Tu as tout à fait raison sur ta vision du personnage, et c'est d'ailleurs ce dont parle Morrison dans le début de son run (et la thématique est également reprise dans le White Knight de Sean Murphy) : Batman est aussi fou et dangereux que ceux qu'il pourchasse. C'est très explicite dans "Arkham Asylum", où le Joker dit à Batman que sa place est à Arkham avec eux.
Dans son grand run, Morrison revient souvent sur le côté enfantin de la croisade de Batman. Les gentils contre les méchants, les gadgets, la voiture, la cachette secrète, tout ça montre un caractère d'enfant, comme si Bruce Wayne avait cessé de grandir au moment du meurtre de ses parents, ave sa volonté de venger leur mort. Toute sa vie d'après est construite autour de cette évènement, rien qui dévie de cet objectif. Il est totalement monomaniaque, comme mon fils avec les dragons en ce moment !

Alors oui, il pourchasse les méchants, et les met en prison parce que c'est ce que ferait un enfant. La question du pourquoi ils apparaissent, la notion de prévention, de réhabilitation, d'accompagnement, ça lui est totalement étranger.
Je ne sais plus si c'est dans le run de Morrison ou dans le White Knight que la question est posée : pourquoi Bruce Wayne dépense toute sa fortune dans ses gadgets et sa militarisation, alors qu'il pourrait développer la rénovation urbaine de Gotham, aider les plus démunis, créer des emplois, etc... ?
Un élément de réponse est dans le run de Snyder (malheureusement expédié et pas abouti), quand Bruce devient amnésique et travaille dans un centre d'accueil.
Pourquoi châtier les vilains plutôt qu'accompagner les jeunes pour éviter qu'ils ne tournent mal ?
Fondamentalement, Batman est un personnage réactionnaire, et Frank Miller l'a bien compris dans son Dark Knight Returns. Malgré toute son intelligence, sa science criminologique et sa fortune, il reste un gamin paumé bas du front, qui ne sait pas faire autre chose que d'arrêter des criminels.