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Astérix 36 - Le Papyrus de César

Séries Franco-belge, "récentes" nouveautés "grand public".

Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede landers06 » 29/10/2015 18:07

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emmene là plutot voir Aladin avec Kev Adams
Dernière édition par landers06 le 29/10/2015 18:07, édité 1 fois.
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede Brian Addav » 29/10/2015 18:07

Pour ceux qui ont eu le temps de lire ce qu'avait écrit Alambix, je me permets d'essayer de lui répondre.


Y'a pas mal de mélange.



1. La mise en scène, si elle est influencée par les époques, n'a pas à être datée. Il n'y a pas de mise en scène vieillotte ou moderne, il n'y a que des mises en scène utile, ou non, efficace, ou non, suivant ce qu'on veut raconter.

Dans ton exemple, tu t'appuyais (puisque tu as effacé) sur une planche de Donito. (on peut la voir ici:
http://www.li-an.fr/blog/histoire-bd/donito-t1-la-sirene-des-caraibes-conrad-dupuis )

Premier pb. Cette planche ne représente en rien le travail de Conrad sur Donito. Et la mise en scène n'y a rien de moderne.
Des cases éclatées ne font pas moderne. Là, pour être méchant, je dirais juste qu'elle est bancale.

Donito, pour les trois premiers albums, c'est du 3 bandes, pur et dur. Et du 4 bandes pour les deux derniers.
Conrad y a un pb, vu les lieux où se passent l'action, essentiellement en mer, il utilise plein d'astuces pour représenter la réalité.
On est très loin de ce qu'il fera très classiquement (au sens décor et mise en scène) dans les nouveaux Innommables, puis Raj, Tigresse Blanche.

Vous pouvez allez relire Conrad, des premiers Innommables au Marsu Kid, il est très classique dans son découpage, au sens 3 bandes ou 4 bandes. Et ce n'est pas un pb de modernité ou de vintage.


Dire qu'avant on faisait du beaux 4 bandes bien propres et que maintenant, on en fait plus, parce que la bd moderne c'est autre chose, c'est faux et un petit peu idiot, sans être méchant.

Regarde tous les auteurs modernes, c'est souvent très carré ce qu'ils font (Brüno, Vallée, et plein plein d'autres).
Y'a plein d'auteurs d'avant garde qui bossent au gaufrier...



2. Le coup de l'Astérix des années 60-70.

Déjà, l'Astérix des années 60-70, ça ne veut rien dire.
Le premier album sort en 61 et Goscinny meurt en 77.

Généralement, Ferri et Conrad parlent de la grande époque du début des 70, qui correspond selon eux à la meilleure période.

Sur cette bande dessinée qui n'existe plus. C'est surtout Ferri qui en parle.
(http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2013/08/13/jean-yves-ferri-ou-comment-faire-du-goscinny_3460943_3208.html)

Il parle du découpage (verbal) très particulier de Goscinny. Si vous relisez Astérix, c'est très dense en terme d'enchaînement.
Et ils ne parlent jamais de la mise en scène. Celle-ci est propre à Uderzo et n'a rien à voir avec une quelconque temporalité ou mode de la mise en scène.

3. Et je le redis, Ferri et Conrad ne font pas du Goscinny ou de l'Uderzo. Ils font leur truc, mais comme ils le font super bien, ça fait illusion, mais ils font du Ferri et Conrad.

La mise en scène d'Uderzo est très spéciale. Déjà il cadre de loin, donc dessine énormément de trucs. (il s'économise pas comme on dit). Ensuite, il utilise le découpage très dense de Goscinny pour insuffler une dynamique en changeant les angles de vue entre chaque scène. Mais au sein d'une même scène, c'est assez statique. Il y a souvent des redondances de case (action-réaction), et là, la dynamique vient du jeu des acteurs.

Conrad est dans un tout autre style. On sait que son style naturel lorgne plus chez Morris, mais cela ne concerne pas que les persos. La mise en scène aussi.

Ouvrez en même temps le Papyrus et un Astérix de la grande époque, c'est très différent.

Conrad cadre plus serré, plus près des persos que ne le fait Uderzo. Pour représenter l'espace, faire garder en tête au lecteur où sont les persos, il est plus proche de Morris (la page du conseil), que de Uderzo.
J'ai posté la page du conseil précédemment.
C'est un truc qu'on ne voit jamais chez Uderzo ce genre de déroulement.




