Tireg a écrit:jmc95 a écrit:Si Moore a très vite renié l'œuvre pour d'autres raisons, (...)
Saurais-tu par hasard ce qui a fait que Moore a renié "The Killing Joke" ?
Est-ce que ça n'a à voir qu'avec ses relations tendues avec DC ou bien est-ce pour d'autres raisons ?
C'est un mélange de plusieurs éléments :
• Il reste gêné a posteriori d'avoir conservé la même technique de storytelling que pour
Watchmen écrit à la même époque. Plus généralement, il estime que son travail sur la mini-série a involontairement contaminé l'écriture de
The Killing Joke.
• Il regrette le recours exagéré à cette violence dite "grim and gritty". Surtout, il trouve que par rapport à
Watchmen ou
Swamp Thing, elle ne se justifie pas. La violence "malsaine" - il utilise bien le terme "nasty" - sans servir de but est, à son avis, une solution de facilité qu'il n'aurait pas dû suivre.
• La décision marketing de DC de vendre un simple 48 pages comme une graphic novel dans la lancée de
Dark Knight et
Watchmen lui est restée dans la gorge et a entamé le conflit avec l'éditeur, qui s'est ensuite porté sur d'autres sujets (problèmes financiers, droits…).
• Pour aggraver les choses - et Moore le reconnait bien volontiers -, à partir du moment où il se braque contre quelque chose, c'est parti pour des décades (traduction approximative, comme le reste d'ailleurs).
Après avoir renié à de multiples reprises son histoire, il y revient dans
The extraordinary works of Alan Moore en 2003, en mettant un peu d'eau dans son vin, (après trois pages sur le sujet) :
So in context, The Killing Joke wasn't as bad a book as I've said it was, probably. […] It was something that I thought was clumsy, misjudged and had no real human importance. It was just about a couple of licensed DC characters that didn't really relate to the real world in any way.
Il admet aussi qu'il existe sans doute de plus mauvaises histoires de Batman…