JDMorvan a écrit:
Cela dit, au Japon, entre 800 et 1000 nouveautés par mois. C'est pas rien non plus.
En proportion, la qualité est la même que chez nous, je pense. Il y a des trucs qui en copient d'autres, des chef d'œuvres qui se vendent, et d 'autres qui passent inaperçus (c'est bien ça le pire, et ça arrive aussi chez nous).
Mais au Japon, la BD pour adultes traite vraiment de sujets adultes. Pas seulement de problèmes de dessinateurs de 40 ans en semi-dépression molle.
Y a quand même des grosses différences !
D'une part, le marché potentiel est deux fois plus important, sans compter l'export (en Asie, et surtout en France, 2e marché au monde). D'autre part et non des moindres, le prix ! Un manga neuf c'est entre 3 et 5 € (suivant le cours du yen) pour un format "habituel" (Dragon Ball). Y a des gros pavés type Block 109, mais en deux fois plus épais, qui ne coûtent qu'une grosse dizaine d'€, alors que le coût de la vie est supérieur ! Et je ne parle même pas du marché de l'occaz qui n'a rien à voir en France ! "Histoire de", j'avais acheté dans un Book Off, les 8 premiers Battle Royale pour un peu plus de 2 € !!
Malheureusement, en France la BD n'est pas un art (ni une industrie) populaire. J'ai rencontré pas mal de jeunes (20-25 ans) qui ont "découvert" la BD avec Lanfeust, et pas en 94, plutôt après 2000. Il doit y avoir un problème de ce côté là, et c'est pourtant pas les librairies ni les bibliothèques qui manquent. Question de culture je suppose.
Les albums coûtent assez cher (ce qui peut en parti s'expliquer) et le lectorat est assez faible tandis qu'au Japon toute la société est concernée ! Le fait que se soit un marché important offre la possibilité de niches non négligeable ce qui permet de faire des mangas "osés". En France, les niches, sont en parties, les "métiers" bof bof.... Au Japon, la BD est vraiment un média à part entière et les auteurs traitent de tout et s'en servent aussi à des fins politiques ce qui amènent des dérives ! En France l'extrême droite regarde toujours avec mépris "les illustrés" ! Ca empêche pas l'existence d'un grand nombre de manga vraiment mauvais et affreux graphiquement !
Mais à contrario le marché japonais est très fermé. On y trouve que des mangas ou presque. Même à Okinawa qui a pourtant été administrée par l'armée américaine pendant 27 ans et où il y a encore un paquet de militaires, j'y ai jamais vu un seul comics hors bases... La situation en France a des inconvénients mais j'apprécie le choix mis à disposition (c'est pas philanthropique, je sais bien ). Mais on a la chance de pouvoir trouver assez facilement de la BD US, japonaise, chinoise...
Je pense qu'il y a vraiment deux traditions différentes
La surproduction et l'accumulation d'albums fades agace le public. C'est dur de s'y retrouver ! Je reçois chaque semaine la newsletter de Canal BD et, fichtre ! Tout ca !!
Comment voulez-vous que les lecteurs puissent y donner de la tête ....et ce, rien qu'en nouveauté ! Alors avec toutes les autres séries plus anciennes qui ont fait leur preuves....
L'idée d'album broché ou différent en guise de réédition me parait intéressante. Soleil a pu le faire mais uniquement sur des premiers tomes.
Bien que le public soit attaché au sacro-saint format cartonné, il serait peut-être envisageable des éditions différentes à petit prix, par exemple les 3 ou 4 tomes réunis en en seul, couverture souple et papier de moins bonne qualité. Une sorte de super picsou géant d'une série qui a déjà marché mais qui pourrait par la même trouvé un nouveau lectorat ! Ca pourrait être adaptable à un paquet de séries "nibards et épées" de Soleil par exemple. Le genre de format idéal pour le train, la plage et se faire plaisir à pas cher (et ça ferait gagner de la place dans la bibliothèque)! Je pense qu'il y a un public, mais l'argument "BD pour se détendre", genre chevalier dragon tout ça, à 13 euros, c'est sûrement un peu cher.
Morvan,par exemple, que penseriez-vous si Sillage était publié dans un format "économie", mettons, les 4 premiers tomes pour 15-20 euros (couverture souple, etc.) ? Sachant que le "fan" ou le collectionneur aurait toujours l'album classique.