de Keorl » 20/05/2019 22:35
Moi j'ai juste une question d'ordre juridique et une d'ordre théologique là dessus.
Depuis plus de 10 ans ses parents sont dans un déni qui doit leur faire du mal en premier lieu (imaginez vivre cette situation pendant si longtemps), faire du mal à tous les autres proches (sa femme en particulier) qui voudraient pouvoir faire leur deuil, et plus cyniquement coûter un bras à la société (frais de justice des 1000 recours, frais médicaux des machines et des médecins sans compter que ces ressources sont malheureusement limitées). Et apparemment une des raisons tient à leurs convictions religieuses, catho intégristes.
La question d'ordre légal est la suivante : quelle est la limite aux recours possibles en justice ? Combien d'allers-retours ? En cours d'éducation civique à l'école on m'a appris une version simpliste : cour normale => appel => cassation => Europe. Notez que les flèches sont unidirectionnelles et que le conseil d'état n'est pas mentionné. Maintenant je sais que la cassation ne juge pas et renvoi donc à la cour d'appel, que le conseil d'état et le défenseur des droits se trouvent quelque part là dedans ... Mais dans l'affaire Vincent Lambert, tous les échelons sont intervenus plusieurs fois, ça en devient incompréhensible. Peut-on retarder n'importe quoi indéfiniment en faisant jouer les systèmes des recours, en boucle, à leur maximum ?
La question d'ordre théologique est un peu plus ouverte (et c'est une question honnête, pas de bashing). Comment la religion considère-t-elle un état végétatif irréversible ? Est-ce qu'on pourrait interpréter ça comme une rupture du lien qui permet l'âme de contrôler le corps (lien assuré par Dieu, selon Descartes je crois). Quoi qu'il en soit, son âme n'est plus aux commandes. Il y a vraisemblablement une interprétation dans laquelle on considère que l'homme est en vie pleine et entière, interprétation dont l'existence se déduit du comportement des parents. Oui mais si l'âme n'a définitivement plus prise sur le corps, est-ce que ça ne revient pas à être mort ? Et dans cette interprétation, je vois 2 hypothèses mais ne sais pas dire laquelle est la plus probable dans la religion : soit l'âme est déjà partie et dans ce cas forcer à maintenir le corps en vie revient à de la nécromancie (je crois savoir que l'église a interdit ça il y a quelques siècles), soit elle reste coincée à l'intérieur tant qu'on le maintient artificiellement en vie (est-ce un pêché ?).