Xavier Guilbert a écrit:Brian Addav a écrit:On le voit cette année. Le palmarès est cohérent "en lui-même". Il y a une idée directrice si on peut dire. Il est, n'en déplaise, plus axé vers des albums moins tout-public-accessible, ce qui n'a pas été le cas forcément les années précédentes.
Je persiste à penser qu'il y a aussi pas mal d'idées arrêtées quant à ce qui constitue ces "albums tout-public-accessibles". Il y a l'argument des ventes, qui affirmerait que "Moi, ce que j'aime, c'est les monstres" est un album tout-public-accessible -- ce qui, visiblement, fait grincer des dents à certains.
On pourrait se déporter sur la question du style, qui pose tout autant de problèmes: un Blake & Mortimer est éminemment codifié, tant dans le dessin que dans la narration, et ne relève absolument pas d'un album accessible à mes yeux. Et la même chose pourrait se dire de beaucoup de productions "de genre" -- en définitive "L'arabe du futur" serait probablement l'exemple même de l'album tout-public-accessible.
Brian Addav a écrit:Blake et Mortimer, je trouve ça au contraire très accessible. Au sens où la doublette "texte qui explique ce qu'on est censé voir" permet au plus grand nombre de suivre ce qui se passe. Pour un lecteur peu régulier de BD, ça peut être très rassurant.
Brian Addav a écrit:En allant plus, quand on regarde le top 20 des ventes de cette année, on peut quand même dire qu'on a quasi que des titres qui sont "facile" à lire, graphiquement parlant. Cad qu'ils sont accessibles au plus grand nombre et en particulier aux lecteurs peu réguliers, ceux qui ne sont pas habitués à des formes moins accessibles.
Xavier Guilbert a écrit:Alors que si un ouvrage considéré comme "accessible" vend, c'est simplement parce qu'il est accessible, comme si ce seul critère suffisait.
Xavier Guilbert a écrit:Le Marion Montaigne, par contre, est à mon sens bien moins accessible, selon tes critères. Le dessin n'a rien d'évident, il y a un humour qui est irrévérencieux et parfois bien décalé, bref, c'est un bouquin à forte personnalité -- ce qui l'exclut de l'accessible et du facile. Et pourtant, ça marche. On pourrait en dire autant du Sattouf.
Xavier Guilbert a écrit:Astérix vend parce qu'il bénéficie d'un battage médiatique énorme, parce qu'il est présent sur tous les points de ventes (y compris dans des endroits où l'on ne voit pas habituellement des livres), parce que c'est une marque fortement établie et que dans beaucoup de cas, ce sera le cadeau de fin d'année que l'on offre, sans véritablement se préoccuper du contenu. La qualité, l'accessibilité? On s'en fout, c'est bien secondaire derrière la force de la simple dimension commerciale (Lucky Luke et Blake & Mortimer, même combat).
Xavier Guilbert a écrit:Il y a, je pense, chez les amateurs de bande dessinée classique, ce mythe comme quoi les bandes dessinées qu'ils lisent depuis leur enfance constitueraient un point d'entrée facile.
Xavier Guilbert a écrit:Pourquoi faudrait-il donc que pour la bande dessinée, son goût pour des choses intellectuellement stimulantes disparaisse?
Brian Addav a écrit:Au dela du mythe, force est de constater qu'en 2018, après je ne sais combien de décennie, quand on parle de BD populaire pour tous les âges, Franco-Belge, on parle encore et toujours d'Astérix, Tintin, Lucky Luke, Blake et Mortimer, Corto un peu.
Brian Addav a écrit:Si on veut toucher le public le plus large possible, et donc sortir du champ des lecteurs réguliers de BD, on ne peut pas passer sous silence la problématique de l'accessibilité, ou plutôt de la lisibilité d'une bd.
Xavier Guilbert a écrit:Là, on tombe sur un autre problème, celui des médias et des journalistes. Les médias, qui ne parlent de bande dessinée que pour évoquer les grosses ventes: par exemple, personne n'a parlé de L'Arabe du Futur avant qu'il ne dépasse les 100 000 exemplaires vendus. Pour reprendre la phrase de JL Gauthey sur les journalistes, "vous n'éclairez que la lumière".
Et les journalistes, qui pendant longtemps ont été plutôt réacs dans leurs choix: on a parlé ici de Jacques Schraûwen, mais on pourrait en citer d'autres, qui bénéficient de belles tribunes.
Xavier Guilbert a écrit:
Par ailleurs, ta remarque est anglée: "BD populaire pour tous les âges"? Mais pourquoi la bande dessinée devrait être pour tous les âges? pour tous les âges, ça veut dire en priorité pour les enfants. Et populaire, j'ai déjà beaucoup écrit pour dire combien ce terme était dangereux et fallacieux pour la bande dessinée.
