Adèle Blanc-Sec au cinéma!

[LEAUTAUD]

Message précédent :
Manquait pas d'R ton prof ! voilà pourquoi il préférait sûrement Bresson à Besson !
Moi je m'en fous , j'aime bien les deux !

[zourbi le grec]

Manquait pas d'R ton prof ! voilà pourquoi il préférait sûrement Bresson à Besson !
Moi je m'en fous , j'aime bien les deux !

Non, il faut choisir son camp : Cartier-Bresson ou pas de quartier pour Besson

[LEAUTAUD]

Je les aime bien tous les trois !

[zourbi le grec]

:fant2:
Je les aime bien tous les trois !

Moi aussi, mais à dose homéopathique en ce qui concerne Besson

[LEAUTAUD]

Tu iras quand même voir Adèle ?

Je pense y aller , mais pas cette semaine...

[lulu1508]

Tu iras quand même voir Adèle ?

Je pense y aller , mais pas cette semaine...

j'y suis allé (à l'avant première, c'était gratuit pour moi et ma petite famille, alors on s'est pas géné )

Même si je n'es jamais été fan de Tardi (jamais lu Adèle pour tout vous dire ), j'ai trouvé le film très agréable, mélange de fantastique (pas trop quand même, on peut quand même y amener son rejeton, le mien avait 8 ans et cela s'est bien passé), beaucoup d'humour, un peu de policier (juste un soupcon comme un pretexte aux aventures d'Adèle) ... bref, un très bon moment de détente, un entertainment à l'américaine, qui ne démérite pas (honneur à Luc Besson pour sa réalisation, lui qui n'avait pas retouché une caméra depuis un moment ...).

Franchement, un très bon film (je n'ai pas vu le temps passé) à voir et à revoir ... en attendant une possible trilogie (c'est ce qu'il se disait dans la salon VIP ... nous on était avec les gueux dans une petite salle à côté ).

[zourbi le grec]

Tu iras quand même voir Adèle ?

Je pense y aller , mais pas cette semaine...

Oui bien sûr, pour juger sur "pièce" même si je m'attends au pire car j'ai le plus mauvais profil possible (j'ai lu la bd, je suis fan de Tardi et pas trop de Besson)
Mais comme toi, ce ne sera surement pas cette semaine.

[zourbi le grec]

Une vidéo de Tardi parlant du film (scusez-moi si qq l'a déjà posté ) :
http://www.allocine.fr/video/player_gen ... 33917.html

[icecool]

Interview de tardi dans La Libre Belgique :

Tardi, sans cinéma
Alain Lorfèvre

Mis en ligne le 14/04/2010

“Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec” sort sur les écrans. Jacques Tardi nous livre son appréciation du film.
C’est en plein Tardiland que nous rencontrons l’auteur d’Adèle Blanc-Sec, aux confins du XIIIe arrondissement parisien, à un jet de pierre du pont de Tolbiac. Les lieux ont bien changé depuis que Lucien Brindavoine y fut témoin d’étranges événements dans "Le noyé à deux têtes" et que Nestor Burma sortit du "Brouillard au pont de Tolbiac". Depuis, la Bibliothèque nationale François Mitterrand y fut érigée, suivie de tout un complexe moderne, de cinémas et de bureaux qui ont profondément modifié l’apparence de ce quartier jadis industriel. Les éditions Casterman y ont désormais leur siège parisien, où nous avons pu deviser avec Tardi sur l’adaptation cinématographique des "Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec". C’est l’auteur qui entame le ballet des questions: "Vous avez vu le film ? Qu’en avez-vous pensé ? " On lui livre notre avis partagé - qui semble le décevoir, lui, plutôt satisfait du résultat.

Avec le film de Luc Besson, il y a eu plusieurs projets d’adaptation d’Adèle. Pourquoi n’ont-ils pas abouti ?

Il a souvent eu des problèmes de moyens. J’ai créé Adèle Blanc-Sec en 1974, bien avant les effets spéciaux numériques de Jurassic Park, avant même Indiana Jones. Alors transposer à l’écran des histoires de ptérodactyles et de momies Les premiers à avoir proposé quelques chose, c’étaient des producteurs de dessins animés japonais. Puis, il y a eu un projet qui devait être réalisé par George Dunning, qui avait réalisé le dessin animé des Beatles, "Yellow Submarine". Mais ils nous ont fait comprendre que le film devait se passer aux Etats-Unis ou, à la rigueur, à Londres. Mais pas à Paris. On a laissé tombé. Après, il y a eu un projet de série télé pour lequel un producteur m’a demandé d’écrire des scénarios d’épisodes. Le manque de moyens faisait que ça devenait du théâtre: Adèle ne sortait plus de chez elle. Puis un réalisateur a bloqué l’option pendant près de dix ans, mais il n’a jamais réussi à monter le projet. Il y a eu une tentative encore après. Un pilote a même été tourné, avec un ptérodactyle articulé par un mec avec une perche. Puis, Luc Besson m’a contacté une première fois. Ça n’a pas abouti pour une question de casting - il avait une comédienne mais je n’en voulais pas. Il m’a relancé il ya deux, trois ans.

