacement durant la venue de l’auteurice.
b. Conditions d’accueil
Le travail d’auteurice en festival, notamment lors des dédicaces, entraîne des problématiques spécifiques et parfois méconnues. Par conséquent, elles peuvent être mal anticipées. Voici une liste non exhaustive des points auxquels les organisateurices doivent porter attention.
Devront être prévus notamment :
Des temps d’activité n’excédant pas deux heures et des pauses régulières, sans excéder plus de trois heures d’une même activité par demi-journée ;
Des conditions de température agréable — il est difficile de proposer une activité de qualité en ayant trop froid ou trop chaud ;
Des conditions sanitaires minimales — la présence notamment d’une petite pharmacie et de toilettes propres, utilisables en position assise, et non loin du lieu de l’activité ;
Un espace de repos sans public ;
Restauration légère, snack, boissons chaudes ou froides ;
L’ergonomie des sièges de dédicaces et la gestion de l’éclairage devront être prises en compte. Dessiner, écrire, dédicacer sont des activités qui sollicitent particulièrement le dos et les yeux des auteurices et occasionnent de nombreuses maladies professionnelles.
c. Accompagnement
Les festivals sont nombreux et ont souvent lieu les weekends, ce qui entraîne généralement une vie de famille dense et parfois « flottante » pour les auteurices. Il faut donc entendre et comprendre la demande des auteurices à ce que leur conjoint·e puisse être présent·e durant le festival.
Des auteurices peuvent également avoir besoin d’une solution de garde d’enfants pour pouvoir répondre favorablement à une invitation en festival.
d. Conditions d’hébergement
Les organisateurices de l’évènement culturel s’assureront que les conditions d’hébergement et de restauration des auteurices répondent à des normes standard décentes et accessibles aux personnes en situation de handicap.
e. Respect des engagements
Toute modification de l’organisation de la manifestation (activités prévues, temps de présence, etc.) ne pourra s’effectuer sans accord préalable de l’auteurice.
Tous frais engagés par l’auteurice pourraient alors entraîner un remboursement par l’organisateurice.
Inversement, toute modification des engagements pris par l’auteurice compromettant le bon déroulement de l’évènement culturel, obligerait l’auteurice au remboursement des avances qui lui auraient été faites, sauf accord exprès entre les parties.
Si un cas de force majeure — maladie, décès d’un·e proche, etc. — venait à empêcher l’auteurice de respecter ses engagements, alors :
Les frais engagés par l’organisateurice ne pourraient être exigés aux auteurices ;
Lorsque des frais ont été engagés par l’auteurice, ceux-ci seront remboursés par l’organisateurice — l’avance de frais par l’auteurice étant une mauvaise pratique à la base ;
Les rémunérations prévues seraient maintenues et redevables à l’auteurice sauf accord spécifique.
2. INDEMNISATION ET RÉMUNÉRATION DES AUTEURICES
a. Rémunération
Trois situations entraîneront rémunération :
I. La présence et la dédicace
Considérant que le temps de présence des auteurices lors d’un évènement culturel est un temps de travail à part entière, celui-ci devra être rémunéré.
Tout·e auteurice invité·e à la manifestation sera rétribué·e.
La « chAAArte BD & festivals » préconise l’application des tarifs des tarifs de la « Charte des Auteurs et Illustrateurs Jeunesse », à retrouver dans la rubrique
« Inviter un chartiste/recommandations tarifaires » du site « la-charte.fr » :
https://www.la-charte.fr/inviter-charti ... arifaires/
II. Les activités spécifiques :
atelier, conférence, débat, etc.
Il s’ajoutera à la rémunération de présence, celle des activités spécifiques : animations, ateliers, conférences, débats.
De même, la « chAAArte BD & festivals » appelle au respect à minima des tarifs de la « Charte des Auteurs et Illustrateurs Jeunesse ».
III. Les expositions
Si le travail d’un·e auteurice est exposé durant la manifestation, iel recevra une rémunération au titre du droit de présentation publique (sauf accord spécifique).
