JYB : on s’était échangé des MP il y a quelques années lors d’une précédente polémique sur le forum (lorsque dans un élan boudeur tu as effacé tous tes posts) et, parce que tes connaissances en la matière (sur l’œuvre de JMC) sont érudites et impressionnantes, je te demandais pourquoi ne pas écrire un livre sur ton auteur favori. Tu m’as répondu que tu n’avais pas le temps. Mais lorsqu’on lit tes interventions régulières sur ce forum (et peut-être d’autres forums également) et que celles-ci prennent autant de temps à lire que la page d’un annuaire téléphonique, je me dis à chaque fois que, bon sang, pourquoi ne consacres-tu pas ce temps (à tout décortiquer) à rédiger un livre sur JMC.
Pour ce qui est de ta réponse à AlainB :
- Il ne faut pas tomber dans le caricatural non plus. Discuter de l’homme et de sa vie et de son œuvre : OK (chacun est responsable de ses écrits sur un forum). Ce qui est critiqué en l’occurrence c’est cette propension maladive à rentrer dans le détail insignifiant. Exemple caricatural : le héros est dans une cuisine, sur le gaz une casserole dans laquelle cuisent des légumes, une poêle grille un morceau de viande, sur la table une bouteille de vin rouge. Mais quels sont les légumes en train de cuire ? Lorsqu’on sait qu’on est dans le petit village de Yarrow, coupé de toutes communications depuis deux mois, déserté de la plupart des habitants en raison du grave conflit décrit dans les pages précédentes, qu’il n’y a plus personne pour cultiver quoi que ce soit, qu’il n’y a pas de congélateur dans l’habitation. Ça ne tient pas la route, il est clair qu’il ne pouvait se nourrir de légumes à ce moment-là. Le scénariste s’est planté. Ou bien c’est le dessinateur qui a inventé cette scène (à vérifier dans le scénario). D’ailleurs, il s’est trompé en reproduisant l’étiquette de la bouteille de vin : le manoir du Domaine Charlier comprend huit fenêtres sur la façade avant et pas six. Enfin ça dépend, car après 1956, il y a eu des travaux d’agrandissement avec l’ajout d’une aile ouest qui compte quatre fenêtres. Mais je me demande si au départ il n’était pas prévu d’y installer cinq fenêtres, car j’ai chez moi un document inédit qui semble indiquer le contraire…
- Tu montres du doigt des rédacteurs de dossiers d’intégrales. Je possède les intégrales Danny, Tanguy, Castors, etc. Je n’ai pas le souvenir que Gaumer, Ratier et consorts pinaillent à ce point-là. Leurs dossiers historiques et contextuels sont toujours intéressants sans tomber dans le travers du « détaillisme ».
- Tu montres du doigt d’autres intervenants du forum. Mais ceux-ci ne pinaillent pas systématiquement, leurs interventions sont aussi érudites ou pointues que les tiennes pour apporter une information supplémentaire, mais je n’y trouve pas de critiques sur le ou les auteurs.
- Tu sembles avoir découvert le fil à couper le beurre avec cette histoire de première case, mais tout qui connaît le Journal de Spirou des années d’après-guerre sait qu’il y a cette case comprenant le titre et que pour les albums cette case a été remplacée par un dessin. Que cette première case ait fait systématiquement l’objet d’un descriptif scénaristique (même neutre) par Charlier, rien n’est moins certain. Seul Philou pourrait le confirmer en consultant toutes les pages des scénarios de tous les épisodes de cette période (1947-1957). Cette première case comprenait souvent un résumé des pages précédentes, résumé qui, selon moi, était rédigé par Charlier lui-même, donc il ne lui était pas nécessaire d’écrire (ou de décrire) « une première image neutre et inutile » puisqu’à cet endroit venait la case titre (avec parfois résumé). Cela dit, tu as sans doute raison pour l’épisode NC (quoique Philou n’a montré qu’une seule page), mais de là à conclure que c’était le cas pour tous les épisodes de la même époque (1954-1956), il y a un pas que, à mon avis, tu franchis trop rapidement.
Je continuerai à te lire avec intérêt, que ce soit sur ce forum ou dans un livre que tu consacreras à JMC
