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C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition - 2010-2021

Pour discuter de tous les sujets généraux autour de la bande dessinée, des libraires, des éditeurs et des auteurs

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Xavier Guilbert » 05/01/2020 10:44

Message précédent :
icecool a écrit:Bonne précision car ce chiffrage de 13,5 est repris (et malmené...) un peu partout, à unique destination de la bande dessinée !

Oui, j'ai vu ça après t'avoir répondu. Je crois que le problème vient de l'argumentaire même de BD2020, j'ai vu le chiffre repris sur un site officiel.
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Xavier Guilbert
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede icecool » 05/01/2020 11:22

Pour en avoir beaucoup discuté, tant avec mon entourage qu'avec un nombre assez considérable d'adolescents (le collège charentais où j'exerce en totalise 650 cette année), les réponses sont assez unanimes : je les classe par ordre de fréquence :

- Je préfère acheter d'autres choses (jeux, habits, romans, musique, etc.)
- "Je n'aime pas lire !" ou "C'est pour les vieux (mangas mis à part) !"
- Je n'y connais rien... ou pas grand chose.
- Cela me paraît trop cher : "J'ai lu l'album en un quart d'heure !"
- Je préfère d'autres styles de livres.

Comme le rappelle Xavier, il est clair que la période 15 - 30 ans favorise plus les études, le temps passé avec les ami(e)s en sorties ou loisirs divers, et moins les temps de lectures personnelles, ce au-delà des goûts/passions ou des "obligations" (lecture de magazines ou livres pour se forger une culture, être au courant de l'actualité ou propre volonté de découvrir un auteur/genre).
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icecool
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede chris24 » 05/01/2020 15:53

icecool a écrit:
chris24 a écrit:Je n'y crois absolument pas à ta version. Perso j'ai absolument pas envie d'acheter du poche avec un format inadapté, un papier merdique, une couv qui va trinquer dès la première lecture, avec pour seul objectif un prix le plus bas possible.


C'est tout le problème : passer son temps à se déclarer victime et dire en boucle "c'est la crise"... sans entrevoir de solution ni rien tenter.

D'où tu sors ça ?
1) je ne me déclare pas victime, la BD telle qu'elle est me convient parfaitement en tant qu'acheteur. Les albums sont de bonne fabrication généralement, avec même peut-être une volonté à la hausse de proposer de belles choses (couv. au vernis sélectif, à découpe, au touché soft, dos toilé, embossage, etc.)
Si tu ne parles pas de moi mais de manière plus générale, la majorité des auteurs disent ne pas vivre correctement de leur travail, ils veulent une meilleure rémunération. La solution est là pour eux mais ce n'est pas à eux de mettre en œuvre les solution pour y parvenir. Ils ont déjà leur part de travail il me semble. C'est donc aux éditeurs/diffuseurs en amont de voir comment les rémunérer mieux.
2) pour moi la solution n'est pas là où tu la vois car elle est tout simplement incohérente du point de vue éditorial, du libraire et de l'auteur. Tu restes du seul point de vue de l'acheteur qui aurait accès à plus de BD à un moindre coût mais tu ne projettes pas ton analyse depuis tous les points de vue pour voir les répercussions et si c'est envisageable. Mets-toi dans la peau d'un éditeur et vois si tu gagnes quelque chose à perdre 90 % de ta rentabilité à partir du moment le seul paramètre de manœuvre que tu peux faire varier est le coût de fabrication et qu'on te rabâche qu'il est à peu de chose prêt similaire entre une édition de poche merdique et un album cartonné. La différence est environ de 2 €/2,50 €. Tu fais comment pour rattraper les 10 € de perte par album sur toute la chaine ? Et encore on ne parle même pas du coût de diffusion qui va être bien augmenté aussi en raison de l'accroissement du volume. Même si ces albums de poche prennent moins de place tu as peut-être 30 % de volume en plus à traiter, acheminer, distribuer. Au coût du gasoil, etc. c'est loin d'être anodin comme répercussion...

Quant au poche, son inexistence actuelle est une aberration totale : beau papier et bonus y sont parfaitement possibles (pour un prix aux alentours des 6,50 à 8,50 € ; cf. une fois de plus ce qui été fait avec les Magnard BD ou dans la fameuse Petite Bédéthèque des Savoirs du Lombard, avec des titres à 10 €) et cela permettrait un accès plus aisé (et plus simple à transporter) à nombre de titres. Un système qui n'empêcherait nullement les collectionneurs d'acquérir la version cartonnée de leurs rêves. C'est aux éditeurs de trouver ici comme ailleurs le bon prix et la juste part à reverser aux auteurs.

