yannzeman a écrit:Mais les artistes populaires, qui oeuvrent depuis des décennies parfois, qui sont les locomotives de leur art (au sein des maisons d'édition comme dans les librairies), et qui voient les prix leur passer sous le nez année après année, ça doit quand même un peu les attrister.
Et pourtant, cet argument, légitime, n'est pas souvent abordé à propos d'Angoulème.
corbulon a écrit:Étonnamment personne ne déplore l’absence d’un prix du public à Cannes, Berlin et Venise (il y a même un prix Queer, oula j’espère ne pas susciter de crise cardiaque prématurée sur ce forum). Bref moi je suis assez content qu’Angoulême ait enfin réussi à se débarrasser de ce cul entre deux chaises qui ne permettait pas l’homogénéité du palmarès. Là le Festival donne une image beaucoup moins brouillée.
corbulon a écrit:il y a même un prix Queer, oula j’espère ne pas susciter de crise cardiaque prématurée sur ce forum
Pouffy a écrit:yannzeman a écrit:Mais les artistes populaires, qui oeuvrent depuis des décennies parfois, qui sont les locomotives de leur art (au sein des maisons d'édition comme dans les librairies), et qui voient les prix leur passer sous le nez année après année, ça doit quand même un peu les attrister.
Et pourtant, cet argument, légitime, n'est pas souvent abordé à propos d'Angoulème.
Parce que ces artistes sont sortis du cadre strict de la BD, c'est tout. Ils vivent de leur notoriété quelle que soit la qualité de leur production... et c'est vrai dans tous les domaines artistiques.
Il est normal que la critique s'en détache et ce sont des locomotives pour les éditeurs mais pas pour la BD (du moins pour étendre le lectorat).
EYE OF DOOM a écrit:Je trouve ce jugement bien severe sur les locomotives
EYE OF DOOM a écrit:Même si je n'es lis pas forcément Larcenet ou Zep me semblent deux contre exemples flagrants à l'assertion ci dessus.
Blackfrag a écrit:Nan, mais Shi et Ramirez c'est de la BD prolo à 15 balles, rien à voir avec l'esprit du Fauve... doit falloir remonter au moins à Pascal Brutal ou le combat ordinaire donc une bonne dizaines d'années pour trouver un titre de "série" qui n'est pas considéré comme roman graphique, c'est la mode du moment, et ça fait plus sérieux à présenter dans les médias.
Nirm a écrit:Blackfrag a écrit:La condescendance de prendre les lecteurs pour des gens non habitués à lire est aussi assez rhétorique ici... J'ai apprécié également beaucoup de livres cette année 2018 que peut de gens aurons lu peut être et l'éducation BD n'est pas vraiment un propos que je prendrais pour moi si ça ne te dérange pas... , ma réflexion était dans le fait que le prix fauve rends hommage principalement à des R.G depuis quelques années qui ne corresponds pas à l'éventail de l'ensemble des lectures de la plupart des lecteurs BD, j'ai aimé divers livres qui ont eu ce prix ( je pense à "ici" par exemple ou "5000 km/seconde") donc affirmer que parce qu'on apprécie pas une œuvre est faute de ne pas savoir apprécier cet art ou de ne pas avoir assez lu pour l'apprécier est également lapidaire envers bons nombre de lecteurs amha
Ça peut arriver de trouver une sélection palmarès nulle non ? ou tous les ans on fait l'hypocrite et on crie tout fort que le Fauve est encore comme d'habitude génial ?
Ni Xavier ni nexus ne disent ça.
Tous les ans, le palmarès est commenté pour ne pas dire moqué.
Xavier dit que le but n'est pas de récompenser les meilleures ventes (en ajoutant que l'acte d'achat n'est pas forcément une manière d'expliquer son adhésion à la lecture qui en résulte).
C'est souvent dit, par S. Beaujan notamment, mais le festival a le cul entre 2 chaises à cause de l'absence de manifestation qui récompenserait les ventes, les "succès" de librairies et autres points de vente.
Son but, sa direction artistique, c'est de mettre en lumière des ouvrages que le jury juge intéressants et de les mettre en lumière (et pourquoi pas leur permettre d'exister commercialement aussi).
Ce qu'il y a de lassant, c'est au lieu de se dire "tiens, c'est peut-être intéressant", certaines réactions, ici, vont tourner en dérision le palmarès ("bobo", "élististe", etc).
On a le droit d'aimer la BD et de ne pas se reconnaître dans le palmarès, ou d'y adhérer à fond, mais sans pour autant penser que les uns lisent de la soupe et les autres se la pètent.
