toine74 a écrit:
Untitled, Felix Gonzalez-Torres, 1991.
A première vue, un tas de bonbons multicolores dans un coin d'une salle. Du ready-made WTF comme il en existe beaucoup.
WTF, justement, en lisant la notice on apprend qu'on peut se servir, et qu'il y a 175 livres de douceurs et que c'était le poids d'un ami de l'artiste avant qu'il choppe le sida et qu'il meurt dans la décrépitude que l'on sait ou imagine. Le seul truc qu'il arrivait encore à apprécier pendant sa longue agonie était de sucer des bonbons. Au fil de la journée et des visiteurs (particulièrement quand il y a des scolaires) le tas diminue et disparaît et chaque matin un conservateur remet 175 livres de bonbons dans le coin et l'ami revit pour quelques heures.
Le contexte, le concept et l'émotion.
Monsieur Jean a écrit:Ce qui m'embête, c'est que l'oeuvre n'est pas autonome. Si elle n'est pas accompagnée d'une notice, elle n'a aucun sens. Oserais-je dire aucune valeur intrinsèque.
C'est un peu comme les manteaux de fourrure et les chaises qui ont lancé ce débat. L'auteur peut bien écrire une notice longue comme ça pour expliquer se démarche, mais je m'en contrefiche de sa démarche. Si j'ai besoin de lire un manuel d'instructions pour avoir une émotion, c'est que l'artiste a raté son coup.
toine74 a écrit:L'effet est quand même réussi je trouve.
toine74 a écrit:C'est certain, il y a du boulot de modelage (+ une pensée aux gars de l'entretien pour la poussière et le stockage) . L'effet est quand même réussi je trouve.
toine74 a écrit:Pour vraiment juger, il faudrait voir l’œuvre en vrai. Avec des crânes (la vie, la mort, les pirates, etc.), il y a matière à réflexion.
Le gigantisme (on en parlait plus haut) n'apporte peut-être pas grand-chose, mais j'aime bien la juxtaposition avec les peintures (dont les auteurs sont évidemment enterrés depuis longtemps). Le rappel et la confrontation avec sa propre mortalité fonctionnent toujours avec nous pauvres humains.
thyuig a écrit:toine74 a écrit:Pour vraiment juger, il faudrait voir l’œuvre en vrai. Avec des crânes (la vie, la mort, les pirates, etc.), il y a matière à réflexion.
Le gigantisme (on en parlait plus haut) n'apporte peut-être pas grand-chose, mais j'aime bien la juxtaposition avec les peintures (dont les auteurs sont évidemment enterrés depuis longtemps). Le rappel et la confrontation avec sa propre mortalité fonctionnent toujours avec nous pauvres humains.
Oui, mais alors, de simples photocopies des catacombes fonctionneraient elles-aussi dans ce contexte.
On isole alors l'idée de beau. Pour que le beau se remarque il faut ici qu'il soit gros. Ca n'en fait pas une plus "grosse" mort, une plus grosse image de la mort, ça en fait quelque chose que l'on remarque plus facilement. Moins cheap qu'une vulgaire photocopie, on moule.
On pourrait utiliser d'autres supports. Des poupées dont on enlèverait la tête pour y ficher ces cranes ! Voilà la bonne idée. Mais alors que devient la réflexion sur la mort elle-même, on perd de vue notre sujet.
Non, des gros crânes, ça fait largement le taf et on comprend tous que c'est de l'art !
Blackfrag a écrit:Celle là avait bien fait causer aussi
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