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C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition - 2010-2021

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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Nirm » 10/01/2020 15:30

Message précédent :
Là encore tu tronques quand ça t'arrange.
M. Gauthey (boss de Cornelius) dit :
Alors, sur la promotion, je pense que c’est bien lié aux problématiques que l’on est en train d’évoquer : il est absolument impossible d’offrir une promotion digne de ce nom à autant d’auteurs, à autant de livres. Il faudrait créer des journaux, en fait. Mais le premier problème, et c’est pour ça que je veux me détacher du seul prisme de l’auteur, c’est qu’il faudrait créer des lecteurs. Or, on est en train d’en perdre. Je vais rester là-dessus, et on y reviendra après.


Dans le même article on a :
Thomas Ragon éditeur chez Dargaud a écrit:Je parle pour un débutant, en gros, un premier livre... Quelqu’un qui commence, quoi, sur lequel on n’a aucune visibilité concernant l’aspect économique de la chose. Évidemment que nos patrons aimeraient bien qu’on fasse des livres où on demanderait aux auteurs de nous payer pour qu’ils soient édités. Ils en rêvent la nuit, je pense. Après, c’est selon les structures, et chez Dargaud, on ne propose pas en dessous de 10 000 €. Des fois, si, si le livre est fini, ou presque. Quand je parlais de rapport de force tout à l’heure, il est toujours là, ce rapport de force. Du départ jusqu’à la fin, ça évolue, et c’est selon le projet, la personne que vous avez en face de vous, selon le sujet… C’est au cas par cas.


Plus loin sur l'objectif des grosses maisons d'édition :
Jean-Pierre Mercier : Est-ce que tu n’as pas l’impression, malgré tout, que l’éditeur, dans sa relation avec l’auteur, a des responsabilités sociales ? Quand tu pars avec un auteur, si tu signes avec lui dans le cadre d’une série, un tome, deux tomes, trois tomes... Tu t’engages avec lui sur un certain temps. On en revient avec ce qu’on disait, il faut au minimum assurer les conditions d’un travail correct financièrement, pour que le travail puisse être fait dans des conditions décentes. Or, on entend des auteurs qui disent : « Je travaille 60 h par semaine pour gagner moins que le SMIC ». Je n’arrive pas à comprendre… comment en est-on arrivé à ce système où tu demandes à des auteurs un travail professionnel pour un résultat financier pour eux qui est absolument insuffisant ?

Thomas Ragon : Nous, on est là, les directeurs de collection, à travailler essentiellement avec les auteurs, et on se tape tout le travail annexe d’une maison d’édition normale : fabrication, marketing etc… Mais il ne faut quand même pas délirer. Les gens qui dirigent ces boîtes, ils ont fait des écoles de commerce, on leur a inculqué certaines manières de faire, on leur a dit que le monde tournait d’une certaine manière.

Thierry Joor (éditeur Delcourt) : Ce ne sont pas de mécènes, hein.

Thomas Ragon : Il y a de stratégies industrielles, commerciales. Certains choisissent, et ont clairement choisi, de manière très consciente, que le développement de leur entreprise se fera de manière horizontale, c’est à dire en multipliant les titres, en occupant l’espace dans les librairies. Je sais que moi, personnellement, j’ai vécu, il n’y a pas très longtemps, la question de décider, ou pas, de passer dans une stratégie identique. « Qu’est-ce qu’on fait, on perd des parts de marché. On fait quoi, 200 titres de plus par an ? » Voilà,
...

