Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe

C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition - 2010-2021

Pour discuter de tous les sujets généraux autour de la bande dessinée, des libraires, des éditeurs et des auteurs

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Pouffy » 02/08/2019 07:48

Message précédent :
Nirm a écrit:Mais on minimise sous le principe de l'économie est pareille partout et on ajoute sa petite tartine sur le droit d'expression et la démocratie en oubliant qu'on voudrait obliger certains auteurs à ne plus créer parce que ça nous plaît pas.


Dit comme ça on dirait de la censure...
Avatar de l’utilisateur
Pouffy
BDGestiste Avancé
BDGestiste Avancé
 
Messages: 6976
Inscription: 27/04/2003
Localisation: Surgères
Age: 48 ans

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 02/08/2019 10:06

Pouffy a écrit:
Nirm a écrit:Mais on minimise sous le principe de l'économie est pareille partout et on ajoute sa petite tartine sur le droit d'expression et la démocratie en oubliant qu'on voudrait obliger certains auteurs à ne plus créer parce que ça nous plaît pas.


Dit comme ça on dirait de la censure...


Dans l'article, j'ai appris que les libraires boycottaient les livres de Marsault. Une forme de censure très concrète.
Et que Amazonie ne le faisait pas, permettant à un de ses livres d'être n°1 des ventes sur ce site.

Je souligne simplement ce fait, qui vient contrebalancer les accusations laissant entendre qu'Amazonie, une fois le marché à sa botte, empêcherait certaines parutions.
Je voulais signifier que ce risque de censure existe déjà, et que certains libraires le pratiquent. Que la démocratie est donc à géométrie variable.

Après, je suis farouchement contre Amazonie, que je boycotte. Pour des raisons économiques (et quelque part de démocratie, indirectement, car enfin, quel parti politique avait dans son programme la promesse de permettre à ces groupes de ne pas payer d'impôts et de créer plus de chomage que d'emplois ?).
yannzeman
BDGestiste Avancé
BDGestiste Avancé
 
Messages: 5379
Inscription: 25/11/2015

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Sysy77 » 02/08/2019 10:21

Brian Addav a écrit:il est intrigant le camembert présenté dans l'article... il diffère qq peu de ce qu'on voit d'habitude.

L'effet "Bleu" de Walker Jungetrumpseker, sans doute...
:D :arrow:
"Noyons les fâcheux sous des torrents d'eau tiède !" (Olaf le Bou, le 03-05-2022)
Avatar de l’utilisateur
Sysy77
BDGestiste
BDGestiste
 
Messages: 3244
Inscription: 13/02/2018

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Nirm » 02/08/2019 10:58

yannzeman a écrit:[

Dans l'article, j'ai appris que les libraires boycottaient les livres de Marsault. Une forme de censure très concrète.
Et que Amazonie ne le faisait pas, permettant à un de ses livres d'être n°1 des ventes sur ce site.

Rien que ça, c'est la preuve que tu lis et comprends ce que tu veux...
On parle de certains libraires, et l'article parle d'éthique, tu généralises à tous les libraires, et avance la démocratie.
Tu débarques ? Suis le guide
Avatar de l’utilisateur
Nirm
Grand Maître BDGestiste
Grand Maître BDGestiste
 
Messages: 23595
Inscription: 31/05/2014
Localisation: Bdx
Age: 46 ans

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Thierry_2 » 02/08/2019 11:10

yannzeman a écrit:
Pouffy a écrit:
Nirm a écrit:Mais on minimise sous le principe de l'économie est pareille partout et on ajoute sa petite tartine sur le droit d'expression et la démocratie en oubliant qu'on voudrait obliger certains auteurs à ne plus créer parce que ça nous plaît pas.


Dit comme ça on dirait de la censure...


Dans l'article, j'ai appris que les libraires boycottaient les livres de Marsault. Une forme de censure très concrète.
Et que Amazonie ne le faisait pas, permettant à un de ses livres d'être n°1 des ventes sur ce site.

Je souligne simplement ce fait, qui vient contrebalancer les accusations laissant entendre qu'Amazonie, une fois le marché à sa botte, empêcherait certaines parutions.
Je voulais signifier que ce risque de censure existe déjà, et que certains libraires le pratiquent. Que la démocratie est donc à géométrie variable.