Comment vous a-t-il convaincu ?

Au début, il ne voulait que le produire. Sans savoir qui le réaliserait. Ça, ça me gênait. Quand il m’a dit qu’il le réaliserait, ça m’a rassuré. Il m’a dit qu’il respecterait les personnages, qu’il trouverait un moyen de rendre leur morphologie à l’écran.. Alors, c’est vrai que Louise ne ressemble pas vraiment à Adèle. Mais pour une femme, on n’allait pas non plus s’amuser à l’enlaidir avec des prothèses. Et j’aurais trouvé dommage de prendre une actrice qui lui ressemble mais qui ne soit pas bonne dans le jeu. La majorité des gens n’ont pas lu la bande dessinée et vont découvrir le personnage avec elle. La seule chose que j’ai dite à Louise, c’est: "N’oubliez pas qu’elle a mauvais caractère et que c’est une femme d’aujourd’hui - pas de 1912."

Besson répète qu’il a voulu conserver l’ADN d’Adèle. Quel est selon vous cet ADN?

J’avoue que je ne vois pas ce qu’il veut dire. Je crois qu’il souhaitait rester dans le caractère d’Adèle. Au début, dans la mesure où on la découvre dans un univers qui n’est pas le sien - en Egypte - j’avais du mal. Chez moi, Adèle ne quitte jamais Paris. Sa momie, je ne sais pas d’où elle vient. je l’ai dessinée comme ça, pour meubler son appartement. Puis cette momie m’a emmené ailleurs, dans une autre histoire. Besson, lui, a décidé de raconter d’où elle venait, d’en faire un élément du récit. Après, une fois qu’Adèle est chez elle, qu’elle prend son bain, qu’elle a son costume définitif, j’ai retrouvé mon personnage. Et à la fin du film, Louise Bourgoin est devenue Adèle - même si c’est une Adèle interprétée. On a changé de moyen d’expression. Avec tous les décalages, toutes les différences que ça implique.

Car, contrairement à une idée reçue, le cinéma et la bande dessinée, ce n’est pas la même chose…

Non. Une bande dessinée, ce n’est pas un storyboard de film. Parfois, on peut avoir un passage transposable tel quel, comme la chaîne d’instruction qui redescend du président de la République à Caponi. Je l’ai dessinée telle quelle et Besson l’a reprise. Ça fonctionne. Mais pour le reste, il faut revoir toutes les règles de narration. En plus, il a dû mêler deux ou trois albums pour tenir sur la durée d’un film. Mes histoires sont conçues comme une feuilleton, elles ne se terminent jamais. Dans un film, il faut une introduction, un développement et une conclusion.

Aviez-vous un droit de regard sur le scénario?

On a pas mal discuté et j’ai fait des suggestions. Mais il n’y a pas eu d’intervention directe sur le scénario. Quand j’adapte un bouquin, je n’aimerais pas que l’auteur intervienne. Chacun son boulot. Je ne me suis pas mêlé de ça. Les choix du film, c’est la volonté de Besson.

N’avez-vous pas le sentiment que, là où votre bande dessinée innovait en faisant une série d’aventures pour lecteurs adultes, Besson fait un film familial, grand public?

Oui, mais parce qu’on est dans le cinéma. Ce film représente un gros budget. Donc, il doit rentrer dans ses frais. J’ai plus de liberté quand je dessine un livre. Les enjeux et les contraintes sont différents. Moi, ça ne me coûte rien de dessiner un ptérodactyle ou de faire sauter le Louvre. Le film devant être rentable, il doit être conçu en fonction du public. Sans doute que le public qui va au cinéma aujourd’hui est un public essentiellement adolescent. Je ne connais pas les statistiques et je m’en fous. Mais adapter Adèle, ce n’est pas faire un cinéma art et essai, qui n’aurait pas eu les moyens de faire ce bestiau préhistorique. Avec ce film, la moyenne d’âge du public d’Adèle va sans doute baisser.

