Le tirage des anciens Petits formats a été relativement bien documenté, notamment par un article publié dans Hop! n° 62 (janvier 1994) :
- pour la période 1955/1965 : plus de 200 000 exemplaires pour Akim, Pepito et Kiwi.
- 1978-79 : entre 30 000 (Arédit) et 80 000 en moyenne (Lug). Aventures et Voyages (Mon Journal) éditait ses titres entre 68.000 et 110.000 exemplaires.
En 1994, date de parution de l’article, il ne reste plus que Semic, avec 6 titres tirés en dessous de 40 000 exemplaires.
Lors de l'arrêt des publications (2003), le tirage est tombé à 4 000 exemplaires.
Concernant leurs disparitions, je vous laisse lire ces conclusions, données par Evariste Blanchet sur le site Neuvièmeart 2.0 :
Les raisons ne manquent pas pour expliquer la disparition du petit format. À celles déjà mentionnées s’en ajoutent deux autres, générales mais déterminantes, et intimement liées.
La première concerne les circuits de vente. Le lecteur, surtout jeune, a depuis longtemps perdu le chemin des marchands de journaux. S’ajoute, accessoirement, la presque disparition d’un circuit secondaire, celui des bouquinistes qui vendaient jadis ces publications déjà peu onéreuses à moitié prix sur tous les marchés de France.
La seconde concerne le public de bande dessinée qui était socialement assez diversifié, avec une importante composante populaire qui a fortement diminuée aujourd’hui. Du reste, l’opposition entre une presse à bas coût destinée à un large public et une édition à coût plus élevé pour un public plus restreint n’a jamais été aussi éclatante qu’aujourd’hui : il suffit de comparer les écarts de prix des productions Disney et de super-héros vendues chez les marchands de journaux avec celles proposées en librairie par Glénat ou Urban Comics.
Malgré ces nombreuses explications, le contraste reste saisissant entre la disparition des petits formats et le considérable succès de ces autres produits en noir et blanc, de petite taille et à coût relativement modeste que sont les mangas.