Jean-Louis Gauthey : La violence dont on parlait tout à l’heure, elle est dans cette question non résolue ‒ que les éditeurs ne souhaitent pas résoudre ‒ qui est de savoir combien de personnes on peut satisfaire raisonnablement. Et surtout, comment peut-on faire son travail de la meilleure des façons possibles. Quand on est à ma place, c’est très facile. Comme je le disais, l’argent je le trouve ailleurs. Donc au final, ma seule responsabilité, ce sont les gens, les auteurs avec qui je travaille. Et collectivement, on s’est posé la question : combien il était possible de faire de livres, chez Cornélius, et de les défendre équitablement ? Et c’est 20, en fait. Je ne vais pas détailler le pourquoi du comment, mais c’est 20. 20 maximum, pas 21. Donc en règle générale, on est entre 17 et 20, selon si on a pris plus ou moins de vacances. Mais cette question-là n’est pas du tout compatible avec le modèle que décrit Thomas, on en est même très loin, puisque ce sont des logiques de masse. Pour reprendre ce que je disais, le mot surproduction, je ne l’utilise plus. Puisque c’est un terme technique, et qui dit technique dit solution technique. Aujourd’hui, j’utilise le terme de surabondance, puisqu’il est plus à même de comprendre ce qu’on ressent lorsque l’on rentre dans une librairie. À savoir une forme d’écœurement. Tu parlais de supermarché, je ne supporte pas d’aller dans un supermarché faire mes courses, j’ai envie de dégueuler. Face à la multiplication d’une offre qui est restreinte, qui mime la diversité, alors qu’il n’y en a jamais. J’ai la nausée. Le problème, quand je rentre aujourd’hui dans une librairie, c’est que j’ai de plus en plus ce sentiment. Et le véritable ennemi, pour moi, c’est cette surabondance, cette offre obscène qui a une conséquence très directe : la victime directe de la surabondance, c’est la curiosité. Je l’éprouve moi-même, puisque je ne me fais pas envoyer les services de presse par les autres éditeurs, mais j’achète tout ce que je lis, ou alors je vais en médiathèque. Et donc, quand je vais en librairie, je dois toujours faire un travail sur moi-même pour m’éviter d’être capté par mon instinct grégaire qui m’emmènerait vers les choses que je reconnais. J’ai fait cette analyse, un jour, en rentrant chez moi, en regardant ce que j’avais acheté. C’est incroyable : sur 10 livres, j’en avais déjà 8 dans des éditions antérieures. C’est là que j’ai commencé à réfléchir à ce problème. Les fois suivantes, avant de sortir du magasin, je me suis arrêté et j’ai regardé ce que j’avais dans mon panier. Et je me suis corrigé, volontairement. Donc je fais ça maintenant, et je me porte vachement mieux. Mais c’est du boulot.


Donc oui, tout est dit.
Faire un magazine va tout changer...
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede icecool » 10/01/2020 16:01

Nirm a écrit:Là encore tu tronques quand ça t'arrange.

M. Gauthey (boss de Cornelius) dit :
Mais le premier problème, et c’est pour ça que je veux me détacher du seul prisme de l’auteur, c’est qu’il faudrait créer des lecteurs.





Plus loin, c'est Xavier Guilbert qui précise avec force :

"On a rappelé les revues de prépublications, qui étaient un lieu d’apprentissage de l’auteur, mais il y a toute une dimension écartée à ce sujet : c’était aussi la constitution d’un lectorat, et en plus la constitution d’une vision éditoriale, le fait de la rendre visible. "


Je tronque, c'est une évidence...

Quant au fait pour les éditeurs de remplir l'espace avec de multiples albums, ne serait-ce pas du coup un - léger - souci de surproduction, hum ?

L'intérêt des magazines (qui n'est bien sûr pas la solution ultime) est de laisser le temps au temps dans la formation des auteurs, de reconstituer un autre lectorat, de préciser une politique éditoriale et de désengorger les rayonnages. Si vous voyez d'autres solutions, présentant autant d'avantages, je suis preneur...
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede icecool » 10/01/2020 16:16

Sinon, l'article du jour :

https://www.actualitte.com/article/mond ... l1fbfw9zCo


« C’est une fin de non-recevoir aux principales demandes des auteurs. On a l’impression de se retrouver face à un patronat qui refuserait toute discussion alors qu’on est en pleine crise pour les créateurs », regrette Denis Bajram, président de la Ligue des auteurs professionnels.
Dernière édition par icecool le 10/01/2020 16:18, édité 1 fois.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede LeJoker » 10/01/2020 16:16

Erik Arnoux a écrit:@tzynn, comme je l'ai dit par ailleurs, c'est un métier passion et pas un plan de carrière avec une belle retraite au bout. Si j'avais voulu gagner du blé, je serais devenu avocat d'affaire ou bien, plus évident parce que c'était une option sérieusement envisageable, je me serais associé il y a 40 ans au sortir de l'ESAG avec d'autres potes diplômés qui fondaient une agence de pub à Paris, revendue ensuite une blinde après trente ans d'existence fructueuse... et je serais les doigts de pied en éventail au bord de ma piscine dans le Sud, avec en banque le résultat juteux de la vente de mes actions. Las, j'ai choisi de faire de la BD...