Là au lieu de faire varier le coût de fabrication de 2/2,50 € tu le réduis à 1 € peut-être par rapport à un album cartonné. Mais tu as divisé le prix de l'album par 2. Explique-moi comment tu fais pour rattraper la perte de 50 % sur le prix des albums alors.

Sans parler du fait que les librairies ne sont pas extensibles et le coût de revient au m² implique aussi une rentabilité. Si tu commences à devoir avoir systématiquement 2 versions de tous les albums c'est ingérable. Et ça veut dire aussi que tu vas encore réduire de moitié le temps d'exposition des nouveautés. Avec 5000 sorties par an et la fenêtre réduite sur 8/9 mois en fait il n'y a déjà que très peu temps pour exposer les albums et en faire la promotion. Combien de fois m'est-il arrivé de passer une semaine après la sortie d'un titre et de ne pas le voir dans les nouveautés mais déjà rangé dans les bacs... Tu imagines combien les chances de vente sont réduites une fois que le titre est sorti des projecteurs. Ben là tu les divises par 2. C'est sûr que ça va aider les auteurs ça. Le libraire croule déjà sous les cartons et les arrivages incessants et tu voudrais doubler leur somme de travail pour vendre des albums sur lesquels ils vont toucher 2 à 3 fois moins de marge ? Ça va les intéresser aussi je pense...

Bref, le poche c'est se tirer une balle dans le pied. Il n'y a qu'un seul gagnant dans l'histoire, le lecteur (pour un temps).

Les opérations du genre de celles de Total sont on le sait entièrement promotionnelles : tout comme les 48h bd ou autres ofres ponctuelles en grandes surfaces. Peut-être existe-t-il un moyen d'améliorer ces propositions en ciblant d'autres lieux, plus propices au temps de lectures (raisons pour laquelle je proposais les cafés, fast-foods, etc. ; dans de précédents posts, j'avais évoqué les librairies et points presse de gares, très propices à la vente de bd aux formats poche/album/intégrale) ?

A la limite, le seul truc que je verrais ce serait la BD de type "journal", avec papier recyclé, impression N&B, A4 ou même plutôt A5, simplement plié, comme un journal, pour réduire au minimum du minimum les coûts de fabrication et surtout ne pas marcher sur les plate-bandes de la BD de qualité telle qu'elle existe aujourd'hui. Mais qui publier ? Certainement pas tout. La seule opportunité que je verrais — pour ne pas nuire aux auteurs avant toute chose — concernerait des titres qui n'ont eu aucun succès malgré certaines qualités réelles, ce qui pourrait aider à les faire connaître. Mais en aucun cas ramener ces éditions dans les points de vente traditionnels pour les raisons évoquées plus haut. Un peu comme on trouve du roman de gare quoi, on aurait de la BD de gare. Ça pourrait aider un tant soit peu ces auteurs malchanceux (c'est parfois un mauvais timing, une concurrence de titres forts au même moment, un manque de communication, etc. et pas toujours un manque de qualité de l'album). Ça aiderait ces auteurs malchanceux-là, ça ne résoudrait pas la crise pour autant.

Et là j'en reviens à mes propos concernant le nombre de sorties. Si au lieu de vouloir conserver sa part de marché par un remplissage, une occupation de mètres linéaires, on cherchait à mieux vendre les titres pour lesquels on croit vraiment. Ces titres qu'on vendrait au rabais dans les gares faute de mieux auraient peut-être connu plus de succès en librairie...
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede chris24 » 05/01/2020 16:29

Erik Arnoux a écrit:chris24 ton analyse est lucide et rejoint le constat qu'on peut tous faire aussi en tant que pro, qu'on soit auteur ou éditeur. Je ne vois rien a rajouter, parce que j'aurais pu écrire la même chose, à la virgule près.

Si ce n'est qu'augmenter le % des auteurs ne changerait pas grand chose, vu les ventes de plus en plus basses qui ne permettent pas de rembourser nos avances, tu peux toujours donner davantage en % sur le contrat mais ça demeure juste un chiffre sur le papier et rien de plus. L'éditeur essaye de te séduire en te disant :" t'as vu , t'es à 15 % !" mais faute de ne pas vendre davantage que quelques milliers qui n'atteignent pas le seuil d'équilibre, t'en verras pas plus la couleur...

Le mieux c'est d'obtenir la meilleure avance possible négociée au depart, mais fait pas se leurrer, les éditeurs connaissant des chutes de vente vertigineuses pour 90% des nouveaux titres vont simplement adapter à la baisse drastiquement leurs avances pour mathématiquement s'y retrouver, sont pas fous. c'est d'ailleurs déjà le cas. Si ton avance correspond à 15000 ventes mais que tu dépasses pas 3000 au final, le calcul est vite vu: hop un forfait.