Bon, c'est un peu en vrac, mais Alambix a effacé son message et je ne peux pas le citer :grrrr: :D [:kusanagui:6]

edit: Pour Conrad et Morris, voir Cotton Kid :-D
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede Aigle Solitaire » 29/10/2015 18:16

Brian Addav a écrit:edit: Pour Conrad et Morris, voir Cotton Kid :-D


Ou même, pour que ce soit encore plus clair, les albums Kid Lucky et Oklahoma Jim de la série Lucky Luke. ;)
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede Brian Addav » 29/10/2015 18:19

:-D
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede alambix » 29/10/2015 18:32

Brian Addav a écrit:Pour ceux qui ont eu le temps de lire ce qu'avait écrit Alambix, je me permets d'essayer de lui répondre.


Y'a pas mal de mélange.



1. La mise en scène, si elle est influencée par les époques, n'a pas à être datée. Il n'y a pas de mise en scène vieillotte ou moderne, il n'y a que des mises en scène utile, ou non, efficace, ou non, suivant ce qu'on veut raconter.

Dans ton exemple, tu t'appuyais (puisque tu as effacé) sur une planche de Donito. (on peut la voir ici:
http://www.li-an.fr/blog/histoire-bd/donito-t1-la-sirene-des-caraibes-conrad-dupuis )

Premier pb. Cette planche ne représente en rien le travail de Conrad sur Donito. Et la mise en scène n'y a rien de moderne.
Des cases éclatées ne font pas moderne. Là, pour être méchant, je dirais juste qu'elle est bancale.

Donito, pour les trois premiers albums, c'est du 3 bandes, pur et dur. Et du 4 bandes pour les deux derniers.
Conrad y a un pb, vu les lieux où se passent l'action, essentiellement en mer, il utilise plein d'astuces pour représenter la réalité.
On est très loin de ce qu'il fera très classiquement (au sens décor et mise en scène) dans les nouveaux Innommables, puis Raj, Tigresse Blanche.

Vous pouvez allez relire Conrad, des premiers Innommables au Marsu Kid, il est très classique dans son découpage, au sens 3 bandes ou 4 bandes. Et ce n'est pas un pb de modernité ou de vintage.


Dire qu'avant on faisait du beaux 4 bandes bien propres et que maintenant, on en fait plus, parce que la bd moderne c'est autre chose, c'est faux et un petit peu idiot, sans être méchant.

Regarde tous les auteurs modernes, c'est souvent très carré ce qu'ils font (Brüno, Vallée, et plein plein d'autres).
Y'a plein d'auteurs d'avant garde qui bossent au gaufrier...



2. Le coup de l'Astérix des années 60-70.

Déjà, l'Astérix des années 60-70, ça ne veut rien dire.
Le premier album sort en 61 et Goscinny meurt en 77.

Généralement, Ferri et Conrad parlent de la grande époque du début des 70, qui correspond selon eux à la meilleure période.

Sur cette bande dessinée qui n'existe plus. C'est surtout Ferri qui en parle.
(http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2013/08/13/jean-yves-ferri-ou-comment-faire-du-goscinny_3460943_3208.html)

Il parle du découpage (verbal) très particulier de Goscinny. Si vous relisez Astérix, c'est très dense en terme d'enchaînement.
Et ils ne parlent jamais de la mise en scène. Celle-ci est propre à Uderzo et n'a rien à voir avec une quelconque temporalité ou mode de la mise en scène.

3. Et je le redis, Ferri et Conrad ne font pas du Goscinny ou de l'Uderzo. Ils font leur truc, mais comme ils le font super bien, ça fait illusion, mais ils font du Ferri et Conrad.

La mise en scène d'Uderzo est très spéciale. Déjà il cadre de loin, donc dessine énormément de trucs. (il s'économise pas comme on dit). Ensuite, il utilise le découpage très dense de Goscinny pour insuffler une dynamique en changeant les angles de vue entre chaque scène. Mais au sein d'une même scène, c'est assez statique. Il y a souvent des redondances de case (action-réaction), et là, la dynamique vient du jeu des acteurs.

Conrad est dans un tout autre style. On sait que son style naturel lorgne plus chez Morris, mais cela ne concerne pas que les persos. La mise en scène aussi.