Trop con, hein :lol:

Et tu sais quoi ? Aucun regret.

Pour être à ce point précis, je dirais qu'il y a regret.
Joker je réponds, les intelligents aussi, les trolls ben en fait comment dire, allez sucer des courgettes.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Erik Arnoux » 10/01/2020 17:03

Non, je t'assure. C'est tout à fait sincère, si le mot a du sens. Aucun regret, juste un regard lucide.

Je crois que si on ne fait pas tel ou tel choix dans sa vie quand ça se présente, c'est simplement qu'on ne devait pas le faire... Tiens, j'ai eu d'autres opportunités comme de partir aux USA chez Hanna Barbera diriger un studio de crea en 81, ce que je n'ai pas fait non plus... Alors oui, avec un sourire, il m'arrive d'y repenser en me disant que si j'étais parti, j'y serais resté et qu'aujourd'hui j'aurais des gosses qui me parleraient en ricain... Mais c'est là encore un choix et ce n'est pas un truc qui m'obsède non plus. Sauf qu'en France à mes débuts, je gagnais super bien ma vie et que ça me semblait suffisant pour vivre, sans nécessiter une remise en question si définitive. Ça s'est bien tari ensuite, il est vrai :D Mais c'est pas le fric qui me motive fondamentalement non plus et dans ce job super aléatoire, ça vaut mieux...

Il me semble qu'on fait tous des erreurs d'aiguillage de temps à autre... mais qu'on prend en majorité les bons embranchements au final...

En fait, même s'il me manque encore quelques trucs pour me dire que tout se passe à peu près comme je le voulais, je peux pas me plaindre ni regarder en arrière parce que si c'était à refaire, je référais quasiment tout pareil...
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede ulys » 10/01/2020 17:19

Oui mais la question que tout le monde se pose, Rolex or not Rolex ? :D


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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Nirm » 10/01/2020 17:40

icecool a écrit:Je tronque, c'est une évidence...

Quant au fait pour les éditeurs de remplir l'espace avec de multiples albums, ne serait-ce pas du coup un - léger - souci de surproduction, hum ?

L'intérêt des magazines (qui n'est bien sûr pas la solution ultime) est de laisser le temps au temps dans la formation des auteurs, de reconstituer un autre lectorat, de préciser une politique éditoriale et de désengorger les rayonnages. Si vous voyez d'autres solutions, présentant autant d'avantages, je suis preneur...

Personne ne nie, ici, la surproduction (ou la surabondance comme la nomme Gauthier).

Tu proposes un axe double :
- reconquérir un lectorat jeune : en proposant de rendre plus accessible la BD, via l'école, les MacDo etc.
- proposer un revenu stable aux auteurs : avec la création de magazines.

De mon côté, je pense que :
- il est normal que les ados se tournent vers d'autres choses que les BD. Ils n'ont pas vocation à être un moteur de revenus. Alors est-ce que ce désamour a évolué et est-ce inquiétant si c'est le cas ?
De plus la BD n'est pas invisible pour ce public, que ce soit à l'école, au collège ou ailleurs. Je ne crois pas qu'en leur en mettant plus sous le nez, ils vont en acheter plus.
- pour les attacher au médium et en faire les acheteurs de demain, c'est sur le contenu et la forme qu'il faut travailler. Le manga marche, mais pourquoi ? Juste parce que le prix est bas ? Je ne pense pas.
Le contenu (au regard des attentes de ce lectorat) et la pagination sont regarder notamment.
- le problème de revenu, l'article que tu as linké juste avant l'explique bien, comme la réponse aujourd'hui du SNE, il est surtout à cause de l'attitude des éditeurs.
Ils n'ont pas vocation à faire de tous les projets des livres, mais ils n'ont pas non plus intérêt à asphyxier les créateurs non plus.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede icecool » 11/01/2020 08:15

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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Erik Arnoux » 11/01/2020 08:20

ulys a écrit:Oui mais la question que tout le monde se pose, Rolex or not Rolex ? :D

Oui, pardon. Selon ce critère, j'ai raté ma vie alors, cher Jacques ... :D






... bon en plus, j'avoue ne pas avoir de montre tout court.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede kilfou » 11/01/2020 10:17

Les Légendaires vont être adaptés en mangas, on verra si ça marche !

