nexus4 a écrit:Angoulême : pour améliorer le sort des auteurs de BD Stéphane Beaujean, directeur artistique du festival, prône "la décroissance"
...et plein d'autres choses. Très longue et intéressante interview de Stéphane Beaujean :
https://www.francetvinfo.fr/culture/bd/ ... 01445.html
Très intéressant.
Mais c'est dommage qu'il ne soit pas allé plus loin dans l'analyse du fameux système des retours et ce procédé de cavalerie. Car je suis sûr que plus d'un libraire rêveraient de se libérer de ce truc qui les tient un peu par les c.... en terme de liquidités...
Car si les libraires peuvent retourner les invendus, il ne faut pas oublier qu'ils doivent se les faire rembourser.
Si un libraire prend 1000ex de Trucmuche à 10€, il avance 10 000€. S'il n'en vend que la moitié, il peut récupérer sa mise mais ce n'est pas immédiat, et cela joue sur sa trésorerie. Et les éditeurs, la plupart du temps, ne remboursent pas en monnaie trébuchante, mais en autre livres, entraînant un système de cavalerie.
Et bonus, je me permets de copier-coller ici le commentaire que David Chauvel a écrit sur sa
page Facebook "pro" :
Je ne peux que conseiller à tout le monde de lire cet entretien avec Stephane Beaujean, plein de bon sens et qui soulève de nombreux sujets dont il est, en effet, urgent de parler. Je me permettrai juste une nuance sur cette partie : "Presque 70 % des livres ne sont pas rentables. Ce sont les livres qui marchent qui financent les livres qui ne marchent pas. Ça veut dire que la fonction de mutualisation des revenus des éditeurs est déjà très importante, puisqu'on peut dire que 35% des livres font vivre 100 % des auteurs.". Cette manière de présenter les choses, qu'on lit partout, est parcellaire. En fait, si les livres rentables finançaient vraiment les livres qui ne le sont pas, on utiliserait les marges de bénéfices dégagées pour assurer aux autrices et auteurs de ces livres des conditions de réalisation décentes. Hors, ce n'est pas ce qui est fait, puisque comme je l'ai déjà expliqué à maintes reprises, le calcul que fait un éditeur pour décider de la somme d'à-valoir versée est basée sur les ventes probables et non sur les besoins vitaux de l'autrice et auteur durant sa réalisation. Donc les best-sellers, certes, épongent les pertes dans les bilans comptables, mais nourrissent surtout les bénéfices qui ne profitent absolument pas aux autrices et auteurs des livres "non rentables" (d'un strict point de vue comptable et je m'excuse pour l'utilisation de ce terme barbare dans un contexte de création), comme le prouvent les études sur leurs revenus. (et pour être parfaitement honnête, le mauvais traitement des auteurs est détaillé par l'interviewé dans la question suivante, mais je souhaitais redonner des précisions pour en finir avec cette idée rebattue de l'un qui finance l'autre et qui ne me semble pas exacte).