La chAAArte appelle au respect a minima des tarifs issus des organisations telles que l’ADAGP et la SAIF.
b. Défraiement
Indépendamment des rémunérations, les organisateurices prennent en charge les frais d’hébergements, les frais de bouche ainsi que tous les frais de déplacement — incluant les repas en déplacement, de parking ou autres, entre le domicile des auteurices et les lieux de l’évènement.
Ces frais ne peuvent faire l’objet d’une avance par l’auteurice sauf demande spécifique de sa part, auquel cas ils seraient remboursés par l’organisateurice dès l’arrivée de l’auteurice sur le site de l’évènement. Les tarifs légaux seront appliqués :
Sur la base du barème fiscal pour les frais kilométriques ;
Sur la base du barème fiscal pour les frais de restauration en déplacement ;
Sur la base du tarif SNCF pour les déplacements en train ;
c. Délais de règlement
Les organisateurices s’engagent à régler aux auteurices, dès réception de facture et au plus tard dans les 30 jours, les rémunérations prévues.
3. DIVERSIFICATIONS DES ACTIVITÉS PROPOSÉES
La chAAArte incite à diversifier les propositions faites au public en festival et manifestations culturelles. De nombreux festivals proposent des activités riches et variées, par exemple : dédicaces, conférences, expositions, débats, rencontres, concours, animations dessinées, ateliers, conseils professionnels, études de portfolios d’étudiants ou étudiantes, aspirants ou aspirantes auteurices, etc. La chAAArte incite à s’en inspirer et à en inventer d’autres.
4. REPRÉSENTATIVITÉ DES DIVERSITÉS
Les activités et métiers de la bande dessinée sont réalisé·es par des personnes aussi diverses que l’est notre société, aussi inégalitaires également. La chAAArte est particulièrement attachée à la représentativité de cette diversité et œuvre à aplanir les inégalités existantes.
L’organisateurice est donc invité·e à prendre en considération toutes les diversités existantes dans la société comme dans les professions de la bande dessinée. Cette diversité ne doit pas être pour autant un sujet obligatoire attribué aux personnes en relevant.
En ce qui concerne la diversité de genre, la chAAArte demande que :
Les autrices invitées le soient, à minima, à proportion de la représentation dans la profession — c’est-à-dire en 2021, à 30 %. Ce pourcentage évoluera en même temps que celui de la présence féminine dans la profession ;
Les jurys soient composés à parts égales d’hommes et de femmes ;
Les animateurices des activités — débats, conférences, etc. — soient à parts égales d’hommes et de femmes.
5. DIVERSITÉ PROFESSIONNELLE
Outre les dessinateurices et les scénaristes, la création de bandes dessinées est composée d’une diversité de professions : coloristes, lettreur·ses, cover-artiste, storyboardeur·se, traducteurice, etc.
La chAAArte refuse toute discrimination systémique de statut.
Les organisateurices prêteront ainsi attention à ne pas inviter que des dessinateurices.
Il est à noter que des scénaristes ou des coloristes par exemple peuvent, tout autant que des dessinateurices participer à des séances de dédicaces, des interviews, des ateliers, des débats ou toute autre activité proposée au public.
Afin d’assurer la visibilité de cette représentativité, les organisateurices stipuleront la qualité professionnelle des auteurices invité·es dans les documents destinés au public.
Les organisateurices devraient également prêter attention à la richesse et la diversité du milieu en n’hésitant pas à inviter des auteurices issu·es de maisons d’édition dite « indépendantes » ou « alternatives », qui ne relèvent pas des principaux acteurs économiques du marché de la bande dessinée, ceci dans l’objectif de présenter une diversité artistique au public.
6. PARTENAIRES DU FESTIVAL
a. Partenaires
Les organisateurices de festival sont responsables des partenaires avec lesquels iels souhaitent travailler. L’engagement au respect de cette chAAArte par l’organisateurice vaut donc également pour ses partenaires.
b. Bonne conduite
La chAAArte déconseille sur les lieux des manifestations culturelles, la vente par des professionnel·les du livre d’occasion et de collection, d’albums préalablement dédicacés.
c. Droit de suite
Pour rappel, le droit de suite est la rémunération dont doivent bénéficier les auteurices lors des reventes de leurs œuvres au cours desquelles intervient un·e professionnel·le du marché de l’art. Charge aux organisateurices de veiller au respect de la législation en la matière.
