yannzeman a écrit:la BD ne se tourne pas assez vers les nouvelles générations qui sont imprégnées de numérique et qui n'entreront jamais dans une librairie réelle.
Quelques uns y rentrent mais pour acheter des mangas cul-cul la praline
yannzeman a écrit:la BD ne se tourne pas assez vers les nouvelles générations qui sont imprégnées de numérique et qui n'entreront jamais dans une librairie réelle.
toine74 a écrit:+1 avec yodada.
La qualité et le choix n'a jamais été aussi grand au niveau BD jeunesse ! Collections, franchises, nouveaux éditeurs, c'est vraiment impressionnant. Certains libraires l'ont bien compris et les rayons jeunesses s'agrandissent à vue d'oeil. Je vois l'école de mon fils, chaque classe a sa petite bibliothèque remplie d'albums et celle de l'école n'est pas en reste. Tout est bon pour favoriser la lecture et les BD sont autorisées pendant la demi-heure de lecture quotidienne.
La comparaison avec le NYT est sans fondement. L'actualité n'a rien à voir avec la littérature et la BD. De plus, la crise de la presse a des origines bien différentes que celle du livre : migration des budgets pub vers les GAFA et transformation du lecteur traditionnel en consommateur-zombie suivant des algorithmes et ayant l'impression de gratuité des contenus (un peu comme ceux qui se complaisent dans le piratage systématique de la culture).
La BD jeunesse d'aujourd'hui est différente de celle d'hier (Spirou-Tintin-Pilote). Elle est plus segmentée, colorée et ouverte à tous les styles. C'est peut-être ça qui fait que certain ne se rendent pas compte de sa richesse et de sa vitalité.
yannzeman a écrit:Vous avez de la chance de constater qu'un public nombreux et très jeune se rend dans vos librairies respectives.
Mais attention au trompe-l'oeil.
D'abord, les librairies spécialisées BD sont en très petit nombre dans tout le territoire.
Et, pour y aller quand même assez souvent dans l'année, pas que dans la région où je réside actuellement (l'alsace), je constate que ces lieux ne sont pas envahis de jeunes.
Où sont les ados ?
Il y a bien quelques trentenaires, mais au prix ou sont les BD, ils ne sont pas les plus nombreux non plus.
Je croise surtout des gens comme moi, à partir de 40 et plutôt 50 ans (mon âge) et au delà. Ils sont accompagnés par leurs enfants, parfois, mais des enfants qui viennent seuls dans ces librairies, j'en vois très peu.
Question de budget (une BD, ça coute la peau des couilles, en comparaison d'autres loisirs) mais pas que.
Il y a des années, quand le manga s'est démocratisé et développé en France, je voyais des hordes de jeunes, ados pour la plupart, se précipiter dans les librairies. Je ne constate plus ce phénomène, tous genres confondus. La BD n'est plus hype.
La BD jeunesse propose une offre pléthorique, plus variée qu'avant ?
Pour quel résultat ?
Est-ce que tout ça se vend bien ?
Autrefois, les jeunes étaient la cible des éditeurs, le gros des troupes.
Les meilleures ventes reflétaient cela. Elles ont donné ces bataillons de vieux lecteurs qui nourrissent les éditeurs.
Aujourd'hui, les meilleures ventes sont des albums pour les vieux. Pour sortir des top ventes Astérix/Blake&Mortimer/Lucky Luke qui sont clairement destinés aux vieux, quels sont les autres top vendeurs ?
Riad Sattouf s'adresse-t-il à un public d'ado, avec "l'arabe du futur" et "les cahiers d'Esther" ?
Je ne le pense pas.
Parce que le public qui achète, hors manga, de la BD est âgé. Minimum 35 ans.
(et oui, 35 ans, c'est âgé, parce que tout une génération de 15 à 35 ans se détourne de la BD, souvent sans en avoir lu avant ; autant de lecteurs perdus pour la plupart)
Il ne suffit pas de proposer de la BD jeunesse riche, variée et "tellement meilleure qu'autrefois" ; il faut aussi travailler sur la façon de la proposer. S'en tenir à un vieux modèle économique, basé quasi-uniquement sur la papier est une erreur, me concernant, quand d'autres pans de l'édition prouvent qu'un autre modèle économique fonctionne.
yannzeman a écrit:Où sont les ados ?
chris24 a écrit:Autant je peux comprendre qu'on dématérialise ses films ou ses CD car le contenu prédomine largement sur le contenant.