Je comprends. Seulement là on touche sans doute plutôt à la part qui revient à l'auteur. S'il veut vivre de son travail et même bien en vivre, encore faut-il que sa production soit de qualité pour le lui permettre. Et là tout le monde n'a pas le même talent. Il y a forcément de la disparité et nombre d'auteurs qui n'y parviendront pas.

Augmenter le pourcentage de 50 % c'est quand même accroitre de 50 % la vitesse de remboursement de cette avance. Bien sûr, si le titre fait 3000 au lieu de 15000 ventes escomptés ça ne changera rien, j'en conviens. Mais pour celui qui aurait vendu 10000, celui-là atteindrait le seuil où il commencerait à toucher des droits sur chaque nouvelle vente. Ça n'est pas rien. Donc une partie des auteurs verraient accroitre leurs revenus.

Cela reporte la responsabilité sur la qualité du travail de l'auteur en premier lieu (la qualité initiale), mais aussi sur la communication de l'éditeur sur le titre et sur la visibilité en librairie. Donc on en revient au problème de la quantité dans la chaine pour cette partie. Moins de titres = plus de temps pour présenter et vendre les titres en lice. Il faudrait un "G10" des éditeurs les plus importants en part de marché pour parvenir à un consensus. On garde la même proportion de parts de marché en réduisant le nombre de titres mais en augmentant le temps de visibilité. Ainsi l'équation ne serait plus d'occuper le nombre de ml en faisant défiler les nouveautés, mais le temps d'occupation de certains titres.

Maintenant si comme tu dis l'éditeur peut augmenter directement l'avance sur droits, évidemment c'est encore mieux. Peut-être même que cela serait largement compensé s'il éditait moins de titres dont il sait sans doute pertinemment qu'un bon nombre n'ont aucune ou très peu de chances de marcher...

Et peut-être encore une fois compenser aussi ce soutien aux auteurs en difficulté en ne changeant pas la donne pour ceux dont le succès est rencontré et qui vivent très bien de leur métier. Une sorte de barème dégressif en fonction du succès donc, pour favoriser la création (de qualité)... Un auteur qui vend à 100.000 et plus chacun de ses titres n'attend sans doute pas après ces changements réclamés. Et là par contre ça peut faire une belle différence sur le manque à gagner pour l'éditeur. S'il devait effectivement donner 50 % de droits en plus aux auteurs à succès cela pourrait représenter des sommes colossales. Tandis que donner 5000 € d'avance sur droits et 15 % de droits d'auteur sur la partie à rembourser pourrait changer la donne pour beaucoup d'entre eux sans mettre en péril les éditeurs. Peut-être même que passé un certain seuil on pourrait réduire de 1 % les droits d'auteur de blockbuster. Un album vendu à 200.000 ex par exemple se verrait réduire d'un chouïa ses droits pour financer les auteurs. Un tout petit effort pour lisser les inégalités et faciliter aussi le passage des éditeurs vers une rémunérations plus juste et plus en faveur de ceux qui ne vivent pas suffisamment bien de leur travail de qualité.

En gros cela reviendrait à tirer vers le haut le rang du bas et à écrémer plus strictement les auteurs édités. Savoir dire non à quelqu'un qui ferait mieux de choisir un autre métier dès le départ. Ou bien lui donner une chance mais en BD de zone B (le journal à la gare dont je parlais précédemment), ou le numérique...
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Erik Arnoux » 05/01/2020 16:51

Oui, merci pour ta démonstration, tout ceci est certes intellectuellement intéressant et mathématiquement plausible, dans l'absolu... mais reste du domaine du théorique, concrètement.

D'abord parce que malheureusement rien de tout ça ne se fera et, même si je le déplore, la proportion du pourcentage auteur ne changera pas du simple au double. Parce que les ventes s'effondrent sur énormément de titres. Même atteindre les 10 000 que tu évoques comme chiffre devient quasi un exploit et fais de toi un auteur de best sellers, ce qui est proprement ahurissant !

D'autant que si je regarde de près, mes dernières avances sont davantage remboursées autour de... 18 000 ventes (!) en plus. (Et que donc on ne commencerait à toucher des droits, 0,40 par album... qu'à compter du 18 001ème album)

Autant dire que même en triplant le chiffre % sur mon contrat, c'est quasi inatteignables, dans les faits. Il me revient que quand en 85 j'ai signé mon premier album chez Glénat, on m'avait prévenu gentiment mais fermement qu'une série lancée vendant moins de 15 000 de son premier tome était considérée comme échec patenté et qu'on hésiterait à signer la suite... comme j'avais vendu 13 800 au premier relevé, j'ai balisé, bien déçu... mais c'est passé. Alors que rembourser une avance sur droit de nos jours à ce niveau devient de plus en plus rare et ça ne va pas aller en s'arrangeant, avec la multiplicité des sorties.