(moi je me souviens de l'essai avec Lanfeust... :siffle:)
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede LeJoker » 11/01/2020 10:29

Erik Arnoux a écrit:
ulys a écrit:Oui mais la question que tout le monde se pose, Rolex or not Rolex ? :D

Oui, pardon. Selon ce critère, j'ai raté ma vie alors, cher Jacques ... :D






... bon en plus, j'avoue ne pas avoir de montre tout court.


Forcément qu'il n'a pas de montre.

Ou bien elle lui est donnée par son domestique, ou bien il regarde le cadran monté au centre du tableau de bord de sa Maserati.

Monsieur Arnoux, vous êtes sur un forum de perspicaces ici. Vos dissimulation et demi réponses pleines d'astuce n'abuseront personne !
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Anianka » 11/01/2020 10:58

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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede LeJoker » 11/01/2020 11:02

Anianka a écrit:https://www.actualitte.com/article/monde-edition/la-remuneration-minimum-pour-les-auteurs-refus-categorique-des-editeurs/98646

La capacité d'attention maximale des Millenials établie à 9 secondes, ça sort d'où ??
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede vincentg » 11/01/2020 12:44

LeJoker a écrit:
Anianka a écrit:https://www.actualitte.com/article/monde-edition/la-remuneration-minimum-pour-les-auteurs-refus-categorique-des-editeurs/98646

La capacité d'attention maximale des Millenials établie à 9 secondes, ça sort d'où ??

Des stats de facebook ?

Moi j'aurais dis moins de 2s :lol:
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Erik Arnoux » 11/01/2020 12:46

LeJoker a écrit:Monsieur Arnoux, vos dissimulations et demi-réponses pleines d'astuce n'abuseront personne !

Ah mince... :-D
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede xof 24 » 13/01/2020 15:34

Nirm a écrit:
icecool a écrit:Je tronque, c'est une évidence...

Quant au fait pour les éditeurs de remplir l'espace avec de multiples albums, ne serait-ce pas du coup un - léger - souci de surproduction, hum ?

L'intérêt des magazines (qui n'est bien sûr pas la solution ultime) est de laisser le temps au temps dans la formation des auteurs, de reconstituer un autre lectorat, de préciser une politique éditoriale et de désengorger les rayonnages. Si vous voyez d'autres solutions, présentant autant d'avantages, je suis preneur...

Personne ne nie, ici, la surproduction (ou la surabondance comme la nomme Gauthier).

.


[:fantaroux:2]
Si je nie la surproduction...


J'aurais tendance à penser que de nos jours il est publié moins de planches BDs que dans les années 1970...
Quoi ???

Oui je joue sur les mots.
Certes aujourd'hui on a des rayonnages complets de BDs à la franco-belges, du comics et du manga...
Mais dans les années 70 il y avait
Les magasines BDs , et quasi tout les journaux qui proposaient des planches BDs
Les petits formats à profusions
Du comics
Des Revues
Des albums...
Par contre niveau concurrence il y avait, les billes, les scoubidous , la télé de 12H00 à 24H00, et les livres...

Je cause en "hors sujet" de la triste descente aux oubliettes de Casterman depuis que le papa de Hergé n'est plus...et surtout du fait qu'il n'a pas voulu que son œuvre soit reprise sous une autre plume, dans le suket sur les "Occasions".

Non parce que certes on cause de la crise, de cette bulle qui va exploser, de se soufflé qui va se dégonfler, mais que l'on ne voit rien venir car il y a souvent la petite tractation qui colle la rustine, la série qui redonne du souffle...

Dans le petit monde de la BD les lecteurs trouvent de quoi lire, râlent sur certains prix, sur les formats, les collections qui ne sont plus, mais derrière les éditeurs cherchent à faire vivre leur maison, et l'auteur n'est pas forcément le mieux loti
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 13/01/2020 16:05

xof 24 a écrit:
Nirm a écrit:
icecool a écrit:Je tronque, c'est une évidence...