Ouvrez en même temps le Papyrus et un Astérix de la grande époque, c'est très différent.

Conrad cadre plus serré, plus près des persos que ne le fait Uderzo. Pour représenter l'espace, faire garder en tête au lecteur où sont les persos, il est plus proche de Morris (la page du conseil), que de Uderzo.
J'ai posté la page du conseil précédemment.
C'est un truc qu'on ne voit jamais chez Uderzo ce genre de déroulement.




Bon, c'est un peu en vrac, mais Alambix a effacé son message et je ne peux pas le citer :grrrr: :D [:kusanagui:6]

edit: Pour Conrad et Morris, voir Cotton Kid :-D


J'étais pourtant fier de mon laïus malheureusement effacé, mais au moins je suis content que tu aie eu le temps de le lire ! (en fait j'ai voulu l'éditer pour modifier quelque chose, et j'ai tout effacé en allant trop vite lol).

Du coup, oui j'ai choisi un exemple maladroit avec Donito où le plus souvent le découpage est bien propre "à l'ancienne". Je voulais choisir un exemple de BD franco-belge (humoristique) moderne, mais bizarrement j'en ai pas des masses en têtes si on excepte les reprises ...

Maintenant ce que tu dis est très intéressant !
Sur le "Ferri et Conrad" font leur truc, oui si on en croit ce qu'ils disent, ils écrivent ou dessinent d'abord à leur manière, puis retranscrive en langage Goscinny ou Uderzo.
Maintenant, heureux qu'ils arrivent quand même à faire "leur truc", quand on connait le talent des deux bonhommes.

Par ailleurs, ils citent l'Astérix des années 70 qu'ils prennent en référence, oui mais :
- pourquoi Ferri ne redonne t'il pas à Astérix son caractère espiègle et moqueur de cette période ?
- pourquoi Conrad n'opte pas pour le cadrage uderzo de cette époque (qui rétrécirait les personnages) ?

Pour la page du conseil, euh ... tu parles de quoi ?
Je suis fan de Morris aussi, donc le lien entre Conrad et Morris m'intéresse ...

Enfin, pour le long message super intéressant que j'ai posté puis effacé et que tu seras le seul à avoir lu, je voulais rajouter une chose (qui contredis mon avis initial cela dit) : la dernière planche du papyrus augure peut-être de bonnes suprises pour la suite et prouve que Ferri et Conrad ont peut-être envie d'utiliser des codes un peu différents des années 70 :
- Ferri ose rompre avec la fin classique de la série
- Conrad utilise un découpage graphique différent de l'habituel : le banquet est cadré serré (avec même une vue légérement plongeante) qui confirme ce que tu disais, le post-scriptum est en biais, comme une page rattachée et le tombone qui sort du cadre change vraiment du cadre rectiligne rigide habituel.

Le truc, c'est de voir si F&C arrivera à composer un mix de modernité (graphique et scénaristique) avec le cadre imposée de la série.
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede Brian Addav » 29/10/2015 19:21

alambix a écrit:Par ailleurs, ils citent l'Astérix des années 70 qu'ils prennent en référence, oui mais :
- pourquoi Ferri ne redonne t'il pas à Astérix son caractère espiègle et moqueur de cette période ?


Pourquoi serait-il obligé ? C'était il y a 45 ans, et depuis il y a eu moult albums.

Mais surtout, le coup du caractère espiègle et moqueur d'Astérix, je comprends pas la polémique.
Il est présent pour moi. L'index, Colchique dans les braies, c'est moqueur. Espiègle, il l'est souvent.

Si on relit les albums dans l'ordre, il n'y a rien d'incohérent dans le comportement d'Astérix.
Alors je veux bien qu'on porte aux nues Goscinny et qu'on réclame du Goscinny, mais la cohérence de la série me paraît plus importante que cette notion "espiègle et moqueur" qui serait bien difficile à définir.

Ensuite, laissons aussi le temps à Ferri de prendre en main les persos.


alambix a écrit:- pourquoi Conrad n'opte pas pour le cadrage uderzo de cette époque (qui rétrécirait les personnages) ?


Parce que tu crois que c'est facile ? :D
C'est très casse gueule ce genre de mise en scène. Un truc de travers et tout s'écroule. Pourquoi personne n'a jamais fait du Uderzo, parce que ça bouffe et c'est pas facile.





alambix a écrit:Pour la page du conseil, euh ... tu parles de quoi ?