Et puis les chiffres annoncés sont souvent erronés et surévalués, c'est flagrant quand on compare ce qui se dit, ce qu'on prétend dans le métier, souvent très évasif et toujours avec un chiffre rond... et les relevés de comptes qu'on reçoit...
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 05/01/2020 17:15

Xavier Guilbert a écrit:
yannzeman a écrit:Sauf que ces réponses brutes, qui datent d'il y a 9 ans, mériteraient qu'on s'y attarde, et qu'on sache ce qu'il y a derrière.

Tout d'abord, ce ne sont pas des "réponses brutes". Ce sont des réponses collectées auprès d'un large échantillon (plus de 2000 anciens lecteurs) pondéré selon la méthode des quotas, et donc représentatif de la population française âgée de plus de 15 ans. C'est important de le dire, car ce sont des données de qualité et sérieuses.

Je n'ai pas mis en cause le sérieux des réponses, juste le fait de nous donner ces chiffres sans détail, ne permet pas d'en tirer grand chose. Comme nous argumentons, je signale simplement que ces chiffres peuvent tout et rien dire, et ne sont pas sufissant en eux-même.



Par ailleurs, le fait qu'elles datent de 9 ans ne les disqualifient pas, tout simplement parce que les pratiques culturelles évoluent plutôt lentement. Alors certes, c'est une image du lectorat qui date, mais les diverses études publiées depuis (comme l'étude GfK pour les RNL) ont confirmé ces résultats, et restent dans des ordres de grandeurs similaires.

En 9 ans, l'offre Bd a évolué, avec des intégrales en plus grand nombre d'avant, un marché de l'occasion qui a grandi, des loisirs concurrents qui prennent de l'ampleur (Netflix et compagnie), et le numérique gratuit, qui n'était pas aussi performant à ce moment là.
9 ans, c'est quand même pas mal.
Mais j'admet q'un sondage datant d'il y a 9 ans reste pertinent.


Il faut rajouter que les études plus récentes n'ont pas la même qualité, puisqu'elles ont été généralement réalisées sur des populations moins représentatives (les acheteurs de bande dessinée, pour l'étude GfK en question, par exemple) et n'ont jamais exploré plus en détail les pratiques de lecture. Raison de plus de souligner qu'il ne s'agit pas ici de "réponses brutes" qui n'iraient pas en profondeur, mais bien d'une étude aussi détaillée que possible dans le cadre d'un dispositif lourd visant à interroger un échantillon le plus large possible (plus de 4600 répondants pour l'étude dans son ensemble, ce qui est très conséquent).

yannzeman a écrit:Qui sont ces "anciens lecteurs" ?
Quel age ont-ils ?

Voici la répartition en âge des anciens lecteurs
15-17 ans - 4%
18-24 ans - 10%
25-29 ans - 8%
30-39 ans - 17%
40-49 ans - 19%
50-59 ans - 18%
60 ans et plus - 24%

Merci.
Cela montre que la lassitude (en tout cas, le désintérêt) augmente avec l'âge ; sans doute que l'offre ne correspond plus aux attentes, mais aussi qu'à l'age où on devient parent (généralement à 30 ans), le désintérêt est multiplié par 2, ce qui peut aussi s'expliquer par des choix budgétaires. Les enfants, ça coute cher, j'en sais quelque chose ! :-D

Mais aussi, le désintérêt avec l'age est un phénomène courant, pas seulement réservé à la BD. Je ne vais pratiquement plus au cinéma, à cause d'une offre pas au niveau (souvent, c'est du réchauffé, ou trop débile, ou trop orienté ados, ou trop plombant) et de la concurrence d'autres médias (internet), surtout financièrement
Je possédais la carte UGC illimité, et je me suis rendu compte que j'étais prélevé de 240 euros par an, pour aller voir des films que je finissais par me forcer à aller voir, alors qu'en payant ma place à l'unité, pour les seuls films que je veux vraiment voir, ça me coute beaucoup moins. Et pour les autres films, la Tv me suffit amplement.

