yannzeman a écrit:Sauf que ces réponses brutes, qui datent d'il y a 9 ans, mériteraient qu'on s'y attarde, et qu'on sache ce qu'il y a derrière.
Tout d'abord, ce ne sont pas des "réponses brutes". Ce sont des réponses collectées auprès d'un large échantillon (plus de 2000 anciens lecteurs) pondéré selon la méthode des quotas, et donc représentatif de la population française âgée de plus de 15 ans. C'est important de le dire, car ce sont des
données de qualité et sérieuses.
Par ailleurs, le fait qu'elles datent de 9 ans ne les disqualifient pas, tout simplement parce que les pratiques culturelles évoluent plutôt lentement. Alors certes, c'est une image du lectorat qui date, mais les diverses études publiées depuis (comme l'étude GfK pour les RNL) ont confirmé ces résultats, et restent dans des ordres de grandeurs similaires.
Il faut rajouter que les études plus récentes n'ont pas la même qualité, puisqu'elles ont été généralement réalisées sur des populations moins représentatives (les acheteurs de bande dessinée, pour l'étude GfK en question, par exemple) et n'ont jamais exploré plus en détail les pratiques de lecture. Raison de plus de souligner qu'il ne s'agit pas ici de "réponses brutes" qui n'iraient pas en profondeur, mais bien d'une étude aussi détaillée que possible dans le cadre d'un dispositif lourd visant à interroger un échantillon le plus large possible (plus de 4600 répondants pour l'étude dans son ensemble, ce qui est très conséquent).
yannzeman a écrit:Qui sont ces "anciens lecteurs" ?
Quel age ont-ils ?
Voici la répartition en âge des anciens lecteurs
15-17 ans - 4%
18-24 ans - 10%
25-29 ans - 8%
30-39 ans - 17%
40-49 ans - 19%
50-59 ans - 18%
60 ans et plus - 24%
yannzeman a écrit:Si ce sont des jeunes actifs franciliens, je vous confirme qu'ils n'ont pas le temps pour lire, vu qu'ils passent leur temps dans les transports en commun (ou un roman ou un jeu vidéo sera plus facile à transporter) ; ajoutez à cela une vie de famille, et la BD devient vite accessoire pour la plupart.
Etant moi-même francilien, j'ai souvent vu des gens lire de la bande dessinée (romans graphiques, mangas, comics, etc.) dans le métro. Par ailleurs, les études des pratiques culturelles montrent toutes l'importance des zones urbaines, et la prédominance de Paris. Ce qui contredit donc fortement ce jugement à l'emporte-pièce de "les jeunes actifs franciliens n'ont pas le temps pour lire". Les faits sont têtus.
Pour le reste, ce genre d'étude ne permet pas d'aller en profondeur sur certains points -- il faudrait pour cela une autre stratégie d'enquête, basées sur des entretiens.
yannzeman a écrit:En Bd FB, entre l'offre pour les plus jeunes et celle des vieux, existe-t-il une offre ados et jeunes actifs ?
Oui.
yannzeman a écrit:Il y a plein de jeux vidéos violents, dans des mondes apocalyptiques, où ça bastonne ; en BD, y'a pas vraiment la même offre, beaucoup plus sage (sauf en manga, comme par hasard, ou ça peut vraiment être plus trash)
Pas d'accord. Comics ou production franco-belge sont riches et proposent un éventail très large d'univers et de propositions narratives. Au même titre que l'offre en jeu vidéo, qui est décrite ici de manière caricaturale.
yannzeman a écrit:Là encore, les thèmes abordés en Bd sont peut-être trop sages, côté FB ; et si les anciens lecteurs se tournent vers d'autres loisirs, peut-être que le prix de ces autres loisirs est déterminant, non ?
C'est trop facile de dire que le prix n'a pas d'importance, sans creuser un peu.
Les lecteurs eux-mêmes disent que le prix n'a pas d'importance pour eux.
Il n'est pas de plus sourd que celui qui ne veut pas entendre.
yannzeman a écrit:Et sinon, dénigrer les romans pour les plus petits offerts dans les happy meal de macdo, c'est un peu facile, car je vous confirme que certains étaient bien écrit, et une ouverture comme une autre à la lecture.
Imaginer de remplacer ces romans par des BD serait peut-être une solution ; investir les lieux où la Bd n'existe plus (parce que les macdo, c'est populaire, c'est dans les quartier et dans les villes moyennes).
Je n'émettais aucun jugement sur les livres distribués. Par contre, je reste convaincu que c'est une mauvaise solution, qui sert uniquement à donner bonne conscience aux éditeurs et auteurs qui y contribuent (opération visible, à défaut d'être efficace) et qui permet à McDonald's de s'acheter une bonne conduite (on appelle ça le "greenwashing"). Bref, je n'y vois que des défauts, la bande dessinée mérite bien mieux.