Gorkh a écrit:Jimbolaine a écrit:Gorkh a écrit:Dans le genre embrouyeur de pensée, tu fais fort.
Non, je commence par commenter mon impression à la lecture des échanges qui ont précédé, c'est toi qui ramènes tout à toi en disant "moi je, moi je".
Personnellement, je ne m'adressais pas à toi en particulier. Il s'agit d'un forum, il y a des tas de gens qui lisent et qui participent, mes propos s'adressaient à ceux qui avaient envie de prendre le temps de les lire. Je ne visais ni ne privilégiais personne.
Si je réponds à quelqu'un en particulier, j'essaie de ne pas oublier de le citer, dans la plupart des cas.
Ah bon... je ne suis juste pas d'accord avec toi et j'ai lu le forum et il ne me semble pas que beaucoup de gens aient reproché à Ferri de ne pas être Goscinny. Bien entendu, tu as ceux qui ne verront jamais plus loin que ça ("C'est pas Goscinny, Goscinny est un Dieu. Tout Astérix pas de Goscinny sera une hérésie".)
Par contre quand tu sous-entend que tout ceux qui ont des critiques à émettre sur cet album (je rappelle que je l'ai trouvé plaisant), c'est parce qu'ils sont pas capables de voir que Ferri a "mis un nouveau canon" et qu'ils sont trop obnubilés par Goscinny, ça m'irrite.
Bah faut pas : ça te met dans tous tes états !
Je vais expliquer un peu mon impression, cette impression dont je parlais à la suite du feuilletage de la conversation précédente.
J'ai parcouru certains avis, comme par exemple celui-ci :
vacom a écrit:Ferri a tellement le nez sur le cahier des charges qu'il en oublie de raconter une histoire !!!
Ou celui-là (je ne vais pas plus loin que quelques pages avant, hein, pour pas surcharger) :
nexus4 a écrit:Nessie qui est surexploitée. Goscinny se serait contenté de la grosse loutre.
Excusez-moi pour le
name dropping, d'ailleurs. Je ne vise personne !
Le premier commentaire me semblait formuler le reproche que Ferri colle trop au modèle de Goscinny. Le second commentaire, au contraire, me semblait exprimer le reproche inverse, à savoir qu'il s'en éloigne trop.
(Après, il est fort possible que j'aie mal interprété ce qui s'y disait.)
De là, j'en ai conclu que la discussion témoignait d'une tension créée par deux "exigences" (presque) contradictoires, qui se retrouvaient chez des personnes différentes, mais qui, selon moi, se retrouvaient chez nous, les lecteurs, qui attendions une reprise au tournant. Car je pense que nous sommes partagés entre le désir de relire quelque chose qui ressemblerait à du bon Goscinny, et le désir de voir la série redécoller et voler de ses propres ailes.
(En tout cas, moi, mon cœur balance.)
C'est sans doute de là que peut venir aussi toute forme de déception : une trop grosse attente ? Non ?
Je rappelle que, dans mes messages précédents, j'avais bien précisé que chacune des attentes est légitime : on a parfaitement le droit d'attendre un clonage (de qualité) de Goscinny, comme on a parfaitement le droit d'attendre une nouveauté (de qualité). Je n'ai pointé personne du doigt. Et on ne va pas reprocher à quelqu'un d'attendre un truc que nous on n'attend pas, ce serait de la mauvaise foi.
C'est cette tension que je soulignais, entre deux aspirations pas faciles à concilier. Cette tension, je pense qu'elle est aussi dans le travail de Ferri (et accessoirement dans le travail de Conrad, mais je ne vais pas faire le mariole à essayer de parler dessin…), entre respect aveugle et initiatives personnelles.
Toute la difficulté de l'exercice de Ferri est de se dégager sans violence de l'ombre de Goscinny. Cette difficulté se retrouve chez les lecteurs dans la difficulté de parler de cet album sans parler (ou en parlant le moins possible) de Goscinny. Loin de moi l'idée de reprocher à quiconque de ne pas y arriver : je n'y parviens pas moi-même (la preuve, deux "Goscinny" dans ce seul paragraphe).
Pour finir, et faire un parallèle, déjà fait par tout le monde, sur
Spirou, je reprends ce qui a été dit précédemment notamment par FrançoisG, en rappelant que
Spirou est passé par de nombreuses mains (et celles de Franquin ne sont pas les premières, c'était déjà une reprise), et donc, l'aspect "ADN / référence" est nettement plus dilué que pour
Astérix. Je gage que dans quarante ans, quand
Astérix aura connu quatre équipes créatrices différentes, on n'aura un peu altéré notre perception de la série et du personnage.
Jim