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C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition - 2010-2021

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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede dod » 26/01/2020 14:24

Message précédent :
Nirm a écrit:Oui, toutes les grosses sorties bénéficient de cette exposition.
Les Indes Fourbes ont eu droit au même traitement j'ai l'impression.


Pas chez nous .....mais alors pas du tout..... ce bm tu pensais que c'était l'album du siècle...
. :D :D
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Nirm » 26/01/2020 17:44

dod a écrit: ce bm tu pensais que c'était l'album du siècle...
. :D :D

Pas saisi.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede dod » 26/01/2020 20:58

Nirm a écrit:
dod a écrit: ce bm tu pensais que c'était l'album du siècle...
. :D :D

Pas saisi.



Ah pardon c'était un peu lapidaire.... en fait le battage médiatique en Belgique était tellement fort que tu avais l'impression que c'était l'album du siècle .....le truc à ne pas rater..... la quintessence de la bd

Bon c'est clair que schuiten , gunzig et le palais de justice ça ouvre beaucoup de portes :lol:
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede marone222 » 26/01/2020 22:20

Xavier Guilbert a écrit:
Erik Arnoux a écrit:On me disait récemment que pour arriver à en vendre 10 000 il faut absolument en avoir imprimé le double et mis en place a minima 16 000... C'est assez fou.

Oui, c'est assez connu -- et logique, en fait. C'est l'une des exigences de la vente physique, qui nécessite d'avoir une couverture suffisante des points de ventes pour rencontrer ses acheteurs potentiels. En cela, le pourcentage du tirage qui est vendu est un bon indicateur de la réussite d'un titre: inférieur à 40%, c'est une catastrophe industrielle, au-dessus de 60%, ça commence à sentir bon.
Sachant que se retrouver en rupture est problématique, puisque cela signifie que l'on va rater des ventes -- certaines étant différées, d'autres perdues définitivement.


J'avais compris que depuis une dizaine d'années, la tendance était d'ajuster au plus près les tirages, quitte à relancer plusieurs tirages (tendance qui devrait être facilitée par la digitalisation du monde de l'édition). Ce n'est pas le cas ?
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Le Tapir » 26/01/2020 22:49

Xavier Guilbert a écrit:
Erik Arnoux a écrit:On me disait récemment que pour arriver à en vendre 10 000 il faut absolument en avoir imprimé le double et mis en place a minima 16 000... C'est assez fou.

Oui, c'est assez connu -- et logique, en fait. C'est l'une des exigences de la vente physique, qui nécessite d'avoir une couverture suffisante des points de ventes pour rencontrer ses acheteurs potentiels. En cela, le pourcentage du tirage qui est vendu est un bon indicateur de la réussite d'un titre: inférieur à 40%, c'est une catastrophe industrielle, au-dessus de 60%, ça commence à sentir bon.
Sachant que se retrouver en rupture est problématique, puisque cela signifie que l'on va rater des ventes -- certaines étant différées, d'autres perdues définitivement.

Intéressant et logique en effet... :ok:
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Nirm » 26/01/2020 23:52

marone222 a écrit:J'avais compris que depuis une dizaine d'années, la tendance était d'ajuster au plus près les tirages, quitte à relancer plusieurs tirages (tendance qui devrait être facilitée par la digitalisation du monde de l'édition). Ce n'est pas le cas ?

Avec la baisse des coûts de retirage/réimpressions, c'est un savant calcul (pari) entre coût de stockage et retours invendus d'un côté et de l'autre, réimpressions + ventes manquées.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Erik Arnoux » 26/01/2020 23:53

c'est surtout sur la gâche des albums et leur destruction ensuite par rapport à un tirage effectif, que mon regard était attiré, en l'occurrence. On considère comme normal qu'un quart du tirage soit réalisé pour terminer direct à la poubelle, du coup...
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede alambix » 27/01/2020 08:21

Erik Arnoux a écrit:c'est surtout sur la gâche des albums et leur destruction ensuite par rapport à un tirage effectif, que mon regard était attiré, en l'occurrence. On considère comme normal qu'un quart du tirage soit réalisé pour terminer direct à la poubelle, du coup...


Je suis quand même un poil choqué par cette pratique qui considère à intégrer dans l'impression une part qui sera détruite.

