On peut peut-être l'insulter encore un peu non?
parfaitement d'accord, ce qui me touche plus dans tout ça c'est pas l'avis en lui-même c'est qu'un journal comme Libé lui demande, puis publie, son avis sur un sujet qu'il ne connait pas !
En même temps si on suivait toujours l'avis de Finkielkraut la France serait en Irak, les films de Kusturica seraient censurés en France et Sarkosy élu président !
Hein
Mais Kusturica, ses films devraient être montrés dans les écoles surtout...
Ben, je sent que je vais me faire l'avocat du diable pour le coup et renvoyer dos à dos l'intervieweur, Finkielkraut et certains intervenants.
D'abord disons le clairement, les mécanismes rédactionnels de la BD et de la littératures sont très différents, à tel points que les comparer relève de l'imbécilité. C'est un peu comme si on comparait Théâtre et Cinéma. C'est d'ailleurs pour cette raison que je suis opposé à la présence de BD dans les manifestations littéraires et que les expressions du type "roman graphique" m'agacent au plus haut point. A mes yeux, ce genre de confusions entretiennent le vieux complexe de la BD vis à vis de la littérature.
L'idée que la BD mâchait l'effort imaginatif date des années cinquante. Les communistes et les associations religieuses usaient de ce même argument pour essayer d'enrayer l'essor du neuvième art ; pour des raisons différentes cela va de soit (lire les différents ouvrages de Bernard Joubert sur la censure). Ray Bradbury lui même a cru à ces inepties (lire Fahrenheit 461) avant de s'adonner complètement à la BD. En vieux dinosaure maoïste, Finkielkraut ne fait que dire tous haut ce que les tenanciers de la culture pensent tous haut ; et en premier lieu Libération lui même, car la BD est un art encore un peu préservé. Pas de pensée unique pour imposer un genre plus qu'un autre en dépit d'un fort embourgeoisement.
Il n'y a pas si longtemps Libération, ne jurait que par Finkielkraut et considérait la BD comme un outil de propagande américain. C'était en 68... :siffle:
Finkielkraut parle de la BD sans la connaître, mais ce n'est pas le seul. L'ACBD (Association des Critiques de la BD) qui commente les déclaration de Finkielkraut, regroupe quelques plumitifs qui n'ont eux aussi jamais lu de BD (ou presque). Ainsi Monique Younès (éminente critique de BD pour RTL) dont l'élévation de pensée ne dépasse que rarement la température anale, déclare dans le numéro spécial sur 68 qu'avant d'hériter des chroniques BD elle n'avait lu que Tintin et Sfar. Un grand écart qui force l'admiration... Quant à l'argumentation de Jean Christophe Augier, elle peut très largement prêter à polémique, puisque pour évoquer le pouvoir suggestif de la BD, il évoque "Là où vont nos père", une BD tellement vide qu'il faut en effet beaucoup d'imagination pour lui trouver un semblant d'intérêt.
P.S. : La seul point sur lequel je partage totalement l'opinion de Finkielkraut, c'est l'interdiction sur tous le territoire des films de Kusturica et la condamnation de ce dernier au supplice de la rigoulette.
C'est Alain qui te l'a soufflée celle-là? :siffle:
[...] J'ai coutûme de dire que la BD est un croisement parfait entre le cinéma, le théâtre, la peinture/le dessin, et la litérature. Il y a en effêt un découpage et des plans de caméra, la composition de décors et de tableaux comme au théâtre, des acteurs, des techniques graphiques appartenant au dessin et à la peinture, MAIS il ne faut pas négliger le texte !
Qui dit texte dit style, effets de style, et rhétorique. N'oublions pas non plus que la littérature et la BD ont toutes deux vocation de raconter des histoires, et sont donc soumises a des lois diégétiques, narratives, de rythme etc...
La comapraison de Finkeltruc entre la BD et la littérature ne me parait pas aberrante, du moment que l'on n'oublie pas que la BD utilise d'autres talents qui la rendent très complexe. Ce que fait Finkelkraut, c'est de la simplification à outrance qui trahit une méconnaissance du sujet.
Mais vous connaissez ces philosophes... faut toujours qu'ils ouvrent leurs gueules!!
[:ludicogne:2]
Kool !!!
Voilà le genre de débat passionnant qui mériterait d'être développé devant une mousse
S'il y a des contiguïtés, des convergences et des passerelles entre tous ces médias, je ne suis pas certain que l'on puisse passer de l'un à l'autre indifféremment. Je crois qu'un exemple aiderait à clarifier les choses. Camus dans "L'étranger" utilise une construction minimaliste pour ses phrases, créant ainsi un sentiment d'indifférence au monde extérieur. J'ai du mal à imaginer une adaptation possible à cet effets de style en BD... Et d'ailleurs en parlant d'adaptation, on voit bien toute la difficulté que pose "la traduction" d'un langage vers un autre. On ne compte plus les ratages d'adaptation. La dernière en date étant à mon avis la version Sfaresque du "petit Prince" de St Ex.
Comme disait J. C. Denis, la BD est non seulement l'art le plus élémentaire parce qu'il est le plus proche des premiers hommes (dessins rupestres) et en même temps celui qui est plus disposé à offrir des passages vers les autres arts ; et en ce sens le plus complexe.
Tu dis, je cite : "Qui dit texte dit style, effets de style, et rhétorique. N'oublions pas non plus que la littérature et la BD ont toutes deux vocation de raconter des histoires, et sont donc soumises a des lois diégétiques, narratives, de rythme etc... ". Je crois que c'est l'ambition de tous les arts que de raconter des histoires.
Autre chose pour finir, je ne crois pas un seul instant que Finkelschmurtz et ses corollaires appelés nouveaux philosophes comme Michel Onfray soient le moindre du monde philosophes. Deleuze disait d'eux que ce sont des disques jockey du pret à penser : "Hé vas-y que que je te mixe du Platon avec du Pline, du Marx et du Kant..." Tous cela pour épater les midinettes...
Au plaisir!
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