Et puis il y a un gros "Démerdez vous entre vous" au milieu de tout ça.
Autre point, la réponse du Syndicat des éditeurs alternatifs au rapport Racine et au SNE :
Le SEA et le Rapport Racine
17 février 2020
Le Syndicat des Éditeurs Alternatifs (SEA) a été créé en 2014 pour défendre une vision de l’édition ouverte à des livres différents, non formatés, durables dans le temps, régulièrement distingués dans les grands festivals de bande dessinée.
Un grand nombre des maisons d’édition aujourd’hui membres du SEA ont été créées par des auteurs ou des autrices souhaitant porter des projets singuliers en toute liberté. Qu’elles soient des sociétés, des associations ou des collectifs, toutes les structures du SEA accordent une importance prépondérante aux artistes.
Le rapport Racine nous paraît crucial pour rappeler que ces personnes travaillent sans véritable statut, souvent dans une précarité inacceptable et dans l’irrespect de leurs droits sociaux élémentaires (congés maladie, congés familiaux, retraite…). L’État français doit répondre concrètement à ces dysfonctionnements, accentués par les mauvaises gestions passées de l’AGESSA et de la MDA. La transmission à l’URSSAF doit se faire dans une plus grande écoute des associations représentant les artistes, et s’accompagner de mesures de réparations pour les errements passés.
Il est indispensable de mettre fin à des pratiques éditoriales abusives, que nous combattons notamment en proposant un modèle de contrat équitable depuis juin 2017, en libre accès sur notre site. Nos finances ne nous permettent certes pas toujours de verser des avances sur droit conséquentes, mais nous préconisons un partage juste du produit des ventes.
Aucune ni aucun artiste ne devrait signer un contrat d’édition si la part consacrée aux droits d’auteurs atteint moins de 10% du prix de vente public HT pour une version papier, moins de 50% des recettes éditeur pour une édition numérique. Aucune ni aucun artiste ne devrait être amené à céder ses droits sans limitation de temps sur tous les supports présents ou à venir. Les aides à l’édition devraient être conditionnées à de telles pratiques. Contrairement au SNE, nous ne pensons pas qu’une rémunération équitable soit une limite à la création.
Le livre est un domaine culturel particulier qui doit conserver sa richesse et sa diversité. Les maisons d’édition regroupées dans le SEA soutiennent des livres qui ne répondent pas uniquement à des critères de rentabilité. Les aides à l’édition devraient se concentrer sur des structures qui luttent pour défendre une édition de création, hors des chemins battus et rebattus, et qui ne sont pas adossées à des conglomérats financiers. Le rapport Racine met en lumière la situation alarmante des auteurs et des autrices, mais la chaîne du livre dans sa globalité mériterait une analyse aussi poussée : c’est en effet tous les maillons de la création qu’il faut préserver – il faut ainsi soutenir d’urgence les librairies indépendantes face aux menaces que des mastodontes numériques, pratiquant l’évasion fiscale et l’exploitation sociale, font peser sur le secteur.
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