nexus4 a écrit:Oui enfin vous êtes 40, alors en partant de zéro ca fait vite une accélération fulgurante.
Ca fait une semaine que je me pose un certain nombre de questions.
Franchement, que dire ?
Que dire de la violence de cet acte, de la stupéfaction dont nous avons, je pense, tous été frappés ?
Que dire de la petitesse d'un être humain qui se trouve choqué par un dessin, et dont la réaction approprié est de prendre les armes et de répandre la barbarie ? Que dire d'une telle sauvagerie ?
Que dire du bal des hypocrites, de ces éditorialistes et hommes politiques qui nous méprisent à longueur d'année, nous crachent à la gueule ouais, rendent notre job impossible, et qui là, prennent un air contrit, font l'éloge des profs qui autrefois feignasses, deviennent instantanément des héros, parce qu'on peut rentrer dans leur ptit discours républicain post-attentat ?
Que dire de ces héros, tellement indispensables, qu'année après année, on supprime des postes, diminue des heures, et on fait des économies sur l'éducation ?
Que dire de ces héros, tellement indispensables, qu'il y a 0 , ZERO, Z-E-R-O protocole sanitaire dans les bahuts, sinon celui de nous refiler des masques DIM avec supplément zéolithe pour nous empoisonner ? C'est la meilleure façon de traiter les héros !
Que dire d'une nation prête à sacrifier ses gosses en répétant sans cesse que le virus ne touche pas les plus jeunes alors que les chiffres montrent le contraire, prêt à foutre ses enseignants en première ligne sans protection aucune, mais qui d'un coup les pleure face à la menace islamiste ? Que dire d'un pays qui impose un couvre-feu, fait fermer bar et restos, mais n'a aucun problème avec des centaines d'ados tassés dans des selfs, sans distanciation et sans masques ?
Et que dire des soignants ? Ces fonctionnaires qui avant nous ont été érigés en héros, applaudis tous les soirs, woohoo! Par contre améliorer leurs conditions de travail ou leur offrir une récompense à la hauteur de leur engagement, NOPE, faut pas déconner ! Faire en sorte d'anticiper la deuxième vague pour éviter qu'ils craquent ? Nope !
Que dire des mensonges de Blanquer et de toute sa clique, qui continue encore et encore à nous enfumer, en déployant toute leur force pour dire que NON, Samuel Paty n'allait pas être sanctionné, non, non, promis ! On allait juste faire venir un inspecteur pour lui rappeler comment faire son job ! Promis, c'est pas une sanction !
Que dire d'un ministre qui dit défendre la liberté d'expression, mais dont l'article 1 de sa réforme « pour une école de la confiance » baillonne les collègues qui oseraient l'ouvrir. On a 4 collègues qui sont mis à pied depuis des mois parce qu'ils ont osé exercé leur liberté d'expression, et lui il fanfaronne sur les plateaux et PERSONNE ne lui fait remarquer cette petite contradiction ?
Que dire encore de Blanquer qui dit à l'antenne ne plus en pouvoir de l'expression #PasDeVague, OUIN OUIN, pauvre petit, nous on peut juste plus d'être maltraité par notre institution, on en a marre d'avoir aucun soutien, on en a marre des « mises au point » des inspecteurs quand on fait notre taf, on en a marre des chefs d'établissement qui ne nous soutiennent pas, voire qui nous écrasent, on en a marre des CENTAINES de témoignages sur ce hashtag qui n'ont pas fait bouger les lignes, on en a marre de te voir faire ta tournée sur BFM et compagnie chaque semaine sans qu'un seul journaliste soit capable de faire son taf et de te mettre face à tes mensonges, on en a marre que tu te rendes compte qu'il faut nous « soutenir » quand l'un d'entre nous se fait assassiner sauvagement, et que tu ne peux plus faire semblant de ne rien voir (cf : Jean Willow ou Christine Renon)
Mais que dire, de son réflexe pavlovien ? C'est la même chose à chaque fois : y'a un problème avec les profs ? La solution est « sur la table », on sait pas où elle est sa table, lui non plus probablement, mais depuis 3 ans, elle doit être sacrément encombrée avec tous les trucs qu'il fout dessus. Donc là, ce qui est sur la table, c'est un « GRENELLE DE L'EDUCATION », où on a un rugbyman, un écrivain, un pédopsychiatre qui rentrent dans un bar... ah non, pardon, non ils sont censés déterminer l'avenir de notre job à notre place.