Après, je suis farouchement contre Amazonie, que je boycotte. Pour des raisons économiques (et quelque part de démocratie, indirectement, car enfin, quel parti politique avait dans son programme la promesse de permettre à ces groupes de ne pas payer d'impôts et de créer plus de chomage que d'emplois ?).

en quoi ne pas vendre un livre est une forme de censure ?
un libraire reste un lieu privé dans lequel le libraire est libre de proposer, ou pas, ce qu'il désire vendre. Il choisit selon ses goûts, ce qu'il a envie de mettre en avant, de sa clientèle... en toute indépendance. On parle de la ligne éditoriale pour justifier que tel ou tel projet est refusé. De même, un libraire à la droit à posséder sa propre "ligne éditoriale". Cela fait aussi partie de son rôle.
En tant que lecteur, je cherche aussi ce parti-pris qui fait que je sais quel genre de choix sera mis en avant, voire ne sera dispo que dans une librairie, et pas dans une autre. Ou alors, on se retrouve dans une logique de super-marché qui se contente de disposer des palettes, sans se demander ce qui est vendu.
Et tous les libraires, loin de là, ne refusent pas de vendre Marsault. Ceux qui refusent de proposer ces livres à la vente ne font qu'empêcher que les lecteurs l'achètent chez lui. A la limite, le seul qui en souffre, c'est le libraire qui manque une vente. Surtout que Marsault en fait un argument de vente, jouant de l'étiquette de victime stigmatisée.
Dans les faits, je me demande quelle est l'étendue réelle de ce boycott.
Avatar de l’utilisateur
Thierry_2
BDGestiste Avancé
BDGestiste Avancé
 
Messages: 6517
Inscription: 20/05/2008
Age: 50 ans

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 02/08/2019 16:25

Thierry_2 a écrit:en quoi ne pas vendre un livre est une forme de censure ?
un libraire reste un lieu privé dans lequel le libraire est libre de proposer, ou pas, ce qu'il désire vendre. Il choisit selon ses goûts, ce qu'il a envie de mettre en avant, de sa clientèle... en toute indépendance. On parle de la ligne éditoriale pour justifier que tel ou tel projet est refusé. De même, un libraire à la droit à posséder sa propre "ligne éditoriale". Cela fait aussi partie de son rôle.
En tant que lecteur, je cherche aussi ce parti-pris qui fait que je sais quel genre de choix sera mis en avant, voire ne sera dispo que dans une librairie, et pas dans une autre. Ou alors, on se retrouve dans une logique de super-marché qui se contente de disposer des palettes, sans se demander ce qui est vendu.
Et tous les libraires, loin de là, ne refusent pas de vendre Marsault. Ceux qui refusent de proposer ces livres à la vente ne font qu'empêcher que les lecteurs l'achètent chez lui. A la limite, le seul qui en souffre, c'est le libraire qui manque une vente. Surtout que Marsault en fait un argument de vente, jouant de l'étiquette de victime stigmatisée.
Dans les faits, je me demande quelle est l'étendue réelle de ce boycott.


C'est cet article qui l'affirme :
https://www.actuabd.com/Marsault-au-top-des-ventes-sur-le-stand-Amazon-a-Livre-Paris

Et peut-être est-ce son exclusion chez certains libraires qui pousse de facto ses lecteurs à acheter chez le libraire en ligne


je ne fais que reprendre ces termes ; ou alors l'auteur de l'article se trompe et nous raconte n'importe quoi.

Maintenant, refuser de vendre un livre est une forme de censure (ce serait même parfois salutaire, comme pour la sortie de la bd pedo-pornographique de Vives), mais il faut bien appeler un chat un chat.

Ensuite, à la différence du rayon de supermarché, le libraire peut conseiller, informer, expliquer son choix, et en subir éventuellement les conséquences économiques (parce que, en attendant, apparemment les BD de Marsault ont leur public, et c'est Amazonie qui en profite).
yannzeman
BDGestiste Avancé
BDGestiste Avancé
 
Messages: 5379
Inscription: 25/11/2015

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Sysy77 » 02/08/2019 16:43

yannzeman a écrit:Maintenant, refuser de vendre un livre est une forme de censure (ce serait même parfois salutaire, comme pour la sortie de la bd pedo-pornographique de Vives), mais il faut bien appeler un chat un chat.