Et puis, la concurrence des séries Tv est terrible, pour la BD (d'ou ma "fixette" sur Netflix), car faites l'essai dans votre entourage : tout le monde regarde des séries, mais combien lisent des BD ?
Edifiant.
Parce que les séries sont bien faites, ne nous font pas attendre plus d'un an max, et sont financièrement abordables - gratuites ou à 11 euros par mois - et c'est important, oui oui.


yannzeman a écrit:Si ce sont des jeunes actifs franciliens, je vous confirme qu'ils n'ont pas le temps pour lire, vu qu'ils passent leur temps dans les transports en commun (ou un roman ou un jeu vidéo sera plus facile à transporter) ; ajoutez à cela une vie de famille, et la BD devient vite accessoire pour la plupart.

Etant moi-même francilien, j'ai souvent vu des gens lire de la bande dessinée (romans graphiques, mangas, comics, etc.) dans le métro. Par ailleurs, les études des pratiques culturelles montrent toutes l'importance des zones urbaines, et la prédominance de Paris. Ce qui contredit donc fortement ce jugement à l'emporte-pièce de "les jeunes actifs franciliens n'ont pas le temps pour lire". Les faits sont têtus.

Et moi aussi (breton, fatalement...).
J'ai été parisien (et pas francilien) pendant 42 ans, et j'y retourne encore de temps en temps dans l'année.
D'abord, le francilien prend avant tout le RER, avant le métro ; et dans les deux cas, je peux affirmer que les lecteurs de BD dans les transports en commun se comptent sur les doigts d'une main estropiée. Surtout aux heures de pointe, où il n'y a pas la place pour ouvrir ne serait-ce qu'un comics ou un manga, et à peine un roman. Surtout sur la ligne 13, ou le RER A.
Moi-même, je préférais rentrer chez moi pour lire mes achats, parce que dans le métro, je n'ai jamais apprécié.


Pour le reste, ce genre d'étude ne permet pas d'aller en profondeur sur certains points -- il faudrait pour cela une autre stratégie d'enquête, basées sur des entretiens.

yannzeman a écrit:En Bd FB, entre l'offre pour les plus jeunes et celle des vieux, existe-t-il une offre ados et jeunes actifs ?

Oui.

yannzeman a écrit:Il y a plein de jeux vidéos violents, dans des mondes apocalyptiques, où ça bastonne ; en BD, y'a pas vraiment la même offre, beaucoup plus sage (sauf en manga, comme par hasard, ou ça peut vraiment être plus trash)

Pas d'accord. Comics ou production franco-belge sont riches et proposent un éventail très large d'univers et de propositions narratives. Au même titre que l'offre en jeu vidéo, qui est décrite ici de manière caricaturale.

L'offre en FB (mais aussi en comics) est assez loin du compte, par rapport à ce qui est proposé en jeux vidéos ; l'infiltration et le FPS sont légions dans les jeux, ça shoote à tout va, dans des mondes en guerre ou en fin de vie (je n'ai pas inventé les "medal of honor" ou "call of duty"), mais leur équivalent Bd n'existe pas vraiment (sauf "Gung ho", mais il n'y en a pas tant que ça dans le même genre, et souvent ça ne va pas au bout, comme le regretté "légions de la haine").

Je vois bien, aussi, que les mangas sont très différents des BD, ils osent beaucoup plus, sont plus raccord de ce point de vue là avec les jeux vidéos, et proposent des suites rapidement, parce que les gens n'aiment pas attendre, quelle que soit l'époque.


yannzeman a écrit:Là encore, les thèmes abordés en Bd sont peut-être trop sages, côté FB ; et si les anciens lecteurs se tournent vers d'autres loisirs, peut-être que le prix de ces autres loisirs est déterminant, non ?
C'est trop facile de dire que le prix n'a pas d'importance, sans creuser un peu.

Les lecteurs eux-mêmes disent que le prix n'a pas d'importance pour eux.
Il n'est pas de plus sourd que celui qui ne veut pas entendre.

Je l'ai montré, rien ne dit que le prix n'entre pas en ligne de compte.
Si vous avez indiqué que vous n'êtes plus intéressé par la BD, rien ne dit que vous n'aviez pas en tête que pour moins cher, vous aviez plus d'offre dans d'autres médias. Simplement, en répondant "moins de temps pour la BD" ou "plus intéressé par d'autres loisirs", vous incluez peut-être le facteur prix dedans ?


yannzeman a écrit:Et sinon, dénigrer les romans pour les plus petits offerts dans les happy meal de macdo, c'est un peu facile, car je vous confirme que certains étaient bien écrit, et une ouverture comme une autre à la lecture.
Imaginer de remplacer ces romans par des BD serait peut-être une solution ; investir les lieux où la Bd n'existe plus (parce que les macdo, c'est populaire, c'est dans les quartier et dans les villes moyennes).

