Xcorion a écrit:Wonderphil a écrit:Pour Olrik : Je le trouve gonflant.
Olrik : Aucun ressort comique, aucune originalité dans ses ambitions (le fric et le pouvoir), aucun recul, aucune subtilité psychologique apparente, aucun historique (professionnel, familial) qui aiderait à comprendre son parcours. Il est juste méchant... et chiant.
Critique "dans l'air du temps".
- Pourquoi un méchant aurait-il un ressort comique? On se demande. A croire qu' être drôle est une norme dorénavant.
- "Le fric et le pouvoir", c'est vrai que ce ne sont plus des ambitions moralement acceptables (cela offusque trop, puisque intimement lié au constat selon lequel certains en ont plus que d'autres. C'est de la jalousie, simplement).
"Pas très originales"; quand on n'a pas lu d'histoire(s) ou de littérature, j'aurais envie de dire. Car ces ambitions "basiques" ont motivé des millions d'individus qui tous ont eu des vies très différentes et pour certaines extraordinaires, uniques, donc très originales. L'argent et le pouvoir sont des ambitions aux chemins très divers.
On préfère le "social", genre histoire de l'immigré unijambiste bossu sans papier africain albinos et atteint du SIDA essayant de s'insérer. Raté, ce n'est pas le sujet de la BD.
- Obligation impérative du background: encore un principe sans justification mais bien dans l'air du temps. Transparence sage bien enchainée et bien lisse avec la sucette à la clef: compréhension. Case Tournez-manèges :
"né à Oran, colique carabinée à 3 ans, médiocre aux anneaux et en géométrie, Olrik est fils d’un père policier et d’une mère artiste de variété. Voulant faire plaisir à la fois à son père et sa mère, il hésite entre une carrière artistique et policière : mais le destin décidera pour lui quand en 1968 - pendant les évènements - son père meurt étouffé la tête coincée dans une grille d’arbre..."
Tout de suite, olrik, on l'aime beaucoup plus, effectivement.
Je rajouterais qu'il vole par pulsion virile non somatisée. Expression inconsciente d'un viol par son beau-père quand il était en vacances à Palavas les flots.
Une BD n'a pas pour but de tout expliquer, et encore moins de traiter des sujets consensuels "moralement acceptables" parce que "vouloir le pouvoir et l'argent, çay mal".
C'est enfin bizarre de faire une critique de Blake et Mortimer en voulant renier justement tout ce qui fait que Blake et Mortimer EST Blake et Mortimer...
Bon, quand on commence à descendre les argument des autres en évoquant "l'air du temps" c'est qu'on a plus grand chose à dire. Mais ok, allons-y, je joue le jeu.
1) Relis ce que j'ai écrit. J'ai évoqué le ressort comique comme exemple pour rendre le salaud un otut petit peu plus intéressant. Mais il y a aussi le reste. Ce n'est pas obligatoire d'être drôle (Jacobs y arrivait très bien sans être drôle), mais il y a d'autres moyens pour se rendre intéressant et dépasser le stade de la méchanceté crasse et au ras des paquerettes.
2) Je vais passer sur le concept de la jalousie, du "social" et de l'immigré unijambiste, car je trouve ce genre de raisonnement ridicule. Tu sombres dans des clichés éculés et l'extrème inverse pour contrebalancer mes arguments (au passage, j'en connais un autre qui fait ça) et ça n'a aucun intéret.
3) Il n'y a aucune obligation de background. Le terme "impératif" que tu emploies est d'une mauvaise foie désarmante. Là encore c'est un exemple de solutions pour rendre un peu plus intéressant le personnage. Si tu trouves autre chose,
be my guest, mais c'st toujours plus crédible et plus accrocheur qu'un méchant méchant pour le bonheur d'être méchant sans qu'on sache "pourquoi".
4) "obligation de traiter des sujets consensuels". La recherche acharnée du pouvoir et/ou de l'argent n'est pas consensuel, c'est vrai, mais d'un point de vue scénaristique, c'est la pire facilité à laquelle je peux penser. Pourquoi Olrik se met-il au service de Basam Damdu? -> le pouvoir
Pourquoi veut-il voler le collier ? -> le fric
Pourquoi s'acharne-t-il contre Mortimer -> la vengeance
Pourquoi veut-il se venger? -> Parce que Mortimer l'a empêché d'accéder... au fric et au pouvoir. On tourne en rond...
Je ne rentrerai donc pas dans ta polémique à 2 balles consistant à dénigrer certaines valeurs que tu considères consensuelles ou politiquement correctes. Ce qui m'intéresse est de lire une histoire intéressante.
Jacobs faisait des histoires intéressantes. Olrik,lui, n'est pas, (à mes yeux), intéressant.
Une BD n'a pas pour but de tout expliquer, et encore moins de traiter des sujets consensuels "moralement acceptables"
Ah ? Intéressant ça... et c'est écrit où ?
C'est enfin bizarre de faire une critique de Blake et Mortimer en voulant renier justement tout ce qui fait que Blake et Mortimer EST Blake et Mortimer...
Alors je vais tenter de définir ce qui pour moi EST Blake et Mortimer :
1) Un style de narration. Dense, elliptique, bavard. Linéaire.
2) Un contexte : L'Angleterre des années 50, une tranche de la société bien définie,
upper class.3) Un fond scientifique et diplômatique : Mortimer archéologue, Blake chef du MI5.
4) Du fantastique et du technologique entrainant des aventures aux possibilités infinies.
Comme tu vois le manichéisme ne rentre pas dans ma check list. Moi, le manichéisme, ça m'emmerde. Voilà. Alors je suis né trop tard, probablement, mais je persiste à dire qu'il est possible de faire du Blake et Mortimer sans ce genre de facilités.
Maintenant, libre à toi d'avoir une check list différente.