Pourquoi ne pas en faire don ?
On oblige les GSA à donner aux associations les produits alimentaires arrivant à date, au lieu de les jeter comme c'était le cas avant (même si certains hyper n'ont jamais eu besoin d'une loi pour le faire, question de bon sens et d'humanité).
Pourquoi ne pourrait-on pas obliger, de la même manière, les éditeurs à faire don aux associations de leur stock de BD destinées au pilon ?
Il me semble tout aussi important de permettre aux familles dans le besoin d'offrir à leurs enfants l'accès à la culture.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Nirm » 27/01/2020 09:52

dod a écrit:
Nirm a écrit:
dod a écrit: ce bm tu pensais que c'était l'album du siècle...
. :D :D

Pas saisi.



Ah pardon c'était un peu lapidaire.... en fait le battage médiatique en Belgique était tellement fort que tu avais l'impression que c'était l'album du siècle .....le truc à ne pas rater..... la quintessence de la bd

Bon c'est clair que schuiten , gunzig et le palais de justice ça ouvre beaucoup de portes :lol:

Ah oui, c'était un "tu" générales.
Alors oui effectivement, il y avait de quoi déchanter après lecture :D


Pour ces histoires de pilon, on est sûr de ces chiffres de 1/4 des impressions ?
Ça a dû être possible à une époque mais aujourdhui, ça me semble vraiment difficile de penser que les gros éditeurs (les petits je n'y crois pas) se permettent de telles pertes sèches.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede PHILGUZZ » 27/01/2020 10:26

Nirm a écrit:
dod a écrit:Pour ces histoires de pilon, on est sûr de ces chiffres de 1/4 des impressions ?
Ça a dû être possible à une époque mais aujourdhui, ça me semble vraiment difficile de penser que les gros éditeurs (les petits je n'y crois pas) se permettent de telles pertes sèches.


Ils ne sont pas forcément pillonés, entre le temps ou ils sont dispatchés sur les différents points de vente et celui ou les retours reviennent chez l'éditeur il se passe bien entre 1 et 2 ans et au bout de deux ans (ou 3 voir les conditions dans chaque contrat) si l'album fait un bide et que l'éditeur décide de ne plus le diffuser, il peut le proposer en priorité aux auteurs à un prix "ridicule" 1-2 € et ensuite s'ils n'en veulent pas le vendre en aux soldeurs au même prix. Ce qui fait que l'éditeur récupère au moins le coût de l'impression. Pas de perte sèche ! ;)
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Erik Arnoux » 27/01/2020 10:41

ils sont pilonnés parce qu'invendables quand ils reviennent de chez les libraires après avoir été transbahutés dans un sens puis dans l'autre dans des conditions parfois déplorables, réemballés souvent n'importe comment dans des cartons après avoir été manipulés sans soin dans les rayons. c'est à pleurer...

Je crois que vous n'avez pas idée de l'état dans lesquels ça revient. Pour ça il faut l'avoir vu de ses yeux. Détruits, dos esquintés, pages cornées, couv frottée etc, Les retours se font dans des conditions parfois invraisemblable et sans soin, et sont en plus facturés à l'éditeur au prix fort. Il faut trier chaque album pour voir s'il est possible de le remettre dans le reseau ou pas, une simple etiquette collée impossible a retirer sans traces, un prix marqué peut conduire à faire des piles première qualité, seconde qualité etc, pour finir par ceux irrémédiablement foutus. et c'est beaucoup de manutention.

Quand au pourcentage, oui, c'est énorme, mais c'est bien pour ca que selon la mise en place, on calcule le nombre à imprimer en le majorant.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede gusto » 27/01/2020 10:59

Erik Arnoux a écrit:ils sont pilonnés parce qu'invendables quand ils reviennent de chez les libraires après avoir été transbahutés dans un sens puis dans l'autre dans des conditions parfois déplorables, réemballés souvent n'importe comment dans des cartons après avoir été manipulés sans soin dans les rayons. c'est à pleurer...

Je crois que vous n'avez pas idée de l'état dans lesquels ça revient. Pour ça il faut l'avoir vu de ses yeux. Détruits, dos esquintés, pages cornées, couv frottée etc, Les retours se font dans des conditions parfois invraisemblable et sans soin, et sont en plus facturés à l'éditeur au prix fort. Il faut trier chaque album pour voir s'il est possible de le remettre dans le reseau ou pas, une simple etiquette collée impossible a retirer sans traces, un prix marqué peut conduire à faire des piles première qualité, seconde qualité etc, pour finir par ceux irrémédiablement foutus. et c'est beaucoup de manutention.

