luc Brunschwig a écrit:Encore une fois, je ne regarde pas la situation avec des peaux de sauc'. Je vois bien ce qui se passe... mon soucis c'est que si les libraires ne croient pas davantage en moi et me poussent, je ne pourrais plus faire les albums que vous espérez de moi (trop de temps, trop de tension, trop de choses pas agréables pour un résultat qui l'est encore moins)... C'est tout ce que je dis... si la situation perdure (et elle peut perdurer)... je m'arrête et ce n'est pas une menace en l'air, c'est juste que je ne pourrais plus en vivre et il faudra que je trouve autre chose. et je ne pense pas être le seul dans ce cas... ce sera ça ou une reconversion dans le mercenariat (faire des albums de commande). Rien de plus. Juste un constat amer.
JAUNE a écrit:Si les libraires lisent moins, c'est parce qu'ils ne peuvent plus tout lire, aussi, et passent donc forcément à côté de pépites. Ne crois-tu pas qu'il aurait plus le temps de faire mieux leur boulot s'il sortait 1000 titres par an plutot que 4000??
Sylvain_Runberg a écrit:Et pour ce qui est des éditeurs qui devraient publier moins de titres, je comprends ton argument "Jaune". Mais s'ils rentrent dans cette démarche là, il y a un risque. Quels seront les titres qui vont en pâtir d'abord, et qui ne seront plus publiés ou essuieront un refus lorsque des auteurs vont les proposer ? Probablement ceux qui auront un potentiel de mise en place de 5000 exemplaires. C'est à dire les livres que toi tu aurais eu d'abord envie de défendre et qui dans ce contexte ne verraient même pas le jour...
wims a écrit:JAUNE a écrit:Si les libraires lisent moins, c'est parce qu'ils ne peuvent plus tout lire, aussi, et passent donc forcément à côté de pépites. Ne crois-tu pas qu'il aurait plus le temps de faire mieux leur boulot s'il sortait 1000 titres par an plutot que 4000??
Raison de plus, selon moi, pour faire une mise en place honorable aux "pépites" attendues, quand il en sort une sur 4000 par an.
Je sais pas, y'a pas un bouche à oreille qui se fait entre libraires, avant la sortie d'une bonne BD ?
Les librairies spés ont tout à perdre en mettant en avant du Naruto, ou des best sellers sans âme. D'accord il en faut, mais pas trop non plus. Vous allez dévaloriser la qualité de votre enseigne, en calquant vos commandes sur ceux que vous craignez tant, Fnac et Virgin.
On parlait du cinéma tout à l'heure (bien que ça n'ait rien à voir), je bosse pour des cinémas indépendants. Bah on va pas passer du Iron Man. Par contre quand un film porteur art & essai sort en salle, on se doit de l'avoir, de le mettre en avant, en organisant des soirées débats, des festivals, des animations pour lui donner un sens : et on s'y retrouve, car on a une clientèle fidèle (et ils ne viennent pas parcequ'ils préfèrent la crèmerie au supermarché). J'ai l'impression que les librairies spés n'ont pas la même politique, et qu'ils comptent uniquement sur la bonté d'âme du client. Pourtant il y a plein de façon de rendre hommage à vos choix de commandes, en commencant par une mise en place honorable, en mettant la BD en vitrine, en organisant des séances de dédicaces (ça aussi c'est un peu en disparition par rapport à il y a quelques années), ou en s'associant à des festivals.
Luc qui parle de changer de métier, ça ne vous interpelle pas ? 5000 exemplaires d'Urban en rayon, sur un total de 400 librairies spés France Belgique, 30 Virgin et 50 Fnac ??? 10 exemplaires par enseigne, merde quoi ! Je suis dégouté et je trouve ça dégueulasse.
Sylvain_Runberg a écrit:Si toi tu te tapes du tirage potentiel, les éditeurs eux ne s'en tapent pas, et les auteurs non plus. C'est bien ce que dit Luc. "Urban Games" tiré à 35 exemplaires, tu n'auras pas l'occasion de le défendre dans ta librairie parce que ça n'existera même pas. Et Futuropolis ne sont pourtant pas que je sache des "marchands de papier"
Croaa a écrit:Enfin, le lecteur, qui lui a la responsabilité de prendre le risque d'acheter une bd sans assurance de lire un jour la suite. C'est pour moi le minimum de la part du lecteur. Nombreux sont ceux qui ne veulent plus prendre ce risque sans en assumer la responsabilité de la disparition des tomes 2.
Thierry_2 a écrit:pour conquérir un nouveau lectorat, ne faudrait-il pas aller de plus en plus vers des librairies hybrides qui vendent bandes dessinées et romans/essais/etc. ?
Parce que celui qui ne se sent pas intéressé par la bande dessinée n'aura pas envie de rentrer chez un libraire BD...
JAUNE a écrit:Euh tu prêches un converti hein, wims
JAUNE a écrit:Ce que je veux dire, ce qu'il ne faut pas reporter la faute sur les libraires, mais bien sur les éditeurs (et derrière eux les financiers), et peut-être sur les représentants. Les libraires sont tout au bout de la chaine, et leur marge et le nombre de sorties ne leur permet pas de commander à gogos tout ce qu'ils auraient envie de commander.
