Brian Addav a écrit:yannzeman a écrit:J'ai lu l'article.
Je ne parle pas de changer de voie (changer de métier), mais de ne pas persister dans des projets qui ne sont pas rémunérateurs.
Le livre le plus vendu de toute sa carrière a fait 8000 ventes. C'est ce que dit l'article, en tout cas.
C'est TRES peu.
Surtout qu'en 36 ans de carrière, il a connu une époque où un auteur pouvait vendre beaucoup plus d'albums, justement.
N'importe quel artiste, s'il veut durer, doit avoir un best-seller (dans la musique, au cinéma, dans les romans...) ; visiblement, Moynot n'en a pas eu, et l'article laisse entendre que c'était un choix de l'auteur.
L'article dit aussi que cet auteur a volontairement choisi de modifier son style (d'écriture comme de dessin) tout le temps, avec le risque (réussi) de déstabiliser un lectorat déjà maigre.
Et de faire surtout des albums unitaires.
Alors l'article a raison de titrer "misère noire..." parce que, quelque part, aussi cruel que cela paraisse, Moynot a fait de mauvais choix de carrière.
On sème ce que l'on récolte.
Donc le mec il a fait 36 ans de carrière, cad 36 ans où il a vécu de la bd, sur un mauvais choix... Chanceux le gars...
J'espère pour toi que quand tu auras 36 ans de carrière, personne ne viendra te mettre au dehors en t'expliquant que si t'en es là, c'est parce que tu as fait un mauvais choix de carrière....
Je suis fonctionnaire, le risque est donc minime.
Mais j'ai fait CE choix de carrière, justement ; j'ai commencé à travailler dans le privé, et quand l'occasion s'est présenté, j'ai choisi la fonction publique, parce que j'avais vu mon père avoir peur pour son avenir, lorsqu'il a eu 50 ans, au début des années 90.
Moynot a eu la chance de commencer dans la Bd a une époque où la BD se vendait bien, avec moins de concurrence d'autres loisirs, plus de journaux de pré-publication, et pas cette surproduction actuelle.
A ses débuts, il était sans doute possible de refuser de faire "de la série" ; mais ce choix de carrière lui revient aujourd'hui comme un boomerang, car ses anciennes Bd ne sont plus rééditées et ne lui rapportent plus rien.
Moynot, c'est le type même du dessinateur dont j'ai souvent lu le nom dans les magazines spécialisés BD, avec des articles plutôt flatteurs, mais qui finalement ne vendait pas tant que ça.
pabelbaba a écrit:On va quand même rappeler que ses Burma se sont vendus à un peu plus de 8.000 ex.
Oui, je suis moi aussi surpris que ce ne soit pas évoqué dans l'entretien, car je pense aussi que les "nestor Burma" se sont vendues plus que ça, mais allez savoir ?
(moi qui ne possède aucun Nestor Burma, j'en ai quand même un de Moynot, c'est le seul livre de lui que je possède, et j'avais bien aimé)
Maintenant, c'est des "Nestor Burma", pas des Moynot ; c'est peut-être pour ça que ce n'est pas évoqué dans l'article ; le résultat des ventes de ces albums est à partager avec les ayant-droits de Malet (et peut-être Tardi ?).