yannzeman a écrit:tzynn a écrit:
Tu devrais prendre les chiffres officiels, c'est plus facile pour discuter ensuite...
Non, les éditeurs ne prennent pas 75% du gateau ou des revenus du livre. Relis la toute première page du topic. Il y a la répartition. Globalement c'est:
Le libraire: 35%
Le diffuseur: 22%
L'auteur: 6 à 12%, et plus généralement dans la bd aux alentours de 10%.
L'éditeur: 17 à 25% qui tourne alors dans la bd plutôt du côté de 20%
L'imprimeur: 10%
L'état: 6%
Alors on peut souhaiter que l'éditeur et le diffuseur transfèrent une partie de leurs revenus aux auteurs, mais tant que le livre n'est pas beaucoup vendu, cela ne changera pas gd gd chose à la situation de leurs auteurs.
Dans l'absolu, cela ne me choque pas qu'un libraire, qui assume une partie du risque financier, perçoive une juste rétribution.
Mais jusqu'à 5 fois plus que l'auteur ????
(je pourrais faire la même réflexion pour les autres intervenants - diffuseur, éditeur - mais le % est sacrément important tout de même, s'agissant du libraire ; comme je suis aussi surpris de la répartition entre agriculteurs et industrie agro-alimentaire)
et pourtant, les libraires ne roulent pas sur l'or... je crois qu'il faut aussi prendre en compte les frais engagés par eux. Il a un magasin à payer, du personnel, des frais... En fait, sur la vente d'un livre, chaque partie doit pouvoir couvrir ses frais et chacun doit au moins ne pas perdre d'argent, mais si possible en gagner. Il y a aussi la question du risque qui doit être supporté par un maillon de la chaîne du livre. Quand un livre ne se vend pas, qui supporte le coût ?
Le libraire qui se retrouve avec des livres sur les bras qui l'encombre et dont il doit assurer le retour ?
Le diffuseur qui risque de devoir gérer de nombreux retours (logistique, manutention et stockage) ?
L'éditeur qui a investi à perte sur un titre et devra sans doute passer des livres au pilon ?
L'auteur qui ne touchera rien de plus que les avances, sans compter l'investissement s'il s'agit d'une série ou d'un cycle qu'il comptait développer sur plusieurs tomes ?
Le problème de l'auteur, c'est qu'il se retrouve dans une situation où il est incapâble de mutualiser le risque. Un catalogue d'éditeur permet de compenser les pertes sur X avec les gains sur Y. Un diffuseur joue sur les volumes. Le libraire aussi. L'auteur joue à quitte ou double.
Est-ce que certains intervenants se sucrent de manière honteuse, lésant les autres ?
Est-ce que le prix du livre n'est pas suffisant pour assurer un salaire décent à chaque intervenant ?
Encore une fois, je ne suis pas convaincu que réduire la production de 50% débouchera sur un volume de ventes similaires et donc, à une augmentation mécanique (toujours 10%, mais sur 4000 ventes au lieu de 2000) des revenus des auteurs qui auront subsisté. Une augmentation du prix intégralement ristournée aux auteurs (genre 1.5 EUR en plus à la vente) doublerait plus ou moins les revenus de l'auteur (si on part d'un prix moyen d'une BD dans les 15 EUR), mais est-ce que les lecteurs sont prêts à l'accepter, et quel serait l'impact sur les ventes ?