Quant au fait pour les éditeurs de remplir l'espace avec de multiples albums, ne serait-ce pas du coup un - léger - souci de surproduction, hum ?

L'intérêt des magazines (qui n'est bien sûr pas la solution ultime) est de laisser le temps au temps dans la formation des auteurs, de reconstituer un autre lectorat, de préciser une politique éditoriale et de désengorger les rayonnages. Si vous voyez d'autres solutions, présentant autant d'avantages, je suis preneur...

Personne ne nie, ici, la surproduction (ou la surabondance comme la nomme Gauthier).

.


[:fantaroux:2]
Si je nie la surproduction...


J'aurais tendance à penser que de nos jours il est publié moins de planches BDs que dans les années 1970...
Quoi ???

Oui je joue sur les mots.
Certes aujourd'hui on a des rayonnages complets de BDs à la franco-belges, du comics et du manga...
Mais dans les années 70 il y avait
Les magasines BDs , et quasi tout les journaux qui proposaient des planches BDs
Les petits formats à profusions
Du comics
Des Revues
Des albums...
Par contre niveau concurrence il y avait, les billes, les scoubidous , la télé de 12H00 à 24H00, et les livres...



C'est vrai que je ne voyais pas les choses comme ça, quand je pensais surproduction actuelle !
Là dessus, c'est très bien vu. :ok:
Effectivement, beaucoup de choses étaient aussi produites autrefois, un temps que j'ai connu, juste avant l'invasion des albums (pas encore obèses).

Mais ce qui différencie cette (sur)production d'autrefois et celle d'aujourd'hui, c'est déjà le support et les prix pratiqués.
La prépublication, c'était de la BD à petit prix, comparé au prix des albums actuels ; les parents pouvaient payer le journal de Spirou ou Tintin ou Pilote à leurs chères têtes blondes. C'était de l'évasion à pas cher (même si toutes les bourses ne pouvaient pas les payer, au sortir de la guerre, c'est devenu très abordable dans les années 60 et surtout 70).

Idem pour les comics LUG ou Aredit. Ca ne coutait pas un bras, et on pouvait en lire toute l'année, avec un rythme de parution mensuel (qui ressemblait beaucoup à celui des mangas, tiens tiens...).
J'imagine que c'était pareil pour les petits formats (Blek le roc et compagnie), car je ne les lisais pas.

Par contre, la concurrence existait déjà dans les années 50-60, avec le patronage, le scoutisme et les clubs de sports en général, qui occupaient pas mal les jeunes. Dans les années 70, c'est encore plus vrai, avec la TV (demandez à un jeune de cette époque là si il ne regardait pas "récréA2", l'ile aux enfants" ou "les visiteurs du mercredi" ! :) ), le sport, la musique au conservatoire, l'aumonerie, le scoutisme, les livres de la bibliothèque rose et verte, les 1ers jeux vidéos, etc...
Les années 80 vont amplifier le phénomène, avec les radios libres, la multiplication des chaines et des émissions pour les jeunes, les dessins animés (Goldorak, Candy, Albator,...) et des jeux vidéos qui commencent doucement à s'améliorer, plus le cinéma qui déchire tout depuis 77 (Star wars, bien sur), et qui va s'accentuer avec "Indiana Jones", "Terminator", "Alien", "Rocky", "Conan" et "Rambo".

La concurrence était déjà féroce, mais l'offre était vraiment bien adaptée aux jeunes, avec les séries de la génération précédente qui perduraient dans les 70s (le dernier "Tintin et les Picaros" date de 76, "Lefranc" ou "Alix" étaient encore de bonne tenue, "Tanguy et Laverdure" nous offre le meilleur avec "les vampires attaquent la nuit" en 71, "Buck Danny" est au top, "les schtroumpfs" continuaient sur leur lancée, pour ne citer que quelques exemples) et la génération suivante assurait le relais des 70s avec les 80s (avec "Khena et le Scrameustache", "les petits hommes", "Yoko Tsuno", "Natacha", "Papyrus",le "spirou et Fantasio" de Tome&Janry,...).

