de Olaf Le Bou » 02/06/2018 20:33
Pour moi c'est presque l'inverse, je suis rentré immédiatement dedans et j'en ai lu plus de la moitié rapidement et avec plaisir. Puis j'ai interrompu ma lecture parce que dodo et j'ai mis 3-4 jours à reprendre. Et là ce fut plus laborieux, je ne sais si le récit baisse en intensité dans le dernier tiers ou si c'est moi qui n'était pas dans les bonnes dispositions, mais j'ai trouvé ça plus nébuleux et moins consistant dans cette dernière partie. L'impression de quelques reflexions sur la condition humaine amenées à gros sabots, également, et de quelques tirades gentillement naives.
Bon, l'album de Mama Béa Tekielski fut l'un de mes disques de chevet, donc cette partie m'était familière et immédiatement accessible. Juste une impression bizarre que cette artiste confidentielle dont personne ne parle jamais soit ainsi héroïsée, d'abord dans un album de BD, mais surtout dans cette civilisation androïde lointaine.
Les quelques concepts mathématiques glissés ici ou là sont bien mis en scène, ne donnent pas trop l'impression d'être amené de manière artificielle, et mon lointain bagage scientifique me suffit à comprendre les concepts abordés. La description de ce cyber-monde futur est plutôt convainquante, les deux perso principaux plaisant à suivre, leurs motivations relativement claires. Plus obscures sont les prémisses historiques ayant débouché sur cette civilisation, et parfois lourdeaudes les parallèles tracées entre notre humaine condition et les questionnements métaphysiques de ces intelligences artificielles. Bon, nombre de ces questions sont très pertinentes également, hein.
côté dessin, Baudoin innove pas mal, utilise beaucoup plus la plume que le pinceau, en tous cas plus qu'habituellement, et sa biographie de Dali semble l'avoir durablement imprégné de surréalisme. certaines planches sont magnifiques, d'autres assez obscures, à la limite de l'abstraction parfois, ce qui n'est pas incongru quand on met en images la vision du monde d'une IA. En tous cas le dessin n'a pas été un frein à ma lecture.
Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux
En toutes choses, subordonner le désir de juger au devoir de comprendre.