C'est ce que nexus, je crois, pointait.
yannzeman a écrit:Je vais juste réagir sur 2 points, dans cette phrase de Nirm.
"le but n'est pas de récompenser les meilleures ventes (en ajoutant que l'acte d'achat n'est pas forcément une manière d'expliquer son adhésion à la lecture qui en résulte)"
"le but n'est pas de récompenser les meilleures ventes " (en parlant du palmarès d'Angoulème).
Je comprend l'idée, parce que en ce moment sort au cinéma la suite de "mais qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu", qui avait cartonné, alors que ma femme et moi (qui sommes un peu dans le thème) avons trouvé le film très mauvais au point d'arrêter même pas à la moitié du visionnage.
Ce qui plait au plus grand nombre n'est pas forcément génial. OK.
Mais entre décerner le prix au plus gros vendeur, et rejeter systématiquement ce qui se vend bien depuis des années, sous prétexte que ça n'a plus besoin de prix, il y a un monde.
Je vais me faire jeter pour ça, mais j'ai trouvé vachement bien la reprise de "Michel Vaillant" part la nouvelle équipe ; j'aurais aimé que Angoulème en fasse écho.
Comme beaucoup, j'ai été soulagé de voir le renouveau assuré pour "Tanguy et Laverdure", après des années de marasme.
J'ai bien aimé, dans sa globalité, "les pirates de Barataria" ; et un album, en particulier, m'a touché plus que de raison, le tome 9 ; je l'aurais vu sélectionné. Mais non, BD trop commerciale, sans doute.
Et on en a tous, des exemples de titres populaires qui auraient mérité d'un peu de reconnaissance pour leurs auteurs, au dela du succès commercial (sans que ce soient des top vendeurs).
Mais visiblement, c'est trop demander.
Non, il faut aller dans l'alternatif, ou proposer un projet sous format Roman Graphique pour être sélectionné.
Quel mépris pour la BD populaire, les titres avec des personnages récurrents, pourtant les plus difficiles à réaliser.
"(en ajoutant que l'acte d'achat n'est pas forcément une manière d'expliquer son adhésion à la lecture qui en résulte)"
Evidemment, pour être sur que l'acheteur a aimé, il faudrait vérifier si il a conservé ou revendu son achat par la suite.
Mais comme l'a dit quelqu'un (Blackfrag ? je sais plus), l'acte d'achat est avant tout un acte d'adhésion à la lecture, dans les BD classiques, avec des personnages récurrents. On a aimé, on en veut encore.
(le coup du "je vais acheté le dernier Astérix pour mon petit neveu", je demande à voir)
C'est sur les romans graphiques et albums unitaires, qu'on ne sait finalement jamais si l'acheteur a aimé son achat, ou s'il le regrette amèrement. Ce site n'est pas représentatif, très peu de lecteurs de BD s'y connectent à mon avis, donc le nombre d'étoiles, ça ne veut rien dire.
J'ai acheté "Negalyod", mais je le regrette ; c'est pourtant comptabilisé de la même façon que les intégrales (que j'achète de plus en plus) ou le tome 8 de "Le grand mort" ou le dernier "complainte des landes perdues" par Béatrice Tillier, alors que mon ressenti final n'est absolument pas le même.
Et, certains vont hurler mais je sais que cela se pratique (ici même, parmi les forumeurs, qui me l'ont dit en MP), le numérique permet de lire d'abord et d'acheter ensuite si cela plait.
Donc pour certains (dont moi), l'acte d'achat est un acte d'adhésion plein et entier, sauf exception (qui tend à se réduire, parce que des erreurs de casting type "Negaloyd", au prix où c'est, je vais éviter).
D'ailleurs, c'est paradoxal :
vous rejetez l'idée que le niveau des ventes est un facteur important pour juger de la qualité d'une oeuvre, mais vous ne cessez de répéter que "...les monstres" s'est vendu à 60 000 exemplaires !
Y'a peut-être pas mal de gens qui sont un peu verts d'avoir acheté cet album, après l'avoir lu...
(je l'ai feuilleté ce week-end, par curiosité, et je l'ai reposé ; vraiment pas ce qui m'attire)
yannzeman a écrit:euh... si vous le dites a écrit:On peut créer toutes les oppositions que l'on veut à partir d'un palmarès.
Bd bourgeoise contre bd prolo, bd indépendante contre bd mainstream, bd élitiste contre bd populaire, (ajoutez en d'autres selon votre créativité du moment),... Ca donne lieu à beaucoup de bavardage plus ou moins intéressant (beaucoup aimé la discussion entre Xavier et Brian par exemple) et à son lot de trollage sans aucun intérêt (Morti, pro-Morti, anti-Morti,...).