[Zartan bis]

Vu cet après-midi
Il y a des idées prises un peu partout
c'est "Adèle et la bête" et un petit peu de "momies en folie" mais c'est aussi autre chose, l'histoire est grandement réadaptée et modifiée.
L'esprit Tardi se retrouve pas mal dans l'ensemble, les personnages sont plutôt bons et assez caricaturaux
La petite Bourgoin s'en tire pas mal
Ce qui m'a un peu gêné ce sont certaines séquences avec le ptérodactyle que je trouve assez en dessous de ce qui se fait actuellement en truçages numériques.
Le film est conçu pour un public familial...
mais je pense qu'il y en a qui n'aimeront pas

[Oncle Hermes]

J'irai probablement voir le film et je continue donc à réserver mon avis pour quand j'aurais suffisamment d'éléments pour le nourrir.

En attendant, je me sens un peu gêné aux entournures à la lecture de l'interview reproduite par Icecool.

Certes elle confirme tout le bien que Tardi semble penser de l'adaptation par Besson (plus que les journalistes même...), et je n'ai aucune raison de douter de sa sincérité (vu sa "stature", il pourrait se permettre, comme d'autres avant lui, de "casser" allègrement la chose si elle ne lui plaisait pas).

Mais certains des arguments employés me laissent circonspect.

Autant je trouve parfaitement recevable tout ce qu'il dit sur les différences entre BD et cinéma, tant qu'il parle en termes d'image, de structure du récit... autant le dernier paragraphe... Le cinéma serait fait essentiellement pour les ados (comme on a longtemps sorti que la BD c'est pour les enfants), et - quand bien même - ça cautionnerait le sacrifice de la qualité et ça autoriserait à faire n'importe quoi du moment que c'est rentable, que ça fait du fric - sauf pour ceux qui prendraient le parti puriste de l' "art et essai" ?... Mouais...

[pajan]

Interview de tardi dans La Libre Belgique :

La majorité des gens n’ont pas lu la bande dessinée et vont découvrir le personnage avec elle. La seule chose que j’ai dite à Louise, c’est: "N’oubliez pas qu’elle a mauvais caractère et que c’est une femme d’aujourd’hui - pas de 1912."
.

voilà une phrase qui me semble importante et qui explique pourquoi Besson peut prendre des libertés avec l'oeuvre de Tardi, notamment avec le personnage d'Adèle et y ajouter le côté "Indiana Jones" que certains ont ressenti en voyant le film.

[Ryuk and roll]

Faut pas jouer les pleureuses, Tardi l'a bien compris.
Ce film est fait pour plaire (dans le sens faire payer une place de ciné) à un max de gens.
Si pour qu'il y ait des riches il faut des pauvres, pour qu'il y ait des intelligents, il faut des abrutis (dans les mêmes proportions +- )
Donc blockbuster= film pour le plus grand nombre. Conclusion?

[Révéler] Spoiler:

PS: je n'irai pas voir ce film

[Croaa]

Le raccourcis classique de : "Ce qui se vend bien c'est de la merde pour la société de consommation". Il faut essayer de dépasser ce stade pour grandir un peu.
Besson fait du film populaire, ce qui n'a rien de dégradant ni n'est synonyme systématiquement de mauvaise qualité. Après, c'est toujours plus facile de tirer sur le film à succès que sur le film intimiste vu par trois critiques du triangle Télérama/Inrockuptible/France Inter... Et Dieu sait si je suis bon client des 3.
Perso, j'irai voir ce film et pas avec un à priori négatif. Je pense que dans le genre, cela doit plutôt être bien fait.

[LEAUTAUD]

Interview de tardi dans La Libre Belgique :

Tardi, sans cinéma
Alain Lorfèvre
Mais adapter Adèle, ce n’est pas faire un cinéma art et essai, qui n’aurait pas eu les moyens de faire ce bestiau préhistorique. ...

C'est un argument qui se tient , et qui résume bien le problème posé par une adaptation cinématographique de la série dessinée , qui , outre le ptérodactyle , n'est pas avare en décors respectables et coûteux , scènes de rues et personnages costumés ...

[Ryuk and roll]

Le raccourcis classique de : "Ce qui se vend bien c'est de la merde pour la société de consommation". Il faut essayer de dépasser ce stade pour grandir un peu.
Besson fait du film populaire, ce qui n'a rien de dégradant ni n'est synonyme systématiquement de mauvaise qualité. Après, c'est toujours plus facile de tirer sur le film à succès que sur le film intimiste vu par trois critiques du triangle Télérama/Inrockuptible/France Inter... Et Dieu sait si je suis bon client des 3.
Perso, j'irai voir ce film et pas avec un à priori négatif. Je pense que dans le genre, cela doit plutôt être bien fait.