Je n'émettais aucun jugement sur les livres distribués.

Dans un message, je m'adresse parfois à tous ceux qui lisent, pas seulement au rédacteur du message cité.

Par contre, je reste convaincu que c'est une mauvaise solution, qui sert uniquement à donner bonne conscience aux éditeurs et auteurs qui y contribuent (opération visible, à défaut d'être efficace) et qui permet à McDonald's de s'acheter une bonne conduite (on appelle ça le "greenwashing"). Bref, je n'y vois que des défauts, la bande dessinée mérite bien mieux.


Et bien je ne suis pas d'accord.
Les macdo rendent service, brassent beaucoup de monde, une population pas toujours très cultivée, et qui revient souvent dans ces lieux ; généralement, il y a des jouets dans les menus enfants, mais parfois des livres, et c'est une très bonne idée, pas juste un acte de bonne conscience.
(le greenwashing, c'est plutôt l'action de nous faire croire qu'en supprimant les pailles de ses boissons, macdo oeuvre pour la planète, alors qu'ils ne traitent toujours pas leurs déchets, jetant tout dans la même poubelle, et générant toujours autant d'emballages non recyclables)

Quelqu'un a cité les albums Total.
C'est différent, car ils ne sont pas distribués à chaque achat ; alors que pour macdo, les romans illustrés sont fournis systématiquement, sans qu'on les demande (sauf promo accompagnée d'un jouet, comme pour les 60 ans d'Astérix en ce moment par exemple).
Je n'ai jamais eu entre les mains une BD Total, mais par contre, plusieurs romans illustrés de macdo (écrits par Levy, entre autre).

La BD devrait réinvestir les classes populaires, au lieu de se transformer en loisir de riche.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Erik Arnoux » 05/01/2020 17:20

Euh, les amis, quand vous citez, élaguez un peu plutôt que de nous repasser TOUT le texte, réponses incluses...
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede rennois » 05/01/2020 17:33

Je rejoins Erik : même si ça peut être éventuellement intéressant pour mes connaissances personnelles, ou tout simplement découvrir un autre éclairage ou avis de membre, se farder des pavés pareils, non merci. Je ne commence même pas à lire dans ces cas-là :?

ps : pas que Yann, hein, voir avant et bien avant...
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Xavier Guilbert » 05/01/2020 17:38

yannzeman a écrit:Je l'ai montré, rien ne dit que le prix n'entre pas en ligne de compte.

Non, vous n'avez rien montré. Vous revenez sans cesse sur les mêmes arguments, en faisant un tri dans les arguments qui vous sont opposés, et ne conservant que ceux qui vont dans votre sens. Vous vous entêtez face à l'évidence de l'erreur de votre position.
L'enquête demande aux anciens lecteurs quels sont les facteurs qui les ont fait arrêter, et la question du prix n'est mentionnée que par 7% des répondants, loin derrière d'autres facteurs qui sont à plus de 40%. Continuer à vouloir faire la question du prix l'alpha et l'omega de la solution à la crise est une aberration.
Et comme je n'ai pas la vocation de jouer les Don Quichotte avec les moulins, et que j'ai d'autres choses à faire, c'est la dernière fois que je réponds à l'une de vos contributions. Je l'avais déjà dit, je suis revenu sur ma décision, mal m'en a pris.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede bd_40 » 05/01/2020 17:46

Bonjour, cela est peut être plus dur que je ne le pense mais je trouve que le monde des auteurs est similaire à celui des agriculteurs qui se font "voler" lorsqu'ils vendent leur matière première au "gros" vendeur.

Seulement, je me rends compte que quand les agriculteurs se regroupent et créent leur propre production et distribution ils sont mieux rémunérés. Ce système prend de plus en plus d'ampleur et on le voit dans les grandes surfaces qui a leur tour se réoriente vers les produits locaux et naturels. Cela est dû au marché construit par les agriculteurs eux mêmes qui contrecarre les grande surfaces.

Pourquoi ce système ne serait pas valables dans le monde de la bd? si les auteurs sont solidaires entre eux, il y a bien des compétences chez chacun d'eux pour créer une nouvelle maison d'édition et prendre à contre pieds les "gros" éditeurs.
Seulement est-ce que les gros vendeurs seront se détacher des "gros" pour aider les "petits" dans leur quête. Venir comme étendard et porte drapeau d"une maison d'édition collaboratrice d'auteurs.