7. ASSURANCE
Les organisateurices s’assureront d’être en conformité et en capacité de protéger les auteurices, via leur assurance, pendant toute la durée du festival, notamment contre tout accident corporel.
Il en sera de la responsabilité des organisateurices en cas d’insuffisance de garantie.
8. LABELLISATION
Les structures organisatrices des manifestations qui souhaitent appliquer pleinement les préconisations de cette charte peuvent obtenir le label « chAAArte ».
Les structures n’ayant pas la possibilité matérielle de suivre immédiatement toutes les préconisations indiquées ici, mais qui souhaitent y tendre pourront indiquer lors de leurs échanges avec les auteurices qu’elles sont en « transition chAAArte ».
Les organisateurices doivent au préalable contacter le collectif AAA afin de valider la conformité de leur manifestation avec les préconisations de la chAAArte ou, pour les organisations en transition chAAArte, afin d’expliquer leurs objectifs et les obstacles qu’elles rencontrent.
Si cette conformité est validée, les organisateurices peuvent faire figurer le logo AAA et la mention « manifestation labellisée chAAArte » sur leurs documents de communication.
Il va de soi que les auteurices AAA (signataires de la chAAArte ou d’une des tribunes AAA) sont invité·es à honorer de leur présence préférentiellement les festivals labellisés ou en transition chAAArte.
LeJoker a écrit:Ou des gens qui s'accrochent parce qu'ils y croient. Cela s'entend et se respecte. L'histoire seule dira s'ils avaient raison ou tort. Le scandale, c'est de vouloir faire payer aux autres la prise de risque qui est la leur.
nexus4 a écrit:La charte BD et festivals élaborée par les Autrices et auteurs en Action
nexus4 a écrit:La charte BD et festivals élaborée par les Autrices et auteurs en Action :
DixSept a écrit:Certains passages sont d'un pathétique !
Que dire de ceux qui donnent bénévolement de leur temps, de leur énergie durant une année et souvent de leur argent pour organiser une manifestation culturelle, alors même que les subventions et le mécénat fondent comme neige au soleil et que la culture, au sens large, est réduite à sa portion congrue !
Aujourd’hui, il faut avoir la foi chevillée au corps pour monter un - petit - festival.
Alors, si les auteurs veulent en remettre une couche, libres à eux ! Mais, ne se tirent-ils une balle dans le deuxième pied ?
Pouffy a écrit:Je n'ai pas de problème à ce qu'ils demandent rémunération, défraiement,confort... la plupart des festivals aujourd’hui le font. Par contre ils faut qu'ils intègrent que cela suppose un professionnalisme en retour... et là, ça peut être aléatoire.
cronos59 a écrit:des "auteurs" lambdas qui n'ameneront probablement pas un larron au salon exigent des traitements princiers. Dans le temps on appelait ça des divas.
Que les auteurs veuillent un salaire, des defraiements pour le transport, l'hebergement admettons, mais la bouffe, le café et un siege chauffant offert en plus, enfin...
Aux US les mecs payent leur transport, leur table et si ils sont pas attractifs aupres du public ils rentrent sans thunes. Je suis pas sur que le mec qui vend 1000 bouses puisse exiger 60 de l'heure, des douceurs, un resto garanti etc
..
chaaartebd a écrit:« Si un cas de force majeure — maladie, décès d’un·e proche, etc. — venait à empêcher l’auteurice de respecter ses engagements, alors :
(….)
Les rémunérations prévues seraient maintenues et redevables à l’auteurice sauf accord spécifique. »
« Les autrices invitées le soient, à minima, à proportion de la représentation dans la profession — c’est-à-dire en 2021, à 30 %. Ce pourcentage évoluera en même temps que celui de la présence féminine dans la profession ; »
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