marone222 a écrit:Je ne sais pas pourquoi vous vous excitez...rien ne va changer sur la réponse à la délinquance des mineurs.
Attal a annoncé des groupes de travail, des comités theodule,...bref, l'ultra délinquance des mineurs restera impunie pour encore un moment
marone222 a écrit:Je ne sais pas pourquoi vous vous excitez...rien ne va changer sur la réponse à la délinquance des mineurs.
Attal a annoncé des groupes de travail, des comités theodule,...bref, l'ultra délinquance des mineurs restera impunie pour encore un moment
toque a écrit:L'inefficacité des solutions proposés par l'extrême droite n'est plus à démontrer.
L'efficacité de l'influences des médias sur ce sujet non plus.
Mais je ne vais pas paraphraser le bon urb
Mirdhynn a écrit:
Faut tout légaliser : le cannabis, les atteintes à la personne, les meurtres et les viols, et on n'aura plus de problèmes, il suffisait d'y penser, c'est facile à mettre en œuvre comme solution
kobaia a écrit:Une bonne nouvelle : il y a 2 ans tout pile, l'exécution de Melissa Lucio a été annulée au dernier moment (grâce à une énorme vague de mobilisation, particulièrement en Europe), 3 jours avant la date choisie pour sa mise à mort. Depuis elle vit avec la menace d'un assassinat d'Etat, puisqu'elle n'a toujours pas été reconnue innocente (j'avais déjà écrit sur Melissa Lucio sur le forum).
Pourquoi est-ce que je ramène ce vieux souvenir ? Parce qu'un juge d'Etat a recommandé il y a peu d'annuler sa condamnation à mort. Ce n'est pas encore gagné, mais ça progresse. Et je voulais que ça se sache.
kobaia a écrit:Une bonne nouvelle : il y a 2 ans tout pile, l'exécution de Melissa Lucio a été annulée au dernier moment (grâce à une énorme vague de mobilisation, particulièrement en Europe), 3 jours avant la date choisie pour sa mise à mort. Depuis elle vit avec la menace d'un assassinat d'Etat, puisqu'elle n'a toujours pas été reconnue innocente (j'avais déjà écrit sur Melissa Lucio sur le forum).
Pourquoi est-ce que je ramène ce vieux souvenir ? Parce qu'un juge d'Etat a recommandé il y a peu d'annuler sa condamnation à mort. Ce n'est pas encore gagné, mais ça progresse. Et je voulais que ça se sache.
Mirdhynn a écrit:toine74 a écrit:Oui, un petit coup de généralisation excessive, le biais habituel quand on ne veut pas trop se fatiguer avec des arguments (ou qu'on ne sait pas de quoi on parle).
Popcorn rance, en effet.
Rah la la, vous êtes chafouins les gars. Il y a un smiley à la fin, hein.
Véronique Blanchard (Historienne) et David Niget (Historien) a écrit:Face à la description de la « violence déchaînée, morbide, sans règle » de certains jeunes, le 18 avril, par le premier ministre, les historiens que nous sommes proposent d’inscrire un nouveau chapitre au programme d’éducation civique qui lui tient tant à cœur. Il s’intitulerait : « La justice des enfants ou la longue histoire d’une addiction à la sanction ». Il permettrait de raconter à nos écolières et nos écoliers comment, depuis le XIXe siècle, ses prédécesseurs ont fait face au « fléau de la délinquance juvénile » décrite comme « toujours plus violente, plus nombreuse, plus précoce » (Le Petit Journal, 1907). Les élèves découvriraient sans doute avec surprise que ses propositions s’inscrivent dans une fascinante continuité, qu’elles ont été maintes fois appliquées et qu’à l’épreuve des faits leur efficacité est discutable.
Le chapitre débuterait en 1810. On ouvrirait ensemble le code pénal de Napoléon (empereur peu réputé pour son laxisme), et les élèves liraient dans ses articles la volonté de ne plus juger un enfant comme un adulte, la nécessité de pouvoir l’excuser du fait de sa minorité. Ils observeraient aussi que, sans doute effrayé par sa propre hardiesse, le législateur impérial s’assure néanmoins que tout enfant capable de marcher et de voler une pomme puisse être envoyé en prison ordinaire.
L’histoire se poursuivrait avec une analyse de la loi de 1850 « sur le patronage des jeunes détenus », censée répondre à l’échec de la prison. Les députés républicains considèrent alors que le gamin de Paris, le petit vagabond, l’enfant de parents ouvriers – souvent décrits comme abrutis de travail et viciés par l’alcool – doit bénéficier d’une correction avant de « tomber dans la délinquance », pour reprendre les mots de M. Attal. Selon eux, pour le redresser, il est nécessaire de le placer en internat disciplinaire, loin de la ville et d’une famille défaillante, afin de le remettre sur le bon chemin.
Malgré les rapports parlementaires dénonçant le coût de ces institutions, leur violence et le niveau élevé de récidive des jeunes placés, ces « colonies agricoles pénitentiaires » fleurissent. La France est inquiète ! Des bandes de jeunes gens cruels font régulièrement la une de la presse à grand tirage, et les statistiques, déjà, sont formelles : « De 16 à 20 ans le nombre de jeunes délinquants quadruple » (Le Temps, 1899) ; « Inquiétante augmentation de près de 50 % d’enfants délinquants en vingt ans » (Le Journal, 1901).