Planche 14, page 18.
Il n'y a jamais eu ce genre de scène auparavant. Si longue et traitée de la sorte.



alambix a écrit:Je suis fan de Morris aussi, donc le lien entre Conrad et Morris m'intéresse ...


Faut relire tout Lucky Luke, puis Cotton Kid, puis Tigresse Blanche et ensuite relire les Astérix en parallèle Uderzo / Conrad :D



alambix a écrit:Enfin, pour le long message super intéressant que j'ai posté puis effacé et que tu seras le seul à avoir lu, je voulais rajouter une chose (qui contredis mon avis initial cela dit) : la dernière planche du papyrus augure peut-être de bonnes suprises pour la suite et prouve que Ferri et Conrad ont peut-être envie d'utiliser des codes un peu différents des années 70 :
- Ferri ose rompre avec la fin classique de la série
- Conrad utilise un découpage graphique différent de l'habituel : le banquet est cadré serré (avec même une vue légérement plongeante) qui confirme ce que tu disais, le post-scriptum est en biais, comme une page rattachée et le tombone qui sort du cadre change vraiment du cadre rectiligne rigide habituel.


Astérix en Hispanie ;)

Sinon, la scène de banquet chez Uderzo, c'est souvent la même. Même vue de profil, même compo, etc.



alambix a écrit:Le truc, c'est de voir si F&C arrivera à composer un mix de modernité (graphique et scénaristique) avec le cadre imposée de la série.


Je te dirais qu'on s'en fout de la modernité. Qu'ils fassent un truc sympa et bien torché, c'est tout :D
(et c'est ce qu'ils font selon moi).
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede Ventouse » 29/10/2015 19:22

alambix a écrit:
Brian Addav a écrit:Conrad, s'il reprend la mise en scène d'Uderzo sur certains aspects, il ne le fait pas à 100%; et surtout pas tout le temps. Il fait du Conrad (donc du Morris). Il y a des pages qui sont très Uderzienne, mais beaucoup sont très Conradiennes (donc Morrissienne). Mais comme il fignole sur les persos, les arrières plans, ça passe nickel car c'est super lisible.
Si on est très loin de Donito, on est pas si loin de Raj, de Tigresse Blanche et de son Marsu Kid. (voir son Duc Béton), sur la mise en scène.



Je sèches ... en quoi le style de Conrad est Morrissien ?

Si on prend les Innommables du cycle américain, le style graphique morrissien est, me semble-t-il, une évidence !
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede gill » 30/10/2015 00:15

alambix a écrit:la dernière planche du papyrus augure peut-être de bonnes surprises pour la suite et prouve que Ferri et Conrad ont peut-être envie d'utiliser des codes un peu différents des années 70 :
- Ferri ose rompre avec la fin classique de la série
C'est amusant que tu vois ce post-scriptum comme une chose exceptionnelle. Car ce n'est ni plus ni moins ce qu'aurait fait Goscinny s'il avait dû montrer l'utilité et l'efficacité de la mémoire orale au cours de 2 millénaires. Cette scène est peut-être ma préférée de l'album, mais j'y ai aussi vu une "copie" de ce qui a déjà été fait dans "Astérix en Corse" (un descendant de Figatellix dans le maquis à notre époque) ou "Le Devin" ("en général ils disent n'importe quoi")... sans compter les Astérix et Obélix bretons, dans "La rentrée" !
Quant à "casser le code de la dernière page", il y a eu de multiples variantes (le banquet de la Zizanie étant le pire !). Ce n'en est qu'une parmi d'autres...
J'ai aussi noté d'autres reprises de gags : Obélix qui explique, en aparté, que c'est un colporteur (= "cousin germain" chez les Bretons) ou l'arrivée du Deus Ex Machina à la fin, sur son fier destrier (même scène dans le Bouclier et dans un album d'Uderzo). Mais c'est pas grave...
alambix a écrit:Le truc, c'est de voir si F&C arrivera à composer un mix de modernité (graphique et scénaristique) avec le cadre imposée de la série.
La modernité, s'il doit y en avoir, viendra toute seule avec le temps. Il n'y a pas que de la nostalgie, dans notre amour des albums de Goscinny. Il y a aussi une terrible efficacité qui, bien qu'ancienne, reste encore aujourd'hui exceptionnelle et inégalée. Bref, intemporelle. Alors arriver à la retrouver, cette vieille façon d'écrire, ce serait déjà magnifique ! Parce qu'elle est mille fois mieux que tous les albums d'humour aventureux de notre époque.

