Karzak a écrit:il suffit qu'un album ne suscite pas d'intérêt particulier de la part des libraires (qui sont eux-mêmes en première ligne et subissent la surproduction : beaucoup trop d'albums sortent chaque année, les rayonnages craquent !) pour que sa durée de vie se limite à quelques jours chez eux.
En vérité, ça me réinterroge sur la question, parce que j'y ai déjà "réfléchi" et c'est surtout quelque chose que je lis régulièrement. Je ne sais toujours pas quoi en penser. Il semble bien sûr qu'il y ait trop de sorties. Si je regarde les rayonnages en librairie, et sur la base de
mes goûts, je peux facilement identifier ce que je considère comme étant des "daubes". Mais le problème, c'est que c'est subjectif, ce que je considère daube sera peut-être intéressant pour d'autres. Et encore, je ne parle même pas de ce qui n'est ni une daube, ni pour autant une "grande BD" d'un point de vue graphique et scénaristique, mais parle à un public large et a donc toute sa place (les aventures de LL d'après Morris, les derniers Astérix, par exemple, y a pas de quoi sauter au plafond mais c'est pas "mauvais", et surtout pas mauvais au point de ne pas devoir exister du tout, et ça fait lire de la BD ...).
Bref, tout ça pour dire : comment on fait ? Comment on limite ? Sur quelle base ? Ne prend-on pas le risque de passer à côté de talents qui pourraient émerger ? Le limitation ne va-t-elle pas profiter aux auteurs déjà en place au risque de sacrifier une génération de talents potentiels ?
Je me pose ces questions notamment parce qu'en l'espèce, on parle de Bouzard. Alors, bon, je le dis tout de suite : je n'ai lu aucun de ses albums (ah si, son Jolly Jumper) et je ne le connais que par ses dessin dans la presse, essentiellement dans le Canard que je lis régulièremnt, mais sur cette base là (très limitée), j'adore ce qu'il fait. Toujours est-il qu'en regardant très rapidement, on peut voir qu'il en est, à la louche, à une grosse vingtaine d'albums. Alors bon, c'es pas si démentiel que ça, surtout en une vingtaine d'années de carrière, ça fait jamais qu'un album par an, mais tout de même, on peut se poser la question : pourquoi, dans ce contexte de surproduction, éditer une vingt-cinquième ou vingt-sixième Bouzard serait plus pertinent qu'éditer autre chose ? En vérité, il y a un tas de bonnes raison, notamment la qualité de son travail que je ne remets pas du tout en cause bien-sûr. N'empèche que j'arrive toujours pas à m'imaginer qui et comment on pourrait limiter le nombre d'albums.
Vos lumières sotn les bienvenues !