Madus a écrit: Simplement je me demande pourquoi cet aspect, qui pourrait amener une peu de fraîcheur au personnage n'est pas traité plus souvent même si Tireg m'a rappelé que c'est tout de même abordé dans le White Knight.
Attention, je ne suis pas du tout exhaustif, je livre ici une réflexion à la volée. Ce n'est pas un travail universitaire où j'ai relu tous les comics Batman ou Detective Comics (etc...) pour vous livrer une analyse socio-politique de Batman !
Donc j'ai parlé du White Knight, parce que c'est encore une lecture récente et fraîche dans ma mémoire, mais il doit y avoir un tas d'autres comics où il en est question.
jb18v a écrit:Et aussi ce n'est pas très vendeur de parler politique dans des comics, ou du moins ça doit refroidir l'éditeur.
En tout cas les échanges sont intéressants à suivre, si on arrive à pas trop s'écharper parce que pas les mêmes conceptions politiques![]()
Oui, c'est ce que je me disais, parce que sur un point, yannzeman a raison : j'ai appliqué une grille de lecture française à un personnage et une mythologie américains. Donc déjà, le prisme politique est différent, il n'y a pas de gauche par exemple. La vision française du "les démocrates c'est la gauche et les républicains c'est la droite" est totalement erroné. Quand on voit Obama ne pas remettre en cause la peine de mort et renflouer les banques après la crise de 2008, on peut pas trop parler d'un comportement "de gauche" par exemple.
La société américaine n'est de toute façon pas profilée pour une véritable gauche.
Donc effectivement, il faut aussi réfléchir avec ça en tête : les super-héros américains évoluent dans une société américaine, avec des auteurs américains (pour la majorité). C'est aussi toute la limite de l'hégémonie culturelle américaine, qui essaie de décalquer ses valeurs d'American Way of Life à des pays au passé et au présent radicalement différents.
Vous imaginez un type en costume de chauve-souris sauter sur les toits de Marseille ? Ou un milliardaire lyonnais qui regarde la ville depuis sa tour de... Fourvière ?
Et donc, étant puissamment américain, l'éditeur est là pour faire de l'argent, pas pour faire de l'art. On est pas là pour tordre le héros et en faire un gauchiste ou explicitement un fasciste ou pour avoir un discours féministe ou (encore plus tendancieux) pro-avortement. Ce qu'on voit chez nous avec Spirou est impensable aux US. Tu es là pour l'entertainment, il faut vendre un max, avoir la plus large cible possible avec un personnage comme ça. Si tu veux cibler une minorité, tu prends un personnage secondaire (Batwoman, John Stewart, ...) et tu dis "regardez, nous aussi on est progressistes !" Ca fait un peu râler les réacs, mais ça plait aux minorités et ça donne une bonne image globalement.
Donc le tout reste superficiel, on ne va pas aller dans le dur du sujet en frontal. On évoque éventuellement la situation au détour d'un dialogue, mais on ne prend pas le truc à bras le corps en allant au bout de la logique, c'est trop clivant !
(encore une fois, voir Morrison sur Action Comics dans les New52).