Je ne sais pas c'est une idée comme ça?!
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede fanche » 05/01/2020 17:51

Faire pousser une carotte c'est aider la vie, la dessiner c'est la créer ex nihilo (pas comestible)
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede chris24 » 05/01/2020 18:37

bd_40, c'est le principe de L'Association ça. Mais globalement, même s'ils existent toujours, pas sûr que ça soit une si franche réussite que ça, ça reste un acteur marginal. Après les raisons j'en sais rien.

Se regrouper, s'éditer, sur le principe bien sûr. Mais concrètement faire une BD c'est déjà le travail d'une année en moyenne, avec parfois un job à côté. Il faudrait donc travailler encore en plus pour créer cette structure, la gérer et faire tout le boulot de l'édition jusqu'à la diffusion. Cela demande aussi des fonds. Car si les éditeurs ne payent plus cette avance sur droits de 15.000 € pour un album qui, si elle est insuffisante visiblement, c'est bien cette nouvelle structure qui va devoir l'avancer... Bref à moins de drainer plusieurs riches auteurs dans l'aventure qui pourraient/voudraient prendre le risque de financer, ça va être chaud à lancer...
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Erik Arnoux » 05/01/2020 23:12

et puis être auteur c'est aussi être indépendant, créatif et surtout pas pour se retrouver en kolkhoze. j'ai pas choisi ce job pour fonder une communauté, mais justement pour travailler en solo, sans les contraintes du monde du travail traditionnel. Sinon j'aurais fondé une agence de pub avec mes copains de promotions à la sortie de l'ESAG. Ce que ces mêmes potes ont fait avec succès il y a 40 ans, sans moi qui ai refusé leur offre de les rejoindre.

Alors j'en accepte les inconvénients comme les avantages. meme si il y a davantage d'inconvénients... :-D
Dernière édition par Erik Arnoux le 05/01/2020 23:47, édité 1 fois.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede chris24 » 05/01/2020 23:45

Ça je peux comprendre ! Mon seul patron a été mon père pendant 2 ans (en fait 10 mois environ répartis sur 2 ans) mais sinon en dehors de cette période j'ai toujours été à mon compte aussi et pour la même raison que toi.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede icecool » 06/01/2020 11:10

Ce sujet a débuté en 2010. Nous sommes en 2020 avec les mêmes constats, archi-connus et déjà mentionnés il y a - excusez du peu - ... 554 pages !

smileybone a écrit:Pour ma part, [...], j'achète beaucoup moins.
Pour une raison de budget d'abord, [...]

beaucoup de choses se ressemblent.


sol a écrit:c'est vrai que vu le prix des BDs, j'hésite à commencer de nouvelles séries. Quand on lit beaucoup de BD, on se rend compte qu'il n'y a finalement pas tant de BD que ça qui sortent vraiment du lot. [...] Bref, beaucoup trop cher pour ne pas etre élitiste.



luc Brunschwig a écrit: je pense personnellement que c'est surtout le rapport qualité/prix qui est problématique, la satisfaction qu'on a retiré de l'album acheté et lu...



Bref... Il serait désormais temps de se préoccuper des solutions plutôt que des problèmes (dont le prix et le ratio temps de lectures/temps de loisirs, arguments essentiels depuis des années mais déjà maintes fois discutés).

Selon moi, trois pistes à renforcer :
- renforcement de la démocratisation de la lecture BD, par une offre harmonieuse beaucoup plus présente sur de nouveaux points de ventes (et ce sans détruire les réseaux de librairies !) ;
- en milieu scolaire : préconisations de lectures, rencontres auteurs, visites de festivals/médiathèques, option BD au Bac.
- retour nécessaire aux magazines pour désengorger les rayonnages, laisser le temps aux auteurs de prendre leurs marques et favoriser des rémunérations plus stables et rapides .
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Nirm » 06/01/2020 11:28

Mais en quoi proposer des BD en station-service, au McDo ou ailleurs va les rendre intéressantes aux yeux des jeunes ?
Est-ce anormal qu'entre 15 et 25 ans on lise et achète moins de BD ?

Baisser le prix de ventes, c'est parfait mais comment mieux rémunérer les auteurs ?
Comment proposer des magasines payants rentables quand la presse papiers a déjà du mal ?

Les messages que tu quotes sont sympa, même si sur 554 pages, tu en choisis 3 qui au final ne vont pas avec ce que tu affirmes.
Sol se classe déjà dans les lecteurs qui lisent beaucoup...
Smileybone écrit :
smileybone a écrit:Pour ma part, depuis 2ans à peu près, j'achète beaucoup moins.
Pour une raison de budget d'abord, car suivant du manga, du comics et de la FB, je suis bien obligé de trier.
Mais ce n'est pas la cause principale.
De moins en moins de nouveauté m'interesse
. Et pourtant, il y en a de la sortie.
Beaucoup se diront, "wahh celui il dit n'importe quoi", mais ca devient comme le manga, le dessin, pour beaucoup de nouveauté est lisse, beaucoup de choses se ressemblent. Les scénar, pareil, rien qui m'interpelle.
J'ai cette impression que peu de série savent où elles vont, et les meilleures séries sont celles où tu sais d'emblée que le gars il va faire 3 tomes, il a tout dans la tête.