En tant que lecteur, la distinction que je ferais à partir d'un palmarès c'est celle entre un public qui voudrait voir primées les œuvres qu'il aime et un public qui n'aime rien moins que d'utiliser un palmarès pour s'ouvrir de nouveaux horizons.
Personnellement, à part la satisfaction un peu vaine de voir ses propres goûts flattés par un palmarès, je ne vois pas le moindre intérêt à la première option. Ce qui m'intéresse dans un palmarès et dans la démarche qui a conduit à sa construction, c'est la possibilité de découvrir des choses qui sont passées sous mon radar. D'où, il me semble, l'intérêt primordial de primer des œuvres dont la diffusion a pu être plus confidentielle, des œuvres qui n'ont pas nécessairement bénéficié d'une grande exposition,... Un palmarès comme le palmarès du festival d'Angoulême, ça doit pouvoir permettre de clamer "Vous êtes passés à côté de ce truc, eh bien c'est dommage parce que c'est vraiment une très belle lecture. Il n'est pas trop tard pour s'y intéresser". C'est dans cet état d'esprit que j'ai feuilleté et acheté hier le premier volume de Dansker, la série primée cette année. Un album qui m'était complètement inconnu et que je suis à présent impatient de découvrir.
Vous oubliez le ressenti des auteurs.
Ils se donnent à fond pour un album, et le festival qui met en avant la BD les snobe superbement.
Ce n'est pas qu'une question de satisfaction personnelle du lecteur, qui fait (ou pas) les bons choix, c'est aussi la reconnaissance des auteurs.
Regardez, à chaque remise de prix au cinéma, à la tv ou au théatre, les sanglots des nommés.
Un artiste a besoin de reconnaissance, et les auteurs de BD comme les autres.
Si vous vous étiez un peu intéressé à Ramirez par exemple (déjà, l'avez-vous lu ?)...
Re: [PREVIEW] Il faut flinguer Ramirez - N. Petrimaux - Glénat
Message de Blackfrag » 31/05/2018 10:08 (Page 4)
Pour ma part, j'ai adoré, les dessins et la couleur sont fabuleux, les nombreuses références, les pubs, la critique sociale, les persos (les jolis pépés comme les méchants ont un bon charisme) les dialogues (faire une BD avec un "Héro" muet fallait oser ) , et l'action est au RDV (la course-poursuite est anthologique ) on voit bien l'expérience de l'auteur dans le ciné et le jeu vidéo, tout s'enchaine très vite avec un découpage et une mise en page très efficace, un peu à la façon d'un" Streamliner" mais ici les détails du dessin parfois très nombreux nous font ralentir la lecture afin d'apprécier chaque case, certes il ne se suffit pas à lui-même coté scénario et un tome 2 est annoncé mais j'ai passé un très bon moment de lecture et j'ai vraiment l'impression d'en avoir eu pour mon argent (c'est pas toujours le cas ) Merci à l'Auteur. 4.5/5
Leihko a écrit:Les auteurs ne sont pas des poupées de chiffon ! La plupart triment pendant une année pour sortir un album sur lequel ils toucheront une misère (seulement 8 pauvres pour-cent !) et que leur BD soit "bourgeoise", "prolo", "populaire" (donnez-leur le nom que vous voulez) il y'a des personnes derrière qui ont bossé pour ce résultat et qui ont mit des années pour la grande majorité à avoir les capacité et un éditeur derrière pour pouvoir le faire !
Les écoles semblent privilégier l’enseignement des graphismes à la mode, encouragées par le succès de jeunes auteurs dont le trait plus simpliste permet un rythme de travail rapide. […] Mais seuls certains albums de Sfar, Sattouf, Blain, ou encore Larcenet réalisent des ventes importantes. La plupart des auteurs œuvrant dans ce créneau se contentent de maigres performances qui pourtant font l’admiration de la critique. Il est certain que produire une planche par jour, sans trop d’effort, en se contentant de raconter son quotidien, est plus simple que de construire un récit dense qui exige au dessinateur de réunir une importante documentation.
Leihko a écrit:Bah honnêtement oui j'ai peut-être pas la même connaissance, car tout simplement je n'ai surement pas lu autant que vous avec vos années d'expériences, seulement je trouve ça vraiment dommage de parler de Shi ou de Ramirez de "prolos".
