Je pense également que ce sujet a sa place dans ce topic

yannzeman a écrit:LeJoker a écrit:
Bref, je me répète comme le savant fou: c'est pas encore grave, mais ça peut vite le devenir.
S'il y a d'autres témoignages pour conforter ou pondérer mon ressenti...
Le sujet a été débattu maintes et maintes fois sur ce topic et sur le topic "la BD numérique, ça va commencer ou c'est fini ?".


LeJoker a écrit:Après, si c'est de la redite...étant donné que je suis le premier à me foutre-poliment- de la tête de ceux qui ressassent les mêmes débats...si je peux empêcher de remettre une pièce dans la machine...

yannzeman a écrit:LeJoker a écrit:Après, si c'est de la redite...étant donné que je suis le premier à me foutre-poliment- de la tête de ceux qui ressassent les mêmes débats...si je peux empêcher de remettre une pièce dans la machine...
Surtout que je me suis rendu compte, en allant lire la toute 1ère page du topic "le numérique..." que vous y participiez à l'époque en laissant des commentaires![]()
Non, mais surtout, le problème du numérique, c'est que le sujet est vite traité :
-en numérique payant, aucune offre ne vaut la peine puisque aucune ne propose de devenir propriétaire du fichier, et il n'est pas question d'être à la merci des loueurs (qui peuvent disparaitre à tout moment).
-en numérique gratuit, soit c'est pas considéré comme de la BD (toutes ces BD sur des blogs) par les puristes, soit c'est jugé comme du vol (avec le sermon qui va bien) alors que ce n'est qu'une façon de plus de lire de la BD gratuitement, que certains ici le pratiquent pourtant et en vantent les qualités.
Ca finit généralement en foire d'empoigne, avec règlements de compte, parce que certains ne supportent pas la contradiction.
Alors...


marone222 a écrit:
Cela résume bien l'autre topic. Mais je comprends que LeJoker pose le pb sous un autre angle : le risque de piratage comme crise à venir...

cedd79 a écrit:
J'ai passé des années à participer aux réunions de réflexions, avec les syndicats, lorsque les premiers phénomènes de piratages ont débutés. A l'époque, on s'en moquait un peu. Nous sacralisions tellement le cinéma qu'on ne voyait pas comment quelques geek planqués dans leur chambre pouvaient déstabiliser notre activité bien enracinée. Puis, les technologies se sont très rapidement démocratisées, nous n'avons pas réussi à nous mettre d'accord avec les diffuseurs pour étudier, par exemple, les solutions de licences globales, de DRM ou de fonds de soutiens spécifiques. Le téléchargement à explosé et nos ventes se sont effondrées. Les nouveaux spectateurs n'ont plus rien à faire de la salle de cinéma.

yannzeman a écrit:puisque aucune ne propose de devenir propriétaire du fichier




LeJoker a écrit:Tout à fait ce que j'ai ressenti quand j'ai fini par avoir en piraté la gamme Microsoft Office et toute la Gamme Adobe. Du stress, et l'émerveillement final d'enfant qui a réussi son coup, a raflé le trésor en ne s'étant pas fait prendre par le Dragon.


superboy a écrit:Le constat que tu poses étant celui-là, est-il partagé autour de toi ? Et que pense le monde de la culture de la licence globale en 2020 ?


yannzeman a écrit:Aux USA, les comics (en fait, plus généralement, tout ce qui est publié, provenant du pays ou de l'étranger, comme nos albums de BD FB) sont TOUS disponibles en version numérique (gratuit ou payant).
Parfois, un comics n'est disponible qu'en version numérique (chez DC).
Cela devrait quand même faire réfléchir nos éditeurs...

yannzeman a écrit:blablabla
Krys TOFF a écrit:La lecture numérique des comics s'est vite répandue parce que le format initial des oeuvres s'y prête bien (une tablette 10 pouces c'est quasiment le format du comic papier), et aussi à cause des éditeurs qui ont trop tiré sur la corde avec 2, 3, 4 voire parfois 5 couvertures alternatives pour certains comics. La version numérique regroupant toutes les couvertures alternatives dans un seul fichier est apparue du coup bien plus intéressante que d'acheter 3 ou 4 fois le même comic book pour avoir les différentes couvertures.

cedd79 a écrit:Quand, par exemple, je leur parle des abonnements Netflix (13 euros par mois), majoritairement ils n'en voient pas l'intérêt puisqu'une nouvelle fois, l'ensemble du contenu est accessible pour 0 euro. Nous ne sommes plus dans une discussion sur le fait que l'accès au contenu est trop cher. Face à 0 euro, aucun diffuseur ne peut lutter (pour rappel, Netflix c'est plus de 20 milliards de dollars de dette).

Xavier Guilbert a écrit:cedd79 a écrit:Quand, par exemple, je leur parle des abonnements Netflix (13 euros par mois), majoritairement ils n'en voient pas l'intérêt puisqu'une nouvelle fois, l'ensemble du contenu est accessible pour 0 euro. Nous ne sommes plus dans une discussion sur le fait que l'accès au contenu est trop cher. Face à 0 euro, aucun diffuseur ne peut lutter (pour rappel, Netflix c'est plus de 20 milliards de dollars de dette).
Juste une réaction ici: se pose aussi la question de la qualité. Le contenu est peut-être disponible à 0 euro, mais pas forcément avec une qualité qui permette de vraiment profiter de ce contenu. Un epub pirate réalisé avec un OCR défaillant et mal mis en page, une épisode de série avec des sous-titres faits par quelqu'un qui a une connaissance plus qu'approximative d'une des langues, un film capté en salle sur portable avec la tête des spectateurs du rang de devant qui bouffe la moitié de l'image... C'est là qu'il y a une chance pour les plateformes et pour l'offre légale -- mais pour cela, encore faudrait-il que les éditeurs et les producteurs aient véritablement une approche de qualité.
Il faut à mon sens nuancer ces motivations, et beaucoup relativiser le "tout est accessible pour 0 euros". La réalité est bien loin de cela, même s'il se trouve toujours un petit malin pour expliquer que lui maîtrise le darknet et peut tout trouver. Je serais intéressé de comparer le discours en groupe avec celui qui ressortirait d'entretiens individuels.
Un autre élément important à prendre en compte est que ce sont des étudiants: les étudiants (et les ados avec eux) sont une population très sollicitée par la pub et les injonctions diverses, parce que c'est là que se recrutent les consommateurs de demain. [J'avais un ancien boss qui venait de chez Gilette et qui m'avait expliqué qu'après 35 ans, on ne changeait plus de marque en matière de rasoir.] Or, ces étudiants (et ces ados) très sollicités ont des moyens financiers très limités, et beaucoup de temps disponible, soit une tension naturelle: du temps, beaucoup d'envies, et pas d'argent. D'où une propension à se tourner vers le piratage, parce qu'en plus ils sont "digital natives" (ou presque) et maîtrisent les outils.
Je me permets de rappeler ici les 4 justifications données pour consommer du contenu via des voies illégales, telles que remontées dans des études conso sur le sujet (sans ordre particulier d'importance):
- c'est gratuit
- tout le monde le fait
- je peux le faire (= j'en ai la capacité technique)
- fuck le system
Il y a effectivement en plus, comme tu le dis, le "je le veux ici et maintenant (et sous le format que je veux)", et c'est là que se trouve à mon sens la plus grande faiblesse des plateformes, qu'elles ont mis beaucoup de temps à corriger. Netflix a été le premier à proposer quelque chose d'adapté et d'efficace (on s'inscrit, et une minute plus tard on est en train de regarder un film ou une série chez eux, c'est assez magique).


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