Comment grandir: attendre 2 ans et voir ce film gratuitement à la télé et ne pas se jeter dans la salle de cinéma parce que c'est le film dont on parle et qu'il attise notre curiosité: il est bien ou pô?

[HOCHET Gabriel]

Le raccourcis classique de : "Ce qui se vend bien c'est de la merde pour la société de consommation". Il faut essayer de dépasser ce stade pour grandir un peu.
Besson fait du film populaire, ce qui n'a rien de dégradant ni n'est synonyme systématiquement de mauvaise qualité. Après, c'est toujours plus facile de tirer sur le film à succès que sur le film intimiste vu par trois critiques du triangle Télérama/Inrockuptible/France Inter... Et Dieu sait si je suis bon client des 3.
Perso, j'irai voir ce film et pas avec un à priori négatif. Je pense que dans le genre, cela doit plutôt être bien fait.

Il semble que être un anti-besson soit quelque chose très à la mode..... Et ça m’énerve profondément, personnellement.
J’ai la sensation de retrouver dans cette attitude “branchée” tout ce qu’il y a de plus détestable dans une sorte de délectation qu’ont les français à démolir leurs propres icônes.... Une telle attitude est tout simplement impensable dans presque tous les pays. Il ne s’agit pas de signer un chèque en blanc, non, mais surtout de ne pas péter plus haut que son cul....

[-Wanderer-]

Moi la question que je me pose, c'est dans quelle mesure Tardi a pu influencer la production du film, et comment sa personnalité a cohabité avec celle, très forte, de Besson.

[Croaa]

Comment grandir: attendre 2 ans et voir ce film gratuitement à la télé et ne pas se jeter dans la salle de cinéma parce que c'est le film dont on parle et qu'il attise notre curiosité: il est bien ou pô?

Oui, en effet, c'est très intelligent. C'est du même niveau qu'attentre la sortie d'une intégrale pour acheter une série ou la sortie en poche d'un roman pour le lire. Seul soucis, c'est que le prochain ne sorte jamais et donc qu'il ne passe pas à la télé.
Maintenant, bien évidement, tout le monde n'a pas envie de le voir en salle, ni n'en a les moyens (aller à 4 au ciné, cela coute une fortune, mais c'est un autre débat). Par contre ne pas y aller sous prétexte que c'est Besson et qu'il fait des films populaires à succès, et se réfugier derrière la soit-disant volonté de non enrichissement d'un système, ce n'est pas être très grand mais plutôt preuve de fermeture d'esprit.
Comme Garbiel Hochet, systèmatiquement dénigrer une personne sous prétexte que son activité fonctionne et fait de l'argent, c'est typiquement français et c'est agaçant. Je ne suis pas un fan de Besson, mais il a fait quelques films de qualité. Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Attendons de voir.
A dans 2 ans pour ton avis sur le fim Ruyk donc.

[flocon]

et fait de l'argent, c'est typiquement français

de fait, a-t-on réellement besoin de l'être...

A dans 2 ans pour ton avis sur le fim Ruyk donc.

quand on est vraiment de mauvaise foi, 2 ans c'est surement trop court pour changer un avis pré-formaté

n'ayant lu les albums qu'une seule fois au siècle dernier, et libre de tout a priori, j'irais probablement y faire un tour

[zourbi le grec]

Il semble que être un anti-besson soit quelque chose très à la mode..... Et ça m’énerve profondément, personnellement.
J’ai la sensation de retrouver dans cette attitude “branchée” tout ce qu’il y a de plus détestable dans une sorte de délectation qu’ont les français à démolir leurs propres icônes.... Une telle attitude est tout simplement impensable dans presque tous les pays. Il ne s’agit pas de signer un chèque en blanc, non, mais surtout de ne pas péter plus haut que son cul....

Au contraire, j'ai l'impression que la mode actuelle est de tout accepter et de tout pardonner aux réalisateurs populaires qui font beaucoup d'argent. Je ne nie pas la réussite commerciale de Besson mais je trouve juste que c'est un réalisateur médiocre, dont les scénarios sont faiblards, les dialogues pas terribles et dont l'œuvre n'exprime absolument rien. Tout le contraire de Tim Burton, pour prendre un exemple dans le cinéma populaire grand-public (même si je n'aime pas trop son Alice mais c'est un autre débat ...)