Si vous vous étiez un peu intéressé à Ramirez par exemple (déjà, l'avez-vous lu ?) et notamment au travail de l'auteur derrière, vous vous rendriez compte de la qualité de celui-ci, qu'elle soit graphiquement, scénaristiquement ou encore au niveau des prémisses. Oui, peut-être qu'elle ne rentre pas dans vos goûts ou lectures habituelles, mais de là à la qualifier d'oeuvre de bas étage c'est moyen.
Je ne dis pas que ces oeuvres sont les chefs d'oeuvre du siècle, mais en attendant, s'arrêter au format, à la pagination ou encore au fait qu'elle ne sorte pas suffisamment des codes pour être une bonne oeuvre n'est pas un vrai argument.
Leihko a écrit:Oui ce n'est pas comparable à Ferris qui a eu le Fauve, pourtant on lui reproche aussi de ne pas mériter celui-ci ? Dans ce cas pour vous, Berverly, Shangri-La, ou encore une multitudes d'autres titres, ne méritaient pas non plus leur prix ?
Leihko a écrit:La BD évolue, tout comme le reste du monde et elle évolue avec son temps, n'oublions pas que la BD est un Art, et comme l'Art elle prend diverse forme et évolue. C'est clair qu'on est bien loin de Franquin, mais je trouve ça triste de cantonner la BD à un seule type (style roman graphique) et fermer d'office les portes aux autres, un peu comme les critiques pour le grand prix remit à Takahashi, alors qu'après ses années de travail, et tout ce qu'elle a fourni, elle le mérite.
Leihko a écrit:Personnellement je suis étudiante en BD et je fréquente quotidiennement des auteurs et professionnels (des auteurs toujours en activité) et quand on voit le travail derrière, ça fait de ces "prolos" des bosseurs qui se donnent pour leur passion.
Leihko a écrit:Après libre à chacun d'aimer ou non une oeuvre, mais pour lire de tout, je trouve ça vraiment dommage qu'Angoulême ou certains lecteurs se cantonnent à un certain type d'oeuvres alors qu'il y'a une multitude de titres différents et une richesse culturelle très intéressante.
Leihko a écrit:C'est un réflexe constant de vouloir coller des étiquettes, mais quand certains auteurs changent ou sortent de leur style de prédilection, immédiatement on les pointe du doigt parce qu'ils "osent" faire autre chose.
Leihko a écrit:La BD évolue, varie, et change avec son lectorat et la société. Hier était sorti "Le bleu est une couleur chaude" qui avait fait hurler plus d'un pourtant, il dépeint une réalité sociale, même dure à l'admettre
Leihko a écrit:Plutôt que de chercher qui a tord ou a raison, le mieux est de continuer de lire et d'enrichir nos lectures et qui sait, peut-être même en y ajoutant des titres que l'on aurait mit de côté parce qu'on avait pas envie d'essayer
Le Complot a écrit:corbulon a écrit:Étonnamment personne ne déplore l’absence d’un prix du public à Cannes, Berlin et Venise (il y a même un prix Queer, oula j’espère ne pas susciter de crise cardiaque prématurée sur ce forum). Bref moi je suis assez content qu’Angoulême ait enfin réussi à se débarrasser de ce cul entre deux chaises qui ne permettait pas l’homogénéité du palmarès. Là le Festival donne une image beaucoup moins brouillée.
Après y'a Cannes et Cannes, avec la Quinzaine.
Leihko a écrit:Blackfrag a écrit:Nan, mais Shi et Ramirez c'est de la BD prolo à 15 balles, rien à voir avec l'esprit du Fauve... doit falloir remonter au moins à Pascal Brutal ou le combat ordinaire donc une bonne dizaines d'années pour trouver un titre de "série" qui n'est pas considéré comme roman graphique, c'est la mode du moment, et ça fait plus sérieux à présenter dans les médias.
Bah honnêtement oui j'ai peut-être pas la même connaissance, car tout simplement je n'ai surement pas lu autant que vous avec vos années d'expériences, seulement je trouve ça vraiment dommage de parler de Shi ou de Ramirez de "prolos".
Si vous vous étiez un peu intéressé à Ramirez par exemple (déjà, l'avez-vous lu ?) et notamment au travail de l'auteur derrière, vous vous rendriez compte de la qualité de celui-ci, qu'elle soit graphiquement, scénaristiquement ou encore au niveau des prémisses. Oui, peut-être qu'elle ne rentre pas dans vos goûts ou lectures habituelles, mais de là à la qualifier d'oeuvre de bas étage c'est moyen.
Je ne dis pas que ces oeuvres sont les chefs d'oeuvre du siècle, mais en attendant, s'arrêter au format, à la pagination ou encore au fait qu'elle ne sorte pas suffisamment des codes pour être une bonne oeuvre n'est pas un vrai argument.
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