Quand au pourcentage, oui, c'est énorme, mais c'est bien pour ca que selon la mise en place, on calcule le nombre à imprimer en le majorant.


Intéressant ce que tu dis là Eric. Je ne connaissais que le son de cloche de quelques libraires concernant les retours et la politique de retour des éditeurs. Les libraires en question parlent de frais de port à leur charge, et expliquent que ça leur coûtent très cher de renvoyer des invendus aux éditeurs. Limite le discours inverse. Ils ne m'ont en revanche jamais parlé de la façon et de l'état dans lequel ils renvoient les albums, mais ce que tu dis concernant le soin apporté à certains retours ne m'étonne qu'à moitié.
Comme quoi, il est important d'avoir le point de vue de toutes les parties.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 27/01/2020 11:14

jc_denton a écrit:
yannzeman a écrit:Que ce soit à la librairie "m'enfin" de Rennes...


Justement pour aller dans cette librairie depuis de nombreuses années, ça n'est pas du tout organisé comme tu le décris, et sur le présentoir des nouveautés proche de l'entrée, toutes sortes de BDs, plus ou moins grand public se côtoient. Le reste du magasin est classé par thème (étagères le long des murs) : fantasy/SF, polars, maritime, western etc, et les bacs au milieu par auteur. Pour les comics, mangas et jeunesse plus au fond du magasin.


Et bien reprenons.

En entrant, tout de suite sur la droite, on a les bacs des grands classiques de la BD FB (Tintin, Spirou et compagnie) ; des choses très anciennes, souvent, et c'est là que j'avais aperçu l'intégrale des "3A" éditée par BDmust.

Puis, en s'avançant, un double présentoir central, qui n'est pas tourné vers l'entrée, mais vers les bacs des classiques (côté droit) et vers la caisse (côté gauche). Sur ces présentoirs, des nouveautés "aventure/enquête/histoire", en albums grand format classique. Et dans les étagères en dessous, les intégrales (les patrimoniales type "Valhardi", les "Bob Morane", etc...).

Puis, en progressant, un présentoir mural perpendiculaire à celui que je viens de citer, avec les nouveautés dans des formats pas classiques, ou sur des sujets plus sociétaux et moins grand public.

Ensuite, le magasin se divise en 2 :
- à droite, une grand pièce avec des bacs remplis de BD FB format classique typés aventure/SF/polar/thriller/Fantasy (avec tous les Soleil, Delcourt, Dargaud...) ; cette pièce est rempli d'étagères sur chaque mur, avec ces mêmes BD classiques FB. C'est la plus grand pièce du magasin.
- à gauche, une pièce couloir, plus étroite, avec les comicsc, qui mène aux livres jeunesse et plus loin, aux mangas, dans une petite pièce au fond.

Je l'ai dit, il y a des variantes, mais globalement, les librairies sont identiques dans leur contenu ; forcément, ils vendent ce que les éditeurs proposent.
dod a écrit:
Nirm a écrit:Personne n'a parlé d'achalandage.
Tu as juste affirmé que le journaliste mettait en avant, par snobisme, le Schuiten alors que dans toutes les librairies indépendantes il était moins vendu que T26 de la série.

Quand il écrit qu'il porte les ventes il met juste en avant le fait que pour un titre à part dans la série, dans le style et dans le programme de parution, ses ventes, 184 000, permettent de gonfler les chiffres de la BD.
Et ce n'est pas être orienté que de le dire.
Un B&M (sur les derniers tomes) c'est environ 250 000, donc effectivement c'est un bon score alors que le T26 de la série confirme sa baisse (197 000), que Largo Winch tombe sous les 100 000 et que les Indes Fourbes, succès critique et commercial, c'est 125 000.
Alors certes tu l'as écrit à loisir sur le sujet de l'album, ce n'est pas ta came, mais ça reste une super vente.
D'autant plus qu'il est franchement loin des canons de la série.



Ben tu sais...je ne sais pas en France mais en Belgique vu te marteau pilon médiatique mis en place pour le schuiten...... c'est presqu'etonnant qu'il soit derrière le 26...... et c'est rassurant.... :)


Je n'avais plus vu ça depuis "l'affaire du siècle " c'est dire......


