de nico39200 » 06/02/2009 19:03
Voici un courrier que j'ai reçu de la part de l'emission un monde de bulles avec un entretien du Maitre.
Albert Uderzo est une légende vivante comme peu d'autres dans le monde. Avec son ami René Goscinny, Albert est devenu un nom qui rime avec bonheur, joie, France, Gaulois, amitié...les qualificatifs sont trop nombreux et rempliraient un dictionnaire du vivre heureux alors je vais parler du bonhomme en ce début février 2009. L'ayant déjà rencontré à plusieurs reprises, j'imagine qu'Albert uderzo est meurtri par la vague médiatique qui a accompagné ses démélés avec sa fille Sylvie sur le rachat des parts d'Asterix et Obelix par les éditions Hachette. Au-delà de l'aspect familial qui ne regarde personne, je trouve formidable et même trés courageux qu'Albert Uderzo ai eu envie de laisser ces personnages vivrent et perdurer sans lui. Albert est un homme timide, finalement peu de gens connaissent son visage et pourtant plus de 350 millions d'exemplaires d'asterix et obelix ont été vendu à ce jour. Ces chiffres sont fous comme ces romains, ces chiffres sont magiques comme la potion et démontrent une nouvelle fois le génie créatif de René Goscinny et d'Albert Uderzo. C'est donc officiel, Asterix et Obelix continueront trés longtemps à chasser le sanglier et les légionnaires, les goths et les romains, je trouve celà enthousiasmant si l'on respecte le travail effectuer depuis des décennies par les deux compères et depuis quelques années par Albert tout seul. Albert Uderzo est un Monsieur, un grand, ses personnages sont dans chaque famille de France et d'ailleurs, la bouille de ses personnages sont mondialement connues et reconnues, que peut-on dire si ce n'est merci et encore !
Interview parue dans l'Express:
Pourquoi avoir vendu, à la fin de 2008, votre maison d'édition, qui publie depuis 1979 les aventures d'Astérix, à Hachette?
Disons-le franchement: je n'ai pas besoin d'argent. Astérix m'a comblé au-delà de tout ce que j'aurais pu imaginer. Mais je vais avoir 82 ans en avril et je ne suis pas immortel. J'ai voulu assurer la pérennité de mes personnages en les confiant à un groupe solide, qui diffuse déjà nos albums depuis de longues années. J'ai donc cédé à Hachette les 40% des éditions Albert René que je détenais, en accord avec Anne Goscinny, ayant-droit de René, qui a cédé ses 20%. Nous gardons évidemment le droit moral de création. Mais je ne souhaitais pas que cette maison tombe entre les mains de ma fille, Sylvie -qui détient toujours les 40% restants- ni surtout de son conjoint, qui aurait dilapidé les bénéfices.
Dans une tribune publiée par Le Monde, votre fille vous accuse d'"avoir renié vos valeurs" et d'être manipulé...
Ma fille tient des propos dégradants et indignes, laissant entendre que la sénilité me ferait perdre toute capacité de décision au sein d'une société que j'ai créée seul il y a bientôt trente ans. En tant que père, j'ai apporté à ma fille unique beaucoup d'amour et lui ai accordé plusieurs donations, dont celle des 40 % des éditions Albert René, qui lui ont apporté d'appréciables subsides. Mais elle semble avoir perdu le sens des choses, aidée en cela par un conjoint qui espérait détenir toujours davantage de pouvoir.
Contrairement à ce que vous aviez toujours dit, vous avez accordé à Hachette le droit de poursuivre les aventures d'Astérix après votre mort. Pourquoi ?
C'est vrai, j'ai changé d'avis. J'ai considéré qu'Astérix n'appartenait pas à ses auteurs, mais à ses lecteurs. Il est une sorte d'emblème national, même si René et moi n'avons jamais voulu en faire un héros cocardier. Je trouve par ailleurs que Lucky Luke, Les Schtroumpfs ou Spirou et Fantasio, de feu mes amis Morris, Peyo et Franquin, ont été repris par des auteurs de qualité. Et puis regardez Tintin: les ventes d'albums baissent depuis la mort de Hergé. Il est très dur de faire vivre une série sans nouveauté. Alors, avec Anne Goscinny, nous nous sommes demandé: "Pourquoi pas?"
Savez-vous déjà qui pourrait reprendre la série?
J'ai autour de moi deux ou trois collaborateurs de grand talent, qui encrent et colorient mes dessins depuis des années. Il paraîtrait assez naturel de se tourner vers eux. Mais, vous savez, tant que je pourrai dessiner, je le ferai! Je travaille en ce moment sur un album qui paraîtra en octobre, pour les 50 ans d'Astérix. Il s'intitulera Le Livre d'or d'Astérix et devrait réserver quelques surprises. Je m'escrime en ce moment sur un dessin composé de 80 personnages. Et j'ai déjà une idée pour l'album suivant.
Les critiques négatives qui ont accompagné la sortie de votre dernier album, Le ciel lui tombe sur la tête, vous ont-elles atteint?
Je vais vous faire un aveu: j'ai songé à abandonner définitivement. Pourtant, depuis la disparition de René, j'avais déjà entendu beaucoup de choses désagréables. Mais là, je l'ai très mal vécu. Avec cet album, j'ai voulu écrire une parabole sur l'invasion de notre culture par les Etats-Unis et le Japon -deux des rares pays où, curieusement, Astérix n'a jamais marché- mais tout le monde a pris cela au premier degré. J'ai raté mon coup. Enfin, il s'en est quand même vendu 5,5 millions d'exemplaires dans le monde...
L'une de vos planches originales a été vendue 300 000 euros en novembre 2008.?Que vont devenir les 1500 autres que vous gardez précieusement dans un coffre-fort?
Pour éviter tout risque de dispersion, j'ai décidé, il y a peu, que je léguerai les deux premiers épisodes à mes deux petits-fils et que je ferai don de tout le reste à la Bibliothèque nationale de France.
Quel regard jetez-vous aujourd'hui sur ce demi-siècle d'Astérix?
Vous savez, lorsque nous avons créé cette série avec René, il ne s'agissait que d'un petit personnage et de son ami Obélix. Notre rêve n'était pas de devenir Disney, pour lequel nous avions une immense admiration. Et puis il y a eu le succès, le parc Astérix, les dessins animés, les films. Mais nous, notre seule envie, au fond, c'était d'amuser les gens.
Voilà les amis, que dire de plus si ce n'est que vous verrez peut-être Albert Uderzo dans Un Monde de bulles dans les semaines qui viennnent ....surprise !