Bref, prétexter de la concurrenc actuelle pour expliquer le désintérêt des jeunes pour la BD, c'est lui donner trop d'excuses.
Il y a de ça, mais pas que ça ; l'offre et le cout que cela représente doivent aussi jouer, je pense.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Brian Addav » 13/01/2020 16:30

Juste pour embêter mon ami Xof, et donc blasphémer :D , à 5000 bds qui sortent par années, en prenant une moyenne 46 planches par albums pour compenser les rééditions intégrales et cie, ça donne 230 000 planches de bd, soit plus de 4000 par semaine (je minore encore).

ça en fait des magazines. Je suis pas sûr que ton idée de surproduction en terme de planche tienne la route ?
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 13/01/2020 17:02

Brian Addav a écrit:Juste pour embêter mon ami Xof, et donc blasphémer :D , à 5000 bds qui sortent par années, en prenant une moyenne 46 planches par albums pour compenser les rééditions intégrales et cie, ça donne 230 000 planches de bd, soit plus de 4000 par semaine (je minore encore).

ça en fait des magazines. Je suis pas sûr que ton idée de surproduction en terme de planche tienne la route ?


Le raisonnement est séduisant, mais dans les 5000 sorties par an, combien de mangas ?
ils sont en petit format, moitié d'une planche de BD FB, non ?
Donc, rien que eux, faut diviser par 2 le nombre de leur planches ! :-D

(bon, y'avait les petits formats, autrefois, et j'ignore à combien ils tiraient... est-ce qu'ils représentaient le volume de mangas vendus actuellement ?)
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede xof 24 » 13/01/2020 17:33

J aime bien quand Brian me taquine...
Faudrait prendre le temps de faire le calcul...mais il y avait tout de même pléthore de bd style Akim, Zembla, et celles plus " adultes".

Niveau tirage ceux d' un nouveau Boule et Bill devait être comparable au tirage désormais de 4 ou 5 bds actuelles...
Moins de choix donc plus d'acheteurs à l'époque pour un titre.
Mais il fallait aussi ça pour compenser le coût de priduction ;)

Comparer oui mais il faut tout mettre dans la balance

Bon qui s y colle pour connaitre la production globale par an dans les années 70 :?:
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede icecool » 13/01/2020 17:41

Le tirage des anciens Petits formats a été relativement bien documenté, notamment par un article publié dans Hop! n° 62 (janvier 1994) :

- pour la période 1955/1965 : plus de 200 000 exemplaires pour Akim, Pepito et Kiwi.

- 1978-79 : entre 30 000 (Arédit) et 80 000 en moyenne (Lug). Aventures et Voyages (Mon Journal) éditait ses titres entre 68.000 et 110.000 exemplaires.

En 1994, date de parution de l’article, il ne reste plus que Semic, avec 6 titres tirés en dessous de 40 000 exemplaires.
Lors de l'arrêt des publications (2003), le tirage est tombé à 4 000 exemplaires.

Concernant leurs disparitions, je vous laisse lire ces conclusions, données par Evariste Blanchet sur le site Neuvièmeart 2.0 :

Les raisons ne manquent pas pour expliquer la disparition du petit format. À celles déjà mentionnées s’en ajoutent deux autres, générales mais déterminantes, et intimement liées.
La première concerne les circuits de vente. Le lecteur, surtout jeune, a depuis longtemps perdu le chemin des marchands de journaux. S’ajoute, accessoirement, la presque disparition d’un circuit secondaire, celui des bouquinistes qui vendaient jadis ces publications déjà peu onéreuses à moitié prix sur tous les marchés de France.
La seconde concerne le public de bande dessinée qui était socialement assez diversifié, avec une importante composante populaire qui a fortement diminuée aujourd’hui. Du reste, l’opposition entre une presse à bas coût destinée à un large public et une édition à coût plus élevé pour un public plus restreint n’a jamais été aussi éclatante qu’aujourd’hui : il suffit de comparer les écarts de prix des productions Disney et de super-héros vendues chez les marchands de journaux avec celles proposées en librairie par Glénat ou Urban Comics.
Malgré ces nombreuses explications, le contraste reste saisissant entre la disparition des petits formats et le considérable succès de ces autres produits en noir et blanc, de petite taille et à coût relativement modeste que sont les mangas.
Dernière édition par icecool le 13/01/2020 17:46, édité 1 fois.
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