C'est ce que je voulais dire.
Xavier Guilbert a écrit:
yannzeman a écrit:Je me doute que certains libraires vont dire que, chez eux, c'est différent.
Qu'ils ont mis en avant "ce que j'aime, c'est les monstres" et des trucs comme ça.
Mais qu'ils n'aillent pas raconter qu'ils ont tout un présentoir, à l'entrée du magasin, sur des bouquins comme celui-là.

A la mi-décembre, les éditions Monsieur Toussaint-Louverture annonçaient que la mise en place de Moi ce que j'aime, c'est les monstres avait dépassé les 100 000 exemplaires, pour des ventes approchant des 60 000 exemplaires. Fauve d'or du meilleur album à Angoulême 2019, il a de plus bénéficié d'une couverture médiatique importante et très positive.
Donc oui, il avait (et continue d'avoir) tout ce qu'il faut pour se retrouver mis en avant dans les librairies spécialisées.


J'ai bien précisé que, à part des exceptions comme "ce que j'aime, c'est les monstres", ce genre de BD et de format n'est pas en tête de gondole chez les libraires spécialisés ; un livre comme celui-là est noyé au milieu des nouveautés grand format classique, parce qu'il est seul dans ce genre.
Le reste, c'est du "XIII", du "Alix", du Soleil/Delcourt/Dargaud, Blueberry, FRNCK, etc...

Dans la librairie Tribulles de Mulhouse (pour changer d'exemple), ce genre de bouquins est au fond de la pièce des BD format classique, sur un présentoir dédié aux nouveautés plus difficiles à lire/vendre, et ensuite, il est stocké à l'étage, dans une pièce dédiée principalement aux BD jeunesse, et avec un coin pour les BD difficiles et aux formats spéciaux.

La position des BD dans une librairie spécialisée indique quand même leur place chez les lecteurs.

Après, une BD comme "ce que j'aime c'est les monstres" se vend peut-être plus facilement dans les librairies pas spécialisées BD, où on trouve des romans et des beaux livres. Type "l'arbre à lettres", rue du faubourg saint Antoine, à Paris dans le 11è, pour ceux qui connaissent. Des libraires où trouver les BD de Delcourt et Soleil est plus difficile.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede PHILGUZZ » 27/01/2020 11:16

Erik Arnoux a écrit:ils sont pilonnés parce qu'invendables quand ils reviennent de chez les libraires après avoir été transbahutés dans un sens puis dans l'autre dans des conditions parfois déplorables, réemballés souvent n'importe comment dans des cartons après avoir été manipulés sans soin dans les rayons. c'est à pleurer...

Je crois que vous n'avez pas idée de l'état dans lesquels ça revient. Pour ça il faut l'avoir vu de ses yeux. Détruits, dos esquintés, pages cornées, couv frottée etc, Les retours se font dans des conditions parfois invraisemblable et sans soin, et sont en plus facturés à l'éditeur au prix fort. Il faut trier chaque album pour voir s'il est possible de le remettre dans le reseau ou pas, une simple etiquette collée impossible a retirer sans traces, un prix marqué peut conduire à faire des piles première qualité, seconde qualité etc, pour finir par ceux irrémédiablement foutus. et c'est beaucoup de manutention.

Quand au pourcentage, oui, c'est énorme, mais c'est bien pour ca que selon la mise en place, on calcule le nombre à imprimer en le majorant.


Bonjour Erik,
Ne crois pas cela, j'en voie régulièrement chez les soldeurs en brocante, 50% sont effectivements ruinés, mais trouvent quand même preneur auprès d'un public qui ne recherche que du pas cher et les autres se retrouvent dans des solderies. Il y a un post spécifique d'ailleurs sur le forum BDgest pour prévenir des nouveaux arrivages et ce sont chaque semaines des milliers de BD qui sont ainsi remises sur le marché. Je ne dis pas qu'il n'y a jamais de pillonage, mais il existe un second marché pour tout les titres qui n'ont pas marché ou parfois tirés à un trop grand nombre d'exemplaires.

https://www.bdgest.com/forum/viewtopic.php?f=8&t=44152 et il n'y a pas que noz qui solde, il y a quelques années j'ai acheté des dizaines d'albums spirou anciens en état neuf du Lambil etc... dans mon magasin Carrefour. En Belgique certaines librairies ont des stock (piles) d'albums Dupuis anciens invendus soldés pour quelques euros.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 27/01/2020 11:21

gusto a écrit:
Erik Arnoux a écrit:ils sont pilonnés parce qu'invendables quand ils reviennent de chez les libraires après avoir été transbahutés dans un sens puis dans l'autre dans des conditions parfois déplorables, réemballés souvent n'importe comment dans des cartons après avoir été manipulés sans soin dans les rayons. c'est à pleurer...

