Brian Addav a écrit:Oncle Hermes a écrit:Brian Addav a écrit:Uderzo et Goscinny ont toujours fait le pari de s'adresser au plus grand nombre. Et pour cela, leurs intrigues ne sont qu'un prétexte pour parler d'autres choses et sont toujours très légères.
Ici, dans le synopsis de Cortegianni, c'est l'intrigue qui prend le dessus.
Et de quelles autres choses, s'il te plait, parle
Astérix chez les Pictes ?... en dehors de l'intrigue qui n'a pas le, euh... défaut (?) d'être aussi bien ficelée que cela. Éclaire-moi parce que pour le coup je crois être passé à côté.
faut remonter page 110 ou qq chose comme ça
Mais sinon, il te parle mine de rien (et même si ce n'est que légèrement) du droit d'asile et du culte du "jeune beau et costaud", thèmes bien modernes non ?
Brian, Brian, Brian... Faut arrêter de manger taïwanais. Ce n'est pas bon pour toi. Trouve-toi un resto d'expat's où ils servent du bon sanglier braisé bien gaulois, pas agrémenté de champignons douteux importés d'une vallée du Touboutt-Chan.
Tellement interloqué par ta réponse que j'étais, je suis retourné à la recherche de ce fameux éclairage que tu aurais délivré vers la "page 110 ou quelque chose comme ça", et j'ai scruté tous tes messages depuis cette page, opération, qui, je ne te le cache pas, a eu un petit côté fastidieux vu que tu n'as reçu l'album qu'à la page 124.
J'ai relu sous ta plume (enfin, ton clavier, on se comprend) des considérations savantes sur la place du cheval dans la première case de l'album et le droit ou non de ne pas représenter un tronc d'arbre en entier sur la couverture, mais le seul moment où j'ai trouvé quelque chose en rapport avec ton message, c'est lorsque tu as renvoyé à ta propre chronique (ç'aurait été plus facile de m'y réorienter direct, tiens), laquelle contient dans son paragraphe introductif résumant le début de l'intrigue la phrase suivante :
Après une prise de contact plutôt glaciale, le village gaulois offrira la chaleur de son asile à Mac Oloch, beau et viril guerrier picte exilé involontaire par le fourbe Mac Abbeh.
Comment est-on passé de ça à "l'album parle du droit d'asile et du culte du 'jeune et beau costaud', thèmes bien modernes", autrement dit comment transformes-tu tes propres plaisanteries SUR l'album en authentiques thématiques DE l'album ? À cette question j'aurais envie de citer tes propres réponses (page 134, précisément) aux interprétations allégorico-psychanalytiques d'Icecool :
Brian Addav a écrit:Ouh la mais tu interprètes beaucoup trop là.
et
Brian Addav a écrit:Mouais. Les interprétations, on y projette souvent ses propres obsessions (au sens question) hein.
Je ne suis franchement pas convaincu.
Et je ne suis surtout pas convaincu de l'intérêt de pousser les interprétations à ce niveau.
Si montrer un Écossais débarquant sur la plage dans un p***** de glaçon flottant (qui fait passer
Hibernatus pour un modèle de crédibilité), et que nos héros reconduisent chez lui, est, sous quelque forme que ce soit, sous quelque angle, même "légèrement", un discours sur le droit d'asile, alors
Astérix et Cléopâtre, avec Numérobis qui vient d'Égypte pour demander l'aide des Gaulois, est au moins l'œuvre de référence sur le jeu des altermondialistes et des impérialistes dans le cadre des relations Nord-Sud à l'aube du monde multipolaire. Et encore, même ça, je crois que c'est plus convaincant.
De même,
Astérix chez les Pictes ne me "parle" pas "culte du jeune et beau costaud", il me présente un héros jeune, beau et costaud, point. Mac Oloch, ç'a été beaucoup dit, rappelle Oumpa-Pah, mais on peut aussi le rapprocher de Comix dans
Le grand fossé, autre héros jeune, beau et costaud, opposé à Acidenitrix, méchant très laid et aussi puant physiquement que psychologiquement, comme Mac Oloch est opposé à Mac Abbeh lui aussi méchant et moche. À la limite, on pouvait voir l'amorce d'une réflexion sur la question dans
Astérix légionnaire quand Falbala préfère Tragicomix (avec son physique à la Jean Marais) à Obélix, et l'album revient plusieurs fois sur les sentiments d'Obélix à ce propos ; mais c'est déjà forcer le trait, et même ainsi, on est loin de ce trouve dans le dernier album.
Je ne vois donc (toujours ?) aucun propos particulier au-delà de l'intrigue et du seul divertissement dans l'album de Ferri et Conrad, ce qui d'ailleurs n'est pas un crime à mes yeux. C'est juste que sur ce critère du pur divertissement, je trouve que le projet de Corteggiani était plus prometteur que l'album qui a effectivement atterri sur les rayonnages.