PS : "Astérix en Hispanie" est mon préféré à moi :D
(et Soupalognon est un chef respectable qui ne se fait pas tuer bêtement, et qui sait que la chair de sa chair se débrouillera tout seul pour s'en sortir, un peu comme un rite de passage à l'âge d'homme. Car c'est ça, être fier et ombrageux. Olé !)
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede gill » 30/10/2015 00:28

Brian Addav a écrit:
alambix a écrit:Pour la page du conseil, euh ... tu parles de quoi ?
Planche 14, page 18.
Il n'y a jamais eu ce genre de scène auparavant. Si longue et traitée de la sorte.

:shock: ??? Elle est banale, cette scène.
Il y a eu plus long dans le Devin, les Normands ou le Cadeau, et le cadrage n'est pas si serré...
Comprends pas où est la "modernité"...
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede Brian Addav » 30/10/2015 06:06

gill a écrit:
Brian Addav a écrit:
alambix a écrit:Pour la page du conseil, euh ... tu parles de quoi ?
Planche 14, page 18.
Il n'y a jamais eu ce genre de scène auparavant. Si longue et traitée de la sorte.


:shock: ??? Elle est banale, cette scène.
Il y a eu plus long dans le Devin, les Normands ou le Cadeau, et le cadrage n'est pas si serré...
Comprends pas où est la "modernité"...


Qu'elle soit banale, on s'en fout. Après c'est une de mes préférées justement, car la banalité, c'est pas si évident à faire.

Ensuite, je ne parle absolument pas de modernité. ça c'est Alambix.
Je parle de mise en scène plutôt Morrisienne que Uderzienne.

Dans les Normands, c'est une demi-page, à la Uderzo.
Le Cadeau c'est intéressant. On va y revenir.
Le Devin c'est autre chose, c'est une scène de repas. Tout autre chose.


Déjà, pour ceux qu'ont pas suivi, on a pris l'exemple des scènes de conseil pour comparer la mise en scène entre Uderzo et Conrad.
Les scènes de conseil, c'est quand nos héros se retrouvent chez Abraracourcix pour décider de la marche à suivre, et souvent de ce qu'on va faire dans l'album. (voir un étranger parler au chef, effectuer une demande, voir le chef confier une mission à Astérix, etc...)

Goscinny et Uderzo expédient souvent ça en 2-3 cases. Uderzo ressort quasi toujours la même case.

Dans le Domaine des Dieux, il y a une des scènes les plus longues, comparons là à la première scène de conseil du Papyrus:
Comparaison_conseil1.jpg


La case 4 du Domaine est typique Astérix, on la retrouve à chaque fois chez Uderzo. (quasiment).

On évacue le fait que Conrad inverse le point de vue. On voit chez Conrad le cadrage plus près. On voit aussi chez Ferri et Conrad le plaisir de rajouter la vanne de l'index dans une case, pas séparée comme le coup des corneilles.


Autre scène de conseil, dans le Papyrus, celle où le chef va convoquer tout le monde la nuit. Là, bien sûr, pas question de refaire pareil, faut apporter autre chose. Dans le Cadeau de César, il y a une scène au principe similaire (deuxième passage chez le chef), qui dure une page. Comparons:

Comparaison_conseil2.jpg


C'est très différent. Goscinny est beaucoup plus dense dans son écriture que Ferri. Et Uderzo multiplie les angles (un peu trop, d'ailleurs il se rattrape bizarrement en case 3 avec son ombre chinoise).
Conrad change aussi d'angle, mais il s'impose une continuité au sein d'une même bande, alors qu'Uderzo y va à fond.
Là, sa mise en scène est plus Morrissienne qu'Uderzienne.


Je reprécise, ça n'a rien à voir avec une quelconque modernité, ou banalité, c'est simplement des pratiques de mise en scène.