Ensuite, à la différence du rayon de supermarché, le libraire peut conseiller, informer, expliquer son choix, et en subir éventuellement les conséquences économiques (parce que, en attendant, apparemment les BD de Marsault ont leur public, et c'est Amazonie qui en profite).


[:kusanagui:3]
Trop de chose à te (re)dire...
"Do not feed the troll"
"Noyons les fâcheux sous des torrents d'eau tiède !" (Olaf le Bou, le 03-05-2022)
Avatar de l’utilisateur
Sysy77
BDGestiste
BDGestiste
 
Messages: 3244
Inscription: 13/02/2018

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede toine74 » 02/08/2019 16:43

yannzeman a écrit:...

C'est cet article qui l'affirme :
https://www.actuabd.com/Marsault-au-top-des-ventes-sur-le-stand-Amazon-a-Livre-Paris

Et peut-être est-ce son exclusion chez certains libraires qui pousse de facto ses lecteurs à acheter chez le libraire en ligne


je ne fais que reprendre ces termes ; ou alors l'auteur de l'article se trompe et nous raconte n'importe quoi.


M'ouais, tu choisis bien ton extrait aussi et tu oublies le "peut-être" (et pis c'est du Pasamonik :D ).


yannzeman a écrit:Maintenant, refuser de vendre un livre est une forme de censure (ce serait même parfois salutaire, comme pour la sortie de la bd pedo-pornographique de Vives), mais il faut bien appeler un chat un chat.


Oui, c'est une forme de censure et, comme tu le dis, c'est basé sur la morale (enfin une morale, celle du libraire qui a le droit de vendre ou de ne pas vendre ce que bon lui semble).


yannzeman a écrit:Ensuite, à la différence du rayon de supermarché, le libraire peut conseiller, informer, expliquer son choix, et en subir éventuellement les conséquences économiques (parce que, en attendant, apparemment les BD de Marsault ont leur public, et c'est Amazonie qui en profite).


Rien de nouveau, un bon libraire, c'est important. Libre à lui de mettre son éthique perso avant la pérénité de son business.

nota : c'est agaçant ton utilisation d'Amazonie à la place d'Amazon (ce n'est pas la Bête ou la sorcière de la rue Mouffetard, ne pas prononcer son nom ne va pas la faire disparaître). ;)
« Les gouvernants ont décidé de retarder la concrétisation de l'utopie tant que les citoyens ne seront pas parvenus à un consensus. »

José Carlos Fernandes
Avatar de l’utilisateur
toine74
Grand Maître BDGestiste
Grand Maître BDGestiste
 
Messages: 22469
Inscription: 02/12/2007
Localisation: Sherbrooke
Age: 50 ans

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Xavier Guilbert » 02/08/2019 16:49

yannzeman a écrit:Maintenant, refuser de vendre un livre est une forme de censure (ce serait même parfois salutaire, comme pour la sortie de la bd pedo-pornographique de Vives), mais il faut bien appeler un chat un chat.

Non, c'est le choix du libraire. Un libraire n'a aucune obligation d'avoir dans ses rayons l'ensemble des livres existants. Il procède à des arbitrages, que ce soit parce que sa librairie est spécialisée (ben oui, un libraire bande dessinée n'a généralement pas de romans), ou parce que c'est économiquement peu rentable (cf. l'absence des indés de certaines enseignes), ou encore parce que cela ne correspond pas à sa clientèle (pas de livre en japonais dans bien des librairies, par exemple), ou à ses goûts.

La censure, c'est quand un pouvoir institué (église, gouvernement) interdit un ouvrage. Alors Marsault et ses défenseurs sont prompts à crier à la censure quand ça les arrange, parce que l'extrême-droite a toujours su bien profiter de la liberté d'expression pour eux-mêmes, tout en cherchant systématiquement à la faire disparaître pour les autres. Puisqu'il faut appeler un chat, un chat.

yannzeman a écrit:Ensuite, à la différence du rayon de supermarché, le libraire peut conseiller, informer, expliquer son choix, et en subir éventuellement les conséquences économiques (parce que, en attendant, apparemment les BD de Marsault ont leur public, et c'est Amazonie qui en profite).

