jolan a écrit:Sinon, sans aller jusqu'à penser catho et religieux comme la Bastié, je pense aussi qu'il y a plus que jamais une décadence ambiante.
Ma pensée du jour : Le monde est de plus en plus violent, vulgaire, vaniteux et fasciné par l'argent, le vide artistique et culturel, le virtuel, individualiste et replié sur lui-même, en perte de repères, de langage, d'humanité, de respect de l'autre.
Pourquoi alors s'étonner que la jeunesse soit à son image ?
Je pense que c'était pareil avant mais que c'était pas connu, y'avait pas internet. La jeunesse violente, ça a toujours existé.
Dans mon école primaire, en 1994 : un élève qui a battu son institutrice en classe.
Dans mon collège, en 1996 : un élève de 5e a violé une élève de 4e, des filles qui en ont battu une autre (même ville que le précédent, dans le 77, 8000 habitants ou un peu moins à l'époque)
Dans mon lycée, en juin 2000 : un élève de prépa a poignardé un de mes camarades de terminale pour une histoire de casquette (il s'en est sorti, mais il a perdu un poumon, et donc ses chances de devenir sportif de haut niveau en course de fond) (idem, Seine-et-Marne, à Melun). Un peu avant, un camarade de classe a tout simplement tenté de me renverser en voiture parce que sa copine ne m'aimait pas parce que je réussissais mieux les TP de physique qu'elle et, je cite "De toute façon c'est pas ma copine".
Dans mon école d'ingénieurs (Strasbourg) : une tentative de viol en réunion lors d'une soirée. Un jeune (17-18 ans) qui m'a suivi dans le tram, qui s'est arrêté à mon arrêt, a continué à me suivre. J'avais le choix entre rentrer dans ma résidence (avec un sas) et risquer de me faire agresser dans le sas, ou filer jusqu'à mon école d'ingés, entrer avec mon badge, et prier pour que le mec ignore qu'il y avait une sortie à l'autre bout. Je suis en plus passée par les sous-sols pour qu'il ne me voit pas.
A l'exception du viol (pour lequel l'élève n'a été condamné par la justice, il a été exclus du collège, à l'époque on disait pas un viol d'ailleurs, c'était "juste un doigt") où je n'étais bien évidemment pas présente, j'ai été témoin de tous les autres faits. Et je vais passer sur les rixes entre élèves de lycée A et élèves de lycée B (qui ont investi mon lycée, le lycée A, avec des couteaux au moins 5 fois en 3 ans), rixes entre jeunes des Mézereaux et jeunes de l'Almont. C'était au moins une fois par semaine. Y'a jamais eu de mort, du moins quand j'y étais, ça a peut-être changé, mais c'était déjà bien la merde.