Un truc qu'a très bien compris Conrad, et l'a expliqué plein de fois, c'est qu'une des clés de la réussite d'Astérix, et de la particularité de la mise en scène chez Uderzo, c'est la lisibilité. Le lecteur n'a aucun effort à faire pour lire l'image. C'est le dessinateur qui fait tout pour que ce soit clair pour tout le monde, y compris, et surtout, pour le lecteur qui n'est pas habitué à lire des bds.

Et c'est ce que fait Conrad. Il ne chercher pas à copier de suite ce que fait Uderzo en terme de mise en scène, il commence par être lisible avec son propre style (donc Morrissien). Sur les persos, là il colle à Uderzo sur de nombreuses choses (les traits ouverts par exemple). Et l'ensemble fonctionne.
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede alambix » 30/10/2015 08:44

"alambiqué" ... mais très instructif !

Donc, si je résume, le style de Conrad sur Astérix, c'est une mise en scène morrissienne sur un graphisme uderzien ?

Par ailleurs, quand je parlais du côté espiègle d'Astérix, je parlais de son caractère sur les 2 premiers tiers de la période Goscinny. Astérix était très moqueur, très drôle aussi.
Sur la période Uderzo, ce caractère s'est peu à peu effacé pour évoluer vers un personnage de héros moralisateur (ce n'est pas péjoratif). Sur les Pictes et le Papyrus, il n'est à l'origine de quasiment aucun gag.
Abraracourcix, Bonemine, Cétautomatic et surtout Obélix sont beaucoup + drôles. Ce ne serait pas forcément génant s'il menait l'histoire, mais là ce n'est même pas le cas, l'histoire se déroule un peu sans lui.
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede gill » 30/10/2015 10:32

Brian Addav a écrit:Ensuite, je ne parle absolument pas de modernité. ça c'est Alambix.
Je parle de mise en scène plutôt Morrisienne que Uderzienne.
Mouais... Je suis d'habitude très sensibilisé par ce que tu analyses là, mais franchement... :|
"Alambiqué", ça est la bonne formulation :D
Prenons la chose par l'autre bout.
Tu cherches à démontrer une mise-en-scène Morrissienne... en nous donnant des contre-exemples Uderzoïens ! Bizarre, non ? Prends carrément une page de Lucky Luke, ce sera plus parlant !

Je note tout de même une chose : dans les pages que tu compares, Uderzo n'utilise jamais de plans américains. C'est soit du gros plan, soit du plan d'ensemble. J'aimais il ne coupe de multiples personnages en deux, au niveau du ventre.

A la décharge de Conrad (qui me semble faire beaucoup d'efforts en ce sens), ce cas-ci est particulier. S'il avait dessiné tous les personnages en pied, on aurait eu 3 cases superposées quasi-identiques ! Celle du milieu devait donc être différente. Et pourquoi pas avec un plan américain ? CQFD. Uderzo aurait très certainement agi de même...

Ceci dit, et après avoir consulté quelques Lucky Luke, c'est vrai qu'il y a plus de plans d'ensemble américains chez Morris... contrairement aux plans d'ensemble gaulois de chez Uderzo :D
...mais ce n'est pas propre à Morris, ça. C'est une pratique très courante dans la BD !
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede nikoman » 30/10/2015 10:57

Je l'ai lu hier soir, (merci maman de me l'avoir offert) et j'ai plutôt bien aimé. Ce qui me dérangeait dans le dessin avec les Pictes a été considérablement amélioré, et niveau scénario, et bien je me suis plutôt bien amusé, c'est bourré de jeux de mots et de gags (ce que j'attends d'un Asterix) et il y a des petites trouvailles sympa, j'ai beaucoup aimé l'écureuil. Voilà, sans vouloir lancer ou prolonger un débat, il y a des très bons albums, des bons, des pas terribles et des bouses, celui-là je le classe parmi les bons.
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede alambix » 30/10/2015 11:53

gill a écrit:
Brian Addav a écrit:Ensuite, je ne parle absolument pas de modernité. ça c'est Alambix.
Je parle de mise en scène plutôt Morrisienne que Uderzienne.
Mouais... Je suis d'habitude très sensibilisé par ce que tu analyses là, mais franchement... :|
"Alambiqué", ça est la bonne formulation :D
Prenons la chose par l'autre bout.
Tu cherches à démontrer une mise-en-scène Morrissienne... en nous donnant des contre-exemples Uderzoïens ! Bizarre, non ? Prends carrément une page de Lucky Luke, ce sera plus parlant !