Oui, et c'est justement pour cela que la "main invisible du marché" est largement discutable (comme on peut le voir, par ailleurs, dans la situation de bouleversement climatique actuelle). Personnellement, je trouve le discours de Marsault à vomir, et je pense que ce n'est pas en l'empêchant de vendre qu'on résoudra le problème de société dont il n'est finalement que le symptôme. Mais je suis à 100% derrière les libraires qui refusent d'avoir ses bouquins en rayon, et qui effectivement, montrent qu'il y a plus important que de gagner de l'argent, quand bien même celui-ci n'aurait pas d'odeur.
Avatar de l’utilisateur
Xavier Guilbert
BDéphile
BDéphile
 
Messages: 1168
Inscription: 29/01/2007
Localisation: Paris
Age: 52 ans

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 02/08/2019 16:57

toine74 a écrit:
yannzeman a écrit:...

C'est cet article qui l'affirme :
https://www.actuabd.com/Marsault-au-top-des-ventes-sur-le-stand-Amazon-a-Livre-Paris

Et peut-être est-ce son exclusion chez certains libraires qui pousse de facto ses lecteurs à acheter chez le libraire en ligne


je ne fais que reprendre ces termes ; ou alors l'auteur de l'article se trompe et nous raconte n'importe quoi.


M'ouais, tu choisis bien ton extrait aussi et tu oublies le "peut-être" (et pis c'est du Pasamonik :D ).



je n'oublie pas le "peut-être".
de ce que j'ai compris de sa phrase, l'auteur dit : son exclusion chez certains libraires est peut-être ce qui pousse de facto ses lecteurs à acheter chez le libraire en ligne.

il n'a pas voulu écrire :
"Marsault est peut-être exclu de chez certains libraires" (parce que sinon, la suite de la phrase ne veut rien dire)
mais bien que "Marsault est exclu de chez certains libraires et que cela a peut-être pour conséquence de les attirer chez Amazonie, le seul à vendre ses BD".
yannzeman
BDGestiste Avancé
BDGestiste Avancé
 
Messages: 5379
Inscription: 25/11/2015

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Karzak » 02/08/2019 17:00

Xavier Guilbert a écrit:
yannzeman a écrit:Maintenant, refuser de vendre un livre est une forme de censure (ce serait même parfois salutaire, comme pour la sortie de la bd pedo-pornographique de Vives), mais il faut bien appeler un chat un chat.

Non, c'est le choix du libraire. Un libraire n'a aucune obligation d'avoir dans ses rayons l'ensemble des livres existants. Il procède à des arbitrages, que ce soit parce que sa librairie est spécialisée (ben oui, un libraire bande dessinée n'a généralement pas de romans), ou parce que c'est économiquement peu rentable (cf. l'absence des indés de certaines enseignes), ou encore parce que cela ne correspond pas à sa clientèle (pas de livre en japonais dans bien des librairies, par exemple), ou à ses goûts.

La censure, c'est quand un pouvoir institué (église, gouvernement) interdit un ouvrage. Alors Marsault et ses défenseurs sont prompts à crier à la censure quand ça les arrange, parce que l'extrême-droite a toujours su bien profiter de la liberté d'expression pour eux-mêmes, tout en cherchant systématiquement à la faire disparaître pour les autres. Puisqu'il faut appeler un chat, un chat.



Oui ... sans pinailler, attention aux mots. La censure c'est la limitation/interdiction de la production intellectuelle/artistique a priori.
Ici, on est plus face à une forme de boycott.

C'est pas pour faire le donneur de leçon hein, mais le mot censure est quand même important et il faut éviter de le galvauder, pour qu'il conserve toute sa valeur.
"Vous pouvez parler en toute franchise. Pour faire court, vous êtes ici chez les salopards, hein, c'est admis. On n'a pas des idées bien jojos et on n’a pas peur de le dire ! On fomente, on renégate, on laisse libre cours à notre fantaisie..."
Avatar de l’utilisateur
Karzak
BDGestiste Confirmé
BDGestiste Confirmé
 
Messages: 8568
Inscription: 14/11/2018
Localisation: Angleon
Age: 99 ans

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 02/08/2019 17:05

Xavier Guilbert a écrit:
yannzeman a écrit:Maintenant, refuser de vendre un livre est une forme de censure (ce serait même parfois salutaire, comme pour la sortie de la bd pedo-pornographique de Vives), mais il faut bien appeler un chat un chat.

