Tout d'abord Luc, ta, votre, série a quand même de grandes chances de trouver son public assez rapidement. Évidemment, dans ce métier, ça n'est jamais possible de l'affirmer à l'avance, mais c'est mon sentiment (en tant que lecteur d"Urban Games" première génération, que j'avais aussi aimé).
Mais le problème que soulève Luc est le suivant. Dans la vie d'un livre qui inaugure une série, en BD, une bonne mise en place est indispensable pour que cette série puisse survivre. Or, normalement, sauf succès éclair, épuisement du premier tirage dans les 3 ou 6 mois après parution et c'est rarissime, une bonne mise en place correspond la première année à des ventes atteignant 70 ou 80 pour cent de celle-ci.
C'est à dire pour une mise en place de 5000 livres, entre 3500 et 4000 ventes. Le problème, c'est que les libraires, et on les comprends, vont partir de ces ventes pour passer les commandes du T2. Et si le tome 1 s'est vendu à 4000 ex, ils vont prendre en général 3000, 3500 ex au plus du T2. Et comme le temps de rotation des nouveautés en librairies est très rapide maintenant, si ce T2 se vend à 80 pour cent de sa mise en place, à savoir environ 2500 exemplaires, pour le T3, ça sera la commande maximum. Et pour un éditeur généraliste (de Futuropolis à Dargaud), publier un ouvrage à 2500 exemplaires sans grand espoir d'en vendre plus, c'est une grosse perte d'argent et il faut arrêter la série. Et c'est, à mon sens, la difficulté principal qui se pose, économiquement, aux auteurs et aux éditeurs de nos jours.
Luc, on parle bien de la même chose ?
S.