Je crois que vous n'avez pas idée de l'état dans lesquels ça revient. Pour ça il faut l'avoir vu de ses yeux. Détruits, dos esquintés, pages cornées, couv frottée etc, Les retours se font dans des conditions parfois invraisemblable et sans soin, et sont en plus facturés à l'éditeur au prix fort. Il faut trier chaque album pour voir s'il est possible de le remettre dans le reseau ou pas, une simple etiquette collée impossible a retirer sans traces, un prix marqué peut conduire à faire des piles première qualité, seconde qualité etc, pour finir par ceux irrémédiablement foutus. et c'est beaucoup de manutention.

Quand au pourcentage, oui, c'est énorme, mais c'est bien pour ca que selon la mise en place, on calcule le nombre à imprimer en le majorant.


Intéressant ce que tu dis là Eric. Je ne connaissais que le son de cloche de quelques libraires concernant les retours et la politique de retour des éditeurs. Les libraires en question parlent de frais de port à leur charge, et expliquent que ça leur coûtent très cher de renvoyer des invendus aux éditeurs. Limite le discours inverse. Ils ne m'ont en revanche jamais parlé de la façon et de l'état dans lequel ils renvoient les albums, mais ce que tu dis concernant le soin apporté à certains retours ne m'étonne qu'à moitié.
Comme quoi, il est important d'avoir le point de vue de toutes les parties.


on dirait que la BD se comporte un peu comme l'industrie du luxe.
Aucun soin apporté aux retours, des refus de vente un peu abusifs, et la destruction systématique des invendus, de peur qu'ils ne se retrouvent soldés.

D'ailleurs, est-ce que la loi interdit vraiment la vente soldée des BD ? Ou est-ce la volonté des éditeurs ?
Ca permettrait aux libraires d'écouler leurs stocks, aux auteurs de percevoir des droits sur ces ventes.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Erik Arnoux » 27/01/2020 11:22

gusto a écrit:Comme quoi, il est important d'avoir le point de vue de toutes les parties.

Qu'ils soit clair que je n'attaque certainement pas les libraires dont je connais le travail compliqué et dont beaucoup sont des ami(e)s, je connais les difficultés de leur métier spécifique, mais ces retours détruits et bons à jeter et pourtant facturés à l'unité au retour, c'est juste un état de fait. Des constatations à l'autre bout de la chaine.

Le système est complexe et c'est en plongeant les mains dans le cambouis qu'on perçoit (un peu) la réalité des choses... En m'investissant dans tous les postes de la chaine pour comprendre, j'ai pu piger du coup un peu mieux comment ça marche.

Ou ne marche pas.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede PHILGUZZ » 27/01/2020 11:22

yannzeman a écrit:
gusto a écrit:
Erik Arnoux a écrit:ils sont pilonnés parce qu'invendables quand ils reviennent de chez les libraires après avoir été transbahutés dans un sens puis dans l'autre dans des conditions parfois déplorables, réemballés souvent n'importe comment dans des cartons après avoir été manipulés sans soin dans les rayons. c'est à pleurer...

Je crois que vous n'avez pas idée de l'état dans lesquels ça revient.



on dirait que la BD se comporte un peu comme l'industrie du luxe.
Aucun soin apporté aux retours, des refus de vente un peu abusifs, et la destruction systématique des invendus, de peur qu'ils ne se retrouvent soldés.

D'ailleurs, est-ce que la loi interdit vraiment la vente soldée des BD ? Ou est-ce la volonté des éditeurs ?
Ca permettrait aux libraires d'écouler leurs stocks, aux auteurs de percevoir des droits sur ces ventes.


