Xavier Guilbert a écrit:zourbi le grec a écrit:Quel que soit son mérite et son talent, la génération de Gotlib-Mandryka-Bretécher-Moebius ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes, avec grand fracas certes car c'était une époque de révolution sociale, sexuelle et de contestation mais ...
De la même manière qu'on peut joyeusement minimiser l'apport de la génération précédente en arguant qu'on est dans les Trente Glorieuses, et que la société de consommation avec l'introduction de l'argent de poche permet sans difficulté l'épanouissement de la presse jeunesse. Bref, Franquin et consorts l'ont eu super facile, en se contentant de profiter (de surcroît) du vide laissé par les importations de séries US qui régnaient avant-guerre, et que la loi de 1949 avait bien travaillé à écarter.
La génération Gotlib-Mandryka-Bretécher-Moebius s'est justement barrée de
Pilote parce que Goscinny était farouchement opposé à une vision plus adulte de la bande dessinée. Et c'est en refusant un strip de Mandryka qu'il a été indirectement (et à son corps défendant) à l'origine de
l'Echo des Savanes et l'affirmation d'une bande dessinée résolument adulte.
Chacun son opinion mais je trouve que tu es injuste avec Goscinny.
En plus d'être le grand humoriste que l'on sait, il a été un des meilleurs rédacteurs en chef que la bd ait connu et à contribué grandement à faire de Pilote le fleuron des journaux bd.
J'ai eu le privilège d'apprendre à lire avec Pilote car mes ainés étaient abonnés et je n'ai jamais vu une telle variété de talents parfois aux antipodes les uns des autres.
Goscinny a donné sa chance à des talents qui n'appréciait pas forcement ou qu'il ne comprenait pas (comme Druillet)
Que des gens comme Fred, Cabu, Reiser, Gébé, F'murrr, Gotlib, Mandryka, Bretécher aient pu y publier et peaufiner leur style, cela prouve l'ouverture d'esprit et son talent de rédac chef.
Qu'une partie de ces gens là soit partis pour créer leur journal et faire leur œdipe en tuant le père
, c'est tout à fait normal mais ils ont souvent dit par la suite à quel point ils lui étaient redevables.
Gotlib dans
Fluide Glacial a publié Franquin et a desesperement cherché à en faire un collaborateur régulier du journal mais Franquin n'a pas osé franchir le pas.
Cette génération savait bien ce qu'elle devait à ses ainés