Non, c'est le choix du libraire. Un libraire n'a aucune obligation d'avoir dans ses rayons l'ensemble des livres existants. Il procède à des arbitrages, que ce soit parce que sa librairie est spécialisée (ben oui, un libraire bande dessinée n'a généralement pas de romans), ou parce que c'est économiquement peu rentable (cf. l'absence des indés de certaines enseignes), ou encore parce que cela ne correspond pas à sa clientèle (pas de livre en japonais dans bien des librairies, par exemple), ou à ses goûts.

La censure, c'est quand un pouvoir institué (église, gouvernement) interdit un ouvrage. Alors Marsault et ses défenseurs sont prompts à crier à la censure quand ça les arrange, parce que l'extrême-droite a toujours su bien profiter de la liberté d'expression pour eux-mêmes, tout en cherchant systématiquement à la faire disparaître pour les autres. Puisqu'il faut appeler un chat, un chat.
.


Je suis d'accord, tous les libraires font des choix, par manque de place et parce que ils n'ont pas envie de se retrouver avec des BD nulles et invendables.
Mais quand ce choix est non pas économique mais politique (enfin, je le suppose, car je n'ai pas lu du Marsault, mais visiblement, il est catalogué), cela devient de la censure, si un nombre important de libraires (voire un réseau type canalbd ; je le cite parce que je l'utilise, tout en ignorant si ils ont boycotté Marsault, vu que l'auteur de l'article ne cite aucun libraire) s'y met.

L'Eglise n'interdit aucun ouvrage, elle n'en a pas le pouvoir (vous vivez dans quel pays ? :shock: ).
Seul l'Etat peut le faire.
Il n'y a que dans certains pays musulmans que le religieux a peut-être ce pouvoir, mais de grâce, ne citez pas l'Eglise alors que c'est faux.

Edit :
seul l'Etat peut interdire la sortie d'un livre, mais l'éditeur peut s'autocensurer (ou du moins censurer l'auteur, en demandant de supprimer tel passage). Les pressions peuvent aussi empêcher la parution d'un livre, sa diffusion ou sa publicité.
Dernière édition par yannzeman le 02/08/2019 17:16, édité 1 fois.
yannzeman
BDGestiste Avancé
BDGestiste Avancé
 
Messages: 5379
Inscription: 25/11/2015

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Thierry_2 » 02/08/2019 17:09

Xavier Guilbert a écrit:
yannzeman a écrit:Maintenant, refuser de vendre un livre est une forme de censure (ce serait même parfois salutaire, comme pour la sortie de la bd pedo-pornographique de Vives), mais il faut bien appeler un chat un chat.

Non, c'est le choix du libraire. Un libraire n'a aucune obligation d'avoir dans ses rayons l'ensemble des livres existants. Il procède à des arbitrages, que ce soit parce que sa librairie est spécialisée (ben oui, un libraire bande dessinée n'a généralement pas de romans), ou parce que c'est économiquement peu rentable (cf. l'absence des indés de certaines enseignes), ou encore parce que cela ne correspond pas à sa clientèle (pas de livre en japonais dans bien des librairies, par exemple), ou à ses goûts.

La censure, c'est quand un pouvoir institué (église, gouvernement) interdit un ouvrage. Alors Marsault et ses défenseurs sont prompts à crier à la censure quand ça les arrange, parce que l'extrême-droite a toujours su bien profiter de la liberté d'expression pour eux-mêmes, tout en cherchant systématiquement à la faire disparaître pour les autres. Puisqu'il faut appeler un chat, un chat.

yannzeman a écrit:Ensuite, à la différence du rayon de supermarché, le libraire peut conseiller, informer, expliquer son choix, et en subir éventuellement les conséquences économiques (parce que, en attendant, apparemment les BD de Marsault ont leur public, et c'est Amazonie qui en profite).

Oui, et c'est justement pour cela que la "main invisible du marché" est largement discutable (comme on peut le voir, par ailleurs, dans la situation de bouleversement climatique actuelle). Personnellement, je trouve le discours de Marsault à vomir, et je pense que ce n'est pas en l'empêchant de vendre qu'on résoudra le problème de société dont il n'est finalement que le symptôme. Mais je suis à 100% derrière les libraires qui refusent d'avoir ses bouquins en rayon, et qui effectivement, montrent qu'il y a plus important que de gagner de l'argent, quand bien même celui-ci n'aurait pas d'odeur.

pas mieux. D'uatnt que cela n'empêche pas Marsault de vendre.
et, en effet, Marsault et son éditeur ne sont pas avares de procédures abusives ou de campagnes de haîne numérique pour intimider et réduire au silence leurs détracteurs (quand in ne s'agit pas d'abus de faiblesse sur Maurice G Dantec, qui n'est pas exactement un gauchiasse bobo bisounours journalope)
Avatar de l’utilisateur
Thierry_2
BDGestiste Avancé
BDGestiste Avancé
 
Messages: 6517
Inscription: 20/05/2008
Age: 50 ans

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 02/08/2019 17:09

Karzak a écrit:
Oui ... sans pinailler, attention aux mots. La censure c'est la limitation/interdiction de la production intellectuelle/artistique a priori.
Ici, on est plus face à une forme de boycott.