Que dire de l'absence des profs dans les médias, dans les concertations, encore une fois ? Moi qui croyais qu'on était les premiers concernés par tout ça, on a le micro lors de micro-trottoirs de quelques minutes, mais jamais pour parler du fond de ce qui nous préoccupe, et surtout, jamais pour faire face à un ministre dont on fermerait le caquet en quelques secondes parce que NOUS, contrairement aux journalistes/laquais, on sait quel est notre quotidien, et on sait avec quels mensonges Blanquer atténue tout ça.
Que dire d'un premier ministre qui dit que les profs n'ont jamais été aussi « choyés », non mais sérieux, on est vraiment entrés dans l'ère de la post-vérité, on peut mentir tranquillou à l'antenne et ça devient une vérité. Jamais les profs n'ont été si mal, jamais le taux de démission n'avait été si haut, et l'autre il vient nous dire qu'on est choyés mais putain on est où là ? La honte n'est pas dans leur camp ! Si vous comptiez sur leur bon sens pour agir, c'est MORT !
Que dire des réactions plus stupides les unes que les autres, entre Darmanin qui avoue se fait sucer pour un appart, qui reste toujours en place, NORMAL, et qui essaie de déplacer le débat (et ça marche!!) sur le rayon bouffes du monde des supermarchés, et les fachos qui nous traitent d'islamogauchistes (mot récupéré par notre ministre, histoire de draguer l'électorat le plus à droite, miam miam !) à longueur d'année, se rient de nous quand on se fait tabasser, façon « c'est bien mérité ! » et pour qui d'un coup nous sommes le dernier rempart dès lors qu'ils pensent pouvoir nous rallier à leur cause... que dire des BHL, Enthoven, des socialistes qui veulent envoyer des députés pour nous aider en oubliant que la gauche n'est pas toute rose, est responsable de la réforme du collège et d'un mépris des profs bien hardcore de la part de Belkacem ah non sérieux j'en peux plus, je peux pas faire la liste de toutes ces aberrations, ça n'en finit pas, je pourrais continuer toute la nuit, ça me tue !
Rien, rien, rien, y'a rien à dire, alors c'est pour ça que depuis une semaine je dis rien. Je dis rien, mais je serre les dents, je fronce les sourcils, je ravale toute ma colère et ma tristesse.
Et la suite de l'histoire, on la connaît : une minute de silence, et puis s'en va. Alors, que dire ? Et surtout : que faire ?
marone222 a écrit:Bref, c'est l'avis d'un inconnu qui se prétend prof, publié sur un support inconnu...
Ca, c'est de l'info....
fanche a écrit:J'ose pas lui suggérer de se convertir en expert comptable mais ça démange.
fanche a écrit:C'est que m'a dit ma compagne, 2h de briefing entre profs lecture du discours de Jaurès et walou. Ah si la fameuse minute de silence. Que du symbolique, rien de concret. Tout reprend presque comme si de rien n'était. J'ose pas lui suggérer de se convertir en expert comptable mais ça démange.
unrefractaire a écrit:Disons que je me disais qu'au vu des circonstances il y aurait un déclic pour contrecarrer ces insuffisances...
Disons aussi que je ne suis guère adepte de la posture d'opposition permanente, donc j'attends encore des mesures de politique publique de la part de ce gouvernement. Je jugerai sur pièce.
LEAUTAUD a écrit:Ce sera un bon test la manière dont cette rentrée du 2 novembre va s'effectuer.
Je jugerai sur pièce, comme on dit.
Sinon la situation internationale semble se dégrader concernant les rapports France-Turquie et pays arabes, au sujet des caricatures (qui montrent bien que c'est un véritable enjeu)
unrefractaire a écrit:Disons que je me disais qu'au vu des circonstances il y aurait un déclic pour contrecarrer ces insuffisances...
Disons aussi que je ne suis guère adepte de la posture d'opposition permanente, donc j'attends encore des mesures de politique publique de la part de ce gouvernement. Je jugerai sur pièce.
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