Kool !!!
Voilà le genre de débat passionnant qui mériterait d'être développé devant une mousse
S'il y a des contiguïtés, des convergences et des passerelles entre tous ces médias, je ne suis pas certain que l'on puisse passer de l'un à l'autre indifféremment. Je crois qu'un exemple aiderait à clarifier les choses. Camus dans "L'étranger" utilise une construction minimaliste pour ses phrases, créant ainsi un sentiment d'indifférence au monde extérieur. J'ai du mal à imaginer une adaptation possible à cet effets de style en BD... Et d'ailleurs en parlant d'adaptation, on voit bien toute la difficulté que pose "la traduction" d'un langage vers un autre. On ne compte plus les ratages d'adaptation. La dernière en date étant à mon avis la version Sfaresque du "petit Prince" de St Ex.
Comme disait J. C. Denis, la BD est non seulement l'art le plus élémentaire parce qu'il est le plus proche des premiers hommes (dessins rupestres) et en même temps celui qui est plus disposé à offrir des passages vers les autres arts ; et en ce sens le plus complexe.
Tu dis, je cite : "Qui dit texte dit style, effets de style, et rhétorique. N'oublions pas non plus que la littérature et la BD ont toutes deux vocation de raconter des histoires, et sont donc soumises a des lois diégétiques, narratives, de rythme etc... ". Je crois que c'est l'ambition de tous les arts que de raconter des histoires.
Autre chose pour finir, je ne crois pas un seul instant que Finkelschmurtz et ses corollaires appelés nouveaux philosophes comme Michel Onfray soient le moindre du monde philosophes. Deleuze disait d'eux que ce sont des disques jockey du pret à penser : "Hé vas-y que que je te mixe du Platon avec du Pline, du Marx et du Kant..." Tous cela pour épater les midinettes...
Au plaisir!
Re-coucou!
Bien évidemment l'adaptation n'est pas toujours possible. Voire parfois IMpossible. Je n'ai jamais insinué qu'une histoire puisse être indifféremment déclinée dans tous ces supports. Heureusement, d'ailleurs! Chaque art a son répertoire, qui lui est propre, et qui ne peut facilement être "exporté". Je considère simplement la BD comme un ART au même titre que les autres, mais qui a la particularité d' "emprunter" un aspect particulier à certains autres arts.
Du reste, l'adaptation est parfois possible! Je n'ai pas lu l'Etranger, mais d'après ce que tu me dis, la construction est minimaliste au point de donner l'impression d'un isolement du monde extérieur. Graphiquement, on peut très bien retranscrire ça par un DECOR minimaliste, voire un ABSENCE de décor. Des cases étroites? Des fonds noirs? Et pourquoi pas une voix off à la Blake et Mortimer (point trop n'en faut) ou des dialogues/monologues qui reprendraient ce style minimaliste?
Quant au Petit Prince, je fais une allergie au Sfar... donc je passe
N'importe quel art raconte une histoire, certes! Mais en littérature, cinéma, théâtre ET bd, nous avons cette contrainte supplémentaire par rapport à la peinture, la sculpture ou la photographie, de la NARRATION. On raconte. Les autres arts suscités montrent un instantané, qui certes s'inscrit certainement dans une histoire, mais qui est laissée à l'interprétation. Cette narration est celle-là même qui implique des techniques artistiques communes, il me semble, à la BD et la littérature.
Dons sur ce que dis Denis, j'adhère à cette nuance près que ces "passages" ne doivent pas dire que les œuvres peuvent naviguer FACILEMENT de l'un à l'autre. Les adaptation sont possibles, mais il faut une sacré dose de savoir faire et de talent!!
Quant aux philosophes contemporains... D'aucuns disent que le dernier vrai philosophe fut Sartre. Mais comme je n'y connais rien, je n'irai pas plus sur ce terrain
Allez, je paye une autre tournée de mousses!!