C'est pas pour faire le donneur de leçon hein, mais le mot censure est quand même important et il faut éviter de le galvauder, pour qu'il conserve toute sa valeur.


Le boycotte s'applique plutôt aux acheteurs.
Là, c'est le "diffuseur" (même si ce n'est pas le bon terme), un intermédiaire essentiel (puisque nous ne pouvons pas encore acheter directement auprès de l'éditeur) qui refuse de prendre et mettre en vente.
il y a donc une censure évidente, selon moi.

enfin, si ce que dit l'article est avéré, et que véritablement un nombre important de libraire refuse de mettre en vente du Marsault.
yannzeman
BDGestiste Avancé
BDGestiste Avancé
 
Messages: 5379
Inscription: 25/11/2015

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 02/08/2019 17:12

Thierry_2 a écrit:pas mieux. D'uatnt que cela n'empêche pas Marsault de vendre.
et, en effet, Marsault et son éditeur ne sont pas avares de procédures abusives ou de campagnes de haîne numérique pour intimider et réduire au silence leurs détracteurs (quand in ne s'agit pas d'abus de faiblesse sur Maurice G Dantec, qui n'est pas exactement un gauchiasse bobo bisounours journalope)


Cela n'empêche pas Marsault de vendre, mais il ne faudrait pas que les libraires se plaignent ensuite que Amazonie leur pique trop de clients.
à trop habituer les clients à se passer des libraires...
yannzeman
BDGestiste Avancé
BDGestiste Avancé
 
Messages: 5379
Inscription: 25/11/2015

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Karzak » 02/08/2019 17:16

yannzeman a écrit:
Karzak a écrit:
Oui ... sans pinailler, attention aux mots. La censure c'est la limitation/interdiction de la production intellectuelle/artistique a priori.
Ici, on est plus face à une forme de boycott.

C'est pas pour faire le donneur de leçon hein, mais le mot censure est quand même important et il faut éviter de le galvauder, pour qu'il conserve toute sa valeur.


Le boycotte s'applique plutôt aux acheteurs.
Là, c'est le "diffuseur" (même si ce n'est pas le bon terme), un intermédiaire essentiel (puisque nous ne pouvons pas encore acheter directement auprès de l'éditeur) qui refuse de prendre et mettre en vente.
il y a donc une censure évidente, selon moi.

enfin, si ce que dit l'article est avéré, et que véritablement un nombre important de libraire refuse de mettre en vente du Marsault.


Bah non, comme expliqué par X G, la censure c'est avant toute parution et c'est effectué par un pouvoir institutionnalisé. C'est ce qu'on appelle un régime d'autorisation. D'ailleurs, censure ne veut pas dire "horrrible diable staliniste", les visas d'exploitation dans le cinéma, c'est une forme de censure (lorsqu'il est refusé) puisqu'il y a un filtre ex ante, mais on peut s'accorder à considérer que ce filtre est justifié (surtout au regard de la souplesse de con octroi).

Bref, les libraires sont des privés et n'ont pas le pouvoir de censurer. Tout au plus de boycotter.
"Vous pouvez parler en toute franchise. Pour faire court, vous êtes ici chez les salopards, hein, c'est admis. On n'a pas des idées bien jojos et on n’a pas peur de le dire ! On fomente, on renégate, on laisse libre cours à notre fantaisie..."
Avatar de l’utilisateur
Karzak
BDGestiste Confirmé
BDGestiste Confirmé
 