Xavier Guilbert a écrit:chris24 a écrit:Autant je peux comprendre qu'on dématérialise ses films ou ses CD car le contenu prédomine largement sur le contenant.
Par rapport à ce point, je voudrais souligner un élément que j'ai rarement vu mentionné: que ce soit la musique ou les films enregistrés, la "consommation" nécessite toujours un intermédiaire. Il faut un walkman, un ipod, un tourne-disque, une platine CD, un magnétoscope, un lecteur laser-disc ou DVD ou Blu-ray -- le support lui-même ne fonctionne pas seul, et l'achat de cet intermédiaire technologique a toujours été accepté implicitement.
Le passage à la lecture numérique représente une rupture forte, puisqu'il faut brusquement intégrer dans les habitudes un intermédiaire qui n'existait pas jusque là, et qui change bien des habitudes (que ce soit celles bassement pratiques, mais aussi celles symboliques, comme le rapport à ce que représente une bibliothèque).
Bref, la question dépasse à mon sens cette idée de bibliophilie partagée dans laquelle le rapport au support papier serait particulièrement intime et important. Il s'agit véritablement d'une modification profonde des pratiques.
Pouffy a écrit:La question du support de lecture est désormais réglée puisque ce sera la tablette. Vu le taux d'équipement actuel il n'y aura donc pas de coût d'investissement... du moins il est partagé avec celui de l'audio et de la vidéo.
Xavier Guilbert a écrit:chris24 a écrit:Autant je peux comprendre qu'on dématérialise ses films ou ses CD car le contenu prédomine largement sur le contenant.
Par rapport à ce point, je voudrais souligner un élément que j'ai rarement vu mentionné: que ce soit la musique ou les films enregistrés, la "consommation" nécessite toujours un intermédiaire. Il faut un walkman, ... le support lui-même ne fonctionne pas seul, et l'achat de cet intermédiaire technologique a toujours été accepté implicitement.
Le passage à la lecture numérique représente une rupture forte, ...
marone222 a écrit:Je pense que seul le marché des mangas est en partie dématérialisé. Le marché franco belge reste très majoritairement "papier". S'il y avait réellement une demande, on aurait vu des offres de type Spotify, où moyennant un forfait, on aurait un accès illimité, mais provisoire (tant que l'abonnement est payé).
Pas d'inquiétude, le papier a encore de l'avenir...
chris24 a écrit:Idem pour moi : clients très hétéroclites en terme d'âge, de 7 ans à 70 ans (j'ai pas été leur demander) En librairie comme dans les 2 "Cultura" Leclerc. Et le même phénomène des jeunes qui lisent sur place qu'il y a 30 ans. La moyenne des clients je dirais qu'elle se situe bien plus vers 15-30 ans que vers 50. Il faut aussi passer en librairie le mercredi après-midi ou le samedi pour s'en rendre compte. En semaine les enfants sont ...à l'école (!) Mais évidemment qu'un enfant de 7 ans ne vient pas seul dans une librairie. Tu laisses un enfant de 7 ans seul se promener en ville toi ?
...
A mon avis le dématérialisé commencera à décoller le jour où la technologie permettra d'avoir exactement le même rendu qu'une impression papier, sur une feuille numérique aussi fine qu'une vraie feuille et avec plusieurs feuilles qui donneront l'impression d'avoir une vraie BD en main. Mais, même comme ça, ça restera un support pour découvrir à moindre coût et voyager. Parce qu'il restera toujours le plaisir de collectionner et l'addiction que procure la collection. Or on ne collectionne pas des disques durs...
Autant je peux comprendre qu'on dématérialise ses films ou ses CD car le contenu prédomine largement sur le contenant. Autant pour une BD le plaisir de la collection reste très fort et sera toujours un élément qui pèsera lourd dans la balance. Les livres physiques resteront toujours un support privilégié pour cette raison selon moi.
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