Je note tout de même une chose : dans les pages que tu compares, Uderzo n'utilise jamais de plans américains. C'est soit du gros plan, soit du plan d'ensemble. J'aimais il ne coupe de multiples personnages en deux, au niveau du ventre.

A la décharge de Conrad (qui me semble faire beaucoup d'efforts en ce sens), ce cas-ci est particulier. S'il avait dessiné tous les personnages en pied, on aurait eu 3 cases superposées quasi-identiques ! Celle du milieu devait donc être différente. Et pourquoi pas avec un plan américain ? CQFD. Uderzo aurait très certainement agi de même...

Ceci dit, et après avoir consulté quelques Lucky Luke, c'est vrai qu'il y a plus de plans d'ensemble américains chez Morris... contrairement aux plans d'ensemble gaulois de chez Uderzo :D
...mais ce n'est pas propre à Morris, ça. C'est une pratique très courante dans la BD !


Mais le style morris, c'est uniquement une question de plan rapproché/serré ?
Et à ce jeu-là d'ailleurs, qui en est le + proche ? Conrad ou Achdé ?
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede nicodech » 30/10/2015 13:32

Et bien de mon coté j'ai ri ... plusieurs fois et pas juste souris.. Souvent sur des situations ou dialogue et expressions se mêlaient avec justesse .
Je ne me rappelle pas l'avoir fait avec les Pictes et cela m'a fait plaisir .. Le plaisir de retrouver un Asterix que je relis de temps en temps au hasard de ma bibliothèque .. Après coup on peux se dire plein de choses, que ceci cela mais c'est important aussi une 1ère lecture .. Celle qui ne vous ennuie pas qui vous donne l'impression d'être avec ceux qui vont ont tant fait rire ...
Vivement le prochain :)
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede Moulignac » 30/10/2015 14:05

Les Astérix de la "grande époque", ceux scénarisés par Goscinny, je les ai découverts enfant sans en saisir tout l'humour mais en appréciant ce que je considérais aussi comme des récits d'aventures.
Leur relecture à l'adolescence m'a fait découvrir l'humour plus fin des scénarios, les jeux de mots, les anachronismes, etc ...

Mais découvrir un nouvel Astérix à l'âge adulte en ayant perdu (avec la ... maturité) une certaine capacité d'enthousiasme ne peut pas avoir la même force que celle des lectures enfantines. Tout le talent (bien réel) de Ferry et Conrad n'y pourra rien.
J'ai tout de même pris plaisir (mais sans plus) à lire ce nouvel opus plutôt réussi et plus abouti que le précédent et j'achèterai sans doute le prochain ...
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede alambix » 30/10/2015 14:12

Moulignac a écrit:Mais découvrir un nouvel Astérix à l'âge adulte en ayant perdu (avec la ... maturité) une certaine capacité d'enthousiasme ne peut pas avoir la même force que celle des lectures enfantines. Tout le talent (bien réel) de Ferry et Conrad n'y pourra rien.


Exactement, et c'est un point important. Nous avons tous ici découvert Astérix étant enfant, et l'avons apprécié en tant que tel, très souvent au 1er degré.
Pour le Papyrus, notre approche ne peut incontestablement pas être la même.

Il faudrait demander l'avis de lecteurs de 10 ans, et leur reposer la question d'ici 20 ans.

Dans "le petit quotidien", les critiques des enfants sont bonnes et ressemblent à celles que je me faisait à leur age.
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede C0rt0 » 30/10/2015 16:54

Grand amateur de la série, j'ai vraiment pris plaisir à lire ce dernier volet. J'apprécie le boulot fait par Ferri et Conrad.
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede Brian Addav » 30/10/2015 17:05

gill a écrit:Tu cherches à démontrer une mise-en-scène Morrissienne... en nous donnant des contre-exemples Uderzoïens ! Bizarre, non ? Prends carrément une page de Lucky Luke, ce sera plus parlant !


Je ne cherche pas à démontrer, je cherche à illustrer en quoi, selon moi, la mise en scène de Conrad sur Astérix, et notamment ce Papyrus, tient plus à Morris qu'à Uderzo. Je ne dis pas qu'il ne fait que du Morris. Je dis qu'il fait plus souvent du Morris que du Uderzo.