Accompagnement social des mineurs
Le cours aborderait ensuite les temps bouleversés du début du XXe siècle. En 1912, une nouvelle loi a le courage de considérer que l’accompagnement social des mineurs délinquants est une priorité. Elle n’aura ni les moyens ni le temps d’être appliquée, la Grande Guerre ravivant les angoisses d’une dérive de la jeunesse.
Néanmoins, l’hécatombe de 14-18 modifie en profondeur le regard des Français sur l’enfermement et la peine. Les élèves liraient alors, médusés, que la presse en vient à se scandaliser du sort réservé aux jeunes délinquants dans les « bagnes d’enfants », certains allant même jusqu’à reprendre les mots d’un poète, Jacques Prévert, dénonçant la « chasse à l’enfant ». Soudain, il serait presque possible de croire que le temps de la jeunesse doit être une promesse.
Nous pourrions poursuivre avec le second conflit mondial. La France occupée puis libérée, souvent grâce à la fougue de jeunes héros ; un hiver 1945 rude amenant son lot de destructions, de violences, de marché noir, et une explosion de la délinquance juvénile. La France peut alors compter sur l’autorité du général de Gaulle, et c’est bien sa signature qu’ils découvriront au bas du préambule de l’ordonnance du 2 février 1945 « relative à l’enfance délinquante ».
Nous croiront-ils quand nous expliquerons que ce texte fait primer l’éducation sur la sanction ? Que la prison doit être l’exception ? Parviendrons-nous à faire admettre que l’article 17 expose alors que les mineurs « ne pourront faire l’objet que de mesures de protection, d’éducation ou de réforme, en vertu d’un régime d’irresponsabilité pénale » ? Rapidement, nous devrons ajouter, pour être précis, que cette ordonnance prévoyait des dérogations, laissant la possibilité aux juridictions de lever l’excuse de minorité. Sans oublier que la peine de mort fut applicable aux mineurs jusqu’en 1981.
Justice spécifique
Enfin, il serait temps de conclure. Nous pourrions alors évoquer ce texte fondateur qu’est la Convention internationale des droits de l’enfant (1989), sanctuarisant une justice spécifique pour les mineurs et l’inscrivant dans un ensemble de droits protecteurs et émancipateurs. Il faudrait des trésors d’imagination pédagogique pour expliquer comment cette apothéose des droits se transforme en véritable feu d’artifice de mesures répressives en France : lois, circulaires, ordonnances affirmant la « fermeté » des pouvoirs publics, création de foyers renforcés (1998) puis fermés (2002), construction d’établissements pénitentiaires pour mineurs (2002), levée de l’excuse de minorité pour les 16-18 ans en état de récidive (2007), peines plancher (2007), tribunaux correctionnels pour mineurs (2010), mise à l’épreuve éducative (2024)…
La leçon se terminerait, et peut-être qu’un doigt se lèverait pour nous demander : mais alors, si les politiques affirment que la violence des jeunes ne cesse d’augmenter, c’est peut-être que toutes ces punitions ne fonctionnent pas ? Pourquoi continuer ?
La répression est une idée populaire, mais c’est un échec. Pas tant parce que les jeunes seraient d’incorrigibles criminels biberonnés à la violence, mais parce que la sanction brute se fait toujours prophétie créatrice : elle fragilise des jeunes et leurs familles déjà vulnérables, elle sape le travail social et éducatif censé les aider à sortir de la délinquance. Et si, pour une fois, nous avions l’audace de mettre en application les réformes progressistes votées depuis plus de deux cents ans ?
La supposée crise de l’autorité que nous traversons ne prend pas racine dans un affaiblissement des institutions. Bien loin d’un « réarmement civique » martial, c’est en conférant aux jeunes liberté, égalité et, in fine, pouvoir d’agir que nous les rendrons maîtres de leur propre destin, artisans de la paix sociale dans un monde qu’ils estiment plus juste et solidaire. En somme, sevrons-nous de l’autoritarisme en pensant l’émancipation de la jeunesse.
Véronique Blanchard est historienne, enseignante-chercheuse à l’université d’Angers (Temos) ; David Niget est historien, enseignant-chercheur à l’université d’Angers (Temos). Ils sont tous les deux spécialistes de l’histoire de l’enfance, de la jeunesse et de la justice.
kobaia a écrit:Alors sinon je mets ça, pour ceux qui se désespèrent de la violence des jeunes. C'est publié ici.Véronique Blanchard (Historienne) et David Niget (Historien) a écrit:
La supposée crise de l’autorité que nous traversons ne prend pas racine dans un affaiblissement des institutions. Bien loin d’un « réarmement civique » martial, c’est en conférant aux jeunes liberté, égalité et, in fine, pouvoir d’agir que nous les rendrons maîtres de leur propre destin, artisans de la paix sociale dans un monde qu’ils estiment plus juste et solidaire. En somme, sevrons-nous de l’autoritarisme en pensant l’émancipation de la jeunesse.
jolan a écrit: BHL s'en donne à coeur joie sur les antennes pour dire qu'il faut qu'Israël gagne cette guerre, et donc que les palestiniens meurent.
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