Xavier Guilbert a écrit:Brian Addav a écrit:Au dela du mythe, force est de constater qu'en 2018, après je ne sais combien de décennie, quand on parle de BD populaire pour tous les âges, Franco-Belge, on parle encore et toujours d'Astérix, Tintin, Lucky Luke, Blake et Mortimer, Corto un peu.
Là, on tombe sur un autre problème, celui des médias et des journalistes. Les médias, qui ne parlent de bande dessinée que pour évoquer les grosses ventes: par exemple, personne n'a parlé de L'Arabe du Futur avant qu'il ne dépasse les 100 000 exemplaires vendus. Pour reprendre la phrase de JL Gauthey sur les journalistes, "vous n'éclairez que la lumière".
Et les journalistes, qui pendant longtemps ont été plutôt réacs dans leurs choix: on a parlé ici de Jacques Schraûwen, mais on pourrait en citer d'autres, qui bénéficient de belles tribunes.
Xavier Guilbert a écrit:Par ailleurs, ta remarque est anglée: "BD populaire pour tous les âges"? Mais pourquoi la bande dessinée devrait être pour tous les âges? pour tous les âges, ça veut dire en priorité pour les enfants. Et populaire, j'ai déjà beaucoup écrit pour dire combien ce terme était dangereux et fallacieux pour la bande dessinée.
Xavier Guilbert a écrit:Brian Addav a écrit:Si on veut toucher le public le plus large possible, et donc sortir du champ des lecteurs réguliers de BD, on ne peut pas passer sous silence la problématique de l'accessibilité, ou plutôt de la lisibilité d'une bd.
Les données sur le lectorat sont claires: la très large majorité des français lisent ou ont lu de la bande dessinée. Ils savent en lire. Le problème n'est pas de leur proposer quelque chose de facile et d'accessible, mais quelque chose d'intéressant.
Morti a écrit:Mr Degryse a écrit:Il écrase la concurrence par son immense talent, je n’y peux rien!
Comme quoi, on ne peut vraiment pas plaire à tout le monde. D'ou la difficulté de discerner des prix.
Ben voilà...mais pourquoi, lorsque je dis à peu près la même chose en d'autres termes, je me fais descendre en flamme ???
Le Tapir a écrit:Morti a écrit:Mr Degryse a écrit:Il écrase la concurrence par son immense talent, je n’y peux rien!
Comme quoi, on ne peut vraiment pas plaire à tout le monde. D'ou la difficulté de discerner des prix.
Ben voilà...mais pourquoi, lorsque je dis à peu près la même chose en d'autres termes, je me fais descendre en flamme ???
Comme tu t'es fait sauter à la gorge par les chiennes de garde toi! Je n'en reviens toujours pas! A un moment j'ai même cru que tu allais te faire traiter de sale belge! C'était limite, on a frôlé l'incident diplomatique là ! Un brin primesautier, te croyais sans doute protégé par ton immunité de modo, ben en fait, même pas! Bing! Tout ça parce que tu as osé déclarer publiquement que tu avais ri sous cape avec ton libraire! Sérieux: Comme si on avait le droit de dire ça à notre époque! T'es fou ou quoi? Rire avec son libraire d'un prix, se moquer du sacro saint symbole du festival d’Angoulême et de ses valeurs néo-culturelles transumanistes! ! Oulà là mais c'est grave ça monsieur! La prochaine fois c'est le camp de redressement (sans chauffage à bois) et la séance d'auto critique publique! Non mais!
Cooltrane a écrit:Merci pour l'éclat de rire un lundi matin si triste dans les brumes recouvrant les dunes de Hollande du Nord
geep a écrit:Tourner autour de concepts comme la lisibilité en publiant des posts d'une demie-page reprenant des morceaux d'autres posts d'une demie-page, au delà du plaisir de la mise en abîme me semble un exercice un peu vain (et surtout indigeste). Du coup, j'ai un peu décroché en haut de cette page. Sorry, amusez-vous bien, moi, je me casse.
Brian Addav a écrit:Si 360 000 gusses ont acheté le Lucky Luke, c'est pas uniquement à cause du battage médiatique, mais c'est parce que qq part, ils ont espéré y trouver qq chose d'intéressant.
Idem pour les 50 000 qu ont acheté le Ferris. Mais pas la même chose.
"L'intéressant", c'est complètement subjectif. Si c'était objectif, cela ferait longtemps que les éditeurs ne proposeraient que des BDs intéressantes pour les lecteurs et en vendraient par millions...
L'accessibilité, la lisibilité, moins, tant on peut en débattre en terme de technique, de mise en scène, de dramaturgie, etc...
Brian Addav a écrit:Si 360 000 gusses ont acheté le Lucky Luke, c'est pas uniquement à cause du battage médiatique, mais c'est parce que qq part, ils ont espéré y trouver qq chose d'intéressant.
Idem pour les 50 000 qu ont acheté le Ferris. Mais pas la même chose.
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