Naquoivi a écrit:Je ne me retrouve pas la dedans, je n'ai jamais acheté qu'un seul periodique = Lanfeust mag et j'ai commencé le manga en 96/97 avec gunnm, bastard, one piece, Naruto, armagedon bref que des mangas dont les anime n'existait pas, en même temps personnellement je ne voyais pas l'intérêt de lire des mangas sur des dessins animés que je connaissais par cœur

exception de city hunter et fly chez "j'ai lu" parce que l'un n'avait rien à voir avec la version française et l'autre racontait la suite.
C'est normal que tu ne te retrouves pas dans le déclin des périodiques, puisque si tu commences à lire dans les années 1990, ce déclin est déjà largement consommé. Ce sont les années 1980 qui on représenté cette transition, transition qui va se concrétiser par l'émergence des indépendants et leur volonté de se positionner sur le livre, et non plus sur l'album. Tant le positionnement de certains éditeurs (Glénat et sa bande dessinée historique modèle "Vécu" emblématique) sur l'album que cette volonté de faire du livre du côté des alternatifs vont précipiter en quelque sorte le déplacement du marché depuis un modèle de périodique vers le modèle du livre.
Histoire de préciser les choses, je rappelle les avantages du modèle périodique: histoires courtes (permettant à un jeune auteur de "faire ses classes") ou à suivre, ligne éditoriale commune à plusieurs récits, lieu de carrefour pour un lectorat, paiement à la page pour les auteurs, construction de notoriété qui fait que les albums sortis par la suite sont quasiment à coup sûr des succès, etc.
A l'inverse, le livre (soit le "roman graphique") est symboliquement plus valorisé, et représente un espace non standardisé tant dans la forme (par rapport au format 48CC devenu hégémonique) que dans le ton (on peut s'éloigner du format de l'aventure).
Naquoivi a écrit:En tant que gros consommateur de manga je pense qu'il faut voir dans l'évolution du manga que deux gros facteurs, a savoir enfin des personnages centraux "anti-héros" qui baisent, tuent, chient et sont totalement égocentriques et antihumaniste bref qui nous ressemblent un peu plus que tintin ou Blake&mortimer et le fait d'avoir 6 lectures par an au lieu d'une (voir une tous les 3 ans …).
Oui, en effet, c'est un des facteurs du succès du manga. Mais il faut bien voir que c'est un succès qui s'est fait presque tout seul -- la seule tentative de revue de pré-publication venant d'un grand éditeur,
Kamehameha, a été de courte durée, et c'est vraiment un succès qui s'est construit autour de la communauté. Communauté qui passait aussi par Internent (cf. fr.rec.anime, pour les dinosaures) et les fanzines devenus revues par la suite:
Le Virus Manga (2003-2005) ou
Animeland (depuis 1991). Sans compter les différentes conventions (autour du duo anime/manga) qui se sont développées très rapidement (Epitanime dès 1994, Japan Expo depuis 1999).
Encore aujourd'hui, on voit combien les communautés les plus actives sont des communautés dédiées au manga, et de très loin (cf. les stats publiées dans feu le rapport Ratier).