Quand c'est soldé et que l'auteur a refusé de racheter ses bouquins, s'ils sont vendu (bradés) à un tiers et l'auteur ne perçois aucun droits. Tout cela c'est écrit noir sur blanc dans les contrats d'édition NORMALEMENT. J'ai personnellement écrit deux bouquins (pas de BD mais l'un d'entre-eux en lien avec le para-BD) et tout était écrit dans les contrats et c'est comme cela que cela c'est passé une fois le bouquin en fin de vie (pour l'éditeur).
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Erik Arnoux » 27/01/2020 11:26

@PHILGUZZ: oui, ce que tu expliques est exact, mais les soldeurs c'est un tout autre problème. Au départ, j'évoquais avant tout le ratio entre commandes, mises en place et impression en quantité afin de répondre au-delà de la demande. C'est une gestion complexe. Le problème des retours et de leur gestion compliquée est venu se greffer dans mon propos, mais rien d'autre.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Erik Arnoux » 27/01/2020 11:30

PS: euh dites les amis quand vous citez, expurgez nos posts précédents cités en rappel, hein, on se regoinfre tout sinon... :-D
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Erik Arnoux » 27/01/2020 11:44

Alors en gros : avant de penser aux soldeurs qui est un peu la solution ultime, l'éditeur qui se sépare du stock d'un titre (albums neufs) pour une raison x va en priorité écrire un courrier à ou aux auteurs pour leur proposer de racheter ses albums. Autour de 1 à 2 € par exemplaire. (ce qui est le prix coûtant de l'impression dun album standard, plus ou moins)

C'est dans les contrats. On est sollicités en premier. Quantité libre laissée à l'appréciation de l'auteur... Tout étant une question de place pour stocker ensuite.

Si l'auteur décline l'offre d'achat parce qu'il ne veut pas, ou ne peut pas les stocker, par exemple car ça prend de la place, ou bien qu'il n'a pas envie de se lancer dans des ventes à titre personnel, compliquées à gérer, transport (c'est surprenant mais beaucoup d'auteurs n'ont pas le permis et du coup, allant aux salons en train ne peuvent emmener du stock ainsi racheté) etc,, l'éditeur va proposer aux libraires au même prix... et ensuite si les libraires n'en veulent pas, aux soldeurs.

Là pour les soldeurs, on est sur du vrac et la totalité d'un stock, avec en gros cette fois un prix d'environ 0,15 €/album, et du coup dans ce cas on parle aussi des albums passés en retour, et pas uniquement du neuf...

Et sinon, pilon. Deux cas, le diffuseur peut pilonner sans frais, mais si c'est renvoyé à l'éditeur, c'est ce dernier s'il n'a finalement pas trouvé preneur qui assurera les frais de pilon, là aussi assez élevés.
Dernière édition par Erik Arnoux le 27/01/2020 11:47, édité 1 fois.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 27/01/2020 11:46

Nirm a écrit:Personne n'a parlé d'achalandage.
Tu as juste affirmé que le journaliste mettait en avant, par snobisme, le Schuiten alors que dans toutes les librairies indépendantes il était moins vendu que T26 de la série.

Quand il écrit qu'il porte les ventes il met juste en avant le fait que pour un titre à part dans la série, dans le style et dans le programme de parution, ses ventes, 184 000, permettent de gonfler les chiffres de la BD.
Et ce n'est pas être orienté que de le dire.
Un B&M (sur les derniers tomes) c'est environ 250 000, donc effectivement c'est un bon score alors que le T26 de la série confirme sa baisse (197 000), que Largo Winch tombe sous les 100 000 et que les Indes Fourbes, succès critique et commercial, c'est 125 000.
Alors certes tu l'as écrit à loisir sur le sujet de l'album, ce n'est pas ta came, mais ça reste une super vente.
D'autant plus qu'il est franchement loin des canons de la série.


La baisse des ventes est générale ; pas de raison qu'un "B&M" n'y échappe. Et non seulement la baisse est légère, mais en plus, les ventes de ce tome 26 sont très supérieures (si j'ai bien compris) à celles du tome 25. Et ce tome 26 a été prépublié dans Ouest-France (journal le plus vendu en France), donc permettant à certains d'avoir déjà lu l'histoire avant sa parution en album.

Le journaliste aurait pu dire que 2 albums de "B&M" (au lieu d'un, habituellement) avait tiré les ventes vers le haut. N'insister que sur le Schuiten est dommage, selon moi.
Et un peu méprisant pour le "B&M 26", oui.

Le "schuiten", pour un Schuiten, c'est une super vente ; pour un "B&M", avec tout le battage médiatique, c'est une déception, je trouve.
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