Xavier Guilbert a écrit:Quand Brian poste la liste des derniers palmarès d'Angoulême, je vois beaucoup d'ouvrages primés qui sont très accessibles, alors même qu'ils sont très éloignés de la norme franco-belge (option 48CC) que l'on érige en règle d'or de l'accessibilité. On a évoqué Marion Montaigne (oui mais bon, son dessin est facile), Riad Sattouf (oui mais bon, le sujet est marquant et traité avec simplicité), etc. Finalement, derrière cette idée "d'accessibilité", on trouve surtout une vision très subjective de ce qui serait facile à lire -- sans prendre la mesure de notre propre conditionnement par notre parcours de lecteur.
Déjà, je le redis, si on parle de mise en scène, l'accessibilité, la lisibilité d'une bd, ce n'est en rien subjectif.
Il y a des pratiques, des techniques pour abonder dans ce sens.
Et c'est amusant de voir qu'en "Europe", c'est un sujet qu'on essaie parfois de nier, de traiter de subjectif, alors qu'en asie, c'est une des bases de l'apprentissage de la bd.
Mais vu qu'on reparle de Marion Montaigne et Sattouf, je n'ai pas posté la liste des derniers palmarès par hasard.
Surtout, je l'ai mise en forme pour qu'on voit bien les oeuvres primés par le jury du festival, et ceux primés par d'autres jurys : jeunesse, polar et prix public cultura.
Et si on compare les albums primés par les différents jurys, et ceux primés par les prix jeunesse / polar et cultura, on y voit bien une grande différence de choix quant au type d'albums primés.
Marion Montaigne, sur ces dernières années, elle a été primé deux fois.
Et à chaque fois, elle a été primé par le prix du public (cultura), pas par le jury. Et je ne pense pas que ce soit un hasard...
Et on peut aller plus loin en analysant la composition des jury.
Riad Sattouf, il est primé en 2015, et là, la composition du jury est la suivante :
Gwen de Bonneval, président, auteur,
Mathieu Charrier, journaliste,
Jean-Luc Coatalem, écrivain,
Laurence le Saux, journaliste,
Philippe Faugère, libraire,
Jana Jakobek, directrice artistique Fumetto International Comix,
Numa Sadoul, auteur.
En 2013, c'est Quai d'Orsay qui est primé, avec le jury suivant :
Jean-Claude Denis, auteur de bande dessinée, président
Jessica Abel, auteur de bande dessinée
Jean-Yves Ferri, auteur de bande dessinée
Pierre Lescure, « personnalité qualifiée »
Séverine Marque, libraire
Denis Olivennes, « personnalité qualifiée »
Sarah Vuillermoz, libraire
Et je l'avais dit plus haut, et Thierry2 le redit ici, la composition du jury a une vraie influence, qu'on le veuille ou non, sur la ligne directrice d'un palmarès.
Maintenant, je me permets d'ajouter que je ne critique pas cet état de fait. Je suis juste dans l'analyse, le constat.
Perso, je lis de tout, mais vraiment de tout. (à part peut-être les comics super-héros en collant pour faire dans la caricature
).