Sur les chroniques, j'en lis moins qu'avant pour les memes raisons; je feuillette à la FNAC ou ailleurs, et je sais déjà si çà va me plaire. Je lis les chroniques des BDs qui m'interesse ou vont m'interesse.


Et Luc dit pareil en parlant de satisfaction
Au final le constat ce serait plutôt de proposer du contenu original, intéressant si on reprend tes exemples.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Erik Arnoux » 06/01/2020 11:33

Sujet datant de 2010 ! ? Bah, tu aurais pu le commencer en 2000 ou en 1990 avec le même constat... Le secteur est en crise perpétuelle depuis des lustres (un lustre, c'est 5 ans) et vit au dessus de ses moyens, avec un système de fonctionnement en grande partie virtuel et donc, par essence, sacrément fragile. Et la philosophé de base des éditeurs qui ressemble fort au "tant que je gagne, je joue" du gars qui est au distributeur de Coke et remet une pièce pour que les canettes tombent.

Ces solutions sont plutôt évidentes quand on y réfléchit, certainement dans l'air (et tu imagines bien qu'ils les ont déjà envisagées) mais y restent (dans l'air... :-D ) parce que probablement inapplicables sur le terrain: soit trop chères à mettre en oeuvre, soit à côté de la plaque, soit pas dans la demande des consommateurs, soit parce qu'ils ont peur de perdre de l'argent. Sur le papier ça a du sens, pourtant.

Mais c'est utopique et du coup ne se fera pas. Quand aux journaux, franchement, pour quel lectorat, le public bd susceptible de les lire se reduisant comme peau de chagrin ? Et t'as pas idée du gouffre financier que ça représente.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Nirm » 06/01/2020 11:43

Après on peut aussi se dire que le marché ayant évolué, comme pour la musique ou la littérature, on ne vendra plus des centaines de milliers d'exemplaires d'un titre.
Donc il faut revoir le modèle économique.
Investir le numérique en trouvant une solution attractive pour les voleurs comme... intéressés (comme dans la musique) mais aussi revoir la répartition (les contrats, la pertinence de maintenir un système d'avance qui n'arrange qu'un acteur) et la manière dont on édite (volume de sorties).

Mais modifier un système quand l'acteur le plus important est aussi le plus gros gagnant, ça ne peut pas se faire sans aide.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede tzynn » 06/01/2020 11:43

Un auteur renommé me disait récemment que la crise pour les auteurs a débuté en 1997, quand les derniers éditeurs ont abandonné les différents modèles de financement existant - dont pour certains encore un modèle à salaire mensuel - pour ne plus travailler qu'avec le seul modèle entièrement en avance sur droits.
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Nirm » 06/01/2020 11:53

Ce n'est pas forcément un mauvais modèle mais il faut l'ajuster au marché.
Faire une avance et dire "tu gagneras plus quand tu en auras vendu 10 000" alors que les ventes moyennes par titre sont à 3500 à tout péter, c'est du foutage de gueule.

Le risque il a bon dos, mais les éditeurs, les diffuseurs, les distributeurs en plus d'être souvent les mêmes ou "parents", ils travaillent sur le volume quand l'auteur n'a qu'un titre dans l'année.
Si tu fais ton job de sélection, d'accompagnement et de promotion dans un titre auquel tu crois, y'a des chances que ça marche.
Et là le risque il est minime.
Une nouveauté ca reste grand max 2 mois sur une étagère, plus souvent 10 jours et faudrait en vendre 10 000 alors que ceux qui les vendent n'ont même pas le temps de les lire. La blague
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Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede tzynn » 06/01/2020 12:06

D'un autre côté, pourquoi les éditeurs changeraient-ils de méthode? Ca fonctionne pas si mal pour eux. Et si les auteurs sont prêts à accepter n'importe quoi, pourquoi leur en donner plus? C'est un peu provoc mais on n'en est pas loin...

Sans changement technologique majeur qui changerait fondamentalement la donne, la solution viendra des auteurs. Mais probablement avec de la casse...

Après c'est un métier assez individuel, donc fédérer tout le monde c'est - doux oephémisme - compliqué :-D
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