Xavier Guilbert a écrit:Juste une réaction ici: se pose aussi la question de la qualité. Le contenu est peut-être disponible à 0 euro, mais pas forcément avec une qualité qui permette de vraiment profiter de ce contenu. Un epub pirate réalisé avec un OCR défaillant et mal mis en page, une épisode de série avec des sous-titres faits par quelqu'un qui a une connaissance plus qu'approximative d'une des langues, un film capté en salle sur portable avec la tête des spectateurs du rang de devant qui bouffe la moitié de l'image... C'est là qu'il y a une chance pour les plateformes et pour l'offre légale -- mais pour cela, encore faudrait-il que les éditeurs et les producteurs aient véritablement une approche de qualité.
C'est là qu'est le risque... la qualité des œuvres piratées a beaucoup augmentée.
- j'ai vu mon premier "camrip" (film piraté avec un caméscope dans une salle de projection) en 91 et c'était Terminator 2 et c'était bien avant Internet... L'autre date marquant ce fut episose 1 de star wars où le camrip à fait le tour de la planète le jour de sa sortie. Aujourd'hui ce type de copie de qualité très mauvaise n'intéresse quasiment plus personne. Depuis la découverte de la filière canadienne, tu as des RIP d'excellent qualité peut de temps après la sortie en salle en France. D'où le fait que les grosses franchises sortent les films en salle à la même date partout dans le monde... ce qui est beaucoup mieux pour tout le monde.
Xavier Guilbert a écrit:Il faut à mon sens nuancer ces motivations, et beaucoup relativiser le "tout est accessible pour 0 euros". La réalité est bien loin de cela, même s'il se trouve toujours un petit malin pour expliquer que lui maîtrise le darknet et peut tout trouver. Je serais intéressé de comparer le discours en groupe avec celui qui ressortirait d'entretiens individuels.
Il faut arrêter avec le darknet... dans les années 80 et 90... pirater c'était une expertise technique : pour les jeux videos, il fallait des hard copieur, rentrer dans le code, pucer les consoles ou les décodeurs canal+, contourne les protection macro-vision...
Aujourd'hui, avec Internet, tu trouve tout, avec les tuto sur youtube pour déplomber les consoles, acheter des linkers... bref avant le piratage était réserver à des sachant avec un réseau... aujourd’hui c'est à la porté de n'importe qui parce que les solution de contournement sont publiques et industrialisées.
Xavier Guilbert a écrit:Un autre élément important à prendre en compte est que ce sont des étudiants: les étudiants (et les ados avec eux) sont une population très sollicitée par la pub et les injonctions diverses, parce que c'est là que se recrutent les consommateurs de demain. [J'avais un ancien boss qui venait de chez Gilette et qui m'avait expliqué qu'après 35 ans, on ne changeait plus de marque en matière de rasoir.] Or, ces étudiants (et ces ados) très sollicités ont des moyens financiers très limités, et beaucoup de temps disponible, soit une tension naturelle: du temps, beaucoup d'envies, et pas d'argent. D'où une propension à se tourner vers le piratage, parce qu'en plus ils sont "digital natives" (ou presque) et maîtrisent les outils.
Là tu es loin du compte... le piratage s’apprend à l'école. Au tout début d'Internet, tout le piratage national partait des campus. Dès les années 92-93, toutes les grandes écoles d'ingé en France (polytechnique, mines, hec...) étaient dotées de campus avec l'intégralité des chambres connectées en réseau. Quand winamp est apparu, si un élève avait un album, 2h après... 400 voire 800 étudiants y avait accès. RENATER était le premier réseau de piratage.
Xavier Guilbert a écrit:Je me permets de rappeler ici les 4 justifications données pour consommer du contenu via des voies illégales, telles que remontées dans des études conso sur le sujet (sans ordre particulier d'importance):
- c'est gratuit
- tout le monde le fait
- je peux le faire (= j'en ai la capacité technique)
- fuck le system
C'est le triangle de la fraude... qu'on apprend dans toutes les formations de dispositifs LAF :
- opportunité
- rationalisation
- pression