Et comme beaucoup disent que Conrad a su reprendre le style de Uderzo, je montre ce que faisait Uderzo.

Parce que bon, résumer en qq lignes les mises en scène d'Uderzo et de Morris, comment dire...
mais on va essayer... quitte à dire plein de bêtises.


alambix a écrit:Mais le style morris, c'est uniquement une question de plan rapproché/serré ?


Non, heureusement, c'est surtout lié à une gestion de l'espace.

Pour moi (parce que c'est aussi sujet à caution):
(et en quelques lignes, soyez indulgents :D )

+ Décors
Morris emploie souvent une certaine façon de présenter un décor. Point de vue en hauteur (pas totalement contre-plongée), ligne d'horizon haute (très dessin animé). Il parsème aussi ses histoires de nombreuses grandes en contre-plongée (voir vu du ciel).
Uderzo met plus de profondeur en abaissant sa ligne d'horizon (école Disney BD), il utilise aussi des grandes cases avec une sorte de plongée, mais vraiment moins souvent. Surtout, il fignole ses décors, c'est riche.
Comme dit Conrad, Morris est à l'économie, tout le contraire d'Uderzo, qui donne tout.

(et c'est là que c'est intéressant car Conrad a vraiment fignolé sur le Papyrus)


+ Angles de vue
Comme dit avant, Uderzo, il change souvent, il adore tourner autour de ses persos, aidé en cela par le découpage dense de Goscinny. Il cadre moins serré (pour pouvoir remplir avec plein de trucs, les poules, les hiboux) ou très près.
Et même s'il change souvent d'angle, il aime souvent "redonder" une case pour y inclure une vanne.

Morris est plus stable, sur un strip, une demi-page, il va garder l'angle de vue. Et s'il doit changer, c'est pour servir le récit, suivre les persos, et le nouvel angle sera toujours au service de la lisibilité quant à l'action. (je sais pas mieux l'exprimer désolé). Il y a aussi tout un aspect géométrique dans la construction de ses planches.
Il utilise beaucoup plus le plan américain, ainsi que son plan spécial "je coupe aux genoux" :D
Ses décors sont efficaces on va dire, pour comparer avec Uderzo...

Tous deux ont souvent recours au plan "persos qui marchent sur le bas de la case". Ce sont deux sacrés spécialistes de ce rang plus théâtre que cinéma. Mais ils l'utilisent à bon escient, pas systématiquement.


voilà en qq mots. Je mets pas d'exemple, aller relire, c'est mieux :-D

alambix a écrit:Donc, si je résume, le style de Conrad sur Astérix, c'est une mise en scène morrissienne sur un graphisme uderzien ?


Je dirais un graphisme Uderzien, avec une mise scène alternant l'Uderzien et le Morrissien (mon pb étant de quantifier la balance...)



alambix a écrit:Et à ce jeu-là d'ailleurs, qui en est le + proche ? Conrad ou Achdé ?


Conrad pour moi. Mais depuis longtemps. Achdé est très différent.
Achdé c'est un graphisme Morrisien sur une mise en scène Achdéenne. :D
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede creolix » 31/10/2015 09:29

Je trouve que beaucoup chipote vis à vis du travail de ferri et Conrad . Ce n'est jamais facile de reprendre le travail de quelqu'un d'autre et je trouve en l'occurrence que là la reprise est excellente avec des différences bien sûr mais on leurs a pas demandé de faire du copier coller
Il faut arrêter avec goscinny qui était immense mais il n'es plus là et l'époque à aussi changer
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Re: Astérix tome 36 - Le Papyrus de César

Messagede Ventouse » 31/10/2015 16:04

creolix a écrit:Je trouve que beaucoup chipote vis à vis du travail de ferri et Conrad . Ce n'est jamais facile de reprendre le travail de quelqu'un d'autre et je trouve en l'occurrence que là la reprise est excellente avec des différences bien sûr mais on leurs a pas demandé de faire du copier coller
Il faut arrêter avec goscinny qui était immense mais il n'es plus là et l'époque à aussi changer

D'accord pour le chipotage, il n'est pas utile de chaque fois vouloir faire des thèses sur tout et sur rien, parfois les auteurs doivent bien se marrer et s'étonner! Pas d'accord d'arrêter avec Goscinny...il était immense et il le reste.
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