JAUNE a écrit:Et concernant Urban, puisque c'est suite à ça qu'on en reparle, c'est ma plus grosse mise en place (à ma faible et modeste taille, et ça sera ma plus grosse vente (non pas car j'en ai pris beaucoup, mais car c'est mon coup-de-coeur 2011... et surtout je le savais l'ayant lu bien avant sa sortie)
JAUNE a écrit:(et concernant le nombre de 400 librairies spé, je dirais qu'il n'y a pas plus que le 1/4, à vue d'oeil)
Q64 a écrit: Ah mais non, pas d'accord
En bout de chaine, quelque soit le produit, il y a toujours le consommateur
Et heureusement, malgré les sollicitations, les études de marché, les prix de lancement, la publicité ... c'est toujours lui qui fait ou défait le produit
On est tous d'accord pour admettre que 5000 nouveautés chaque année ( soit 100 par semaine en moyenne ) c'est trop et déjà non absorbable
Conséquence: les ventes se diluent sur le nombre de sorties ou détriment des pics à plus de 100 000 UV sur certains titres, il y a quelques années
Si on avait le devoir de responsabilité d'acheter des T1 de nouveauté ( sans visibilité ), la conséquence serait un accroissement plus rapide encore du nombre des nouveautés
La conséquence est déjà que, parce que tout ce qui parait a été scénarisé et dessiné, le travail des auteurs qui ont témoigné ici est de plus en plus mal rémunéré
Le prix de vente du livre tient déjà compte de la destruction des invendus, ça n'est donc pas aux lecteurs de continuer à financer cette course folle
Si on n'est pas convaincu ... on n'achète pas
Cette donnée est également intégrée dans les chiffres des ventes ( en baisse ) et des destructions d'invendus ( en hausse ) de ces dernières années
Enfin, cette course folle se réduira en proportion de la réduction des ventes , car dans la chaine de l'édition et de la distribution, c'est le consommateur qui finance la course
On achète comptant , quand le libraire achète avec un délai de paiement
Idem pour l'éditeur qui paye ses fournisseurs à échéances
Idem pour le fabriquant de papier, d'encres ... qui paye lui aussi sa matière première à échéance
Olaf Le Bou a écrit:Thierry_2 a écrit:pour conquérir un nouveau lectorat, ne faudrait-il pas aller de plus en plus vers des librairies hybrides qui vendent bandes dessinées et romans/essais/etc. ?
Parce que celui qui ne se sent pas intéressé par la bande dessinée n'aura pas envie de rentrer chez un libraire BD...
C'est déjà plus ou moins le cas, nombre de néo-lecteurs sont venus à la BD via les librairies généralistes, attirés par des BD plus littéraires, et surtout via les formats types "roman graphique" qui effraient moins le néophyte que le sacro-saint 46CC.
Croaa a écrit:Q64 a écrit: Ah mais non, pas d'accord
En bout de chaine, quelque soit le produit, il y a toujours le consommateur
Et heureusement, malgré les sollicitations, les études de marché, les prix de lancement, la publicité ... c'est toujours lui qui fait ou défait le produit
On est tous d'accord pour admettre que 5000 nouveautés chaque année ( soit 100 par semaine en moyenne ) c'est trop et déjà non absorbable
Conséquence: les ventes se diluent sur le nombre de sorties ou détriment des pics à plus de 100 000 UV sur certains titres, il y a quelques années
Si on avait le devoir de responsabilité d'acheter des T1 de nouveauté ( sans visibilité ), la conséquence serait un accroissement plus rapide encore du nombre des nouveautés
La conséquence est déjà que, parce que tout ce qui parait a été scénarisé et dessiné, le travail des auteurs qui ont témoigné ici est de plus en plus mal rémunéré
Le prix de vente du livre tient déjà compte de la destruction des invendus, ça n'est donc pas aux lecteurs de continuer à financer cette course folle
Si on n'est pas convaincu ... on n'achète pas
Cette donnée est également intégrée dans les chiffres des ventes ( en baisse ) et des destructions d'invendus ( en hausse ) de ces dernières années
Enfin, cette course folle se réduira en proportion de la réduction des ventes , car dans la chaine de l'édition et de la distribution, c'est le consommateur qui finance la course
On achète comptant , quand le libraire achète avec un délai de paiement
Idem pour l'éditeur qui paye ses fournisseurs à échéances
Idem pour le fabriquant de papier, d'encres ... qui paye lui aussi sa matière première à échéance
Le lecteur ne doit pas se dérober à ses responsabilités. Par contre je suis d'accord qu'il doit être responsable en même temps que les autres acteurs.
Il faut mieux acheter. Cela veut dire sélectionner plus. Mais sans mettre de côté les T1. Sinon, il est évident que seules les séries qui sont installées perdureront.
Arrêtons déjà d'acheter toutes ces éditions spéciales qui polluent le marché (je précise que j'aime être pollué de cette façon et que je suis concerné) et concentrons nous sur l'essentiel.
Thierry_2 a écrit: mon motto; achetons mieux, achetons moins
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