Messages: 8568
Inscription: 14/11/2018
Localisation: Angleon
Age: 99 ans

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Thierry_2 » 02/08/2019 17:19

yannzeman a écrit:L'Eglise n'interdit aucun ouvrage, elle n'en a pas le pouvoir (vous vivez dans quel pays ? :shock: ).
Seul l'Etat peut le faire.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Index_librorum_prohibitorum
ses effets ont encore existé il n'y a pas si longtemps. Ma mère a été menacée d'exclusion d'un institut catholique pour avoir lu un roman d'André Gide. Et si l'eglise n'a pas de pouvoir législatif, elle est capable d'un lobby assez intense et possède des groupes de pression qui permettent de peser sur la balance,n avec des actions coup de point comme du temps de la dernière tentation du christ, de piss-christ ou Sur le concept du visage du fils de Dieu
Dans ces cas, on était dans la volonté active d'empêcher la tenue de représentation artistique. Un libraire qui ne vend pas dudule ou trucmuche t'impose juste d'aller faire tes emplettes ailleurs. Il ne dégrade rien, pas comme l'exposition d'Olivier Ciappa à Bourges.
Avatar de l’utilisateur
Thierry_2
BDGestiste Avancé
BDGestiste Avancé
 
Messages: 6517
Inscription: 20/05/2008
Age: 50 ans

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 02/08/2019 17:20

Karzak a écrit:
yannzeman a écrit:
Karzak a écrit:
Oui ... sans pinailler, attention aux mots. La censure c'est la limitation/interdiction de la production intellectuelle/artistique a priori.
Ici, on est plus face à une forme de boycott.

C'est pas pour faire le donneur de leçon hein, mais le mot censure est quand même important et il faut éviter de le galvauder, pour qu'il conserve toute sa valeur.


Le boycotte s'applique plutôt aux acheteurs.
Là, c'est le "diffuseur" (même si ce n'est pas le bon terme), un intermédiaire essentiel (puisque nous ne pouvons pas encore acheter directement auprès de l'éditeur) qui refuse de prendre et mettre en vente.
il y a donc une censure évidente, selon moi.

enfin, si ce que dit l'article est avéré, et que véritablement un nombre important de libraire refuse de mettre en vente du Marsault.


Bah non, comme expliqué par X G, la censure c'est avant toute parution et c'est effectué par un pouvoir institutionnalisé. C'est ce qu'on appelle un régime d'autorisation. D'ailleurs, censure ne veut pas dire "horrrible diable staliniste", les visas d'exploitation dans le cinéma, c'est une forme de censure (lorsqu'il est refusé) puisqu'il y a un filtre ex ante, mais on peut s'accorder à considérer que ce filtre est justifié (surtout au regard de la souplesse de con octroi).

Bref, les libraires sont des privés et n'ont pas le pouvoir de censurer. Tout au plus de boycotter.


j'ai rajouté l'autocensure, preuve que la censure n'est pas seulement celle du pouvoir étatique.
et, encore une fois, les libraires sont des intermédiaires, mais seuls les acheteurs peuvent boycotter, selon moi.
maintenant, pour nous mettre d'accord, nous pouvons considérer que les libraires sont les 1ers acheteurs des livres, qu'ils revendent aux lecteurs !
et dans ce cas, c'est une forme de boycotte. ;)
yannzeman
BDGestiste Avancé
BDGestiste Avancé
 
Messages: 5379
Inscription: 25/11/2015

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Karzak » 02/08/2019 17:23

yannzeman a écrit:
Karzak a écrit:
yannzeman a écrit:
Karzak a écrit:
Oui ... sans pinailler, attention aux mots. La censure c'est la limitation/interdiction de la production intellectuelle/artistique a priori.
Ici, on est plus face à une forme de boycott.

C'est pas pour faire le donneur de leçon hein, mais le mot censure est quand même important et il faut éviter de le galvauder, pour qu'il conserve toute sa valeur.


Le boycotte s'applique plutôt aux acheteurs.
Là, c'est le "diffuseur" (même si ce n'est pas le bon terme), un intermédiaire essentiel (puisque nous ne pouvons pas encore acheter directement auprès de l'éditeur) qui refuse de prendre et mettre en vente.
il y a donc une censure évidente, selon moi.

enfin, si ce que dit l'article est avéré, et que véritablement un nombre important de libraire refuse de mettre en vente du Marsault.


Bah non, comme expliqué par X G, la censure c'est avant toute parution et c'est effectué par un pouvoir institutionnalisé. C'est ce qu'on appelle un régime d'autorisation. D'ailleurs, censure ne veut pa ;) s dire "horrrible diable staliniste", les visas d'exploitation dans le cinéma, c'est une forme de censure (lorsqu'il est refusé) puisqu'il y a un filtre ex ante, mais on peut s'accorder à considérer que ce filtre est justifié (surtout au regard de la souplesse de con octroi).

Bref, les libraires sont des privés et n'ont pas le pouvoir de censurer. Tout au plus de boycotter.


j'ai rajouté l'autocensure, preuve que la censure n'est pas seulement celle du pouvoir étatique.
et, encore une fois, les libraires sont des intermédiaires, mais seuls les acheteurs peuvent boycotter, selon moi.
maintenant, pour nous mettre d'accord, nous pouvons considérer que les libraires sont les 1ers acheteurs des livres, qu'ils revendent aux lecteurs !
et dans ce cas, c'est une forme de boycotte.


Oui l'autocensure on est davantage sur un concept philosophique/sociologique.
Et oui, on est d'accords ! D'où mon usage initital également de "forme de boycott". ;)
"Vous pouvez parler en toute franchise. Pour faire court, vous êtes ici chez les salopards, hein, c'est admis. On n'a pas des idées bien jojos et on n’a pas peur de le dire ! On fomente, on renégate, on laisse libre cours à notre fantaisie..."
Avatar de l’utilisateur
Karzak
BDGestiste Confirmé
BDGestiste Confirmé
 
Messages: 8568
Inscription: 14/11/2018
Localisation: Angleon
Age: 99 ans

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede yannzeman » 02/08/2019 17:25

Thierry_2 a écrit:
yannzeman a écrit:L'Eglise n'interdit aucun ouvrage, elle n'en a pas le pouvoir (vous vivez dans quel pays ? :shock: ).
Seul l'Etat peut le faire.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Index_librorum_prohibitorum
ses effets ont encore existé il n'y a pas si longtemps. Ma mère a été menacée d'exclusion d'un institut catholique pour avoir lu un roman d'André Gide. Et si l'eglise n'a pas de pouvoir législatif, elle est capable d'un lobby assez intense et possède des groupes de pression qui permettent de peser sur la balance,n avec des actions coup de point comme du temps de la dernière tentation du christ, de piss-christ ou Sur le concept du visage du fils de Dieu
Dans ces cas, on était dans la volonté active d'empêcher la tenue de représentation artistique. Un libraire qui ne vend pas dudule ou trucmuche t'impose juste d'aller faire tes emplettes ailleurs. Il ne dégrade rien, pas comme l'exposition d'Olivier Ciappa à Bourges.



j'étais sur que quelqu'un allait sortir quelque chose comme ça. :-D
vous citez un truc du 16è siècle et qui a pris fin en 1948...

aucun d'entre nous (ou presque) n'était né !
nous sommes en 2019 !

et vous le dites, l'Eglise n'a pas de pouvoir régalien (ni législatif, ni exécutif), mais peut communiquer, comme toute autre institution, groupe économique, association, lobby, etc...
ca, c'est la vie démocratique.
yannzeman
BDGestiste Avancé
BDGestiste Avancé
 
Messages: 5379
Inscription: 25/11/2015

Re: C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition

Messagede Xavier Guilbert » 02/08/2019 17:43

yannzeman a écrit:et vous le dites, l'Eglise n'a pas de pouvoir régalien (ni législatif, ni exécutif), mais peut communiquer, comme toute autre institution, groupe économique, association, lobby, etc...
ca, c'est la vie démocratique.

C'est hors-sujet (quoique), mais la démocratie ne veut pas dire que c'est open-bar pour tous et pour n'importe quoi.
La démocratie, c'est qu'on se met d'accord sur des règles de fonctionnement de société, et qu'ensuite on s'y tient. Par exemple, l'idée que tout le monde paye des impôts pour financer des projets qui bénéficient à tous; ou l'idée que l'on condamne les appels à la haine raciale. Malheureusement, nous avons depuis des années une classe politique professionnelle, et l'idéal de représentation des souhaits du peuple a progressivement été remplacé par des intérêts personnels, ce dont les lobbies se frottent les mains.
Mais je digresse.
Avatar de l’utilisateur
Xavier Guilbert
BDéphile
BDéphile
 
Messages: 1168
Inscription: 29/01/2007
Localisation: Paris
Age: 52 ans

PrécédenteSuivante

Retourner vers Généralités sur la Bande Dessinée

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités